Alors, bien entendu, j’aurais largement pu choisir en lieu et place de cet article le moment où Goku devient Super Saiyen sur Namek. D’ailleurs, si on me demande quel est LE moment le plus marquant de tout Dragon Ball, c’est sûrement ce passage que je citerai naturellement. Il est le point de départ de la mythologie la plus célèbre de tout le manga game, assurément. Mais, la transformation de Gohan revêt, a mes yeux, une dimension encore plus grande de par sa puissance évocatrice et de par la capacité qu’a eu Toriyama à renouveler la même idée avec un génie certain.
Les similitudes ne manquent pas entre ces deux situations. C’est la colère qui permet de passer au stade de puissance suivant et cette colère naît de la mort d’un être cher. Mais la symbolique de cette mort n’est pas la même dans les deux cas de figure. En effet, Goku ne peut plus retenir sa rage intérieure suite à la perte de son meilleur ami d’enfance qui le suit depuis toujours, c’est une colère égocentrique. A l’inverse, Gohan pleure la mort de C16 qui n’était jusqu’à présent qu’un ennemi repentit, il le connaît depuis peu. Mais sa mort a une symbolique autrement plus importante. C16 et Gohan ont pour point commun d’adorer la nature. La mort de C16 est le détonateur qu’il fallait à Gohan pour enfin prendre la mesure de la menace que fait planer Cell. Il ne s’agit pas seulement de la survie de ses amis, mais bien de l’extinction pure et simple de la planète Terre. En cela, la colère de Gohan est bien plus altruiste et universelle.
Suite à cette accession à un niveau de puissance supérieur, Gohan, tout comme Goku avant lui, va surclasser son adversaire. Mais cette fois-ci, la démonstration de force est tout autre. Gohan va d’abord pulvériser en un clin d’œil les petits Cell qui donnaient du fil à retordre à tous les guerriers Z, Vegeta et Trunks y compris. Et il va le faire avec une classe et une attitude rarement entrevue avant et depuis. A ce moment-là (et à ce moment-là uniquement malheureusement) Gohan devient tellement badass. Rien ne lui résiste. Tous ses amis, Goku compris, n’en croient p as leurs yeux qu’une telle puissance puisse exister. Gohan dépasse de très loin toutes les plus folles espérances. Il va même se permettre le luxe de littéralement humilier Cell. Ce qui lui fera ensuite commettre le pêcher d’orgueil que l’on sait tous. On en reparle juste après.
Voici comment Toriyama a réussi à sublimer ce qu’il avait déjà entrepris avec Goku sur Namek. Mais cela n’aurait pas été suffisant pour nous proposer ce qui reste, à mes yeux, le moment le plus « frissons et gorge nouée » de tous les temps. Et pour cela, le bougre va nous bouleverser en trois temps. Trois grosses baffes dans la figure qu’on n’avait pas vraiment vues venir. La première réside dans le passage de témoin entre un père et son fils, entre un maître et son disciple, tout à la fois. C’est magnifique et bouleversant à chaque fois mais là, c’est tellement bien foutu. Surtout qu’on nous laisse croire, à un moment donné, que Goku s’est finalement planté en envoyant Gohan au combat. Car, finalement, il ne connaît pas tant que cela son fils. C’est Piccolo, le Namek, qui s’est globalement occupé de son entraînement, et sa mère de son éducation. Pour différentes raisons, Goku est un père peu présent. Mais, in fine, l’instinct paternel est le plus fort et le Goku qui est sorti de la salle de l’esprit et du temps, plus serein que jamais, quasiment omniscient, ne pouvait pas se tromper de la sorte.
Ensuite, alors qu’on pense Cell au bout du rouleau, Gohan va pousser trop loin son désir de revanche et lui laisser l’occasion de se transformer en monstrueuse bombe nucléaire. Le sacrifice de Goku va alors définitivement (croit-on à ce moment-là) sceller la psychologie de plusieurs protagonistes. C’est grâce à cela, il ne faut pas s’y tromper en pensant que Bulma en est responsable, que Vegeta va aller au bout de sa rédemption. Certains argumenteront que c’est lors du combat contre Kid Boo qu’il reconnaît enfin la valeur de Goku et sa supériorité, mais pour moi, sans le dire vraiment et de façon bien plus subtile, Toriyama nous avait déjà fait comprendre ce cheminement de pensée chez le fier prince Saiyen à ce moment-là. Il va surtout donner sa dernière leçon à son fils. La plus importante de toute, celle de l’humilité qui consiste à prendre la décision qu’il faut quand il faut (sa régression à ce niveau-là dans DB Super est d’ailleurs insupportable à mes yeux).
Mais ce coquin d’Akira ne va pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il va nous offrir un final en apothéose avec le kamehameha le plus célèbre parmi les kamehameha, j’ai nommé le kamehameha père-fils. Alors certes, le retour d’entre les morts de Cell, façon Terminator, qui a pu sauvegarder le noyau central de sa tête, c’était très gros, surtout après que Goku lui ai explosé tout le haut du corps… A moins que le noyau central de ce dernier ne soit contenu dans une partie du corps situé plus en aval ? Je pose la question… Ces considérations anatomiques mises de côté, il faut quand même reconnaître que ce kameha père-fils avec Goku parlant à Gohan de l’au-delà c’était très stylé. Et puis, ça finissait de donner une portée mystique à Goku, devenu une fois pour toute immortel, en quelque sorte… divin.
Je valide 1000 X ce choix. Quel moment épique, grandiose. Je suis d’accord avec ce qui est dit et je vais même en rajouter. La transformation de Gohan est pour moi beaucoup plus marquante que celle de Goku.
Goku explose de colère et devient plus fort. Même si c’est d’un niveau plus élevé que d’habitude, ça reste un moment déjà vu dans Dragon Ball. Surtout que c’est à cause de la mort de Krilin, qu’on a déjà vu mourir également 1 fois.
Gohan, lui, il est fort, très fort, plus fort que son père. Et on le sait depuis Raditz. Quand il libère sa puissance, il est injouable. Mais il n’arrive pas à contrôler ça et ça s’en va aussi vite que c’est arrivé. Là enfin, enfin il contrôle, enfin il se libère. Et quelle démonstration.
Et malgré son erreur, derrière il est capable de remettre ça. Avec le meilleur kamehameha de tous les temps. Si en lis entre 2, on a le 1er geste d’amour de Végéta, toute cette séquence est au Panthéon de Dragon Ball et même du manga en général.
Le plus génial la dedans, c’est que Toriyama nous spoile ce moment, et ça le rend encore plus fort. Goku nous l’annonce, il n’a pas peur, il sait que Cell sera battu par plus fort que lui. Il nous le fait deviner plusieurs fois après la sortie de la salle du temps puis il nous le dit carrément en lançant Gohan dans la bataille. Donc, ce moment, on l’attend,
Et il arrive, LE grand moment, comme si bien expliqué dans l’article.
J’irais même encore plus loin, avant même que Goku ne prenne la parole en sortant de la salle, dès qu’on voit Gohan, sa transformation physique, son style, on sent qu’il y a un truc.
Car jusqu’ ici, Gohan n’avait jamais été stylé, il était même bien souvent assez ridicule.
Alors le voir devenir ce petit gars de 1m50 tellement stylé en SSJ2 c’était vraiment grandiose.
J’avais son âge à l’époque comme beaucoup d’entre nous et l’identification avait été immédiate. On voulait tous être Gohan !!!!!
Et j’ai complètement oublié d’aborder le fait qu’on est sûr que Goku va devoir aller sauver Gohan qui restera toujours un loser. Et finalement NON !!!!! Un autre coup de génie…
Clairement un des 3 moments les plus épiques de l’oeuvre DB. (Goku SSJ1, Gohan SSJ2, le sacrifice de Vegeta contre Buu).
Le sacrifice de Vegeta je l’ai traité sur le site si le cœur t’en dit…
30 ans après, ce passage me fait toujours le même effet, il est devenu instantanément culte dès la première fois que je l’ai vu ! J’enregistrais les épisodes sur VHS à cette époque et je le regardais sans arrêt. Bref comme à ton habitude t’as très bien résumé et saisi ce moment mythique 😉
Salut Matsu, vraiment content de te lire. Tes interventions sont rares mais très appréciées tu le sais 👍
Et oui tu as raison chaque fois que je la visionne ou que je la lis, cette fin d’arc Cell me bouleverse.
C’est en grande partie pour cela, mais pas uniquement, que c’est mon arc favori.
Très chouette souvenir. J’aime beaucoup ce genre d’article. Merci de nous faire partager cela.