Je ne manque pas une occasion d’évoquer les Skeleton Warriors, en essayant tout de même de varier la manière dont on peut aborder le sujet. Selon cette idée – et il y a quasiment dix ans déjà – j’utilisais dans les colonnes de ToyzMag une grille de lecture spécifique axée sur la focalisation afin de disséquer nos jouets des années 80 et 90.
Il s’agissait du ToyFocus qui – selon une vision personnelle – est un moyen de concentrer le regard que l’on peut avoir sur un jouet, en l’occurrence vintage, sans nécessairement évoquer sa période conceptuelle, ses variantes ou encore ses éventuels portages promotionnels.
Le ToyFocus que je vous propose aujourd’hui – et qui je l’espère sera le premier d’une longue série – engagera donc la licence Skeleton Warriors à travers l’action figure d’Aracula. La déclinaison plastique de l’assassin arachno est réellement fascinante, et ce pour de nombreuses raisons que je vais tenter d’expliciter.
Exit les concept arts et autres zones préparatoires, cette production sera sous le signe du subjectif avec à la clef plusieurs photos selon un déroulement linéaire du contenu. Bonne lecture à toutes et tous.
Ceux qui me lisent régulièrement le savent, je porte un intérêt particulier aux insectes, et ce depuis mon entrée en école primaire. En effet, je me souviens ostensiblement dès le cours préparatoire parcourir des livres évoquant les arthropodes et autres arachnides, sans pour autant savoir parfaitement lire. Les visuels suffisaient à éveiller ma curiosité en suscitant autant la fascination que la crainte.
Ces ouvrages spécialisés dans les insectes m’avaient été offerts par ma marraine alors professeur de Sciences Naturelles comme nous disions durant la décennie 80. Ces premiers pas – notamment aux côtés des myriapodes et des scorpions – sont nécessairement à l’origine d’un affect particulier pour nos jouets d’enfance affichant un A.D.N. insectoïde.
Ainsi les Sectaurs, les Maîtres de l’Univers, Blackstar ou encore la licence Mighty Max ont su trouver grâce à mes yeux en comptant plus ou moins de références indissociables des insectes. Skulk, le Général Spidrax, Webstor, Meuton ou bien la Doom Zone Arachnoid constituent des exemples très significatifs.
Cette liste – clairement non-exhaustive – serait susceptible de comporter au moins encore un dénominatif, lequel appartiendrait à la licence des Skeleton Warriors. Sans grande surprise, il s’agirait d’Aracula, l’assassin arachno au service du Baron Dark.
Les rares personnes avec lesquelles j’ai pu évoquer la licence des Skeleton Warriors, précisément au sein de l’Hexagone, ont systématiquement cité les action figures suivantes comme favorites : le Dr. Cyborn, Shriek et Aracula. Parallèlement, ce petit classement est sensiblement le même chez nos amis d’outre-Atlantique
Le point de jonction entre ces trois déclinaisons plastique Skeleton Warriors est probablement l’originalité : Shriek est le seul personnage féminin de la gamme qui ait été commercialisé mais surtout elle possède des cheveux synthétiques. Le Dr. Cyborn est une hybridation entre des ossements et de la mécanique selon le prisme de la cybernétique. Enfin Aracula est doté de six bras, un élément constitutif qui rappelle la thématique insectoïde.
Mais de manière globale concernant la Légion Skeleton, c’est un travail plutôt soigné sur l’ossature apparente des personnages qui apporte à ces action figures squelettiques une aura à la fois macabre, qualitative et atypique. En effet, dans l’Histoire de l’action figure des années 80 et 90, il n’existe – au sein des licences officielles – que très peu d’équivalents avec des particularités esthétiques approchantes, comme par exemple Cent-Os (1988, datation FR) appartenant à la gamme de jouets S.O.S Fantômes.
L’action figure d’Aracula a été majoritairement façonnée par David Arshawsky. Pour rappel, cet artiste de talent a collaboré de près avec les Studios Varner et Anaglyph Sculpture. Premier élément à souligner, le format d’Aracula, lequel affiche une envergure davantage marquée vis-à-vis des autres action figures Skeleton Warriors, notamment selon la multiplicité des bras évoquée précédemment.
D’autre part, lorsqu’on examine l’assassin arachno, on observe un personnage quasi vouté avec des jambes significativement fléchies. On retrouve un syndrome, celui qui était notamment visible au sein de la gamme de jouets Tortues Ninja originelle – également produite par Playmates Toys – via des action figures comme le Soldat Foot, Bebop ou encore Shredder.
Je pense qu’Aracula fut initialement pensé comme un grand protagoniste. Le licensing kit Skeleton Warriors – réalisé par Neal Adams – corrobore cette considération. La copie a très certainement été modifiée pour des raisons d’homogénéité comme de mise en œuvre, notamment vis-à-vis de l’insertion du jouet dans son packaging.
Ceci dit, lorsque j’ai découvert Aracula dans le support animé Skeleton Warriors, ma déception fut extrêmement grande. En effet, je m’attendais véritablement à voir une « force de la nature » squelettique. En lieu et place, j’ai découvert un personnage avec un gabarit peu imposant.
C’est assez regrettable car selon le prisme de l’action figure, je perçois Aracula comme l’équivalent de Ggripptogg au sein de la licence Power Lords.
Globalement, la sculpture des ossements qui composent le corps d’Aracula est de très bonne facture, avec une multitude de détails. On peut notamment observer au dos de l’action figure les quatre points d’encrage des bras supplémentaires, lesquels sont positionnés au niveau des omoplates.
Les détails évoqués précédemment sont mis en valeur par ce qui s’apparente à un brossage de couleur marron. C’est une technique qui permet de faire ressortir les reliefs d’un support. Concernant les action figures Skeleton Warriors appartenant aux forces maléfiques, j’aurais souhaité que ce brossage soit davantage marqué.
Ainsi on peut relever sur la photo ci-dessous que les côtes du flan droit d’Aracula manquent de contraste. L’intensité du brossage peut être variable d’un exemplaire à l’autre mais aussi selon le pays de distribution. Même si ce n’est pas systématique, les tirages U.S. des action figures de la Légion Skeleton ont tendance à afficher un brossage bien plus significatif que celui des versions européennes, notamment au niveau des visages.
Les puristes crieront à l’hérésie – et malheureusement j’en fait partie – mais je pense qu’il serait intéressant – selon des compétences en peinture – d’accentuer le brossage des ossements d’Aracula, Dagger, Shriek ainsi que du Dr. Cyborn et du Baron Dark.
Toujours dans le registre du détail selon le prisme de la sculpture et de la chromatique, je souhaiterais évoquer prioritairement deux éléments sur le mold de l’assassin arachno. D’abord le relief formé par des points au niveau des fémurs de l’action figure (mais aussi des coudes), lesquels suggèrent avec pertinence des ossements vieillis, quasiment poreux.
Ensuite, lorsqu’on examine la tête d’Aracula, on peut souligner l’utilisation d’une seconde teinte – précisément du gris – afin de donner également du relief au crâne ainsi qu’à la partie supérieure de la mâchoire.
Il est possible de retrouver ce mode opératoire – lequel consiste à appliquer une couleur supplémentaire au niveau du visage – sur d’autres action figures Skeleton Warriors, notamment à travers la déclinaison plastique de Shriek. C’est d’ailleurs une particularité qui sublime – si j’ose dire – la dimension horrifique du jouet. Comme mentionné précédemment, selon les exemplaires et les tirages, l’application de cette peinture – en l’occurrence très foncée – sur le visage de Shriek sera d’intensité variable.
Parallèlement, je voudrais mettre en exergue d’autres éléments sculpturaux en lien avec la tête humanoïde d’Aracula. De manière assez chirurgicale, les plus observateurs d’entre vous auront remarqué à l’arrière du crâne ce qui pourrait s’apparenter à une sorte de cicatrice sinusoïdale. Il s’agit en fait de la suture lambdoïde, laquelle relie les deux lobes pariétaux à l’occipital.
Voilà un détail anatomique assez poussé qui nous rappelle à quel point les designers – et autres sculpteurs – de nos jouets vintage connaissaient le corps humain. Ceci m’évoque fatalement la musculature d’action figures comme Musclor et Skeletor selon un résultat qui est très proche d’une anatomie réelle.
D’un point de vue davantage superficiel, la crête qui surplombe le crâne d’Aracula apporte de l’agressivité au personnage. J’oserais même dire que la tête de l’assassin arachno affiche un certain A.D.N. punk.
Toujours à propos de la tête d’Aracula, une troisième couleur a été appliquée sur le visage de l’action figure, précisément au niveau des orbites des yeux. En effet, du marron orangé a permis de donner du relief à l’expression visuelle de l’action figure. Mais c’est sans compter un autre élément oculaire indissociable des déclinaisons plastique appartenant à la Légion Skeleton : des yeux en forme de billes dorées et chromées.
Voilà un élément constitutif qui apparait véritablement comme sacré pour les amateurs des action figures Skeleton Warriors. En examinant minutieusement ces billes dorées et chromées – littéralement incrustées – ont peut observer qu’elles comportent – en leur centre – un point d’enfoncement suggérant une pupille.
Cette particularité ajoute du détail à ce qui aurait pu être de simples sphères lisses et monochromes. Pour rappel, ces billes dorées et chromées devaient être initialement peintes à la manière d’yeux « humains ». C’est une idée qui – fort heureusement – n’a pas été retenue.
Plus globalement, la tête d’Aracula selon sa déclinaison plastique par Playmates Toys apparait macabrement primitive, notamment via une dentition désordonnée ainsi qu’une mâchoire proéminente. Il en ressort une dimension bien plus animalisée, au sens vertébré du terme – voir même préhistorique – qu’insectoïde.
En termes de textile, je souhaiterais mettre en lumière l’oripeau de couleur marron qui fait office de « vêtement » pour Aracula. L’aspect vétuste, défraichi – notamment via les trous – de cette pièce imitant un tissu quasiment en lambeaux s’inscrit dans une certaine tradition du guerrier squelettique selon un prisme, celui de l’heroic fantasy.
D’autre part, l’oripeau présent sur l’action figure d’Aracula a été moulé en un seul bloc dans un plastique relativement souple. Cette particularité apporte un certain réalisme – tout comme la sculpture – malgré l’aspect monochrome.
Ceci dit, l’uniformité de la teinte n’impacte en rien la dimension intéressante de cet oripeau, lequel suggère avec pertinence l’archaïque, le sauvage. D’ailleurs un tel « habillage » a cruellement manqué sur certaines déclinaisons plastique des années 80, je pense spontanément à Krolor (1986, datation FR) appartenant à la licence Cosmocats.
Dans la catégorie des ornements/apparats, Aracula est doté – sur chaque avant-bras – d’une protection. Ces six pièces – moulées dans un plastique rigide – affichent le même mold mais surtout elles comportent une dorure chromée. Le rendu est véritablement superbe puisqu’il apporte beaucoup d’éclat au jouet.
D’autre part, la sculpture de ces protections – suggérant le métal – a été particulièrement travaillée, notamment via des courbes évoquant une sorte de tressage à la manière d’arabesques. Plus globalement, l’aspect doré/chromé conjugué à la dimension protectrice me renvoie assez naturellement à la licence des Chevaliers du Zodiaque.
D’un point de vue plus technique, ces six protections semblent avoir été collées sur les avant-bras d’Aracula avec de la colle chaude. Il est monnaie courante que ce type de pièces présentes sur les action figures Skeleton Warriors se décollent au fil du temps. Ceci dit, elles peuvent être facilement refixées mais attention en manipulant des exemplaires ayant vocation à rester en blister.
Cette précaution vaut pour un Aracula scellé tout comme pour un Baron Dark MOSC. En effet, les ornements en forme de pointes au niveau des pieds du leader de la Légion Skeleton ont tendance à se déloger. Enfin dernière considération technique : il est préférable lors de la manipulation d’un exemplaire en loose d’Aracula de ne pas toucher avec les doigts ces protections dorées/chromées.
L’acidité du derme altèrera à coup sûr l’éclat en laissant possiblement des traces. Celles-ci peuvent notamment prendre la forme d’empreintes digitales.
Toujours en termes d’ornements/apparats, il faut absolument souligner la collerette (laquelle est amovible) et le harnais présents sur la déclinaison plastique d’Aracula. Ces éléments ont une vocation davantage décorative que protectrice selon un design extrêmement détaillé, lequel suggère des arabesques au même titre que les six protections chromées des avant-bras.
Ce point précis contribue à apporter une aura très orientalisante au harnais ainsi qu’à la collerette. Celle-ci est d’ailleurs surmontée par un fragment de l’Etoile de Cristal, comme tous les jouets Skeleton Warriors. Pour rappel, la couleur de cette pierre – moulée dans un plastique translucide – peut varier d’un tirage à l’autre. Fort heureusement, mon exemplaire d’Aracula arbore une version fuchsia de l’Etoile de Cristal, ma teinte favorite.
D’autre part, la collerette ainsi que le harnais de l’assassin arachno possèdent les mêmes propriétés que l’oripeau évoqué précédemment, c’est-à-dire un plastique marron et souple. Cependant, ces deux pièces ornementales ont été peintes en doré avec en parallèle une coloration en gris pour les attaches du harnais.
Derniers éléments décoratifs, les petites ailettes dorées et chromées situées de part et d’autre de la tête d’Aracula. Ces pièces reprennent les caractéristiques des six protections des avant-bras à une différence près, leur mobilité. En effet, il est possible de pivoter ces ailettes afin d’en modifier l’inclinaison.
En termes de design, on retrouve une fois de plus une sculpture identique pour les deux pièces, laquelle évoque à nouveau des arabesques.
D’un point de vue symbolique, la figure crânienne de la tête de mort avec des ailes renvoie possiblement au vol de l’âme, une signification à mettre en perspective avec le scénario du DA Skeleton Warriors, précisément selon la transformation squelettique générée par l’Etoile de Cristal.
Ceci dit, ces ailettes dorées et chromées constituent initialement les extensions d’un casque visible sur les déclinaisons promotionnelles et conceptuelles d’Aracula sous sa forme squelettique. Ce casque n’a malheureusement pas été reproduit sur l’action figure commercialisée. Il sera également absent au sein du portage animé.
La multiplicité des bras d’Aracula a inéluctablement conduit les concepteurs de l’action figure à adjoindre plusieurs accessoires faisant office d’armement offensif comme défensif. En ce sens, il faut d’abord mettre en lumière le superbe bouclier – dont la partie protectrice représente une toilée d’araignée – baptisé Widowmaker Shield.
Ce design s’inscrit non seulement avec pertinence dans la thématique arachnéenne d’Aracula mais il est également très réussi. De plus, la teinte verte fluorescente de ce bouclier – laquelle me rappelle la chromatique utilisée pour coloriser le logo Tortues Ninja des packagings de jouets originels – apporte beaucoup de relief à l’action figure.
A titre personnel, j’apprécie beaucoup ce vert fluorescent qui suggère une certaine toxicité. En effet, nous savons tous que dans la nature, la plupart des animaux affichant des teintes très vives – notamment les reptiles et les batraciens – sont venimeux.
Ceci dit, cette chromatique verte fluorescente – extrêmement claquante – fait subtilement écho à la propriété technique du Widowmaker Shield selon le cardback U.S. Playmates Toys : une protection via des arcs électriques. En ce sens, la face interne du bouclier arachnéen – de couleur noire – affiche toute une ingénierie technologique moulée dans la pièce.
J’exprimerais cependant un seul regret – aussi mineur soit-il – vis-à-vis de ce Widowmaker Shield : la poignée n’a pas été peinte. Celle-ci affiche la couleur dans laquelle le plastique a été originellement moulé, c’est-à-dire un vert foncé assez disgracieux.
Toujours selon la thématique arachnéenne, l’action figure d’Aracula est fournie avec un pistolet dont le design évoque clairement une araignée. Il s’agit précisément du Goo Gun, lequel serait capable – selon la mythologie des Skeleton Warriors – de projeter des toiles gluantes.
D’un point de vue personnel, j’apprécie beaucoup cette petite arme malgré son aspect monochrome, intégralement noir. A ce propos, lorsqu’on examine le cardback U.S. d’Aracula – tout comme son homologue européen – on s’aperçoit que le Goo Gun aurait du bénéficier d’un paintjob assez soigné, notamment via l’ajout de trois teintes : du doré, du rouge et du blanc.
La simplification d’un jouet commercialisé et/ou de ses accessoires vis-à-vis des samples visibles sur les packagings concernés était un fait courant au sein des décennies 80 et 90. Les petites économies étaient dictées par un cahier des charges souvent drastique.
Mais ce qui me séduit dans le Goo Gun – au-delà du sculpt très original – c’est la capacité de l’arme à « s’autonomiser » selon une posture d’attaque ingénieuse avec un abdomen relevé. On imagine sans difficulté des toiles gluantes jaillir de cette zone, précisément via l’orifice central qui évoque un œil. De manière plus réaliste, la pose offensive de l’abdomen dressé m’évoque un insecte, le Staphylin Noir, lequel est très présent dans l’Hexagone.
Dernier accessoire commercialisé avec l’action figure d’Aracula, la Spring-Powered Bone-Crushing Tarentul-Axe. Voilà une formule à rallonge, assez barbare, pour finalement désigner un fléau d’armes à six chaines. A titre personnel, j’aurais pu apprécier pleinement cet accessoire si celui-ci avait été peint aux couleurs du sample visible sur le cardback U.S. – comme européen – d’Aracula.
Malheureusement, les plastiques de moulage ont été conservés tels quels sur la version commercialisée. C’est assez regrettable car le design de l’arme – conjugué à l’action feature des chaines éjectables – est plutôt intéressant, notamment à travers une dimension jouable et brutale. A ce propos, attention à la dite éjection, laquelle est très puissante. Je recommande d’ailleurs de ne pas laisser le mécanisme enclenché afin de préserver celui-ci dans la durée.
Toujours selon une sensibilité personnelle et de manière plus globale, je trouve regrettable qu’une partie des armes fournies avec les action figures Skeleton Warriors aient conservé leurs couleurs de moulage, lesquelles affichent des chromatiques très vives.
C’est une particularité qui s’intègre difficilement dans la dimension obscure de l’œuvre et qui peut être justement interprétée comme une volonté d’édulcoration. D’ailleurs la série 2 des jouets Skeleton Warriors, laquelle n’a jamais été produite à grande échelle et commercialisée, devait comporter des action figures extrêmement colorées. Là encore c’est assez regrettable, surtout lorsqu’on examine le sample initial de Claw par David Arshawsky.
Le syndrome de l’hyper-colorisation comme concept de démilitarisation et d’édulcoration de la violence s’est fondamentalement installé durant la décennie 90. Des licences comme G.I.Joe ou encore Transformers constituent des exemples possibles.
Je reviens un instant sur l’arme baptisée Spring-Powered Bone-Crushing Tarentul-Axe. Ce dénominatif pourrait être traduit en « Hache Tarentule Broyeuse d’Os Alimentée par Ressort » alors que l’accessoire en question n’a rien d’une hache, mais est plutôt assimilable – comme mentionné précédemment – à un fléau d’armes à six chaines.
Il y a quelques années, j’avais théorisé l’idée que l’action figure d’Aracula devait être initialement fournie avec une hache. En ce sens, certains visuels promotionnels – notamment sur les cartes Fleer Ultra Skeleton Warriors – illustrent l’assassin arachno avec, entre autres, une arme de cette nature. Parallèlement, Aracula n’était pas prévu dans le set des cinq action figures de la Légion Skeleton. C’était Claw qui occupait sa place, lequel était armé d’une hache.
D’autre part, j’invite les plus curieux d’entre vous à examiner les accessoires fournis dans le blister de Ursak : The Guardian. Vous y trouverez une hache, la Bone Buster Axe, dont le manche évoque un ossement. Le design de cette arme s’harmoniserait parfaitement avec l’action figure d’Aracula. Je n’affirme rien mais il est envisageable que la hache d’Ursak (ou même celle fournie avec Dagger) eut été initialement prévue pour l’assassin arachno. En ce sens, la configuration des « armes musicales » – si j’ose dire – pouvait notamment être observée au sein de la licence Rock Lords.
Ceci dit, l’interchangeabilité des accessoires de la gamme de jouets Skeleton Warriors – précisément d’une action figure à l’autre – garantie la possibilité de varier selon plusieurs configurations l’armement d’Aracula. Ainsi l’assassin arachno peut devenir un véritable arsenal ambulant.
Quelques remarques annexes. D’abord en termes d’articulations, Aracula n’est pas en reste avec dix points de mobilité garantissant une jouabilité accrue. L’assassin arachno est globalement un peu plus articulé que les autres action figures de la Légion Skeleton. La multiplicité des bras explique partiellement ces possibilités majorées. On aurait tout de même apprécié des articulations supplémentaires au niveau des coudes par exemple ou encore des genoux.
A ceci on pourrait ajouter – de manière anecdotique – la mobilité des ailettes latérales de la tête qui, je le rappelle, sont inclinables. D’autre part, je souhaiterais tout de même évoquer quelques éléments chromatiques variables sur l’action figure d’Aracula. D’abord le bandeau rouge moulé au niveau de la cuisse droite qui peut être plus ou moins foncé selon les tirages.
Ensuite le harnais ainsi que la collerette peuvent arborer un doré d’intensité variable d’un exemplaire à l’autre. Enfin, j’insiste à nouveau sur les possibles nuances de brossage vis-à-vis des action figures appartenant à la Légion Skeleton, que ce soit pour les zones corporelles et/ou faciales.
Avant de clôturer cette production, je partage avec vous une petite mise en scène ludique selon la thématique de la multiplicité des membres évoquée il y a quelques paragraphes. Quand Aracula rencontre Ggripptogg, un affrontement titanesque s’engage !
Epilogue
Aracula est une action figure macabrement originale. D’un point de vue assez objectif, on constate que la thématique arachnéenne est finalement davantage représentée par les accessoires que par l’action figure elle-même. En effet, quatre paires d’yeux, des mandibules et – selon une sensibilité personnelle – une paire de bras supplémentaire auraient mis en exergue plus nettement une filiation insectoïde selon l’araignée.
Ceci dit, de tels ajouts se seraient nécessairement confrontés à une double problématique : celle du coût mais aussi de la faisabilité au sens technique du terme. Qu’importe, la déclinaison plastique d’Aracula n’en reste pas moins très réussie et c’est un véritable plaisir de la manipuler.
D’autre part, le ToyFocus est un exercice que j’ai pris plaisir à retrouver malgré l’absence de documents conceptuels. La revue « à l’américaine » – comme je l’appelle – s’inscrit dans une volonté d’aller à l’essentiel avec parfois un système de notation associé selon différents critères évoquant notamment la jouabilité, le design, le nombre d’accessoires etc. Je ne suis pas tellement favorable/réceptif à ces appréciations basées sur des valeurs numériques.
Par ailleurs – et les lecteurs de FulguroPop le savent – je porte un intérêt majeur au fond. J’aurais pu rédiger de manière beaucoup plus superficielle ce ToyFocus mais ma sensibilité pour le détail l’a emporté, même si je me suis limité. En effet, de nombreux éléments auraient mérité des lignes supplémentaires, notamment concernant les motifs en forme d’arabesques de la collerette ainsi que du harnais.
Si le temps me le permet, j’envisage de passer à la loupe les quatre autres action figures Skeleton Warriors appartenant à la Légion Skeleton. Une production annexe abordera en parallèle le blister typique du marché européen.
J’espère que cette petite bulle vintage aura été agréable à parcourir. Rendez-vous d’ici peu afin de (re)découvrir ensemble un autre jouet Skeleton Warriors. Merci à toutes et tous pour vos lectures. Cette production est affectueusement dédiée à Rocco alias Hachiman.
- Calendrier de l’avent – Jour 15 : Palais du Pouvoir (Mattel 1986) - 15 décembre 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 décembre 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 décembre 2023
Merci pour cette review d’un personnage que j’apprécie particulièrement dans cette gamme.
Pour l’avoir eu entre les mains, c’est une véritable réussite (comme la plupart des autres perso et véhicules)
Les gammes à cette époque, malgré des A.D.N. en commun, avaient chacune leur particularité et leur propre identité, les SW ne dérogent pas à la règle.
Un plaisir, encore une fois, à parcourir ce ToyFocus en attendant les autres.
Merci la jugulaire <3
Je confirme que l'action figure d'Aracula est très intéressante. La multiplicité des membres constitue une particularité séduisante qui valorise la jouabilité. De manière plus globale, il est certain que les jouets Skeleton Warriors ont une particularité, précisément la représentation d'êtres squelettiques macabrement réussis. Encore une fois, le travail de sculpture par David Arshawsky est remarquable et ce fut tout de même un tour de force de produire des action figures "bon marché'' ou "grand public'' aussi détaillées.
Par ailleurs, le ToyFocus a été une véritable institution au sein du webzine ToyzMag. Ce traitement du jouet vintage demande une certaine application et un regard à travers le prisme du détail. C'est un autre moyen de (re)découvrir nos déclinaisons plastique d'enfance.
Merci encore pour ta lecture 🙂
Un premier ToyFocus sur la gamme Skeleton Warriors consacré à Aracula … tout cela est très révélateur de l’envie chez Nicko de posséder autant de membres que ce personnage arachnéen pour s’adonner à la joie de frapper complaisamment sa batterie ! J’imagine déjà le kit démesuré dont elle serait composée !
L’idée de pousser assez loin les détails sur le crâne d’Aracula me rappelle le soin apporté au verso d’un Rock Lord à deux têtes qui possède des empreintes de doigts, pardon des fossiles gravés en surface.
Je te rejoins sur l’aspect vif des couleurs des armes des Skeleton Warriors. Il dénote par rapport au soin poussé des ossements et leur aspect brossé.
Je rebondis sur ta remarque : « Ceci dit, lorsque j’ai découvert Aracula dans le support animé Skeleton Warriors, ma déception fut extrêmement grande. En effet, je m’attendais véritablement à voir une « force de la nature » squelettique. En lieu et place, j’ai découvert un personnage avec un gabarit peu imposant. »
Effectivement, le gabarit est peu important, mais dans la nature et la réalité, certaines araignées peuvent maîtriser des proies plus grandes qu’elles grâce au bénéfice de leur toile. Mais d’autres internautes (dont les articles ont été traduits sur Eternia Antique) ont exprimé que l’animation du personnage manquait de fluidité … ça s’entend à cause de ses bras nombreux. Il faut admettre aussi que certaines araignées peuvent être extrêmement alertes sur leur toile (le pholque, l’argiope, …) et paraître empruntées lorsqu’elles évoluent sur toutes autres surfaces.
A ce titre, en termes d’accessoires, j’aurais apprécié qu’Aracula soit livré avec une véritable toile orbitèle. Je pense que les concepteurs auraient pu livrer un tel accessoire en plastique qui se déploie.
Merci Nicko pour cette review. J’ai naturellement relayé l’article sur le forum Eternia Antique.
Merci Pascal pour ta lecture 🙂
Lorsque j’ai commencé à apprendre à jouer de la batterie, je me suis équipé en conséquence. Et comme le font souvent les jeunes batteurs, je me suis « rassuré » en achetant beaucoup de matériel, parfois très cher. J’ai constitué un kit dans un esprit très fusion, inspiré de celui de Simon Phillips ainsi que de Dave Weckl. Au fil de mes années d’apprentissage, j’ai ôté peu à peu des éléments, pour arriver en finalité à un kit extrêmement épuré. J’ai suivi une « philosophie » je dirais, celle qui consiste à faire le plus possible avec peu. C’est grâce à un apprentissage aux côtés de Franck Agulhon que j’ai pu prendre conscience de cette approche. J’ai eu également la chance de recevoir l’enseignement de Dom Famularo, lequel nous a quittés très récemment. Une perte majeure pour le monde de la batterie. Nous envisageons d’ailleurs de préparer une grand soirée hommage avec plusieurs batteurs en démonstration.
Ton idée de toile orbitèle est très intéressante. Même sans envisager une action feature avec un déploiement, je pense qu’un toile d’araignée réalisée dans du fil en textile aurait constitué un excellent ajout. Je te remercie infiniment pour le partage sur Eternia Antique. Comme tu as pu le constater, un lien vers le topic Skeleton Warriors est systématiquement inséré à la fin des articles évoquant les guerriers squelettiques.
Voici le fameux Aracula, le moins que je puisse dire c’est qu’il a de la gueule. Bravo Slipman pour ta revue 👏👏👏
Merci mon Géronimo <3
Nous sommes bien d'accord, Aracula porte bien son dénominatif d'assassin arachno selon une "gueule'' qui n'est pas celle d'un porte-bonheur, mais qui est terriblement réussie !