Aujourd’hui on fait un grand saut dans le temps et nous nous retrouvons aujourd’hui en 2003. C’est l’année de sortie de la première version de l’anime Fullmetal Alchemist qui a eu droit à une deuxième version en 2009.
J’aurais tout aussi bien pu vous parler de celle-ci d’ailleurs tant elle n’a rien a envier à son aînée. Je le ferai d’ailleurs peut être un jour… Cette première version réalisée par Square-Enix (oui oui l’éditeur de JRPG cultes au japon tels que Final Fantasy ou Dragon Quest) est la première que j’ai eu l’occasion de voir deux ans après sa sortie et elle possède pour moi des qualités qui la font se démarquer au niveau affectif plus que qualitatif.
L’anime
Fullmetal Alchemist, avant toute chose, c’est une histoire. Une histoire atypique. Ed, l’aîné avec son bras et sa jambe en acier pas plus haut que trois pommes (mais ne lui dites surtout pas!!!) et Al son «petit» frère de deux mètres prisonnier dans une armure se retrouvent dans cet état après l’erreur de leur vie. Tous deux sont apprentis alchimistes et ont perdu leur mère très jeunes. Ils vont alors tenter l’impossible : lui redonner vie grâce à l’alchimie. Mais comme son principe l’énonce : pour obtenir quelque chose, il faut donner en échange quelque chose de même valeur. C’est le principe de l’échange équivalent.
Nos deux amis vont l’apprendre à leur dépens en sacrifiant un bras et une jambe pour l’un et le corps entier pour l’autre qui ne sera plus alors qu’une âme dans une immense armure vide. Et la résurrection de la maman se soldera par un échec cuisant puisqu’ils ne donneront vie qu’à une chimère, un être sans forme précise et sans âme. Partant de là, nos deux amis n’auront de cesse de réparer leur erreur pour récupérer ce qu’ils ont chèrement perdu. Pour cela, ils vont se partir en quête de la Pierre Philosophale, artefact permettant de contourner les règles de l’échange équivalent et de pratiquer une alchimie surpuissante.
Le schéma sera alors clairement celui du Shonen Nekketsu avec combats fréquents, amitiés viriles, ennemis de plus en plus puissants à défaire et « power-up » associés. Les alliés des deux protagonistes ne manquent pas de charisme et certains seront assez mystérieux quand à leurs vraies intentions ce qui ne manquera pas de rajouter du piment à chaque épisode.
Les ennemis ne sont pas en reste et on se demande souvent qui se cache derrière chaque personnage et ce que chacun peut bien avoir derrière la tête. L’anime prend alors parfois la tournure d’une enquête policière. De plus, on va longtemps se demander d’où viennent les ennemis les plus puissants, à savoir les Homonculus, sortes d’humains mutants invincibles. Et cette révélation fera l’effet d’une bombe…
L’aspect émotionnel et sentimental sera toujours extrêmement présent. On ne compte plus les moments émouvants, tous vraiment très bien amenés et les morts de personnages, si elles sont rares, vous marqueront pour de vrai, faites moi confiance. Pour l’une d’elles j’ai pleuré comme rarement devant mon écran.
Le principe de l’alchimie et de la résurrection humaine seront à chaque fois prétexte à des déchirements et des crises de conscience où la frontière entre ce qui est bien ou mal est de plus en plus ténue. Mais je n’en dis pas plus sous peine de vous spoiler l’un des éléments de l’histoire les plus intéressants et surprenant.
A signaler également, le cheminement de l’histoire n’est pas du tout linéaire et il y aura de nombreux « flashbacks » avant de revenir au présent pour mieux repartir dans des souvenirs plus lointains encore. On aime ou pas ce genre d’allers-retours mais ça apporte, quand c’est bien fait, des éclaircissements sur les événements présents et de quoi repenser différemment ce qu’on croyait tenir pour acquis. Et pour le coup, ici, c’est bien fait…
Dernier point très important à mes yeux, la série ne traîne jamais en longueur et va directement à l’essentiel ce qui est globalement assez rare dans l’animation japonaise.
Le manga
Hagane no Renkinjutsushi (c’est son nom en japonais) est un manga publié entre 2001 et 2010 dans Shonen Gangan, un magazine mensuel de Square Enix. Il s’est vendu à plus de 80 millions d’exemplaires, ce qui en fait le premier manga des éditions Square Enix. En France, il a longtemps été la troisième vente derrière Naruto et One Piece. A partir du tome 8, ce qui correspond à l’épisode 25 de l’anime, les deux supports qui déjà présentaient quelques différences vont diverger complètement.
En effet, l’anime prend trop d’avance et les auteurs de celui-ci vont devoir broder leur propre histoire. Chacun y trouvera son compte, ou pas, et c’est ainsi que naîtra Fullmetal Alchemist Brotherhood le deuxième anime sorti en 2009 et qui, lui, suivra le manga page à page dans le plus grand respect. Je pourrais, à partir de là, lister toutes les différences entre les deux mais ça prendrait beaucoup de place et d’autres l’ont déjà fait ailleurs… Sachez juste que de nombreux personnages n’existent que dans le second anime (certains sont géniaux) et que les Homonculus n’ont ni le même rôle, ni le même nom, ni la même origine et que le plus gros des différences se situe à leur niveau. Chacun ayant sa préférence pour la façon dont ils sont traités. On pourra en débattre en commentaires bien entendu.
Plutôt que de lister toutes les différences, il me semble bien plus intéressant de vous parler de l’auteur de ce manga qui a une histoire pour le moins originale et sujette à réflexion. Hiromu Arakawa, s’appelle en réalité Hiromi. Elle décide de changer le i en u au moment de la publication car elle craint que le public japonais ne reçoive pas bien son œuvre s’il sait qu’une femme en est à l’origine.
Bien entendu, le succès aidant, son genre sera finalement révélé au grand public. Cela n’altérera pas les ventes et aura sûrement contribué à une petite évolution de la vision de la femme dans la société et la culture japonaise. Chacun se fera son avis sur ce sujet délicat et nous pouvons en débattre en commentaires dans le respect, comme toujours sur FulguroPop.
La fin
On en arrive au point qui entraîne souvent la controverse. En effet, si dans le manga (et donc dans Brotherhood) il y a une fin tout à fait classique où toutes les questions trouvent une réponse et où tout est bien qui finit bien globalement, il n’en va pas de même dans le premier anime. Les auteurs nous livrent une fin ouverte où tout n’est pas résolu ou du moins pas forcément comme on pouvait s’y attendre. De plus, même si tout est cohérent, il faut un petit peu plus se creuser les méninges pour tout appréhender.
On peut bien entendu en préférer l’une à l’autre, ce n’est pas le problème, mais vous vous doutez bien qu’il n’est pas rare de tomber sur des commentaires assez outrageux concernant la fin de ce premier anime qui en a un petit peu pâti. Je trouve cela dommage, laissez donc une chance à cet anime et même si la fin vous rebute un peu, n’oubliez pas tout ce qu’il vous aura apporté avant. Et n’hésitez pas non plus à aller lire des analyses si certains points vous semblant nébuleux à la fin du visionnage.
Sachez également qu’un film d’animation, Conqueror of Chamballa, est sorti 2005. Il se déroule deux ans après les événements de la fin de l’anime et apporte une suite et des réponses aux questions restées en suspens.
Le générique
C’est bien simple, chaque opening et chaque ending est un petit bijou. Tantôt pêchus, tantôt mélancoliques, ils ne vous laisseront jamais de marbre. Mention spéciale pour le troisième opening pour ma part. C’est celui qui claque le plus tant au niveau sonore que visuel.
Ed et Al qui dépècent et éventrent des anguilles/dragon géantes dans une grotte et la baston contre l’Homonculus le plus burné de la série, j’ai nommé Greed, c’est vraiment un régal à chaque visionnage. En tout, quatre openings et endings pour une série de 51 épisodes, on ne se fiche pas de nous…
Le mot de la fin
Pour tous ceux qui aiment le genre Shonen Nekketsu mais qui peuvent parfois être lassés de son schéma un peu redondant, Fullmetal Alchemist est fait pour vous. Vous serez en terrain connu mais le genre se renouvelle bien et surtout, l’histoire est bien plus complexe qu’à l’accoutumée. Dites vous aussi que si vous n’avez pas le temps de vous frapper 500 épisodes (coucou Naruto Shippudden !!!), ici en 17 heures de visionnage c’est plié.
Si en plus, vous aimez être touchés par des personnages attachants, qu’un petit côté dramatique ne vous dérange pas et que vous supportez les histoires où tout n’est pas forcément expliqué et montré clairement et laissant un peu de place à votre imagination, alors foncez. Attention quand même, à ne pas mettre dans toutes les mains, ou alors accompagnez vos enfants qui le regarderaient avec vos explications, sinon ça peut heurter.
Et non !!! Ed n’est pas qu’une demi-portion pas plus grande qu’un grain de sable à tel point qu’on pourrait l’écraser sans le voir !!!!!!
Dans l’introduction « à envier » et pas « a envié ».
La honte 😋
Je suis le premier à faire des fautes Aurel ! lol
Merci pour ton papier qui m’a fait découvrir une animé inconnu pour moi. Si le temps me le permet, je visionnerai à l’occasion quelques épisodes.
Gare à toi ! Si tu regardes quelques épisodes tu regarderas jusqu’au bout… c’est très prenant.
Mais vas-y les yeux fermés. A notre âge c’est le genre d’anime qui passe crème car il y a plusieurs niveaux d’analyse à l’inverse d’un pur shonen nekketsu.
Je suivrai ta recommandation c’est promis, dès que le temps me le permet.
Tu regretteras ne pas.
J’en profite pour dédicacer cet article à mon ami Galo qui m’a fait découvrir cette œuvre il y a maintenant 15 ans. Le temps passe trop vite…
Cet animé me fait de l’oeil depuis un petit temps déjà et ton article (que je trouve hyper intéressant et super bien fourni en infos) me donne encore plus l’envie de m’y plonger!!
On perçoit vraiment en lisant toute la passion que tu éprouves envers cette série… Merci pour ce partage…
P.S : il existe également un film live sur Netflix mais je ne sais pas ce qu’il vaut…
Déjà, merci pour ta lecture et tous les compliments. C’est pile ce que je veux faire avec cette rubrique à savoir donner de l’info mais surtout y mettre ce que j’ai ressenti dans mes tripes en la voyant ou lisant.
Concernant le film live je n’en ai même pas parlé car comment dire sans être désagréable ? Non je n’y arriverai pas… 😂
Si tu as aimé il y a un FulgurAnime sur Saint Seiya sorti il y a deux semaines 😉
Je l’ai lu et je l’ai adoré également!! Saint Seiya occupant de plus une place privilégiée dans mon cœur…
Pour en revenir au sujet de cet article: deux personnages de la nouvelle série « Space Force » avec Steve Carell sur Netflix engagent une courte conversation lors d’un épisode sur les différences entre Fullmetal Alchemist et Fullmetal Alchemist Brotherhood… Cela m’a fait sourire car j’ai pensé directement à toi!!
Correction: « …Full Metal Alchemist et Full Metal Alchemist Brotherhood » … Sorry!!
Chouette faut que je trouve ce passage sur le net j’adore ce genre de délire.
Content que l’article sur Saint Seiya soit à ton goût. Il y en aura d’autres sur Hades Sanctuary et Lost Canvas dans le futur.
La bonne orthographe était bien la première Deathmask ! 😀 (Fullmetal Alchemist)
Merci Nicko!! J’avais au départ oublié de rajouter « Brotherhood » dans mon com’ et du coup, dans la correction, j’ai mal orthographié Fullmetal Alchemist!! C’est dommage que l’on ne puisse pas corriger ses commentaires, je laisse de temps à autre des fautes d’orthographe et cela m’enrage!! 😉
J’en fais aussi Deathmask, ne t’en fais pas ! 😉
AKFG, Rewrite, un super opening rock, le meilleur de Fullmetal pour moi. La différence entre le manga et l’anime 1 n’était pas finalement une mauvaise nouvelle me concernant, ça m’a donné une autre vision des persos. Le passage sur l’auteur était très intéressant, et je vais l’avouer, même si je savais qu’il s’agissait d’une femme qui avait fait ce manga, j’ai été agréablement surpris de voir des femmes faire du shonen, un peu comme pour Kenshin le vagabond (Batosai Himura). Le style graphique de FMA est loin des shojos ou Shonen des auteurs féminins habituelles (Studio Clamp, Angel …).
Rewrite c’est le 4ème opening. Il est excellent aussi. J’adore quand Ed se jette du haut de la cascade…
Merci pour le passage sur l’auteur, ça me semble aussi être un sujet de conversation intéressant. La société nippone n’est pas encore au niveau des sociétés occidentales en ce qui concerne la place des femmes mais les choses bougent petit à petit.
Par contre tu cites Kenshin le vagabond mais le mangaka est un homme. Il s’appelle Nobuhiro Watsuki. Lui aussi a défrayé la chronique dernièrement mais pour de mauvaises raisons : possession de pornographie juvénile… pas top.
Merci pour ton com JP comme d’habitude.
Aie, alors là je me suis bien gouré. Le style graphique de Kenshin, contrairement à FMA était plus féminin pour moi, beaucoup de personnages iconiques (bons ou mauvais) du manga ne sont pas mastoques, plus longilignes, traits fins des visages. Merci d’avoir remis les attributs de chaque auteur à leur place.
Pas de soucis, l’erreur est humaine. En réalité traits du visage fins et corps longilignes c’est la norme dans l’univers manga. Dragon Ball est à considérer comme une exception finalement même si ça paraît fou d’écrire ça étant donnée son aura.