Après avoir parlé des Chevaliers du Zodiaque, je ne pouvais qu’enchaîner avec Dragon Ball Z. Pour les puristes, pas d’inquiétude, vous aurez aussi droit à l’épisode 1 de Dragon Ball. Les deux séries sont intimement liées dans ma vie. Au moment où est diffusé ce premier épisode de Dragon Ball Z, le 24 décembre 1990, ce sont toujours les Chevaliers qui sont numéros un pour moi. Mais petit à petit, un lent processus d’inversion va se produire et, aidé par l’arrêt de Saint Seiya, Dragon Ball Z va prendre la place qu’il occupe depuis dans ma vie en tant que modèle absolu du shonen nekketsu. Il le restera toujours à mes yeux je pense, en tout cas sous format manga.
Que retenir de ce premier épisode ? A l’évidence, il fait entrer Dragon Ball dans une autre dimension, qu’il ne quittera alors plus jamais. C’est sous ce prisme de la bascule que je vais traiter ce premier épisode plutôt que d’en faire une simple description. On peut considérer à juste titre que la première véritable menace pour la planète Terre est Piccolo Daimao. Mais à ce moment là du manga et de l’anime, on n’a pas conscience que ce dernier est un extra terrestre. Il se mêle sans grand problème à la galerie de personnages loufoques vivants sur Terre imaginée par Toriyama. Mais avec l’arrivée de Raditz, le conflit devient universel. Il existe bel et bien d’autres être vivants ailleurs… Et puis, ce sont surtout les origines de Goku qui nous sont dévoilées là. Toute la mythologie autour des Saiyens va pouvoir se mettre en place progressivement. Sans compter l’ajout du scouter et des niveaux de puissance qui nous feront disserter des heures sur qui est le pus fort… Je ne répéterai jamais assez le coup de génie de Toriyama d’avoir ainsi introduit un tel retournement de situation au bout de 17 tomes. Comment incorporer un tel twist scénaristique à un monde aussi établi ? Tout simplement car le coup de génie est sûrement involontaire. Au départ, Toriyama ne savait pas du tout que Goku serait un extra terrestre. Il n’avait pas pensé tout son manga à l’instar d’un Oda (One Piece) ou d’un Isayama (L’Attaque des Titans). Mais c’est bien là la patte des plus grands génies. Ils ne le font même pas exprès. Certes, Goku était étrange, mais pas plus que Olong. Faire d’un enfant singe garou un survivant d’un lointain peuple doté de cette particularité, il fallait y penser. Rajouter à cela que ce peuple est originellement un peuple de conquérants sanguinaires est le tour de passe passe ultime, renversant le paradigme autour de l’insouciance légendaire de Goku.
Grâce au design directement inspiré de Mad Max du nouvel opposant, on comprenait directement que les enjeux devenaient tout autre. Afin d’accentuer cet effet, ce premier épisode, comme les suivants d’ailleurs, ne contient quasiment pas la moindre pointe d’humour. Or, la série nous avait habitués à des combats empreints de loufoquerie, même parfois contre les Piccolo. Cette fois-ci, c’est serious business. Goku est balayé d’un seul coup, Gohan est pris en otage et même Piccolo avoue son impuissance, se ralliant ainsi pour la première fois à son ennemi héréditaire. Ne reste plus comme choix à notre héros qu’à rallier le camp ennemi sous peine de voir son fils assassiné. On peut difficilement faire plus tendu comme point de départ. En un seul épisode, on est happés et on veut visionner le suivant pour savoir… Ensuite, par moments, au travers du voyage chez Kaio ou de l’entraînement de Gohan, le ton redeviendra plus humoristique et léger. Mais la série a quand même irrémédiablement basculé à ce moment-là. L’arrivée de Vegeta et Nappa, l’affrontement contre Freezer et son armée sur Namek ainsi que le thriller proposé par l’arc Cyborg/Cell ne viendront jamais démentir ce constat. Les moments d’humour sont présents mais ils ne sont plus l’essence de l’œuvre. Les combats au couteau avec déferlement de puissance et le suspense à chaque page ont remplacé les combats loufoques et l’aventure décomplexée. D’ailleurs, nul doute que l’arc Boo continue à s’attirer les foudres de certains car ces derniers n’ont finalement connu que DBZ et pas Dragon Ball. En effet, la volonté de Toriyama dans ce dernier arc était clairement de mélanger lors d’un dernier baroud d’honneur les caractéristiques des deux grandes périodes de son œuvre. On y trouve à la fois les enjeux de Z mais aussi les moments loufoques de la période enfant, et ce, même dans les affrontements les plus sérieux. La mayonnaise était assez bonne mais certains ne l’ont pas trouvé à leur goût…
Il n’en reste pas moins que l’animé a un peu vieilli aujourd’hui et que le visionnage pique un peu les yeux lors des premiers arcs. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Dragon Ball sous son format papier, c’est bien lui que je conseille vivement maintenant. Tout y est mieux rythmé et la qualité du dessin du maître est constante (voir l’image ci-dessus). En attendant la prochaine annonce d’un remake de la série depuis son commencement ? Je croise des doigts et j’espère que vous vous joindrez à moi. Car Dragon Ball… C’EST LA VIE !!!
N’hésitez pas à soumettre des idées pour de futurs « épisode 1 » de vos séries et animés préférés en commentaires 😉
Je précise que l’image d’accroche est tirée de Dragon Ball Kai et non Dragon Ball Z. Premièrement car elle est sympa et que j’ai pas trouvé l’équivalent avec un Z. Deuxièmement car je conseille vivement aAi pour un (re)visionnage TV même si le mieux reste le manga comme mentionné dans l’article.
Attention toutefois à trouver une version de Kai avec les musiques originales et non celles créées pour Kai qui sont nettement en dessous selon moi.
Je conseille vivement Kai et pas aAi qui ne veut rien dire…
J’ai tjrs trouvé que c’était un mythe les auteurs qui avaient tout prévu de longue date (comme one piece et l’attaque des titans).
Peut être plus pour oda mais pour les autres y’a une telle pression de la part de l’éditeur que je vois pas comment ils peuvent vraiment faire ce qu’ils veulent. Toutes ses oeuvres sont pour moi (j’ai peut être tord) que des compromis qui s’en sortent bien surtout pour le nekketsu.
C’est sur par contre que toriyama naviguait à vue (cf tous ses brisages de murs dans dr slump « bon j’ai plus d’idée alors on va faire un tournoi au village pingouin ») lol
Certains auteurs ont une trame principale et brodent ensuite autour en fonction des retours des lecteurs et des éditeurs (Oda et Isayama)
D’autres naviguent plus à vue. Certains s’en sortent comme Toriyama avec une cohérence exceptionnelle étant donnés les retournements et renversements de situation. D’autres comme Kurumada (Saint Seiya) ont eu beaucoup plus de mal, c’est le moins que l’on puisse dire.
D’autres encore ont plusieurs fins en tête et plusieurs chemins possibles pour y parvenir… en fonction des contraintes. Togashi qui sent sa santé décliner a dernièrement dévoiler une des fins possibles pour Hunter X Hunter par exemple si il venait à ne pas pouvoir achever son chef d’œuvre. Je propose d’ailleurs un petit moment de recueillement afin de l’aider dans cette perspective 😉
J’ai lu l’interview de Togashi, j’espère qu’il pourra faire la fin qu’il a en tête (celle dont il a dit que ça ne plairait à personne) histoire de voir une proposition couillue !
Quand tu écoutes les fans de Oda, le mec a tout prévu depuis 1999, c’est d’un pénible :p
Ho oui moi aussi je rêve de la fin qui plairait à personne. Je me dis que c’est une fin où Ton part en vrille complet ce serait génial 🥰
Oda avait pas TOUT prévu il a forcément adapté. Et c’est d’ailleurs une preuve d’intelligence…
Gon et Ton tu auras compris…
Yep Gon, j’aimerai sans le vouloir un truc dans ce style aussi 🙂
Ha DBZ, tout est si bien dit dans l’article. C’est l’antithèse de Saint Seiya.
Dans Saint Seiya, chaque épisode supplémentaire s’embourbe au mieux dans l’incohérence et au pire balaye son passé d’un revers de la main même des éléments fondateurs.
Dans Dragon Ball, Toryama se sert de son matériaux de base pour créer autour une histoire qui tient la route. Goku, sa queue de singe et garou, son caractère méchant avant de tomber sur la tête et de devenir gentil, Piccolo et les Nameks. Tout est tellement bien amené, c’est du génie.
AMEN…