FulguroZik : Giorgio by Moroder – Daft Punk (Columbia 2013)

 

La rubrique FulguroZik permet d’aborder des titres inscrits dans la mémoire collective mais c’est aussi un moyen d’évoquer de petites perles moins connues. Si je vous dis Da Funk, Around the World ou encore Digital Love, vous me dîtes Daft Punk. Le binôme français est une référence internationale depuis plusieurs années maintenant dans le domaine de la musique électronique.

Et ce n’est que justice (pas le groupe), puisque Thomas et Guy-Manuel sont de talentueux compositeurs qui ont introduit avec brio différents courants au sein de leur musique électro. Le rock, le disco ou encore le funk vont s’hybrider avec les sons des synthétiseurs et autres MAO.

 

 

De Da Funk à Giorgio Moroder

L’année 1995 est indissociable du titre Da Funk. Ce sera le point de départ d’un succès quasiment ininterrompu. Le premier album des Daft Punk, Homework, commercialisé en 1997 est exceptionnel. Rien n’est à jeter et l’originalité était telle qu’on peut presque parler d’opus avant-gardiste pour l’époque.

Une des particularité indissociable des Daft Punk réside dans l’utilisation du vocodeur. Ce dispositif permet d’analyser une voix et de la transformer en sons synthétiques. C’est une marque de fabrique pour beaucoup d’artistes appartenant à des styles différents, comme la fusion, la pop ou encore le disco.

En ce sens il faut citer Giorgio Moroder, auteur/compositeur/DJ italien qui fait partie des pionniers de la musique électronique mais aussi des utilisateurs du vocodeur. La bande originale du film Midnight Express, Chase (1978), signée par l’artiste italien est remarquable. On peut également évoquer sa collaboration avec Donna Summer durant la mode du disco.

La filiation avec les Daft Punk est établie. Les deux musiciens français allaient forcément, tôt ou tard, faire référence ostensiblement à Giorgio Moroder dans leur musique.

 

 

Giorgio by Moroder

C’est le quatrième album des Daft Punk, Random Acess Memories, sorti en 2013, qui comportera le morceau Giorgio by Moroder. Le titre a été composé et arrangé par Thomas et Guy-Manuel. Première particularité, la partie introductive propose un discours de Giorgio Moroder himself dans lequel l’artiste évoque sa vie. Il interviendra de nouveau au milieu de la composition.

Ensuite Giorgio by Moroder est une succession de styles différents avec des sonorités typiques. On peut clairement parler de plusieurs morceaux en un, ce qui justifie la durée relativement élevée, environ 9mn. Le disco funk est facilement identifiable au début. Suivra de l’électro très vintage puis du jazz. Le classique sera mis à l’honneur avec des violons.

Des rythmes plus rock seront également de la partie avec de la guitare saturée. Le scratching apportera une touche hip hop à la composition. Bref, il faut absolument écouter Giorgio by Moroder. C’est un petit chef-d’oeuvre qui a nécessité l’intervention de plusieurs musiciens dont les batteurs Omar Hakim et John Robinson, le bassiste Nathan East ou encore les guitaristes Greg Leisz et Paul Jackson Jr.

 

 

Epilogue

Giorgio by Moroder est un morceau hommage. Les Daft Punk ont donné naissance à une composition aux influences plurielles, avec un subtil mélange entre vintage et modernité. Si vous aimez la musique électronique alors vous apprécierez à coup sûr Giorgio by Moroder.

Je voulais aborder les Daft Punk dans FulguroZik depuis la création de la rubrique. Il aurait été convenu et facile de choisir un de leurs tubes tant ils sont nombreux. J’ai préféré mettre en avant un titre moins connu mais qui n’en reste pas moins exceptionnel. Et puis Giorgio by Moroder c’est aussi un message, celui de ne pas oublier les pères fondateurs et ce peu importe le domaine. En ce sens, le morceau me touche encore d’avantage.

Je vous donne rendez-vous très bientôt afin de (re)découvrir ensemble d’autres perles musicales. Merci à tous pour vos lectures.

 

4 comments

Cobra083 says:

Vraiment merci Nicko pour cette claque magistrale ! Quelle merveille ! J’ai acheté leur album Homework j’avais 23 ans… mon dieu ! Je me rappelle à cette époque quand le DJ lançait le fameux « Rolling and Scratching » whaaaaaaa ! La, aucun doute, quelque chose de grand était né ! Il fédérait la totalité de la boite. Je retiens un mot : avant-gardiste ! Merci pour m’avoir fait remonter beaucoup de souvenirs liés a cette musique merveilleuse.

Nicko says:

Ah ah merci Jérôme ! Je crois que nous avons une sensibilité commune pour Daft Punk 😀

L’album Homework m’a marqué à vie. Je l’ai tellement écouté bon sang ! Rien n’est à jeter vraiment. Rolling and Scratching est un morceau d’anthologie. Basé sur une certaine répétition, il inclut des séquences agressives, stridentes, qui m’évoquent certains sons des Chemical Brothers. J’ai des souvenirs de cuites monumentales sur ce morceau durant ma jeunesse. Et oui, il y avait quelque chose de vraiment avant-gardiste, atypique, à la fois sur les sons utilisés mais aussi concernant la structure du morceau, très entêtante et répétitive.

Merci encore Jérôme pour ton message passionné que j’ai beaucoup apprécié ! 😀

ortk says:

Décidément, il y a des articles sur tout ce que j’aime sur ce site. J’adore ce morceau et Daft Punk en général.

Da Funk est une de mes madeleines de Proust sur mon adolescence car j’étais réveillé par cette musique tous les matins lorsqu’elle passait avec son clip génial sur M6 en prenant mon petit déjeuner lors de vacances aux sports d’hiver.

Rolling & Schratching, c’était extraordinaire en boîte de nuit, ça foutait un feu d’enfer. Je rejoins ce que dit Cobra083, ça fédérait tout le monde, tu n’allais pas au bar pendant ce morceau, tout le monde était à bloc, en transe même.

Superheroes (de Discovery) a servi de musique lors de mon mariage, pour l’arrivée du gâteau. C’est d’ailleurs là que j’ai douté des connaissances de mon DJ « pro » qui ne connaissait pas le morceau (crotte quoi, un DJ qui ne connaît pas cette musique, faute professionnelle pour moi lol).

Aujourd’hui encore, je m’écoute régulièrement Alive 2007. C’est un des rares albums de musique qui fonctionne chez moi comme un jeu vidéo ou une série. Vous savez bien « allez, un petit épisode, allez une petit partie» et au final tu passes 4 heures dessus. Quand je mets un des titres, souvent l’album y passe.

Nicko says:

Excellente l’anecdote du mariage Julien ! 😀

Je comprends tout à fait ta remarque concernant cette forme d’addiction à propos de certains albums. Alive 2007 est un opus live de dingue. Le mix Television Rules the Nation et Crescendolls est une tuerie. Je suis obligé de le laisser en lien :

https://www.youtube.com/watch?v=Hg3G1E2tNCA

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