Avant d’aller plus avant dans l’analyse, commençons par définir ce qu’est un filler. Un filler, ce sont des passages de l’anime qui n’existent pas dans le manga. En effet, souvent, la diffusion des épisodes rattrape la parution des chapitres du manga. Pour laisser du temps au mangaka et continuer à nourrir le téléspectateur avide de son anime favori, on crée des morceaux d’épisodes, des épisodes entiers, voire des arcs entiers inédits. La plupart du temps, la qualité de ces fillers est pour le moins douteuse pour ne pas dire pire. Mais, il arrive qu’ils soient tout à fait regardables et même qu’on puisse y prendre du plaisir. Plus rarement, ils égalent le matériau original et une fois par siècle, ils se permettent même de dépasser l’œuvre maîtresse. Nous allons, moi et mon acolyte Nicko, essayer de vous expliquer en quoi, Asgard, surpasse, sur certains points, le manga culte de Masami Kurumuda et l’adaptation animée de l’arc Sanctuaire.
Le premier aspect qui choquait quand on passait de l’arc du Sanctuaire à celui d’Asgard, c’était le chara design des chevaliers. Les corps sont plus fins, les armures également. Cette évolution est liée au fait que les créateurs de l’anime ont souhaité se rapprocher du style de Shingo Araki, d’une part, pour ce qui est des corps, de celui de Kurumada, d’autre part, concernant les armures. Dans un premier temps, le choc fut grand pour l’enfant que j’étais alors, tant les armures V1 étaient de pures réussites. Mais il faut avouer que l’esthétique changeante de ces V2 amène, avec elle, une fragilité qui sied bien mieux aux chevaliers de Bronze.
De plus, les codes couleur utilisés font plus matures, moins Sentai même pourrais-je oser. Mais en ce qui concerne les armures, c’est bien le chara design des Asgardiens qui flatte le plus la rétine. L’animation n’est pas en reste. Là encore, on sent que les épisodes dirigés par Araki et surtout les films sortis jusqu’ici, ont fait des émules. On va retrouver sa patte bien plus fréquemment, avec corps et visages déformés par la douleur. Les combats sont globalement moins statiques aussi, on sent que l’équipe chargée de cet arc maîtrise mieux son sujet à ce niveau là ou qu’elle a bénéficié de plus de moyens…
Bien entendu, Asgard, c’est surtout un univers à part entière. C’est la mythologie nordique, son bestiaire et ses croyances spécifiques. C’est une population qui vit dans des conditions extrêmes, mais qui a accepté sa condition pour que les pôles restent gelés et ainsi conserver l’équilibre de la planète. Surtout, Asgard, c’est l’absence quasi totale de manichéisme. L’instigatrice du conflit, Hilda de Polaris, représentante terrestre d’Odin, n’est qu’une victime de la folie des grandeurs de Poséidon. Beaucoup de ses fervents défenseurs, les Guerriers Divins, ont perçu un changement en elle, mais leur foi et leur total dévouement à leur princesse et leur royaume les poussent au combat.
Et puis, la rudesse de leurs conditions de vie mise en perspective avec le Sanctuaire baigné de soleil, explique leur envie de renverser la table. Leur position de peuple martyre aurait pu, à lui seul, justifier ce bouleversement. Mais il en fallait plus pour donner une autre dimension à tous ces combats. En réalité, chaque Guerrier Divin a une histoire familiale ou individuelle bouleversante et parfois un passé terrible marqué par la tragédie. Le seul qui a réellement un mauvais fond est Albérich; il faut bien un ver dans la pomme… Mais tous les autres ont des background touchants et le spectateur s’attache facilement à eux.
Tous sont des représentants de la justice sur Terre, au même titre que les Chevaliers. Et chacun d’entre eux va ressentir la foi inébranlable des Bronze, d’une façon ou d’une autre, ainsi que la bonté d’Athéna qui veille sur eux. Alors qu’ils se questionnent sur Hilda et ses ambitions de grandeur, ils finissent par douter de combattre pour les bonnes raisons. Les Bronze, dans le même temps, comprennent bien qu’ils ont en face d’eux leur alter ego mais qu’ils sont obligés de les combattre car ils font fausse route, contre leur gré. Jamais le cruel destin n’a aussi bien joué son rôle dans Les Chevaliers du Zodiaque que lors de cet arc.
Les Guerriers Divins sont tous inoubliables. La montagne Thor, Fenril et ses loups dévoués, Hagen le fervent protecteur, le sacrifice du plus dévoué de tous les chevaliers croisés dans l’œuvre, Siegfried. Et je ne parle pas de Mime et des jumeaux maudits Syd et Bud qui auront droit à un focus tout particuliers dans une seconde partie centrée sur les combats.
Asgard, c’est aussi une musique encore plus maîtrisée et aux sonorités toutes particulières. Je vous renvoie au FulguroZik écrit par Nicko à ce sujet.
Rajoutons que Asgard, c’est le dépaysement à chaque combat. On aurait pu s’attendre à une certaine monotonie des paysages avec toute cette neige, mais il n’en est rien. Alors qu’au Sanctuaire et sous l’eau, nous n’aurons droit qu’à des temples en toile de fond, ici la variété s’invite à chaque affrontement. Un précipice, une grotte volcanique, des ruines, un cimetière d’améthyste au cœur d’une sombre forêt… A dire vrai, même quand il s’agit à nouveau d’un temple ou d’un château l’effort apporté aux arrières plan se fait sentir, comme lors des deux derniers combats. Les créateurs de ce filer avaient vraiment une bonne dose d’inspiration.
Finalement, le seul défaut de l’arc Asgard, c’est l’arc Poséidon… En effet, celui-ci, malgré quelques fulgurances, ne sera globalement qu’une redite fade de son homologue nordique. De plus, cet ajout va entraîner des incohérences majeures, après coup. Comment expliquer, par exemple, que lors de cette épopée Asgardienne, les armures de bronze V2 ne se soient pas éveillées au pouvoir doré grâce au sang des Chevaliers d’Or versé pour les reconstruire. On ne verra cela que sous les océans…
Et puis, comment expliquer qu’un Asgardien (Syd de Zéta) éclate un chevalier d’or (on saura ensuite pourquoi et comment… heureusement) puis que le plus puissant des Guerriers divins ne fasse quasiment pas le moindre mal à un Général de Poséidon, qui eux mêmes s’avèrent finalement plus faibles que les Chevaliers d’Or… On aurait préféré que Poséidon lui même intervienne une fois son plan à l’eau et se frite directement avec un Seiya revêtu de l’armure d’Odin et aidé de Siegfried, non ?
Et puis, il faut achever cette première partie en disant un petit mot sur les jouets, sinon, nous ne serions pas vraiment sur FulguroPop. Cette seconde vague en Europe (car la vraie seconde vague est constituée des six chevaliers d’or sortis plus tard au Japon) a une qualité encore supérieure à la première. Étant donné le succès des jouets Chevaliers du Zodiaque à l’époque dans notre pays, nul doute que cette qualité a eu un impact sur notre appréciation de cet arc.
Malheureusement, seule la moitié des Guerriers Divins sortira en France de façon officielle à ce moment là. Plus tard, à l’orée des années 2000, nous aurons droit à un petit rattrapage, mais de qualité bien moindre en termes de peinture et de solidité. C’est ainsi que je n’ai jamais mis la main sur les « vrais » Thor, Mime, Albérich et Bud, carrément hors de prix. Un des gros trous de ma collection que j’espère combler un jour, peut-être… si Odin veut !
Pour de plus amples informations au sujet des figurines Saint Seiya, Nicko avait commis un merveilleux dossier sur feu ToyzMag qui est toujours consultable. Je vous le recommande chaudement.
Ha, Asgard. Je me souviens parfaitement du 1er episode car il s’est déroulé pour moi dans des circonstances particulières.
A l’époque, l’été, on recevait les catalogues d’hiver de La Redoute et des 3 Suisses. Dans ces catalogues, il y a de fabuleuses pages jouets. Et cette année là, avec mon copain Sélim, on ne comprend pas. Les chevaliers de bronze qu’on voit, on ne connaît pas leurs armures. Serait ce mal fait à ce point ? Ou des « faux » chevaliers du zodiaque ? Une libre interprétation ? C’est l’incompréhensive et pourtant et pourtant, on est les spécialistes de l’école primaire des Chevaliers du Zodiaque. Bref, on met ça de côté sans chercher à l’expliquer ( de toute façon, à l’époque, 0 moyen de recherche) ni à en reparler.
Arrive le mercredi fatidique avec la diffusion des nouveaux épisodes qu’on attend de pieds fermes avec Sélim. Le hasard fait que ce jour là, on est invité tous les 2 chez Jessica pour son anniversaire. On est les seuls garçons, on va rater le nouvel épisode. Heureusement, la TV est allumée, sur la bonne chaîne, on connaît bien les horaires et surtout Dorothée annonce chaque série. Et voilà les CHEVALIERS DU ZODIAQUE !!!!
On l’entend de loin, on se regarde, et on se dit « tant pis, on se met dans le fauteuil et on regarde ». Du coup, on rate le générique et un peu du début.
Vous connaissez l’épisode, l’entrée des héros est bien mise en scène. On découvre alors les nouvelles armures et notre sang ne fait qu’un tour « ce sont les armures des catalogues !!!! ». On demande à Jessica un catalogue La Redoute pour vérifier. Oui oui, pas de doute.
Asgard sera au final la partie que je trouve la plus réussie de toute la saga (pour les raisons expliquées dans l’article) même si émotionnellement parlant, c’est un cran en dessous de la montée des marches du Sanctuaire pour moi.
C’est déjà en soit un sacré exploit, demandez-moi si je préfère revoir LA partie légendaire du Sanctuaire ou un simple filler comme Asgard, je ne saurais choisir.
Et cette musique…
Génial je me rappelle aussi ma surprise à le découverte des images de La Redoute.
Par contre je crois bien que j’avais compris que ce seraient de nouvelles armures pour la suite et avoir été spoilé du coup… Mais les voir en vrai dans l’anime avait été autre chose quand même.
Je ne savais d’ailleurs pas trop quoi en penser au début tant j’adorais les V1.
Merci pour ta lecture et ton commentaire. J’avoue pour ma part que dans mon coeur rien ne remplacera jamais la montée des marches et les Golds malgré la qualité de l’arc Asgard.
Comme Nicko et toi Ayorsaint, j’aime beaucoup l’arc Asgard, pour les raisons très bien développées ici. Alors, je vais juste évoquer ce qui m’a déçu. Je dirais qu’à l’exception du premier épisode, aucun visuellement n’est de la qualité du premier épisode de la traversée de la maison du Scorpion, ou encore de l’épisode dans lequel Ikki est lui-même victime de l’illusion du phénix qu’il lance contre Shaka. Par contre, contrairement au (long) arc Sanctuaire, la qualité des épisodes d’Asgard est plus homogène. Non, ce qui m’a déçu, ce n’est pas tant le rapport de force qui s’exprime entre Siegfried et Sorrento, mais plutôt la « chute » de plusieurs combats … Seiya contre Thor, Shiryu contre Fenrir, Hyoga contre Hagen, et Shun contre Syd … C’est un sentiment que j’ai au visionnage de cet arc, le début de la lassitude pour un « schéma » de combat: le fait que les héros subissent maintes souffrance, et triomphent en portant au final, un coup, un seul, qui leur assure la victoire. Scénaristiquement, je comprends qu’il faille bien avancer … mais au hasard, pourquoi Syd ne se serait pas relevé presque aussitôt de la tempête nébulaire pour repartir au combat (et non pour servir le scénario un ou deux épisodes plus tard, à savoir avouer qu’il avait connaissance de l’existence de son frère jumeau avant de mourir). Quelque part, la cause est à chercher dans les cinq chevaliers de bronze … Leur omniprésence commençait à me lasser. Les Chevaliers d’Or développés dans l’œuvre les avaient pour la plupart surclassé dans mon affect personnel. Et j’aurais sûrement préféré que les arcs Asgard et Poséidon les mettent davantage sur le devant de la scène.
Ho oui je te rejoins totalement. L’arc Asgard avec les Golds m’aurait envoyé au Nirvana c’est certain. Mais alors l’arc Hades aurait perdu de sa saveur… En fait le problème de Saint Seiya, globalement, c’est que le schéma de Kurumada a eu du mal à se renouveler vraiment. C’est en cela que Lost Canvas a été une grande réussite et bouffée d’oxygène.
Quand aux épisodes que tu cites, on les doit au génie de Shingo Araki. Parfois je rêve que tout l’animé soir reboot avec cette direction artistique 🤤
Arc mal aimé au Japon et créé spécialement pour la série animée, il est LA meilleure partie de Saint Seiya.
Histoires individuelles, charisme pour chaque Guerrier Divin, rien n’est à jeter. Pas de manichéisme.
Design des armures magnifiques d’un point de vu occidental, ce qui fait qu’elles sont moins aimées car elles n’ont pas la patte Kuramada.
Quand aux musiques là encore je les adore, le thème de Mime est juste exceptionnel, cette montée en puissance.
Vivement la seconde partie pour découvrir la suite.
Et vive les Zeta xD
Mal aimé car non issu des mangas. Là dessus les japonais étaient extrémistes à l’époque. Dommage pour eux… ils se sont privés de l’un des meilleurs passages de cette œuvre culte.
Si tu es fan des Zeta, attends donc la troisième partie 😉
Quand YokoYama sublime une oeuvre déjà fabuleuse au niveau musical!! Le choeur de voix masculines: « Oooooooh, ooooooooh, oooooooooh, ooooooooooooh, ooooooohh, oooooooooooooooooooooooooooooh, oooh, ooooooh, ooooh ,oooh oooh, ooh, oh….. » (je sais, je dois encore travailler mes basses…), les nouveaux instruments tels le pianica et l’accordéon utilisés, entre autres, pour le passage où Bud se remémore son passé et le moment où il rencontre pour la première fois son frère accompagné de ses parents (le même thème que celui utilisé dans le film « L’Ardente Guerre des dieux » quand Frey raccompagne Saori et les chevaliers de Bronze et que leur route est barrée par les Guerriers Divins) suivis de deux autres thèmes exprimant sa rancune et sa rage (un superbe moment!!), les mélodies de Mime, le générique de fin « Blue Dream », les morceaux épiques quand les Guerriers Divins au complet accompagnés de Hilda sur son cheval rencontrent les chevaliers de Bronze et qu’une confrontation s’ensuit (dommage que les dessins ne soient pas toujours au top pour cet épisode…) Quel pied auditif!! Et le reste (l’histoire, les protagonistes, l’ambiance générale, la charge émotionnelle… Thol me fait fondre, glaces éternelles ou pas!! 😉 … ) est tout aussi magnifique. Je m’emballe mais j’adore cet arc aux backgrounds mélodramatiques saupoudrés de mythologie nordique et germanique … Merci Ayorsaint et Nicko pour ce dossier et vivement la suite!! Vous faites vibrer la corde sensible de nos âmes de chevaliers comme dirait Mime!!
Ps: c’est vrai que l’on aurait pu croire que ces environnements enneigés auraient pu engendrer de la monotonie et de la lassitude visuelle mais comme tu le démontres pertinemment dans ton article, il n’en est rien… Quel taf!!
Psbis: dommage que le grand Shingo Araki n’ait pas signé d’autres épisodes que le premier de cet arc… Sachant que sur toute la série, il n’y a que douze épisodes et demi réalisés sous sa direction, on ne va pas trop se plaindre!! Surtout qu’il y en a des superbes parmi les 25 autres réalisés par d’autres pointures (Madame Tomoko Kobayashi!!)…
Pster: « Il y avait autant de différences entre nous qu’entre l’enfer et le paradis… Il avait tout gagné, j’avais tout perdu… Et ma haine depuis ce jour-là n’a fait que s’accroitre!!! ». Vite, vite la troisième partie!!! 😉
Psquater: J’adore l’anecdote de Julortk!! Pour ma part, lors de la première diffusion, j’ai cru durant les premières minutes de l’épisode que les Guerriers Divins étaient les nouveaux héros de la série… Ce n’est qu’en voyant Aldé se faire traitreusement démolir ainsi qu’Athéna et Kiki (« On va pouvoir danser, chanter!! ») dans les jardins du Manoir des Kido que je me suis dit qu’on en avait pas terminé avec Seiya et ses joyeux drilles… Et quel bonheur, quelle extase quand la chaine d’Andromède apparait (-Syd: »Qui a fait ça? ») suivie de Shun (-« Shun, chevalier d’Andromède!! » -Athéna: « Oh! J’y croyais plus!! ») et Seiya (-« …et je lui prêterai main forte s’il le faut!! ») dotés de leur nouvelle armure sur un thème musical extraordinaire!! Un grand moment!!
Psquinter: le générique d’intro original contient quand même de sacrés spoils (Bud, l’armure d’Odin portée par Seiya)!!! Pas cool!!
Pour te faire patienter jusqu’à la troisième partie, sache que la deuxième évoquera, entre autres, ton chouchou Thol 👍
Merci pour le commentaire en tout cas et puisque tu abordes le film Asgard, il est de très loin mon préféré parmi les 4 OAV des 90’s. Ils ont des scénar éclatés au sol mais je les regardais avec un plaisir immense tant la qualité visuelle était présente. Araki encore lui…
Merci à tous les intervenants dans l’espace des commentaires (Olivier, je suis très heureux de te lire) et merci également à Aurel pour cette brillante première partie rédigée par ses soins. Je suis loin, très loin même, d’avoir ne serait-ce qu’un dixième des compétences de notre Ayorsaint national dans le domaine des animés. Aussi cette opportunité de collaboration – qui sera effective dès la deuxième partie du dossier – est une occasion pour moi de parfaire mes maigres connaissances concernant l’œuvre Saint Seiya.
Selon une sensibilité personnelle, le dessin animé des Chevaliers du Zodiaque est d’abord indissociable du Club Dorothée comme des jouets Bandai à l’aura luxueuse. J’ai des souvenirs bien précis de l’œuvre, lesquels sont majoritairement corrélés au support télévisé. Je me souviens lors des périodes où l’arc du Sanctuaire était diffusé attendre avec impatience la traversée de la maison du Scorpion. C’était le Chevalier d’Or qui me fascinait le plus et c’est toujours le cas aujourd’hui selon une sensibilité dès l’enfance pour les insectes. C’est d’ailleurs la seule armure Bandai que j’ai eu, de mémoire pour le Noël 1988.
Concernant la saga Asgard, je n’ai pas de souvenirs précis à propos de sa première découverte. Mais je me rappelle formellement avoir vu de nombreux épisodes dans l’émission jeunesse Récré Kids, autour de 1993/94. Une programmation spécifique au sud de la France de mémoire. J’ai cependant plusieurs souvenirs indélébiles concernant la saga du grand froid, dont un en particulier.
Dans la petite séquence introductive de chaque épisode, laquelle rappelait brièvement le contexte et ses enjeux, il y avait – de mémoire encore une fois – un plan qui illustrait les Guerriers Divins agenouillés devant la princesse Hilda de Polaris. L’un d’entre eux se différenciait nettement par sa masse corporelle largement supérieure à celle des autres. C’était Thol, celui qui allait devenir mon Guerrier Divin favoris. Et lorsque je tombais fortuitement sur un épisode de la saga asgardienne, j’espérais toujours que celui-ci contienne une ou plusieurs apparitions du géant nordique.
Voilà quelques souvenirs d’enfance liés à l’œuvre des Chevaliers du Zodiaque. J’en ai bien entendu d’autres en tête, dont un que j’avais partagé dans La Gazette du Jouet Vintage.
Merci de nouveau mon Aurel pour cette opportunité, et même cette chance, d’écrire à tes côtés 🙂
Héhé en voilà de chouettes souvenirs.
Je me suis délecté de l’article en lien et de l’anecdote sur la chaîne d’Andromede. Quelle idée d’apporter un si précieux jouet à l’école quand même. Moi suivant le pote qui venait à la maison je les planquais mes chers Chevaliers pour ne pas qu’ils se retrouvent abîmés par une brute épaisse.
Et arrête de te sous-estimer, ton papier sur Tholl va faire un tabac comme d’habitude.
Je te rejoins pleinement, apporter mon Chevalier du Scorpion à l’école apparaissait comme impensable en 1988/89. Le jouet était – comme tu le soulignes très justement – précieux et sa dorure renvoyait à l’or. C’est peut-être le tour de force de ces jouets Bandai estampillés Les Chevaliers du Zodiaque, inclure une proportion de métal au moins équivalente à celle du plastique, si ce n’est plus, à une période où cette pratique commençait à disparaitre de manière significative. Les Transformers de la décennie 80 entrent également dans cette catégorie des jouets « modernes » contenant du métal. La sensation de poids apportait une véritable aura qualitative.
Je ne pense pas me sous-estimer mon Aurel, j’ai tout à apprendre dans le domaine des animés, c’est un fait. D’où ma joie d’écrire à tes côtés 🙂
Joie partagée tu le sais.
J’adore l’arc Asgard! Aucun doute là-dessus. Néanmoins, avec le recul, je le considère comme inférieur à l’arc Sanctuaire…
Au sens où j’estime qu’il exalte peut-être trop l’émotion (la musique, les tragédies qui se succèdent…) au détriment de la raison.
Cette raison, je n’en démords pas est à rechercher dans les combats… Tout le monde où presque a été choqué par la façon dont Aldébaran est terrassé dans la maison du Taureau… He bien, aujourd’hui, j’estime que le choc se situe davantage dans le fait que l’élite d’Asgard, les Guerriers Divins, ne se relèvent pas… pour l’un après avoir encaissé l’exécution de l’Aurore, pour l’autre avoir subi une avalanche de glace, etc… Narrativement, sur le plan de la crédibilité, je les trouve d’un coup bien fragiles ces Guerriers Divins, d’autant qu’ils ont passé 9/10ème de leurs combats à avoir le dessus sur leur adversaire… Un schéma répété en pire dans le film Abel (le combat Shiryu – Masque de Mort au pif).
Je préfère de loin les combats des douze maisons, mieux gradués … D’ailleurs, les Chevaliers d’Or ne donnent pas la pleine mesure de leur pouvoir dans plusieurs situations, sinon les Chevaliers de Bronze n’auraient pas atteint la dernière marche.
Quand Hyoga atteint le sixième sens dans la maison du Scorpion, Milo s’en relève sans grand déboire… Idem, Aiolia face à Seiya. Plusieurs autres combats relèvent du sacrifice… le climax pour moi étant atteint dans la maison de la Vierge. Et à travers l’un de mes combats préférés, Shiryu contre Masque de Mort dans la maison du Cancer, le Chevalier de Bronze triomphe… mais auparavant il aura bénéficié de l’aide d’Athéna, des prières de Shunrei, des victimes de Masque de Mort qui reviennent à l’état de zombies, et surtout de l’aide de l’armure du Cancer elle-même… Et j’ajouterai de la présence du puits des Enfers… Peut-être que Masque de Mort se serait relevé après le coup de Shiryu s’il n’avait pas été plongé dans le puits. Bref, je trouve qu’il y a davantage « de sens » dans la bataille des douze maisons qu’il n’y en a dans les combats sur les terres d’Asgard.
Une réponse assez simpliste serait de dire que les Guerriers Divins sont moins puissants que les Golds Saints qui sont l’élite de ce qui se fait sur Terre. Ce sont toujours eux qui ont participé aux guerres saintes et pas les Guerriers Divins d’ailleurs. Les généraux de Poséidon se rapprocheraient ainsi plus des Gold Saints en termes de puissance. Et encore…
Mais cela n’expliquerait même pas tous les soucis que tu énumères fort justement.
En fait, Saint Seiya a toujours manqué de clarté quant à la gradation des puissances tout en parlant des rapports de forces immuables, ce qui constitue en soit une contradiction assez terrible il faut bien l’avouer.