FulgurAnime mini : Maison Ikkoku / Juliette je t’aime

L’anime

La pension des Mimosas… tous les soirs je regardais cet anime avec mes parents et j’espérais qu’enfin Hugo allait réussir à avouer son amour à Juliette, qui le lui rendrait bien. J’étais un peu fleur bleue sûrement pour un garçon, mais j’avoue m’être passionné pour cette série alors que Candy ou autres animes destinés à la gent féminine ne m’ont jamais vraiment attiré. Est-ce que c’est l’aspect loufoque que contenait la plupart des épisodes avec les blagues tournant soit autour du penchant pour la boisson de Pauline, soit de Charlotte la délurée ou encore de Stéphane le voyeur mystérieux ? Ou bien était-ce cette ambiance et ces décors très nippons que j’affectionnaient et qui me préparaient à cette passion que j’ai depuis construite autour du pays du soleil levant dans son ensemble ? Pourtant la pension est dans un sacré état de délabrement (avec son horloge indiquant invariablement 10h25…), pas aidée par les tribulations de ses habitants.

C’était peut être aussi cette direction artistique qui me charme toujours autant aujourd’hui avec ces visages ronds, ce trait simple, qui me rappelle tout à la fois Dragon Ball ou Ranma ½ ? Akemi Takada a en tout cas su me toucher par ce chara design singulier que l’on pourra ensuite reconnaître, entre autres, dans Patlabor. Bref… quoi qu’il en soit j’adorais suivre les péripéties de tous les habitants de la pension et je crois que j’étais un peu tombé amoureux de Juliette malgré sa voix VF qui pouvait la rendre antipathique tant elle est irritante… Mais j’ai su passer outre apparemment, à l’instar de Hugo, l’étudiant malchanceux et maladroit. On avait un peu l’impression de se retrouver devant un film du genre de La Chèvre avec ce bon vieux Pierre Richard quand on voyait toutes les maladresses et les malheurs qui s’abattaient sur Hugo. Et Juliette, la douce et gentille Juliette, qui n’y voyait que du feu et qui se démenait pour servir au mieux tout ce beau monde. Veuve éplorée, l’amour n’est, dans un premier temps, pas sa préoccupation mais cela va changer au fil du temps et du fait de la promiscuité avec Hugo. Ce personnage est fascinant tant il véhicule de la douceur mais cache également une froide colère qui se mue parfois en tempérament volcanique. Elle a quelquefois la main assez leste et Hugo en fera les frais à quelques reprises du fait de sa maladresse maladive et de son manque de confiance en lui. Et que dire de la grand mère de Hugo, le personnage le plus délectable de tout le casting qui ne cesse d’essayer de lui montrer la voix à suivre, à sa manière dirons nous… expéditive et sans détours. A consommer sans modération.

La fin

Petit à petit, la mélancolie née de son mariage avorté va faire place, chez Juliette, à une tendresse affichée mais jamais avouée pour Hugo, malgré les allusions lourdes et fréquentes des autres pensionnaires. Pourtant, le scénario va brouiller les pistes en proposant aux spectateurs un triptyque amoureux avec l’introduction de François le riche et beau prof de tennis aux dents qui brillent (est-ce le premier personnage de la japanime a avoir ce gimmick particulier ? En tout cas il sera souvent repris ensuite…). Il est l’antithèse de Hugo, réussissant tout ce qu’il entreprend, sûr de lui et de son charme. Mais il a une peur maladive des chiens. Et justement, Juliette a un chien, qu’elle a nommé comme son défunt mari, et qui ne se privera pas de rappeler fréquemment le bellâtre à l’ordre par quelques aboiements et morsures bien assénées. Malgré tout, il ne va pas lâcher l’affaire et c’est lui le premier qui aura une occasion en or de passer la bague à la belle. Mais le vrai amour triomphe toujours à la fin et c’est Hugo qu’elle choisira. Avant même de chercher sur la toile une image pour illustrer ce premier vrai baiser entre les deux protagonistes (il y en eu un plus tôt dans la série mais c’était une vengeance de la part de Juliette…), je me souvenais d’une scène dans le petit appartement de Juliette avec de la neige et les deux tourtereaux qui s’embrassent. Ma mémoire de gosse ne m’avait pas fait défaut. S’en suivra bien entendu un mariage et une naissance mais ça, c’est convenu.

Le générique

La voix de Bernard Minet, encore lui (et merci à lui), résonne encore dans nos têtes à tous : « Juliette je t’aime, Juliette je t’aime, vraiment c’est bien toi la plus jolieeeeee… Juliette je t’aime, Juliette je t’aime, et je sais que tu es mon amiiiiiiie… » Culte sans être génial, c’est comme ça qu’on peut résumer la plupart des génériques du Club Do. Quel bonheur de l’entendre à nouveau à l’occasion de la rédaction de cet article.

En fait, quel bonheur j’ai eu à écrire cet article et à me remémorer cet anime… J’ai sans cesse eu sur le visage un petit sourire tantôt amusé, tantôt attendri, tantôt mélancolique en tapant sur mon clavier et en faisant apparaître les mots les uns derrière les autres. Alors, l’histoire est souvent redondante et on finit parfois par se lasser de ces intrigues amoureuses mais la fin justifie les moyens et si aujourd’hui j’en garde un tel souvenir, je ne peux que remercier Juliette, Hugo et leurs amis pour cette joie retrouvée le temps d’une rédaction.

Ayorsaint

4 comments

sebastator says:

Belle mise en lumière de cet animé !
Il m’avait tenu en haleine à l’époque et la fin m’avait un peu laissée… sur ma faim tant je l’avais trouvé expéditive…
Notons quand même que la VF était bien censurée avec :
– la nuisette de Charlotte qui était souvent transparente dans la VO,
– les dialogues largement édulcorés : comme expliquer que les protagonistes se mettaient de grosses caisses en buvant de la limonade 🙂
Enfin, le générique de fin de la version Japonaise est juste sublime, empli de mélancolie.

Julortk says:

Ha « Juliette je t’aime », j’aimais bien également malgré les défauts évoqués. De tous les dessins animés « fille », c’est celui que je préférais, loin devant Lucille par exemple.
Il y a de nombreuses séries de notre enfance que j’ai redécouvert en manga papier et qui étaient beaucoup mieux que l’anime : Georgie, Embrasse moi Lucille, Ken le Survivant, Docteur Slump.
Malheureusement, ce n’est pas le cas pour Maison Ikkoku. Le manga a les mêmes défauts que l’anime : les quiproquos sont improbables, durent à n’en plus finir et ça s’enchaîne avec une vraie redondance un peu lassante.
Un autre reproche, c’est le coté abrupte de l’évolution de l’histoire. Hugo n’arrive à rien avec Juliette, jamais, leur relation est quasiment la même du début à la fin ( 1 pas en avant, 1 pas en arrière, tu avances et je recule, comment veux tu que je t’embrasse). Et d’un coup, en 4 pages, après 10 tomes c’est un baiser, un mariage, un bébé.

Bon, sur ce fait, je suis allé rechercher mon volume 10. Et je nuance mes propos, le volume 10 nous montre une belle évolution. Enfin pourrais je dire. Mais je note qu’il commence lui aussi par un long quiproquos lourdingue. Mais la fin est belle et bien amenée. Le lecteur à la fin qu’il attend depuis longtemps ( et ce n’est pas toujours le cas, hein City Hunter ou Cat’s eye ).

La vraie force de cette œuvre, pour moi, c’est sa galerie de personnages secondaires, tous différents et tous truculents à souhait.

Merci de cet éclairage, il y avait longtemps que je n’avais pas ouvert un des ces tomes.

elcaballerodelcancer says:

« Pension des Mimosas, j’écouteuh!! » Qu’est-ce que je détestais cette voix mais qu’est-ce que j’adorais cette série!! Pauvre Hugo!! Je suivais ses tribulations avec tellement de compassion… Je devais certainement me retrouver un peu en lui!! 😉 Qu’est-ce que je fus heureux pour lui et Juliette lors du dernier épisode!! Tu as dit « fleur bleue »? Je le suis aussi!! L’ambiance et la description de ce Japon de tous les jours m’ont aussi, tout comme toi, énormément attiré… Ton article est vraiment génial!! De nouveau, tu nous livres un peu de ta personne à travers la rédaction de ce dossier et je te remercie pour ce partage…

ayorsaint says:

Merci les amis fleurs bleues je croyais être le seul à avoir regardé cet anime jusqu’au bout. Je vois que malgré ses défauts il a des qualités qui donnent envie d’aller au bout.
La VO doit être pas mal mais je pense pas avoir le courage… malgré la nuisette…

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *