Batman est un héros qui traverse les décennies, pour le meilleur comme pour le pire. Tantôt effrayant, tantôt émouvant, parfois amusant, souvent fascinant, l’homme chauve-souris a subi plusieurs traitements culturels – que ce soit à l’écran ou bien sur le papier – lesquels ont donné naissance a des produits dérivés très variés.
Bien évidemment, c’est par le prisme du jouet vintage que je vous invite aujourd’hui à redécouvrir la licence Batman, précisément à travers le personnage du Joker Farceur selon la gamme Legends of the Dark Knight distribuée dès 1996 par la firme Kenner. C’est donc une invitation au cœur de la décennie 90 à propos de déclinaisons plastique que je considère finalement comme assez obscures, dans le sens où sur la toile française elles n’ont pas bénéficié d’une grande mise en lumière.
C’est assez symptomatique d’ailleurs car aux Etats-Unis, la gamme de jouets Legends of the Dark Knight a suscité bien plus d’intérêt chez les amateurs d’action figures vintage, très certainement pour des raisons culturelles. Parallèlement, les différents traitements esthétiques des jouets appartenant à l’univers de Batman selon la première moitié des années 90 entrent littéralement en conflagration avec la vision Legends of the Dark Knight.
La production qui va suivre tentera de mettre en perspective tous ces éléments afin de déterminer l’environnement dans lequel le Joker Farceur de Kenner est né. Pour l’occasion, un blister européen avec des textes francisés fera office de spécimen. L’action figure du Joker Farceur sera bien entendu détaillée. Bonne lecture à toutes et tous.
Les légendes du Chevalier Noir
Evoquer la licence Batman en 2023 c’est se confronter à un capital culturel qui s’étend sur plus de huit décennies avec à la clef une multitude de visions du personnage comme de son background. Plusieurs check points – si j’ose dire – peuvent être mentionnés prioritairement car cette production n’a pas pour vocation de référencer exhaustivement tous les supports ayant mis en scène les aventures du Chevalier Noir.
De manière pragmatique, prenons comme point de départ un comic book de 1939, le fameux Détective Comics numéro 27 avec un personnage baptisé The Bat-Man (j’insiste sur l’orthographe). On peut citer spontanément la série télévisée de 1966, les deux portages filmiques de Tim Burton (1989 et 1992), l’indémodable série animée de 1992 ou encore la sombre trilogie de Christopher Nolan (2005, 2008 et 2012). Liste clairement non-exhaustive.
Ces quelques points d’ancrage reflètent à eux seuls autant de perceptions différentes du héros Batman à travers notamment des environnements variés ainsi que des traitements scénaristiques selon des registres divers : action, aventure, drame, humour etc.
Afin d’appréhender correctement la gamme de jouets Legends of the Dark Knight, il faut justement identifier un support fondateur, précisément la série de comics Batman : Legends of the Dark Knight publiés dès 1989 par DC Comics.
Ce nouveau portage papier du Chevalier Noir arrive quelques mois après la sortie sur grand écran du film Batman réalisé par Tim Burton. L’accueil dithyrambique de cette première adaptation cinématographique des aventures de l’homme chauve-souris est possiblement à l’origine de la naissance des comics Batman : Legends of the Dark Knight. Rien n’est certain mais l’esthétique générale des illustrations s’inscrit pleinement dans une partie de l’A.D.N. du film de Tim Burton.
Justement, une des particularités des comics Batman : Legends of the Dark Knight réside dans le fait qu’ils aient été réalisés par des artistes différents selon des équipes créatives changeantes. Ainsi, on retrouve aux commandes de certains numéros des noms déjà connus comme Dennis O’Neil ou Mike Mignola.
Globalement, l’esthétique des comics Batman : Legends of the Dark Knight est très sombre. On peut observer un Gotham City noir, lugubre, quasi cataclysmique, où la pègre règne en maître. Les designs des différents personnages apparaissent parfois extrêmement torturés, fleurtant de près avec une folie aussi malsaine que meurtrière.
Ces composantes, me direz-vous, faisaient déjà plus ou moins partie intégrante du background du Chevalier Noir selon le traitement de certains portages, ce qui est vrai. Mais les comics Batman : Legends of the Dark Knight – notamment à travers la pluralité des artistes contributifs – ont su cultiver une noirceur particulièrement marquée.
Sur le plan scénaristique, la temporalité des comics Batman : Legends of the Dark Knight fait globalement référence aux premières années d’existence de Bruce Wayne en tant que superhéros. On va retrouver des arcs qui ne s’inscrivent pas toujours dans un continuum historique, notamment selon les autres portages de l’homme chauve-souris. Cette particularité est à corréler – entre autres – avec la Pléthore d’artistes ayant contribué aux comics Batman : Legends of the Dark Knight.
Batman et Kenner, une longue collaboration
La gamme de jouets Legends of the Dark Knight par Kenner est donc directement inspirée des comics éponymes. Nous savons tous qu’aux Etats-Unis la licence du Chevalier Noir est profondément ancrée dans la culture populaire. Les comics Batman : Legends of the Dark Knight ont rencontré un certain succès puisqu’ils seront publiés jusqu’en 2007. Après une pause de cinq années, une nouvelle série de comics sera relancée en 2012.
C’est un fait, le cœur des années 90 fut un terreau particulièrement fertile quant au développement et à la distribution de jouets frappés du logo de l’homme chauve-souris. Les œuvres du petit comme du grand écran ou encore les comics ont définitivement sacralisé l’homme chauve-souris auprès d’une nouvelle génération.
La firme Kenner produira les jouets Batman, la série animée. Pour être tout à fait précis, Kenner fut racheté par la société Tonka en 1987, laquelle sera absorbée par le géant Hasbro en 1991. Ceci dit, l’écrasante majorité des jouets officiels Batman qui seront produits durant la décennie 90 afficheront un logo Kenner.
Et les déclinaisons seront nombreuses : Batman, la série animée (1992), Batman Forever (1995), Legends of Batman (1995), Batman & Robin (1997), Legends of the Dark Knight (1996) etc. Le succès assez significatif aux Etats-Unis des comics Batman : Legends of the Dark Knight – selon une implantation notable au milieu des années 90 – a donc généré la production ainsi que la distribution de jouets par la firme Kenner.
Le pari apparaissait tout de même osé car un comics n’est pas un film ou une série, qu’elle soit live comme animée. Pour autant, la firme Kenner a misé sur des expériences à la fois corrélées à une temporalité porteuse – en l’occurrence la première portion de la décennie 90 – mais surtout selon des succès tonitruants déjà établis comme les déclinaisons plastique de Batman, la série animée.
Ainsi les action figures et le véhicule estampillés Legends of the Dark Knight allaient être commercialisés dès 1996 aux Etats-Unis, au Canada, en Argentine ainsi que dans une partie de l’Europe. Comme nous allons le découvrir dans quelques paragraphes, l’essence même de ces jouets entre littéralement en conflit avec tout ce qui a été produit par Kenner durant la première moitié des années 90 concernant le thème Batman.
En effet, la dimension extrêmement sombre et glauque des comics Legends of the Dark Knight évoquée précédemment a été littéralement transfusée au sein des déclinaisons plastique dédiées. Mais c’est sans compter une autre particularité, en termes de format cette fois-ci. Je reviendrai sur ce point précis dans l’épilogue.
Globalement, nous sommes bien éloignés de l’esprit de la série animée signée – entre autres – par Bruce Timm, ou encore de l’aspect folklorique apporté notamment au sein de la gamme de jouets Legends of Batman (1995).
Distribution européenne de la gamme LOTDK
La gamme de jouets Legends of the Dark Knight sera diffusée dès l’année 1996. Globalement, on retrouvera quatre séries d’action figures dispatchées jusqu’en 1998 ainsi qu’un seul véhicule – le Skywing Street Bike – commercialisé sous la forme d’un pack avec un personnage inclus. Il existe également des variantes au sein de la gamme que je distingue sciemment des versions recolorées comportant la mention Toyfare Exclusive.
Concernant le marché européen, je gage que l’intégralité des jouets Legends of the Dark Knight ait été distribuée sous des conditionnements dédiés. J’émets tout de même une réserve concernant la série 4, n’ayant jamais observé – à ce jour – de blisters aux multiples traductions à destination de l’Europe.
Justement, le marché européen va connaitre – à minima – deux modèles de cartes, lesquelles seront pour l’occasion rebaptisées Legends of Batman*. J’insiste sur la présence de l’astérisque au sein de ce dénominatif spécifique. Celui-ci conduit à une annotation au dos des blisters indiquant que DC Comics est propriétaire des droits.
Comme mentionné précédemment, il existe au moins deux types de cartes Legends of Batman* concernant la distribution européenne. D’abord des blisters propres aux territoires anglais, espagnol et italien, lesquels comportent sur leur cardbark le Lion Mark (le petit triangle à tête de lion indiquant que le jouet souscrit aux normes de sécurité britanniques) ainsi que la mention Giochi Preziosi, distributeur officiel au pays de Dante.
La seconde configuration des cartes européennes Legends of Batman* inclut cette fois des traductions à destination de la France, des Pays-Bas ainsi que de l’Allemagne. C’est donc précisément ces éditions que nous avons connues sur le sol Hexagonal. D’autre part, le double découpage géographique européen FR/NL/D et UK/E/IT était déjà observable au sein des jouets Batman, la série animée.
Conditionnement FR/NL/D du Joker Farceur
Le blister du Joker Farceur qui illustre ce petit dossier est celui qui a été commercialisé en France, très certainement dès l’année 1997. La triple traduction spécifique abordée auparavant est bien présente sur le front card. A titre personnel, j’apprécie beaucoup le dénominatif Joker Farceur, il suggère une certaine ingénuité à la française – si j’ose dire – que j’ai souvent évoquée à propos des conditionnements G.I.Joe 3 3/4″ Hasbro France.
Pour autant, il faut reconnaitre que le nom originellement attribué à l’action figure de Jack Napier fonctionne parfaitement : Laughing Gas Joker. Cet autre dénominatif annonce en filigrane un lien indéfectible entre le personnage et un gaz hilarant potentiellement mortel.
Selon une sensibilité subjective, je trouve que le front card des blisters Legends of Batman* est très réussi. Le fond noir et bleu foncé fait parfaitement ressortir le grand logo de la gamme tout en rappelant l’aspect sombre inhérent aux comics Legends of the Dark Knight. D’ailleurs, le Batman représenté sur le front card affiche une esthétique qui rappelle clairement celle des comics au sens large du terme.
Ceci dit, les tirages américains sont tout de même moins impactés par les zones textuelles puisqu’ils ne comportent qu’une seule langue. C’est une configuration à prendre en compte, laquelle m’a d’ailleurs fait davantage apprécier – selon une certaine objectivité – les cartes U.S. Maîtres de l’Univers vis-à-vis de leurs homologues européennes.
Parallèlement, il faut mentionner le logo Batman thermoformé sur la bulle. Une particularité qui contribue à valoriser le front card des blisters Legends of the Dark Knight.
Côté cardback, on retrouve une configuration propre au marché européen qui diffère des dos de cartes U.S, lesquels sont plus esthétiques et aboutis. Cette dissonance qualitative – défavorable aux blisters destinés à l’Europe – est d’ailleurs un fait récurrent au sein des jouets appartenant à la décennie 90. En ce sens, la licence Skeleton Warriors constitue un autre exemple parmi tant d’autres.
Premier élément notable concernant le cardback européen du Joker Farceur, la présence d’un pitch générique évoquant de manière globale le background de la gamme de jouets. On identifie dans ce descriptif – aussi sommaire soit-il – des éléments propres aux comics Batman : Legends of the Dark Knight. Voici la reproduction du texte :
« Après un cauchemar, BATMAN* se retrouve dans un monde hostile et parallèle contrôlé totalement par les criminels. Dans ce Gotham City apocalyptique, les méchants sont de véritables meurtriers et menacent terriblement BATMAN*. Pour reprendre le dessus, il met au point un procédé, une nouvelle armure technologique qui fait partie intégrante de son corps. BATMAN* devient ainsi une véritable arme vivante et fait passer ses aventures au stade de légende. »
On retrouve dans le descriptif le Gotham City cataclysmique que j’ai évoqué il y a quelques paragraphes, lequel est gangréné par une criminalité notoire extrêmement violente. Ce pitch générique présent sur les deux types de cardbacks européens Legends of Batman* remplace les textes personnalisés – faisant office de file cards – que l’on peut lire au dos des cartes U.S. D’ailleurs sur les cardbacks américains, ces zones informatives rédigées en anglais comportent souvent des coquilles.
Toujours au dos de la carte européenne FR/NL/D du Joker Farceur, on peut observer plusieurs visuels de personnages sous le prisme de la photo. En effet, et c’est regrettable, on aurait apprécié des illustrations « handmade », à l’image du Batman présent sur le front card.
Les protagonistes photographiés correspondent au deux premières séries de jouets Legends of Batman*. Le Joker Farceur appartenant à la seconde, il a été distribué aux U.S. dès 1997 et très probablement à la même temporalité en Europe (d’où la datation dans le titre de cette production).
Parallèlement, deux petits encadrés illustrent l’action feature du personnage, lesquels s’additionnent à un autre visuel bien plus imposant. Globalement, la charte graphique de ce cardback européen FR/NL/D du Joker Farceur apparait très sommaire selon une volonté davantage pragmatique qu’esthétique.
Seul élément singulier aux conditionnements européens Legends of Batman*, la présence de points « BAT » à découper/accumuler. A cette période – c’est-à-dire en 1997 – une offre promotionnelle propre à l’Europe aurait donc permis d’obtenir des produits officiels estampillés Batman. Je ne dispose pas d’informations complémentaires à cet instant.
Pour autant, je reste interpellé par l’utilisation sur ces points « BAT » du symbole dollar. Il est possiblement envisageable qu’une partie des deux types de blisters européens Legends of Batman* aient connu le sol canadien. Rien n’est moins sur. A ce propos, il existe des conditionnements Legends of the Dark Knight avec une triple traduction américaine, canadienne (français littéraliste) et argentine.
Un Joker explosif
Au premier coup d’œil, l’action figure du Joker Farceur interpelle. En effet, la carrure du personnage – lequel est uniquement articulé en trois points – ne correspond pas aux différents portages que l’on a connus jusque-là concernant l’ennemi numéro un de Batman. Pour autant, on retrouve avec une certaine pertinence (par opposition à la version Toyfare Exclusive recolorée) un code couleur incluant du rouge, du blanc, du vert ainsi que du violet, c’est-à-dire des chromatiques historiquement représentatives du Joker.
A titre personnel, je trouve que le sculpt du visage est non seulement très réussi mais également redoutablement efficace. Il s’inscrit dans la dimension malsaine et inquiétante des comics Batman : Legends of the Dark Knight. Parallèlement, la veste de costume porte une fleur, un élément constitutif indissociable de certaines représentations du Joker. Selon les portages, le végétal pouvait projeter de l’acide ou encore du gaz.
L’action figure est fournie avec un revolver à la taille démesurée selon une aura mêlant dangerosité et humour, une conjugaison indissociable du Joker. Enfin, une petite figurine bouffonesque – dont le design et la présence m’évoque d’une certaine manière les Alien Démons de la gamme Blackstar – est adjointe dans le blister. Je la trouve totalement dispensable malgré un aspect amusant.
Tout l’intérêt de cette déclinaison plastique du Joker Farceur réside dans une action feature permettant de révéler le vrai personnage. En effet, un bouton-poussoir situé à l’arrière de l’action figure permet littéralement de faire éclater en deux parties la veste de costume aux proportions démesurées (l’ensemble des éléments est maintenu – avant dislocation – par un mécanisme interne que l’on verrouille en appuyant sur la tête de l’action figure).
Le vêtement cachait astucieusement un Joker littéralement agrippé à un appareillage qui semble prêt à exploser. Il se dégage de la posture du personnage un aspect suicidaire qui fleurte macabrement avec une dimension de kamikaze. De manière plus chirurgicale, on peut lire sur les quatre réservoirs du dispositif – dont 3 sont dissimulés au dos du Joker Farceur – une inscription grossièrement gravée : « Smilex ». Celle-ci suggère un gaz hilarant aux effets très certainement dévastateurs.
Le réservoir situé à l’avant comporte quant à lui une gravure supplémentaire, un smiley dont le sourire s’inscrit dans un jeu mortellement dangereux. L’horloge du système fait office de minuterie – laquelle indique qu’il reste cinq minutes avant le gazage – et confère au système un aspect très artisanal. La chiffre 12 du cadran a été astucieusement remplacé par la lettre « J ».
Parallèlement, on pourrait imaginer que les bretelles moulées sur le buste et peintes retiennent un pantalon bien trop grand pour notre Joker Farceur. Ce décryptage apporte une autre touche humoristique tout en rejoignant la thématique – si j’ose dire – de la veste trop grande faisant office d’élément dissimulateur.
On retrouve finalement à travers cette déclinaison plastique du Joker Farceur le mythe du Cheval de Troie selon une offensive à la fois cachée et stratégique.
Avant de conclure cette petite production, je souhaiterais me placer du côté du marché américain concernant ce Joker Farceur. Le descriptif informatif au dos du blister U.S. – faisant office de file card comme mentionné il y a quelques paragraphes – indique que le petit personnage bouffonesque accompagnant l’action figure du Joker Farceur se nomme Wild. Désigné comme un lutin, il serait l’incarnation maléfique du Joker. Je n’ai aucun souvenir d’une telle représentation au sein des comics Batman : Legends of the Dark Knight.
D’autre part, la tenue surdimensionnée du Joker Farceur est définie dans le descriptif textuel U.S. comme une « armure robotique » décuplant la force du personnage. Cette grille de lecture apporte davantage de sens à l’aspect bodybuildé du personnage lorsqu’il est dissimulé dans son costume.
Enfin, le dénominatif Laughing Gas propre au marché américain avait déjà été utilisé pour la gamme Batman : The Animated Serie également distribuée par Kenner.
Epilogue
Le Joker Farceur est un jouet que je trouve fascinant. Il est au croisement de plusieurs tendances à la fois conservatrice mais également selon une certaine modernité. D’un point de vue sémantique, le terme « Farceur » s’inscrit dans une volonté – à la française j’insiste – de distillation de la violence. En effet, dissimuler un dispositif, lequel diffusera un gaz hilarant potentiellement mortel, ne relève en rien d’une farce.
Pour autant, on peut voir dans cette formulation une manière de souligner l’humour noir indissociable du Joker. A titre personnel, je considère que l’action figure du Joker Farceur mérite d’être exposée sans sa veste de costume dissimulatrice. Au-delà d’un aspect statique bien plus proche de la figurine que du personnage articulé, l’originalité qui se dégage du personnage lorsqu’il est dévoilé est véritablement remarquable.
Plus globalement, la gamme Legends of the Dark Knight par Kenner mérite d’être mise à l’honneur. Elle contient effectivement quelques perles malgré des déclinaisons plastique aux qualités parfois inégales. En ce sens, je ne manquerai pas de revenir sur une sélection d’action figures Legends of the Dark knight au sein de FulguroPop, précisément sous le prisme du conditionnement FR/NL/D.
En dernière instance, je souhaite évoquer l’hétérogénéité du format des personnages articulés estampillés Legends of the Dark Knight, lesquels apparaissent très grands – selon une moyenne avoisinant les 17 cm – vis-à-vis des standards alors majoritairement en vogue sur le marché du jouet.
Il est d’ailleurs possible de lire sur certaines publicités U.S. Legends of the Dark Knight la formule « unparalleled proportion », laquelle insiste sur les formats pluriels des action figures. En ce sens, la mention « Premium Collector Series » présente sur la quasi intégralité des front cards américains corrobore cette dimension qualitative.
D’autre part, on doit majoritairement la sculpture des jouets Legends of the Dark Knight au designer Aaron Archer (un nom mis en lumière par Jérôme88). Cet artiste aux multiples facettes a longuement collaboré avec la firme Hasbro en façonnant des jouets pour des licences telles que Batman, Star Wars, Alien ou encore Transformers. Je prévois d’évoquer plus en détail le travail d’Aaron Archer au sein d’un dossier dédié.
J’espère que cette petite bulle vintage fut agréable à parcourir. Rendez-vous d’ici peu afin de (re)découvrir ensemble un autre jouet appartenant à la décennie 90. Merci à toutes et tous pour vos lectures. Cette production est spécialement dédiée aux deux plus célèbres Jérôme de l’Hexagone, Ryuzo et Blondin.
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1997 déjà ! Je voyais ça plus après 2000… Le temps passe trop vite ^^
Je suis retombé sur des figs de Batman La Relève que j’aime vraiment beaucoup (du coup juste après ça ^^) et dans ta gamme j’aime beaucoup l’Épouvantail qui a vraiment un chouette design aussi. Je l’avais trouvé il y a quelques années car j’étais passé complètement à coté de la gamme à l’époque. En même temps, il y avait tellement de Batman qui, comme Spidey, était décliné n’importe comment en figurine 🙂
Merci ma Patounette pour ton intervention 🙂
Dans la gamme Legends of the Dark Knight, j’apprécie beaucoup le traitement des criminels de Gotham City comme le Joker, Bane, le Pingouin, Man-Bat et L’Epouvantail. Ce dernier est probablement celui qui me séduit le moins malgré un design très original. Clayface est finalement l’action figure que je considère comme la moins réussie dans la catégorie des bad guys au sein de la gamme LOTDK.
Comme toi, je n’ai possédé aucun jouet Legends of the Dark Knight durant ma jeunesse. Ce fut par le biais d’un voisin – de 8 ans mon cadet – que j’ai découvert le Bane de la gamme LOTDK. Le design m’avait marqué au point que durant mon parcours de collectionneur de jouets vintage, j’avais fait la démarche de retrouver ce Bane et de m’intéresser à la gamme à laquelle il appartenait. C’était à la toute fin des années 2000.
Gamme complètement passée sous le radar pour ma part. A cette époque je ne zieutais que ce qui sortait en Star Wars dans les magasins de jouets.
En dehors de la gamme Animated, j’ai beaucoup de mal avec bon nombre de jouets Batman et ce Joker too much n’y fait pas exception. Surtout quand je vois les différents Batman du carback. Avec le recul, c’est un chouette instantané des 90s que ces designs colorés / too much et ça en devient assez intéressant !
Voilà ce qu’il en coute de se passionner pour Star Wars, on passe à côté de plein de choses intéressantes 😀
Plaisanterie mise à part, je rejoins ta remarque, ce Joker peut apparaitre « too much » au premier abord. Mais finalement, et nous nous rejoignons en ce point, c’est cet aspect exagéré – que ce soit en termes de design ou bien de chromatiques – qui apporte un certain charme à la sauce des nineties. Pour autant, les libertés qui ont été prises concernant la plupart des traitements esthétiques au sein de la gamme Legends of Batman* ne me séduisent pas. C’est pour cela que j’ai précisé dans ma modeste production que seule une sélection bien particulière me semblait intéressante. J’inclus dans celle-ci la quasi intégralité des antagonistes de Batman.
Merci pour ta lecture ExarKouilles02 🙂
Le pantalon surdimensionné avec des rayures verticales et des bretelles ainsi que les gants blancs me rappellent les attributs classiques des clowns de cirque.
Merci beaucoup pour cet article. 👍
Merci beaucoup Nico pour ta lecture 🙂
Le Joker est effectivement indissociable de la figure clownesque, et les derniers portages en date – notamment cinématographiques – corroborent largement cette idée. Mais ta remarque est très intéressante car elle conduit à une autre référence appartenant à la culture populaire : effectivement, lorsque l’action figure du Joker Farceur laisse apparaitre son hôte littéralement agrippé à son dispositif de gazage, on retrouve une imagerie qui renvoie non seulement au clown mais également au Charlot de Charlie Chaplin. En effet, ce personnage porte un A.D.N. clownesque, notamment selon des vêtement trop grands.
J’apprécie particulièrement échanger avec toi Nico. Ton regard est aiguisé et il fait ressortir des subtilités au sein de thèmes apriori anodins. Bravo et bonne fête puisque j’y suis 🙂
Pareil pour moi, j’apprécie beaucoup nos échanges.
Je n’avais pas pensé à Chaplin mais effectivement maintenant que tu le dis.
Bonne fête à toi aussi 👍
Un super article pour une gamme qui vaut le coup d’être mise en lumière. Je me souviens très bien de manipuler les blisters présents en rayons. A l’époque je bloquais surtout sur Batman, Robin and co. Et il faut dire que ces 2 là, dans cette gamme particulièrement, ils ont eu des sacrés design…
En réaction à ce que disait Toykitch, Aaron Archer a également travaillé et désigné les 1ères fig de « Batman, la relève » 😉
Merci Nicko pour la top dédicace du duo de « JeromeS »
Merci Blondin 🙂
C’est toi qui a identifié Aaron Archer et qui m’en a parlé, il faut rendre à Jérôme ce qui appartient à Jérôme. Tu connais mon attachement au fait de dédier mes productions et de citer/honorer les sources. Comme je l’ai précisé dans ma réponse qui s’adressait à Pat, je n’ai pas connu la gamme Legends of Batman* autrement que par le biais de mon voisin. Je n’ai aucun souvenir des conditionnements en rayons mais je les ai très certainement vu. J’ai d’ailleurs retrouvé une archive de catalogue FR Toys’R’Us datant de 1997 où les jouets Legends of Batman* sont présentés. C’est une certitude, j’ai dû croiser ces jouets dans cette enseigne à la fin des années 90.
D’autre part, j’ai en tête d’évoquer une nouvelle fois la gamme Legends of Batman* avec cette fois des concept arts signés par Aaron Archer. Il s’agira de mettre à l’honneur un nouvel antagoniste de l’homme chauve-souris, toujours à travers le prisme du conditionnement FR/NL/D, c’est-à-dire ceux que nous avons connus en France. Il n’est pas évident de les retrouver aujourd’hui, qui plus est dans un état de conservation optimal.
Merci encore Blondin pour ton intervention 🙂
Hum, possible que la sortie des action figures de la gamme Spawn de Todd MacFarlane ait influencé l’aspect plus sombre, voire plus morbide de cette gamme Batman … Sais-tu Nicko si elle ciblait uniquement les enfants ? Batman est-il également le seul héros à posséder simultanément plusieurs gammes de jouets à son nom (Cette époque coïncide avec la diffusion de l’animé The New Batman Adventures) ? Cette action figure du Joker me rappelle une séquence de Fantomas se déchaîne dans laquelle le commissaire Juve enfile une gabardine équipée d’un gadget ^^ Merci Nicko pour la mise en lumière de cette gamme ! J’avoue ne pas l’avoir spécifiquement retenue parmi les multiples offres autour de Batman. Je dirais qu’en dehors véritablement de la gamme Kenner Batman la série animée, c’est une version de Batman sortie en two-pack avec Superman au début des années 2000 qui m’a beaucoup plus. Mais celle-ci est produite par Mattel…
Merci Pascal pour ta lecture 🙂
Je te dirais spontanément que la gamme Legends of Batman* s’adresse à des enfants bien qu’effectivement le traitement des personnages ainsi que la source créative – en l’occurrence les comics Batman : Legends of the Dark Knight – affichent une certaine maturité, si j’ose dire. Ton parallèle avec la licence Spawn est très pertinent car les temporalités comme l’essence des œuvres se rejoignent. Pour autant, en 1996, le jouet de collection pour adolescents et adultes n’en n’est qu’à ses balbutiements. On se trouve possiblement dans un période charnière avec des codes qui évoluent progressivement, un retour à des œuvres fondatrices davantage matures ainsi qu’un détournement progressif de la fonction essentielle du jouet selon plus d’esthétisme et une vocation moins manipulable. Il est toujours difficile de déterminer avec précision le commencement de certaines périodes au sein de l’Histoire du jouet.
D’autre part, on peut inclure Spider-Man dans la catégorie des superhéros qui ont été déclinés en plusieurs gammes de jouets. Plus globalement et de nos jours, les superhéros à la sauce Marvel occupent tellement l’espace culturel qu’il faut s’attendre à des itérations quasi infinies.
Fantomas se déchaine est mon opus favoris au sein de la trilogie. Le film est dynamique, bourré d’action et surtout le commissaire Juve est plus survolté que jamais. Quoi que, les péripéties de Louis de Funès en Ecosse sont également savoureuses. Pour ma part, la séquence de la Citroën DS volante a marqué mon esprit.
L’œuvre Batman, la série animée est indémodable. Le style graphique du support animé – avec ses lignes épurées – a parfaitement été retranscrit au sein de la gamme de jouets éponyme. Et fondamentalement, c’est lorsque la simplicité est parfaitement dosée que l’on obtient quelque chose d’intemporel, d’indémodable.
Merci Pascal pour ton intervention 🙂