Les origines
Kazuhiko Kato, plus connu sous son pseudonyme Monkey Punch (avouez que ça en jette quand même…) lance Lupin III (Rupan Sansei) en 1967 dans les colonnes du Weekly Manga Action. Les vieux de la vieille le connaissent en France sous le nom de Edgar, le détective cambrioleur. La série est diffusée sur FR3 (France 3 de l’époque…) à partir du 12 septembre 1985. Pour des questions de droit, Lupin ne peut s’appeler ainsi et l’on ne comprend pas directement le lien de filiation avec son illustre grand père Arsène Lupin, création de Maurice Blanc. Pour décrire ce héros, je me laisserais assez aller à le comparer à une sorte de Cobra des années 60. Il partage avec son alter ego du futur une certaine adoration de la gente féminine et un goût prononcé pour l’utilisation de gadgets en tous genres. Ils ont également la même gouaille et le même genre de charisme. Cabotins et débrouillards, ils passent souvent de l’état de clown funambule à celui de type badass que rien ne peut arrêter.
Il faut aussi évoquer sa fine équipe. Jigen, c’est le fidèle compagnon dont la qualité première est le maniement des armes à feu en tout genre, capable de tirs surhumains. Son rôle est de ramener notre héros à la raison dès lors qu’il se laisse gagner par son désir du sexe opposé et en particuliers avec la belle Fujiko. Fujiko, c’est un peu la fille infréquentable car tu sais qu’elle va te mener en bateau, mais malgré tout tu ne peux pas résister à son charme dévastateur. Elle passe son temps à faire faire le sale boulot à Lupin pour finalement lui soutirer son butin. Mais le paradoxe, c’est qu’elle est réellement amoureuse du bougre et qu’elle le prouvera à plusieurs reprises quand ça tourne mal. Le dernier acolyte, c’est Goemon. Lui parle directement à mon cœur puisqu’il est samouraï de son état et pue la classe à plein naseaux. Taiseux, solitaire, efficace, méditatif, il préfère se tenir à l’écart des femmes qui le mettent mal à l’aise. Maintenant que j’ai décrit succinctement ce quatuor, vous imaginez sans peine les tenants et les aboutissants de leurs relations et ce quatuor est très riche sur les plans psychologiques et humoristiques. Mais une bonne histoire sans un antagoniste récurrent, ça n’existe pas et il faut donc que je vous parle un peu du détective Kôichi Zenigata qui va passer le plus clair de son temps à courir après Lupin et ses amis pour les mettre à l’ombre. Mais Lupin et sa bande sont systématiquement bien trop malins ou agiles pour lui. Pour se faire pardonner, ils lui livrent souvent les vrais vilains, en bons robins des bois des familles.
Le Film
La dernière adaptation en date est-elle à la hauteur du mythe ? Il faut tout de suite que je confesse que je n’ai pas spécialement d’appétence pour la 3D et que je suis même un adepte un peu trop fervent de la 2D, mais je peux me laisser séduire par une bonne réalisation. Alors qu’en est-il ici ? Il faut avouer qu’au niveau technique, ce film s’en tire haut la main. J’ai pour habitude de jauger la qualité de ce genre de programme en m’attardant sur les textures des vêtements et des cheveux. Et pour le coup, Lupin III est au niveau de ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle. Concernant le rendu de nos compères, pas grand chose à critiquer non plus. Lupin est plus simiesque que jamais, Jigen est une franche réussite, Goemon n’est pas en reste et Fujiko, l’atout charme de la série comme à son habitude, est joliment mise en valeur, c’est le moins qu’on puisse dire. Petit bémol pour Lætitia qui ressemble, à s’y méprendre, à un clone de Anna jusque dans ses mimiques. Je n’ai rien contre La Reine des neiges, mais un peu plus d’originalité n’aurait pas été pour me déplaire… Passée cette analyse technique, ce qui m’intéressait vraiment avant le visionnage, c’était de savoir si le matériau de base allait être respecté et bien entendu, quelle serait l’histoire proposée. Concernant le premier point, force est de constater qu’au bout de cinq minutes de visionnage, on est déjà rassurés. Les personnages sont tels qu’on les connaît et au meilleur de leur forme. D’ailleurs, la première scène d’action coupe le souffle et les autres ne seront pas en reste. On est dans l’exagération la plus totale, mais totalement assumée et ça passe crème, comme toujours avec Lupin je dirais. Mention spéciale pour le passage du couloir piégé qui justifie à lui seul le visionnage du film tant il mélange action décomplexée, humour et nostalgie bien sentie. Notre héros y excelle et plus globalement, il tient le film sur ses épaules sans sourciller avec son charme fou. Les relations entre les protagonistes finissent de nous faire sentir comme à la maison et on s’attache bien vite à la fine équipe. Pari gagné sur ce point.
Il nous faut maintenant aborder le nerf de la guerre : ça raconte quoi ? Et surtout, comment ça le raconte ? Le début est en ce sens très prometteur : retournements de situation, nombreuses pistes possibles, énigmes dissimulées ça et là, passé et présent qui s’entremêlent. Mais assez vite, le tout est éventé et le scénario semble cousu de fil blanc. Au milieu du film, on nous révèle ce que l’on supposait déjà depuis un moment avec un minimum de perspicacité et plus rien ne viendra nous surprendre jusqu’à une fin assez convenue dans l’ensemble. Mais une fin très convenable malgré tout. Pourquoi me direz-vous, étant donné ce que je viens de dire ? Mais pour les scènes d’action, l’humour et les personnages pardi. Car même si un peu plus de surprises et de suspense auraient été les bienvenus, le reste se suffit à lui-même tellement c’est du grand art. Bien sûr, on aurait préféré un véritable sans faute, mais personne n’est parfait, à commencer par notre bon ami Lupin, mais c’est ce qui le rend tellement attachant et unique en son genre. Il en va de même pour cette production qui sera à l’image de son héros jusqu’à la dernière seconde. On peut dire que j’ai clairement été séduit, à tel point que cela m’a donné envie de découvrir l’aventure italienne, série sortie en 2015 et entièrement en 2D cette fois-ci. Je vous en reparlerai dans un prochain épisode de FulgurAnime à n’en pas douter. En attendant, je vous conseille vivement de vous délecter de ce petit plaisir coupable qu’est Lupin III The First, vous ne serez pas déçus du voyage, faites moi confiance !
Merci, je serais passé à côté. Je garde des bons souvenirs « d’Edgar ». Je ne connais pas vraiment la franchise mais j’ai souvent eu envie de la découvrir.
« Edgar Edgar, prince de la cambriole… POM POM POM… Edgar Edgar, un gentleman, un Milord… Est reparti dans l’ombre à l’autre bout du monde… Transpercer des coeurs et des coffres-forts« …
Le générique de la série originale avec les paroles françaises est un pur régal!!! Je suis tout à fait d’accord avec toi concernant la comparaison avec Cobra! En plus, ils ont tous les deux des rouflaquettes!!! J’adore cet animé et l’ambiance qui s’en dégage même si je n’ai pas vu tous les épisodes… « L’aventure italienne » est vraiment très plaisante à regarder aussi même si, là encore, je n’ai pas tout z’yeuter… Merci pour cette news ainsi que celle sur Fly, Ayorsaint, car comme ortk, je serais également passé à côté de ces deux réalisations.
Ps: Tu ne chômes pas pour le moment!! (tant mieux et merci!! 😉 ).
Oui il faut d’ailleurs que je pense à demander une substancielle augmentation 🤣
Plus sérieusement je te rejoins le générique old school est savoureux. Et allez aussi jeter un oeil à Fly ça vaut le détour pour l’instant.
Lupin, c’est excellent comme série de dessin animé. Surtout la version faite en Italie avec la venue de Léonard de Vinci passée sur Netflix.
Les figurines de la gamme Lupin sont aussi à noter.
J’y ai été hier, c’était très chouette. Apres je le dit mot pour mot comme écrit ci-dessus, c’est cousu de fil blanc, c’est même un peu rapide. Mais on voit cela avec nos yeux de quadras et pas avec ceux d’enfants donc il faut remettre les choses en perspective. En tout cas, j’ai passé un bon moment!
Merci beaucoup pour ton retour.
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Attention spoils . Après l’avoir enfin vu avec mon fils, ça passe plutôt bien. Il est vrai que l’intrigue rappelle un certain Indiana Jones (indices, recherche de trésor, arme légendaire, nazis, temple avec pièges…), mais l’action et l’humour relèvent le tout.
L’analogie avec Indy est très pertinente 🙏
A la sauce japonaise quand même.