C’est l’histoire d’un homme… voilà comment commence chaque épisode de cet anime tellement atypique, tellement mélange de tous les genres, tellement absurde, tellement déjanté, tellement frénétique, tellement tellement. Je vous explique ce que c’est tout de suite !
L’ANIME
C’est donc l’histoire d’un homme… qui creuse !!! Ça commence bien non ? Ça fait penser à un film de Sergio Leone dont la réplique si célèbre sera d’ailleurs reprise à un moment donné, un moment où on ne s’y attend pas du tout, complètement à contre sens et pourtant ça marche. Voici résumé en une phrase ce qu’est Gurren Lagann. Un OVNI qui fait tout n’importe comment (ou plutôt qui fait semblant) et qui pourtant te scotches à ton fauteuil toutes les cinq minutes. Je reprends.Donc, c’est l’histoire d’un homme, qui n’est alors qu’un gamin, qui creuse pour enfin voir le ciel. Son peuple vit sous terre et c’est armé de sa vrille qu’il passe ses journées à creuser telle une taupe afin de réaliser son rêve : sortir à la surface pour voir ce qu’il s’y passe. J’arrête tout de suite là pour ce qui est de l’histoire car sinon je vais tout gâcher. Mais sachez quand même que partant de ce postulat de base, vous allez ensuite rencontrer pléthore de personnages humains et non humains, des mechas stylés ou déjantés ou les deux à la fois, un tas de paysages hauts en couleur et je vous dirai le reste dans la partie LA FIN. Simon donc, puisque c’est de lui qu’il s’agit, creuse avec son « frangin » spirituel, Kamina. Kamina, c’est le mec le plus barré de toute la japanimation et pourtant, il y en a… Il passe son temps à partir dans des délires tous plus hallucinants les uns que les autres en nous gratifiant de tirades dithyrambiques sorties de nul part. Ma préférée : « si tu ne crois pas en toi, crois en moi qui crois en toi » CULTE. Il se définit lui même comme le symbole de la virilité, le mec que rien ne peut arrêter. Et c’est vrai ! Plus le projet semble grotesque et farfelu, plus ça fonctionne. Et le pire c’est que, bien calé dans notre fauteuil, on y croit aussi alors que ça n’a ni queue ni tête. Mais on a envie de suivre ce marginal comme jamais. Nos deux compères finiront par rameuter avec eux une brigade toute entière pour mener à bien leurs rêves les plus fous et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a envie d’en être. Yoko la rousse (rouge) pulpeuse et volcanique qui joue de la gâchette comme personne, Nia la jeune fille incrédule et mystérieuse, Viral le rival (oui le nom est fait exprès je pense) avec de grands principes , Lordgenome surpuissant et aux multiples facettes et même Boota la porcitaupe (ça ne s’invente pas) apprivoisée de Simon a un charisme dément.
Tout ce beau monde va très vite apprendre à manipuler l’énergie Spirale, sorte de cosmo énergie/ki/aura que certains humains peuvent maîtriser. Cette énergie est capable de faire se mouvoir des mechas appelés Ganmen (ouais les noms semblent tout droit échappés de la cours de récréation quand on en inventait pour nos jeux de rôle, j’adore !) et même de leur octroyer des capacités hors normes. A ce titre je vais vous donner un exemple précis des délires que Kamina peut mettre en place. Une fois que lui et Simon posséderont chacun leur propre Ganmen il va lui passer une idée totalement farfelue par la tête. Alors qu’ils sont en mauvaise posture face à un opposant, il va proposer à Simon de sortir la vrille située sous son Ganmen afin de venir perforer le sien par le dessus. Ce faisant, Simon transperce le cockpit de Kamina, sa vrille passant à deux doigts de lui transpercer le crane. Et à la suite de cette manœuvre qui aurait dû tout simplement marquer la fin de leur combat, les deux Ganmen, Gurren et Lagann vont fusionner pour donner le mecha ultime Gurren Lagann.
Évidemment on s’y attendait tous, mais sûrement pas de cette façon si peu orthodoxe. Mais le plus fort, c’est que l’exagération du grand n’importe quoi est tellement assumée que non seulement ça passe crème, mais comme la réalisation suit à cent à l’heure, on se retrouve même avec un moment de folie épique. Et pour ce qui est de manipuler l’épique, j’ai rarement vu plus efficace que cet anime. Certains moments frisent carrément l’épiqueness à son maximum jamais vue auparavant. On sort de certains épisodes avec une patate d’enfer. La réalisation aux petits oignons,avec des effets de partout et une vitesse d’animation phénoménale n’y est pas pour rien, franchement à ce niveau-là c’est un sans faute. Et je vous reparle plus tard de la musique…
LE MANGA
Il existe mais je ne le connais pas et franchement, l’anime est un tel délire visuel où tout s’enchaîne à toute allure qu’il serait dommage de s’en priver. Et puis Yoko doit se vivre en mouvement, faites moi confiance les adeptes du fan service 😉
LA FIN
Plus que la fin, je vais aborder ici tous les moments dantesques mais bien sûr à partir de là c’est la bannière ! SPOILS ! Il y en a tellement que je ne vais me concentrer que sur les quatre plus grands à mes yeux. Mais quand je dis grands, je parle de ce qui se fait de mieux dans le Shonnen Nekketsu, du genre Goku Awakening ou Gohan Saiyen 2 ou encore Naruto maîtrisant son premier Rasengan, la mort de Jiraya, All Might se sacrifiant face à All For One, l’ultime dragon de Shiryu, j’en passe et des meilleurs. Donc on commence direct avec la mort de Kamina. En seulement une petite dizaine d’épisodes, le mec parvient à devenir l’icône absolue de la coolitude déjantée que rien ne peut arrêter. Ainsi, sa mort, si prématurée, déchire comme une Giga Vrille Breaker !!! Mais c’est surtout la façon dont elle est amenée, si inattendue,et ce qu’elle produit sur la psychée des autres protagonistes qui frappe en pleine gueule mais surtout en plein cœur. Première banderille. La deuxième survient lors de l’affrontement contre Lordgenome. Simon, devenu orphelin de son frangin, va alors développer le pouvoir de la spirale à un niveau inimaginable jusqu’ici et le Gurren Lagann va devenir, à ce moment là, le mecha le plus badass de tous les temps. Oui ! Goldorak, les Evas et autres Gundam ne peuvent même pas s’asseoir à sa table. Gurren Lagann est seul tout là-haut et ce n’est que le début. Car cet affrontement contre l’ennemi ultime intervient à peine à la moitié de la série. Alors, ce qu’on pensait n’être qu’un premier combat entre les deux camps va en réalité marquer la fin de cette première partie de façon magistrale. Deuxième banderille. Quelques épisodes pour respirer et (re)découvir nos amis six ans plus tard qu’on va repartir de plus belle. Alors que Simon est en prison, Yoko revient de nulle part pour sauver notre ami et Viral qui va alors s’allier à eux, plus cruellement génial que jamais.Va suivre un flashback sur ce qu’elle a fait pendant ces six années et qui va durer un épisode entier. Je pense que mon activité professionnlle y est pour quelque chose, mais cet épisode où l’on voit Yoko dans son rôle de maîtresse, isolée dans sa détresse après avoir perdu Kamina et reprendre le dessus grâce à ces gosses est poignant. Et lorsqu’elle redevient enfin la Yoko qu’on connaissait, à la fin de l’épisode, plus guerrière et sexy que jamais, la jauge d’épiqueness se brise littéralement. Troisième banderille. Et on termine en beauté avec le moment le plus longuement culte que j’ai pu voir dans un anime. En effet, à partir de la moitié de l’épisode 25 et jusqu’à la fin du 27ème et dernier, il n’y a aucun moment de répit. Je vous conseille vivement de tout regarder en bloc à partir de ce moment-là pour ne pas vous gâcher la meilleure fin d’un Nekketsu ever. Car il ne faut pas se le cacher, la plupart des Shonen Nekketsu ne brillent pas forcément par leur fin. Souvent attendue, trop convenue, ne parvenant pas à faire monter l’épiqueness d’un cran supplémentaire, un éditeur poussant à continuer quand il aurait fallu s’arrêter, un auteur qui peine à conclure car il n’avait pas prévu une fin dès le départ et que les événements ont fini par dépasser… les raisons sont multiples. Gurren Lagann va toutes les contourner avec une maestria jamais vue auparavant de mes yeux. Du sacrifice inattendu et magnifique. La fatalité qui s’abat sur Yoko plus magnifique que jamais. Simon qui dépasse largement Kamina en charisme alors qu’on pensait cela impossible. Gurren Lagann qui enchaîne les transformations aussi improbables que magnifiques. Boota la porcitaupe, en mode super saiyen débordant de puissance spirale et puis prenant une forme humanoïde pour botter le cul des anti spirales. Et enfin Kamina revenant d’entre les morts, on s’y attendait ok, mais de façon inédite et tellement bien trouvée, sauvant une dernière fois tous ses amis du sommeil infini qui leur été promis.
L’anime se permet même le luxe de rentrer dans une toute autre dimension, philosophique celle-là, alors qu’on n’avait quasiment eu droit qu’à de la testostérone jusqu’ici. Il va falloir composer avec le destin de l’humanité, le but de son existence, et sa place dans l’univers. Chapeau les artistes… Quatrième banderille. Et alors qu’on croit en avoir fini en se reposant devant le dernier générique qu’ils nous en remettent une couche avec le fameux « que sont-ils devenus 30 ans après ? » en guise de scène post générique. Et là, mais alors là, ça rentre tout droit à la postérité tellement c’est maîtrisé. Pour ceux qui ont vu celle de Six Feet Under, c’est la seule que je peux placer plus haut en termes d’émotions. Dernière banderille. Clap de fin.
LE GENERIQUE
Le générique n’a rien à envier à tous ceux des années 80 qui nous ont tant fait vibrer. La voix, la musique, le déferlement d’images, l’énergie : tout y est. Mais au-delà du générique, je voudrais ici parler de l’OST dans son ensemble qui est une dinguerie que seul SNK vient supplanter aujourd’hui. Et non seulement je parle de qualité intrinsèque mais surtout c’est son utilisation qui est à mettre en perspective. Un exemple : le petit jingle de milieu d’épisode bien pêchu auquel on s’habitue pendant toute la deuxième partie de l’anime devient tout à coup lors des derniers épisodes et de façon malicieusement remaniée, la musique de fond des derniers épisodes dans les moments émouvants ou épiques. Garanti 100 % dressage de poils, sensibilité de l’épiderme.
LE MOT DE LA FIN
Vous l’avez compris, Tengen Toppa Gurren Lagann, que j’ai découvert un peu par hasard cet été, est une claque monumentale comme je n’en avais plus pris depuis un bon moment. Les mecs se sont permis de mélanger l’univers du shonnen nekketsu avec celui des mechas, les références à d’anciens animes cultissimes sont légions mais tellement bien foutues qu’elles nous mettent à genou, et vous l’aurez compris mais j’en remets une couche : rien, j’ai bien dit rien ne le dépasse en termes d’épiqueness. Donc si vous avez envie d’en prendre plein les yeux, les oreilles, et le cœur, allez-y gaiement. 27 épisodes seulement, mais d’adrénaline brute directement en perfusion. Je terminerai avec la devise de la brigade Gurren qui colle tellement bien à cette œuvre : toujours repousser les limites de l’impossible.
On finit avec l’habituel cadeau figurines, la future production de CCS Toys. Va falloir péter le portefeuille, vous êtes prévenus…
C’est bon tu m’as convaincu ! Je vais chercher les épisodes 🙂
Salut Matsu ! Content de te voir commenter et surtout de te faire prendre du plaisir car c’est garanti tu vas kiffer si mes mots ont suffi à te convaincre. Le show est pile poil ce que je décris ici et en live tu vas frissonner.
Je suis moins présent qu’à l’époque de ToyzMag mais j’essaie quand même de pas louper le moindre article, d’autant plus quand je vois que t’en es l’auteur 😉
On m’avait déjà parlé de Gurren Lagan mais c’était trop vague pour me motiver. Maintenant que j’en sais davantage et qu’il y a pas 800 épisodes ça me chauffe 🙂
Chauffe Marcel ! CHAUFFE !!!🤣
J’attends ton retour avec impatience.
« Wooo wooo fight da powaaa ! » 😉
En un mot: « Epiqueness »!! (j’adore le terme!! 🙂 )
Waouh!! Ton dossier transpire l’exaltation!! Ca fait plaisir à lire!! On dirait que cet animé s’est frayé un passage direct vers le peloton de tête de tes séries préférées!!! Je ne le connaissais pas (uniquement de nom et visuellement parlant concernant le Mecha) mais, dans tous les cas, ton article donne plus qu’envie!!! Et 27 épisodes, c’est cool (ça ne rebute pas le visionnage)!! Merci pour le partage, Ayorsaint!!!
Je le redis, cet été j’ai pris à la fois une grosse claque dans la gueule mais surtout un grand moment d’émotions en tout genre. Matez-moi ça et on en reparle ici même en commentaires avec grand plaisir les amis.
Merci pour vos commentaires, j’adore parvenir à vous faire ressentir ce qu’un anime m’a procuré comme sensations mais le mieux c’est encore de partager les vôtres. Alors je vous attends pour un debrief d’ici quelques temps 👍
L’animation est excellente, c’est du grand art à regarder et un véritable plaisir de suivre les aventures tout au long de l’anime. Pour ceux qui n’auraient pas le temps, il existe une version condensée en films (2) qui résume tout l’anime. Par contre çà va très, mais alors très vite, à la limite de la compréhension.
Les films de ce genre sont courants mais sur un anime tel que celui-ci c’est un peu indigeste.
Je l’avais fait découvrir à des amis (après leur soirée alcoolisée à 3/4h du matin alors qu’ils étaient en pente descendante), ce qui a engendré pas mal de rires et l’obligation d’expliquer certains points (sans oublier de voir qui allait tenir durant toutes ces heures de visionnage (fait d’une traite).
Héros charismatique, Mecha au design bien tranché et … COURREZ LE VOIR BORDEL.
Et n’oubliez pas : « Super Tengen Toppa … GIGA BRILL BREAKKKKKKKKK »
Du même studio, Kill La Kill qui, bien qu’aussi très décalé, est au final très bof. Notamment dû au manque de budget qui se fait ressentir sur l’animation et la qualité générale.
Merci pour ton enthousiasme Fury car il faut vraiment que quiconque se dit un tant soit peu fan d’animation japonaise de type shonen ait vu ce bijou. Quand je pense que j’aurais pu passer à côté…
Bon ça y est je viens de finir le 27ème et dernier épisode, et je dois dire que je regrette pas d’avoir vu cet ovni ! Et pourtant il partait de loin, les premiers épisodes j’ai vraiment eu du mal à accrocher, bon faut dire que je suis assez difficile et sélectif (style graphique, rythme un peu trop effréné) et au final j’ai vraiment kiffé, je me suis même surpris par moment à presque avoir la larme à l’œil et vu comme ça partait je m’y attendais pas ! Je rentrerai pas dans les détails pour pas spoiler, et puis tu as tellement bien résumé dans ton article que ça suffit 🙂 Merci à toi Ayorsaint 😉 Ah au fait, je sais pas si tu les a matés en VOST mais pour ma part j’ai vu les épisodes en VF (de très bonne facture avec quelques voix bien connues) et avec une image d’excellente qualité (quasiment qualité Blu-ray)
Mais tu sais je crois que c’est ça qui met la plus grosse claque : le fait que ça ressemble à rien au départ et que finalement le tout devient si cohérent et si développé. Il y a un peu de génie dans cet anime 😏
Woo woo fight da powaa est le plus bel exemple. Tu sais pas trop d’où ça sort le premier coup en milieu d’épisodes ça sonne limite faux et puis à force tu t’y habitues et surtout la première fois où c’est inclus dans l’épisode même ça déchire et ça te fous les poils. Génial…