Dès le numéro 3 de cette nouvelle rubrique, on parle déjà de Dragon Ball ? Oui, car je pense mettre plusieurs coups de projecteurs sur cette série que vous savez tenir une place à part, non seulement dans mon cœur d’otaku, mais aussi dans ma vie, tout simplement. J’aurais pu hésiter entre tellement de moments pour aborder cette œuvre, mais en fait pas du tout. Si l’arc Buu n’est vraiment pas mon favori et que j’ai même globalement tendance à penser qu’il n’aurait pas dû exister, c’est dans ce dernier que se trouve le moment le plus émouvant de toute la saga. Je n’ai jamais réussi à retenir une larme à chaque visionnage, et pourtant je l’ai vu un bon paquet de fois. Même en lisant le manga, c’est très limite au niveau lacrymal, c’est pour dire.
Alors qu’il a replongé dans ses pires travers quelques heures auparavant en acceptant la malédiction du sorcier Babidi pour un gain de puissance, Végéta va offrir au monde son plus bel acte de bravoure. Ce passage met au jour toute l’ambivalence de ce personnage sans cesse tiraillé entre sa fierté de Saiyen et le grand cœur qu’il cache tout au fond de lui. Il est celui qui subit le changement de personnalité le plus profond dans Dragon Ball et peut être même tous mangas confondus. La première fêlure avait été révélée au moment de sa mort sur la planète Namek, alors que Freezer vient de l’achever au sol et que Goku débarque pour se frotter au tyran. Et c’est ici, avec ce sacrifice, que s’achève sa transformation en brave mec de la plus belle des façons.
Alors qu’il a commis une monumentale erreur en affrontant Goku dans un déferlement de puissance considérable qui aura pour conséquence le réveil du terrible Buu, Végéta décide alors que son tour est venu de protéger la Terre, quitte à se sacrifier comme Goku contre Cell, quelques années auparavant. On savait que ce moment avait heurté le fier prince Saiyen mais c’est seulement à ce moment-là qu’on se rend compte à quel point la blessure avait pu être profonde. Par orgueil, mais surtout car sans s’en rendre vraiment compte alors, il avait perdu un frère. Il décide donc de se rendre seul sur les lieux du réveil du plus grand ennemi que les Z Fighters aient eu à combattre. Très vite, il se rend compte que sa puissance, même accrue par un entraînement de plusieurs années mais aussi grâce à la possession maléfique de Babidi, ne sera pas suffisante pour venir à bout de l’invincible Buu qui ne ressent aucune douleur et qui peut reconstituer son corps sans cesse.
En dernier recours, il ne voit plus qu’une seule solution, se transformer en supernova et emporter avec lui l’ignoble monstre. Mais son fils Trunks est dans les parages pour lui prêter main forte. C’est ce moment là que choisit Toriyama pour nous dévoiler que non seulement Végéta est devenu un protecteur du monde, mais aussi et surtout un mari aimant et un père admirable. Le moment avait déjà de quoi toucher le plus dur des cœurs de pierre, mais venant d’un type comme Végéta, la pire raclure de l’univers lorsqu’on le voit débarquer sur Terre des années auparavant, c’est un véritable coup de génie. Jamais avant, ni depuis d’ailleurs, je n’ai ressenti autant de fierté d’être père et ce que cela devrait signifier pour tout un chacun. Pour son fils, Végéta va faire le plus beau des sacrifices, d’autant plus qu’il le fait en sachant que c’est l’enfer qui l’attend, son passé étant bien trop sulfureux pour accéder au paradis. Rajoutez à ceci la musique et les effets qui accompagnent la version animée, le visage de Végéta sur ce cliché et vous obtenez le plus beau moment père/fils de toute l’histoire de l’animation. Sur ce plan là, au moins, il aura dépassé son rival de toujours.
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À titre personnel, l’arc Boo est celui qui m’a le moins séduit. Depuis mon adolescence, j’ai toujours le même ressenti : la saga Dragon Ball Z s’est arrêtée à la période Cell, laquelle présentait déjà bien des cabotinages et autres excès humoristiques. Le premier pan de cet arc me semblait tellement prometteur. La suite, hormis la séquence de Gohan devenant un Super Guerrier 2, m’a réellement exaspéré.
Et c’est finalement le même reproche concernant l’arc Boo. La scène que tu as prélevé Aurel est exceptionnelle mais elle se perd au milieu d’une multitude d’exagérations et de déconvenues. J’ai toujours pensé que l’existence d’une œuvre devait être circonscrite.
Lorsqu’on s’acharne, souvent pour des raisons économiques, on ne fait que craqueler un succès hormis à de très rares exceptions. Plusieurs licences ont subi ce phénomène de dégradation, celle du xénomorphe étant un des exemples les plus douloureux et les plus significatifs à mes yeux.
Merci Aurel pour m’avoir remémoré ce moment grandiose 🙂
Très très bel hommage, Ayorsaint… C’est toi qui as failli me faire verser une larmichette pour le coup!! Je te rejoins tout à fait à propos de l’affect ressenti sur le fait d’être père suite à la vision de ce superbe moment. Mais je rejoins Nicko dans son analyse, un passage sublime malheureusement perdu dans un soupir poli de visionnage forcé. Merci pour ce FulgurAnime Flash à la relation parent-enfant sublimée…
ps: l’histoire vécue entre Mime et son père adoptif me remue les tripes également…
Avec plaisir 🤘
L’arc Buu a des défauts j’en conviens, mais je ne dirais pas que ce soient les excès humoristiques qui le plombent. Concernant l’arc Cell je suis très surpris de tes remarques car je ne relève que très peu de cabotinages… c’est l’arc le plus sérieux d’un manga pourtant très porté sur l’humour originellement. En réalité l’arc Buu se voulait un retour au source et niveau humour c’est un pari presque réussi. Niveau graphique, l’animé atteint la quasi perfection de la 2D 90’s. Par contre, la narration se perd un peu en moults retournements de situations inutiles et bien trop longs dans l’anime. Le manga est plus digeste à ce niveau là mais souffre d’un niveau graphique dégradé car Toriyama saturait. Je te rejoins, la fin de l’arc Cell était la fin parfaite.
Enfin, DB vit le même désastre que Alien ou presque depuis Dragon Ball Super. Dommage…
Merci pour ton commentaire qui permet un échange constructif.
Le commentaire au dessus était pour Nicko, mauvaise manip…
Concernant le tien, je te remercie et je suis heureux d’avoir pu faire ressortir cette émotion chez un lecteur 😚
Allez c’est décidé il faudra parler de ce combat contre Mime dans un FulgurAnime 👍
YES!! 😉
Je suis à mille lieues d’avoir tes compétences dans le domaine des animés et des mangas mon Aurel, mais la seconde moitié de l’arc Cell m’a réellement déçu car j’en attendais beaucoup. Possiblement trop. Ma référence absolue est l’arc Freezer et je retrouvais durant dans la période introductive de Cell une gravité, notamment à travers la dimension génocidaire que tous les vêtements au sol des absorbés suggéraient. Une dimension omniprésente dans l’environnement de Namek.
Sans compter l’arrivée des cyborgs C19/C20 et la surprise qui nous attendait car ils n’étaient pas ceux tant redoutés. L’aspect reptilien de Cell m’a forcément séduit tout comme ses évolutions. Absolument tout laissait présager un arc dense, tragique et nourri de rebondissements. Ce fut bien sûr le cas par bien des aspects, mais cette aura sérieuse/dramatique a été largement entachée par justement les cabotinages incessants d’Hercule. On pourra invoquer un contrepied humoristique à l’atmosphère grave, c’est vrai, mais si on ajoute Tortellini et Macaroni, Cell qui régurgite C18 comme si elle avait survécu toute entière dans son corps, l’aspect fantasque du tournoi ou encore la version boudinée explosive de Cell, et bien je trouve que ces excès étaient dispensables et qu’ils nuisent à l’aura qualitative de l’arc.
Ce n’est qu’un ressenti d’hérétique et j’étais peut-être déjà trop grand lors de la diffusion de l’arc Cell avec des attentes possiblement plus exigeantes/matures. Mais je trouve qu’une véritable scission s’est opérée dès lors que Cell a atteint sa troisième forme. Je te le répète mon Aurel, je suis loin d’avoir tes compétences pour appréhender l’œuvre Dragon Ball Z dans son ensemble aussi il faut prendre ces remarques comme celles d’un amateur lambda.
Concernant l’arc Boo, que j’avais visionné de nouveau en diagonale il y a quelques années, absolument rien ne m’a séduit. Je suis très radical mais un ennemi principal de couleur rose, c’est une limite que je ne peux franchir, hormis pour Krang lol C’est très certainement le résultat d’un conditionnement par les animés de la décennie 80 avec lesquels j’ai grandi. Je retourne trier mes slips et mes concept arts.
Il y a tellement de bonnes choses dans ce que tu dis… ne crois pas que ce se soit dépourvu d’intérêt bien au contraire.
D’ailleurs la plupart des aberrations que tu dénonces ne sont que des creations de l’animé. Tortellini, Macaroni and co n’ont jamais existé en manga et Hercule ne fait le pitre que pendant 10 pages. Le tournoi est d’une grande gravité en version papier. Si tu as l’occase de le lire ou de regarder DBKai tu verras la différence.
Merci Aurel pour tes précisions éclairées. Je ne savais pas que le manga présentait de telles variations concernant la période Cell. En revanche durant mon adolescence, je me rappelle parfaitement avoir lu une partie de l’arc Freezer.
Qui lui aussi est bien plus condensé en version papier et possède un rythme haletant.