FulgurAnime Mini : Squid Game la série Battle Royale polémique

Pourquoi Squid Game dans FulgurAnime ? Déjà parce que j’avais envie… et puis parce que c’est asiatique… que le Battle Royale c’est les japonais qui l’ont popularisé… et puis je verrais bien cette série adaptée en anime un de ces jours tiens !

Non, plus sérieusement, j’ai eu envie de parler de Squid game pour deux raisons. La première est liée à la polémique qui a entouré la série et la deuxième est bien entendu le fait que j’ai adoré car je ne fais jamais de papier pour défoncer un média, je le garde pour moi dans ces cas-là. Sinon, j’aurais déjà fait un papier sur Dragon Ball Evolution depuis longtemps !!!

Alors, déjà, la polémique. A part un ou deux passages, je n’ai vraiment pas réussi à comprendre pourquoi tant de bruit pour si peu. Je tiens à rappeler que la série est interdite aux moins de 16 ans. Ce n’est en aucun cas le problème des producteurs ou du diffuseur si des gamins de 10 ans se retrouvent à regarder ce type de programme sans leurs parents. Ni non plus si notre jeunesse se retrouve perdue et sans repères face aux réseaux sociaux. Ensuite, il faut le dire clairement, la violence dans la série est à rapprocher avec celle que propose Tarantino. A savoir, de la violence tellement exagérée qu’elle frôle le grotesque voir le drolatique la plupart du temps. Enfin, si malgré tout, certains illuminés se sentent intéressants en reproduisant certains jeux et sanctions vus dans la série, la série est-elle pour autant à blâmer. Je pose la question, a-t-on reproché à Game of Thrones d’encourager pèle mêle l’adultère, l’inceste, le masochisme, la torture, le massacre de masse ? J’en passe et des meilleures… J’en suis donc venu à me demander si notre monde occidental ne reprochait pas finalement surtout à cette série d’être Sud Coréenne… Voilà c’est dit.

Maintenant, venons-en aux qualités intrinsèques de la série. En commençant par le jeu des acteurs. Je n’en connaissais pas un seul et j’ai été vraiment bluffé. Pourtant, j’ai regardé la série en VF et, franchement, le doublage a beau être bon, les paroles ne collent pas souvent avec les lèvres et je conseille à ceux qui ne sont pas allergiques de privilégier une VOSTFR. Pour le reste, pas un seul des protagonistes principaux ne surjoue ou est à côté de son personnage. Seule la femme du mafieux est parfois horripilante, mais je pense que c’était voulu.

Ensuite, le scénario. Vraiment une idée brillamment tordue. D’accord, de prime abord, on peut penser que c’est débile, ce que j’ai d’ailleurs immédiatement acquis comme certain quand on m’a brièvement exposé le pitch. Mais il n’en est rien en réalité. Le fait que les gens impliqués se retrouvent dans le jeu coule de source et paraît même une évidence pour certains. Le coup de génie suprême consistant à faire voter les participants après la première épreuve massacre. Ils se décident dans un premier à quitter le jeu à 51 contre 50 avant qu’une écrasante majorité ne revienne finalement dans la partie, après avoir été exposés de nouveau à l’atrocité de leur quotidien dans le monde réel. Attention, je ne défends pas l’idée d’un tel jeu de massacre, loin de là, mais il fallait être sacrément habile pour le légitimer. Et ils ont réussi les bougres, force est de le reconnaître.

Et puis, l’atout numéro 1 du show est sans conteste son approche psychologique. Chaque participant va développer des stratégies de survie qui lui sont propres. Des alliances vont se former et se défaire, les plus égoïstes devenir altruistes, tandis que les plus vertueux vont finalement verser dans la folie. A cet égard, l’épisode du jeu de billes est une pure merveille. Croyant jouer ensemble en binôme, chacun va choisir celui ou celle en qui il a le plus confiance ou qu’il pense être le plus fort et habile. Finalement, une fois les équipes formées, les participants apprennent qu’ils vont devoir affronter leur acolyte dans un jeu de bille de leur choix et que le perdant sera bien entendu exécuté. Tantôt crispant, surprenant, déchirant ou dramatique, cet épisode trône au firmament de ce que la télé a pu nous offrir, je n’ai pas peur des mots. Pour prendre la pensée bienveillante actuelle à contre courant, j’irais même jusqu’à dire que cet épisode pourrait allègrement être montré à un ado, en l’accompagnant dans son visionnage, afin de lui montrer l’étendue des vertus et des vices de la race humaine, comme une sorte d’introduction pour un cours de moralité. Philosophiquement, on pourrait même aborder des sujets délicats comme le mensonge, la trahison et ce qui peut ou pas les légitimer dans certaines circonstances.

Mais, ce qui m’a le plus fasciné dans le show, c’est sa capacité à nous happer alors que, pendant longtemps, on ne sait pas ni qui, ni pourquoi, ni comment… d’ailleurs si certaines réponses seront bien données, d’autres resteront en suspens pour mon plus grand bonheur. En effet, je ne supporte plus qu’il faille sans cesse tout décortiquer, tout expliquer, tout justifier dans les films, séries, animes au nom de la sacro-sainte cohérence. Mais ce terme a fini par être totalement galvaudé ! Si deux actions n’ont pas de lien entre elles ou qu’elles se contredisent, alors on peut parfois parler d’incohérence. Mais depuis quand, parce que tel ou tel pan de scénario n’est pas expliqué clairement, cela rend l’œuvre immédiatement incohérente ? J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à suivre les joueurs sans pour autant avoir de réponses à certaines questions. J’ai même envie de dire que la grande réponse apportée sur le lit d’hôpital ne m’a que partiellement satisfait. D’un côté le twist est génial mais de l’autre, les raisons invoquées pour justifier le « jeu » sont plus bancales. Heureusement, la toute fin remet une dose de mystère bienvenue. Sauf qu’il y aura une seconde saison… et là je crains le pire. Les réalisateurs vont se sentir obliger d’apporter tout un tas de réponses et souvent dans ces cas de figure-là, on est déçus, alors que le non-dit, lui, est particulièrement jouissif.

Ayorsaint

4 comments

Battle Royale reste encore aujourd’hui pour moi un de mes films préférés (et 1 de mes premiers DVD achetés).
Concernant cette série j’ai apprécié la regarder, le jeu des acteurs est bon et même si je regarde généralement en vostfr, j’ai cette fois-ci choisi la fr qui effectivement passe correctement.
L’histoire est intéressante et je plussoie sur la partie de billes.
Par contre comme souvent je comprends l’engouement mais est totalement hermétique à l’effet habituel de vouloir élever au rang de génie chaque nouveau film ou série qui sort.
Bonne série oui, incroyable et révolutionnaire non.
Encore une fois, j’ai d’énormes doutes et craintes sur une saison 2 qui voudra expliquer, rajouter voir complexifier gratuitement.
Comme d’habitude on ne sait qu’exploiter le filon jusqu’à l’écœurement pour en presser un maximum de pognon.

Gus says:

Je te rejoins sur la polémique. Cela me rappelle celle sur Goldorak même si le fond du sujet est autre.

J’ai regardé la série dans son entièreté, et je ne me suis pas trop senti perdu. Bien entendu il faut regarder Squid Game comme une série du genre, et pas comme on regarderait La Casa de Papel ou NCIS. C’est un genre à part avec ces amateurs et ces détracteurs.

Personnellement je ne suis pas un fan inconditionnel, mais cela ne me déplait pas (sinon je n’aurais pas regardé).

Pour moi, la série aurait du se terminer de manière plus franche mais plus sournoise. Forcément on s’attend à une suite. La fin est trop ouverte et laisse de manière certaine la possibilité à une suite, qui n’est pas nécessaire. Je trouve hypocrite la réaction du créateur de la série qui se dit « obligé » de faire une suite sous la pression des fans et de Netflix, alors qu’il ne le souhaite pas. Je trouve que c’est en opposition avec le sentiment qu’il renvoie lorsqu’il conclut le dernier épisode.

neirim says:

Tout comme Casa de papel, j’ai trouvé ça surcoté. Je comprends ce qui a plu auprès des ados, le côté jeux vidéo battle royale d’où la viralité, mais la série n’est pas sans défaut, le plus gros à mes yeux, c’est l’arc du policier que j’ai trouvé très mal écrit et qui donne l’impression de ne servir à rien. L’épisode des billes et la scène du dortoir valent le détour. Étant un habitué du cinéma coréen, quel plaisir de revoir Oh yeong-su (l’ancien) que je pensais décédé depuis sa disparition des écrans, et non toujours au top ! Découvrir mon acteur fétiche Lee Byung-hun a été une grosse surprise aussi.
Par contre voir certains médias dire que Lee Sung-jae est dorénavant une star mondiale grâce à Squid Game, comme j’ai pu le voir ici et là, c’est clairement un manque de respect et cela démontre que les journalistes n’ont pas travaillé leur sujet. Le mec ça fait 25 ans que c’est une tête d’affiche en Corée…

@Ayorsaint : Je plussoie pour les incohérences, on vit dans un monde tellement incohérent, je ne comprends pas que dans un film/série dès la moindre incohérence, c’est tout de suite le scandale.
En espérant que Netflix apprendra de son erreur avec la casa et n’ira pas plus loin qu’une saison 2.

@Gus : La fin est clairement ouverte à une saison 2, je ne comprends pas les déclarations du showrunner, si c’est bien ça alors il dit ouvertement que sa fin était mal écrite.

ayorsaint says:

Pour ce qui est de la fin et de la suite, j’ai de mon côté la vague impression que le fin n’était pas prévue telle qu’on l’a eue. A partir du passage à l’hôpital, tout le reste semble tout à coup déconnecté du reste. Le ton et l’ambiance ne sont plus les mêmes. Cela laisse d’ailleurs augurer le pire pour la suite… on verra bien.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *