Pour ce nouveau numéro de la rubrique Les Jouets du Mercredi, j’ai choisi de revenir une nouvelle fois sur la licence des Gobots. Ces petits robots transformables ont tout de même marqué mon enfance et je me souviens de quelques occasions de jeux ainsi que d’échanges, notamment dans la cour de récréation de mon école primaire.
Certains modèles regulars sont indissociables de mes jeunes années comme Cy-Kill, Water-Walk, Tux, Zarios, Falgos, Casmodon, Dive-Dive ou encore Man-O-War. Cette liste non-exhaustive laisse transparaître la faction des Monsters à travers un triptyque désormais iconique.
Ceux qui me lisent régulièrement connaissent ma sensibilité pour les arthropodes et autres arachnides. Le trio Zarios, Falgos et Casmodon s’inscrit dans cette dimension insectoïde mais c’est sans compter une autre référence tout aussi représentative : Creepy. La faction des Monsters c’est également des Gobots aux design rappelant notablement les Golgoths de l’œuvre Goldorak.
En effet, des robots comme Klaws, Bugsie, Bladez ou encore Hornet auraient pu sans conteste appartenir aux forces de Vega. Et justement, je souhaiterais aujourd’hui aborder le Frelon (dénominatif canadien officiel) mécanique des Renégats à travers la carte européenne Bandai. Bonne lecture à tous.
Selon une sensibilité personnelle, si je devais prélever dans la gamme de jouets des Gobots quelques références regulars favorites, l’intégralité de la faction des Monsters côtoierait de près certains modèles cités dans le préambule.
Parallèlement, même si je trouve beaucoup de qualités, notamment esthétiques, au Monsterous (dénominatif U.S) baptisé le Monstre Puzzler pour l’Europe – et composé de “6 véhicules ennemis” – je porte un intérêt plus que réduit au Puzzler Fiends Set comparativement aux 8 Monsters.
C’est ainsi que j’apprécie beaucoup Hornet, particulièrement dans sa déclinaison européenne, que ce soit en termes de chromatique comme de conditionnement. Justement, avant d’aborder le jouet, parlons packaging.
La carte européenne d’Hornet qui illustre cette production comporte quelques éléments à souligner. D’abord elle affiche ostensiblement un logo Gobots (parallèlement à la mention Robo Machine) précédé par l’inscription Challenge of the/Le défi des, laquelle est rédigée en petits caractères.
Cette spécificité nominative fait bien évidemment écho au dessin animé Le Défi des Gobots diffusé en France à partir du dernier quadrimestre de l’année 1985. Pour autant, les Monsters commercialisés en France à la même période – précisément les trois Envahisseurs Ennemis Zarios, Falgos et Casmodon – ne présenteront aucuns liens avec le DA à travers leurs packagings.
En effet, les cartes seront uniquement frappées du logo Robo Machine en référence aux origines nippones de la gamme. Le lien promotionnel avec le support animé (une production américaine) ne s’établira sur les blisters Gobots Bandai qu’à partir de 1986, date à laquelle Hornet a été commercialisé en Europe et donc dans l’Hexagone.
Toujours selon le prisme publicitaire, on notera à travers la bulle le mini-catalogue Robo Machine appartenant à l’année 1986. Pour rappel, celui de 1987 introduira – bien trop tardivement – la mention Gobots.
Autre caractéristique des cartes européennes Bandai estampillées Monsters, la présence d’un fond spatial aux accents planétaires qui rappelle avec finesse, esthétisme et pertinence l’origine extra-atmosphérique de nos petits robots transformables. Pour autant, cette illustration ne sera pas exclusive à la faction dans laquelle se trouvent Hornet et ses acolytes puisqu’on pourra l’observer sur d’autres blisters comme ceux de Stinger, Spoons, Dart ou Spoiler par exemple.
La carte européenne d’Hornet illustrant ce dossier arbore un logo Gobots avec un lettrage comportant une traînée rouge. Cette configuration apporte une dimension très impactante à l’inscription mais cependant elle occulte l’illustration du front card évoquée précédemment. Pour rappel, il existe une autre version du blister européen d’Hornet sans la traînée rouge.
Afin d’établir un comparatif esthétique, je vous joins ci-dessous un visuel avec une mise en perspective incluant la carte européenne de Spoiler (édition de 1987), laquelle ne présente pas la traînée rouge au niveau de son logo Gobots.
Côté cardback, on retrouve sur le blister européen d’Hornet une configuration promotionnelle représentative de la décennie 80, notamment à travers la configuration de la mosaïque. En effet, plusieurs Gobots sont représentés dans des cases, précisément ceux que l’on retrouvera dans les rayonnages Hexagonaux en 1986 aux côtés d’anciennes références.
L’esthétique des illustrations concernant ce panel « Gobotique » est à mi-chemin entre la photographie et l’artwork « handmade ». Il se dégage quelque chose de très qualitatif ainsi qu’une certaine candeur que l’on peut spontanément associer à l’enfance.
Il est tout de même regrettable que le background du support animé n’apparaisse pas davantage sur le plan textuel. En effet, les factions antagonistes sont présentées comme « les amis » ainsi que les « les ennemis ». On aurait largement préféré lire des dénominatifs comme Gardiens/Guardians ou Renégats/Renegades. Malgré la présence du logo Gobots mentionné précédemment, la corrélation nécessaire avec le support animé afin d’encourager les ventes affiche une certaine fébrilité.
La déclinaison plastique/métal d’Hornet est très séduisante. Elle s’inscrit pleinement dans un design qui renvoie de nouveau à l’œuvre incontournable de Go Nagai. Hornet existe en deux coloris et notre version européenne constitue la variante. Le gris et le noir transmettent une certaine froideur par opposition à la déclinaison U.S. très colorée.
C’est d’ailleurs celle-ci qui est représentée sur le front card européen Bandai. L’illustration créée une forme de « dissonance visuelle » avec le robot contenu dans la bulle. Ceci dit et selon une sensibilité personnelle, les deux schémas de couleurs ne me laissent pas indifférent.
Le Hornet d’outre-Atlantique est peut-être davantage assimilable. Son homologue européen laisse possiblement transparaître une dimension futuriste/dark accentuée.
On notera des stickers différents pour chaque modèle. Ces derniers apportent du relief, notamment sur le Hornet noir et gris distribué par Bandai. Enfin le mode alternatif propose un vaisseau spatial au design à la fois massif, compact et assez agressif.
Epilogue
Les cartes européennes Gobots/Robo Machine que nous avons connues en France ont un charme incontestable. Je les préfère de très loin aux blisters Tonka américains, pour des raisons esthétiques évidentes mais également sur le plan du format. En effet, les petites dimensions des cartes Bandai apportent une sensation de « jouets de proximité » je dirais.
Et effectivement, dans mes souvenirs les plus lointains, les Gobots regulars que l’on trouvait en France étaient commercialisés selon des tarifs très abordables comparativement aux gammes concurrentes appartenant à la même temporalité. Il fallait compter une moyenne de 29 francs pour acquérir un de ces petits robots transformables.
Cette idée d’aura minimaliste – que ce soit vis-à-vis du format des Gobots regulars, des petites cartes Bandai ou encore en termes de tarification – était également palpable concernant certains points de vente. En effet, il était possible de trouver des Gobots chez les marchands de journaux, les bazars ou encore les petites boutiques de jouets locales.
Tous ces éléments ont finalement créé des conditions particulières d’acquisition, parfois inoubliables, et propres à la décennie 80. Avoir un Gobot dans sa poche ou son cartable, c’était emporter avec soi une potentielle occasion de jeu tout comme une particule d’un futur qu’une époque avait particulièrement sacralisé.
J’espère que cette petite parenthèse vintage aura été agréable. Rendez-vous d’ici peu afin de (re)découvrir ensemble d’autres jouets des années 80. Merci à tous pour vos lectures. Cette production est dédiée à Cédric et Bertrand.
- Calendrier de l’avent – Jour 15 : Palais du Pouvoir (Mattel 1986) - 15 décembre 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 décembre 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 décembre 2023
Hornet ne fait pas partie de mes Gobots préférés… Et je dirais même, à deux ou trois exceptions près, que je lui préfère l’intégralité des autres robots représentés au verso de la carte. Pour autant, enfant, je n’aurais bien entendu pas refusé si on me l’avait offert, LOL Une fois transformé, Hornet me fait penser un peu au Transformer Top Spin (G1)… seul jouet Transformer que j’ai eu enfant… mais bootleg, sic! Il devait coûter encore moins cher qu’un Gobot… alors que la gamme Bandai avait pour elle une belle proportion de métal qui fait, qu’uniformément, les Transformers n’ont jamais surclassé les Gobots à mes yeux. Un très beau blister d’Hornet en tout cas, d’autant que ces éditions « Le Défi des Gobots » ne sont plus très courantes à l’état neuf.
Merci Pascal pour ton message 🙂
Je comprends tout à fait ta sensibilité vis-à-vis de ce Hornet. Je dirais que ma préférence concernant la faction des Monsters va très largement au trio Zarios, Falgos et Casmodon. Peut-être aussi parce que ce sont les premiers à avoir été distribués chez nous. Pour autant, les autres modèles ne me laissent vraiment pas indifférent et je trouve en chacun d’eux quelque chose d’original. Au final, je pense les Monsters collectivement, à travers une faction qui me séduit réellement.
Oui, les blisters Bandai européens estampillés Gobots se rarifient, au même titre que le vintage en MOC/MISB globalement. C’est la suite logique des choses je dirais, à un détail près, qui a largement accéléré le processus : le phénomène You Tube. Celui-ci a démocratisé et mis en avant bien des pratiques, dont la collection de jouets, vintage comme moderne. Des vocations sont rapidement nées et le marché s’est significativement emballé. Si on associe cette mode Youtubienne et la baisse des disponibilités, on se retrouve avec des tarifs qui ne cessent de croitre. On en revient à la réflexion qui consiste à dire que je préférais lorsque la collection de jouets vintage était davantage « underground ». L’âge d’or des forums offrait beaucoup de disponibilités et finalement une sorte de microcosme avec des membres protégés de certains excès.
Si je m’amuse à établir une sorte de calendrier, je me souviens lorsque j’ai commencé à acquérir du jouet dit « vintage » en 1999, ressentir une véritable solitude. A partir de 2005, les forums ont créé une interactivité stimulante nourrie par un certain équilibre. Puis dès 2015/16, les choses se sont emballées avec la course à la visibilité Youtubienne. Aujourd’hui, certaines gammes de jouets vintage sont littéralement souillées au quotidien. Cette chronologie et ses considérations n’engagent que ma microscopique personne mais je pense qu’elles reflètent une certaine réalité 🙂
FulguroPop s’est essayé aussi au format YouTube avec des podcasts. J’avais écouté celui sur les packagings des jouets et celui intitulé Un conte de Noël, des moments sympas. Il faudrait persévérer dans cette voie, particulièrement parce que les intervenants parlent de ce qu’ils aiment, et a fortiori de ce qu’ils connaissent, ce qui n’est pas toujours vrai des youtubeurs auxquels tu fais allusion.
Effectivement Pascal, nous avions produit quelques podcasts avec une certaine légèreté. Nous parlons tout de même d’un format uniquement audio qui n’entre d’aucune manière dans la mécanique Youtubienne. C’était une aventure collégiale très amusante même si je me trouve particulièrement mauvais à l’oral. J’espère que nous renouvellerons l’expérience afin de passer du temps avec les copains.
D’autre part, je ne faisais allusion à personne en particulier dans ma démarche critique envers You Tube. Je n’en ai après personne, mes remarques visaient plutôt à pointer du doigt un système qui abime peut-être davantage que ce qu’il pourrait tirer les choses vers le haut. Ce n’est qu’un point de vue bien entendu et il faut savoir être critique tout en respectant le/les intéressés.
Il y a deux jours, j’ai eu une discussion avec Toky qui a duré près de 5h. Nous avons parlé jouets, essentiellement vintage 🙂 Les thèmes abordés étaient les SilverHawks, les Maîtres de l’Univers dont la section New Adventures, les G.I.Joe, les Power Lords, les variantes, les solderies, les samples etc… Voilà des échanges qui auraient peut-être, je dis bien peut-être, un certain intérêt à être centralisés sur une chaine You Tube dédiée. Mais Toky comme moi-même n’avons aucunement l’intention de devenir des Youtubeurs 🙂
Comme j’ai pour habitude de dire, sur YouTube il y a du bon et du moins bon. Le tout est de savoir faire le tri.
Encore une fois ma critique visait un système et surtout pas des individus. Je ne suis pas un inspecteur des travaux finis et chacun mène son chemin comme il l’entend, chose que je respecte infiniment. Peut-être même qu’un jour je présenterais des jouets vintage sur une chaine YouTube dédiée, qui sait ? 🙂