Si je devais citer cinq gammes de jouets vintage que je porte viscéralement au cœur, la licence Tortues Ninja n’y figurerait pas. Pour autant, je garde un souvenir plein d’affection de la série animée originelle comme des premiers jouets qui ont été distribués en France.
J’ai eu la chance d’en obtenir plusieurs durant mon enfance, essentiellement des modèles appartenant aux deux premières séries, respectivement de 1988 et 1989 (datations U.S). Les jouets Tortues Ninja ont été distribués en France à partir de 1990. Dans mes souvenirs les plus lointains, j’ai acquis mes action figures des chevaliers d’écaille durant les années 90 et 91. J’ai toujours trouvé les deux premières moutures remarquables alors que par la suite, j’ai nettement moins apprécié ce qui a été proposé.
Une course effrénée à la productivité, nourrie par un succès majeur, est certainement à l’origine de créations aussi incongrues qu’outrancières. Ce n’est qu’un point de vue bien entendu.
Aujourd’hui je souhaite partager avec vous le conditionnement du Turbo Skate, ou Cheapskate en V.O, que nous avons connu dans l’Hexagone dès 1990. Estampillée Playmates Toys/Bandai, la boite est aussi intéressante que le jouet qu’elle contient. Aussi je vous propose un petit dossier dédié dont la structure sera linéaire. Bonne lecture à tous.
Le skateboard est un élément typiquement représentatif des années 80 et 90. Si Tony Hawk est un ambassadeur mondialement reconnu de la planche à roulettes, d’autres figures issues de la culture populaire ont été associées de près ou de loin au skateboard. Bart Simpson, Marty McFly, Denis la Malice, Isidore ou encore Denver constituent des exemples parmi tant d’autres.
C’est tout naturellement que la licence Tortues Ninja, avec sa temporalité répartie sur deux décennies, allait proposer à son jeune public plusieurs versions revues et corrigées de la planche à roulettes. Le choix fut pertinent car, d’un point de vue symbolique, le skateboard s’inscrit parfaitement dans l’esprit street et fun de la licence des chevaliers d’écaille.
Aussi Playmates Toys aura pour volonté d’inclure dans sa première mouture de jouets Tortues Ninja le Cheapskate (1988 datation U.S) ou encore un skateboard comme accessoire avec son action figure reptilienne Mondo Gecko (1990 datation U.S).
Parlons précisément du Cheapskate. Sur le plan sémantique, le choix nominatif d’Outre-Atlantique incluant le terme cheap n’est pas anodin. Imaginé et construit par Donatello dans la série animée de 1987, le Cheapskate apparait comme un assemblage manufacturé tantôt hasardeux, tantôt dans un esprit très ”récupération”.
D’ailleurs le mot cheapskate se traduit familièrement de l’anglais au français en rapia, suggérant cette dimension de réalisation à l’économie.
L’aspect bricolé du Cheapskate sied parfaitement au fait que Donatello en soit le concepteur dans l’animé de 1987 puisque c’est un peu le Géo Trouvetou du quatuor mangeur de pizzas. De manière assez représentative, d’autres véhicules/engins estampillés Tortues Ninja s’inscrivent parfaitement dans cette thématique handmade. La Retrocatapulte, le Raft d’assaut ou encore le Raft d’attaque sont des exemples significatifs parmi tant d’autres.
Le design initial du Cheapskate provient très certainement d’Errol McCarthy même si Laird et Eastman ont, de manière spécifique, beaucoup travaillé sur la première mouture de jouets Tortues Ninja. Parallèlement plusieurs artistes, souvent en freelance, ont conceptualisé des personnages comme des véhicules TMNT afin qu’ils connaissent une déclinaison de plastique.
Ci-dessous à droite, un concept art du Cheapskate réalisé courant 1988 pour le studio d’animation MWS (Murakami-Wolf-Swenson), producteur officiel de la série animée Tortues Ninja originelle. Je suis quasi-certain que l’auteur du croquis est Peter Laird.
Parmi ces artistes ayant œuvré pour la licence Tortues Ninja, il faut citer Steve Varner, Stephen Murphy, Scott Hensey, Ryan Brown, Steve Lavigne, Roger Boggs, Michael Dooney ou encore Dan Berger, Eric Talbot et Jim Lawson qui ont réalisé des travaux divers. A titre personnel, le maître absolu reste Errol McCarthy, dont j’apprécie particulièrement le coup de crayon, et qui a couché sur papier quelques ébauches d’anthologie. Parmi celles-ci, le Technodrome, le Quartier Général (Sewer Playset aux U.S) ou encore le Ballon Dirigeable (Turtle Blimp en V.O) sont aussi exceptionnels qu’indémodables.
Par ailleurs, le Cheapskate sera visible en plusieurs exemplaires dans sa version animée puisque chacune des Tortues possèdera le sien. On le retrouvera également dans les Archie Comics. Variante amusante, le Cheapskate aura la particularité d’être amphibie, une compétence parfaite pour sillonner les rues comme les égouts de New York.
Selon le titre de cette production, je souhaiterais faire spécifiquement référence au conditionnement du Cheapskate que nous avons connu en France dès l’année 1990 et qui sera distribué par Bandai. Rebaptisé Turbo Skate pour le marché Hexagonal, le jouet s’inscrit dans une dimension très originale. Le boite qui le contient n’est pas en reste, avec des particularités à souligner.
D’abord l’artwork qui couvre l’intégralité du front box est sublime. Il met en scène avec un certain dynamisme Raphael aux commandes de la planche à roulettes. Le profil casse-cou de la Tortue au bandeau rouge correspond parfaitement à l’esprit street du Turbo Skate même si Michelangelo aurait tout aussi bien convenu.
Les conditionnements Tortues Ninja que nous avons découvert dès l’année 1990 dans l’Hexagone avaient la particularité de proposer un double langage, français et espagnol, assurant ainsi la compatibilité avec une distribution ibérique.
Parlons traductions justement. A l’image des packagings G.I.Joe français et de leurs translations parfois plus qu’hasardeuses, au point de penser qu’elles eussent été réalisées par un enfant dont les parents étaient frère et sœur, on retrouvera sur les conditionnements Fr/Es Tortues Ninja quelques perles linguistiques.
Ainsi j’avais déjà relevé sur le cardback du Soldat Foot la faute orthographique mommie ou encore la syntaxe approximative spécifique à la boite du Jet-Ski Foot. Mais il existe bien d’autres barbarismes que j’aurai l’occasion d’évoquer prochainement.
Sur le front box Fr/Es du Turbo Skate, la phrase originale du packaging U.S, radical street-legal skateboard, a été traduite de la manière suivante : le skateboard radical homologué pour la circulation. D’abord ne jamais se reproduire entre frère et sœur, ensuite question homologation je ne suis pas certain que le Turbo Skate entre dans une quelconque norme ou réglementation en vigueur.
Je pense que le mot radical pourrait être traduit de manière plus pertinente en extrême. Street-legal est à prendre au sens de fait/adapté à la rue/qui entre dans le cadre des codes de la rue. Aussi la traduction le skateboard extrême des rues me semble tellement plus naturelle et adaptée. Ceci étant dit, si l’on regarde du côté de la translation canadienne, nos textes français paraissent tout à coup beaucoup plus acceptables : le rouli-coulant farfelu permis dans les rues.
Par ailleurs, il faut également mettre en exergue une magnifique structure syntaxique présente sur le conditionnement du Turbo Skate : Pied-de-Tortue à donner des coups de pied. C’est définitivement une certitude, les traducteurs des packagings Fr/Es Tortues Ninja proviennent de la même fratrie que ceux qui ont travaillé sur les textes des conditionnements Hexagonaux G.I.Joe.
Côté back box, et au-delà de nouvelles approximations rédactionnelles, on retrouve un sample du Turbo Skate qui correspond, à quelques détails près, au jouet que contiendra la boite. Les différences majeures concernent le support du drapeau qui sera finalement orange au lieu d’être blanc. Le jouet produit à grande échelle n’aura pas d’encadrement brillant autour du projecteur avant et son moteur sera moulé dans un plastique gris mat.
De manière anecdotique, l’axe de chaque roue sera plus large à son extrémité sur la version commercialisée du Turbo Skate et les deux plaques qui cerclent la protection de l’hélice n’auront pas les petits trous suggérant des rivets (8 sur chaque pièce).
D’autre part, il faut souligner dans la boite Fr/Es l’absence du petit quizz sous la forme d’un dépliant propre à la version U.S. Pas de points pizza également. Ce qui est davantage intéressant au dos du conditionnement Fr/Es, c’est la présence du Jet-Ski Foot aux côtés des autres produits Tortues Ninja illustrés de façon promotionnelle et appartenant tous à la série 1 des jouets Tortues Ninja (1988 datation U.S).
Le Footski en V.O. appartient précisément à la seconde mouture de toys TMNT commercialisés aux Etats-Unis à partir de 1989. Le différé concernant la distribution Hexagonale explique cette association qui n’apparaît pas sur le conditionnement U.S. estampillé Cheapskate/Playmates Toys.
Le Turbo Skate est clairement jouable. Les roues sont fonctionnelles tout comme l’hélice du moteur. Le point le plus intéressant réside dans la présence d’une action feature. Une tirette située à l’arrière, et qui semble imiter un gouvernail (à mettre en perspective avec la dimension amphibie), permet de libérer littéralement un coup de pied à l’avant du Turbo Skate.
Le mécanisme est astucieusement dissimulé sous la planche. Seul inconvénient, ce dispositif, une fois déployé, empêche tout contact entre les roues avant et la surface sur laquelle le jouet repose. Il faudra réarmer manuellement le mécanisme afin de rétablir la planéité du Turbo Skate.
La thématique Foot est omniprésente au sein de la licence Tortues Ninja et elle est, d’une certaine manière, parfaitement incarnée à travers l’action feature du Turbo Skate. Par ailleurs, plusieurs détails originaux soulignent la dimension handmade évoquée précédemment, notamment le projecteur fixé à l’extrémité avant de la planche (non fonctionnel et pourvu d’un autocollant réfléchissant) ou encore cette fameuse hélice à l’arrière rappelant farouchement celle d’un aéroglisseur.
De manière anecdotique, les proportions du Turbo Skate dans sa version plastique seront légèrement supérieures à celles visibles dans l’animé de 1987, notamment au niveau du dispositif de propulsion.
Les pots d’échappement latéraux sont mis en valeur par des stickers chromés du plus bel effet. Enfin on notera la présence d’un accessoire qui entre pleinement dans la thématique urbaine de la licence Tortues Ninja : un bouclier en plaque d’égout portant la mention city sewer. Ce n’est pas exactement le même (le moule diffère légèrement) que celui fourni avec l’action figure de Rocksteady, également commercialisée dans la première série de jouets TMNT (1988 datation U.S).
La présence du bouclier est plutôt judicieuse car la structure d’un Turbo Skate n’offre pas de carrossage/protection. Ceci dit, cet accessoire n’apparaît pas sur le concept art illustrant la version animée de la planche à roulettes. Tout comme le drapeau portant l’inscription Turtles ou encore la poignée de contrôle et son câble de liaison qui la relie au moteur.
Le portage animé du Turbo Skate sera moins étoffé (et accessoirement moins volumineux) que sa déclinaison en jouet. Un cas de figure intéressant lorsqu’on le confronte à certaines gammes de jouets typiques des années 80.
Je souhaiterais citer l’action figure de Krolor, appartenant à licence Cosmocats, et qui n’aura pas son diadème visible dans le dessin animé. Mumm-Ra transformée manquera cruellement de cape comme de bandelettes dans sa déclinaison plastique.
Stinger, la Pontiac GTO de Bruno Sheppard distribuée par Kenner, aura un look de décapotable avec son toit ouvert alors que la version animée comportera un cockpit intégralement fermé. On ne retrouvera pas d’épée dans la boite japonaise Bandai du guerrier divin de Delta ni de haches dans celle de Gamma. Enfin le portage Kenner du Sky-Runner n’aura pas de queue.
Ces exemples, parmi tant d’autres, illustrent possiblement une tendance à laquelle la déclinaison plastique du Turbo Skate s’oppose. Ceci dit et raisonnablement, cette remarque ne doit pas se transformer en règle.
Ci-dessous un artwork commercial du Turbo Skate/Cheapskate extrait du catalogue officiel Playmates Toys de 1988. Le document vise à promouvoir de manière concomitante les jouets et la série animée Tortues Ninja originelle. On retrouve parallèlement un Technodrome dont le design correspond assez fidèlement à celui qu’Errol McCarthy avait crayonné dans son concept art.
Nous savons tous qu’Errol McCarthy a travaillé de près avec la firme Mattel, notamment à travers la licence des Maîtres de l’Univers ou encore Big Jim. Mais il ne faut pas oublier la filiale petites voitures propre au géant du jouet américain et pour laquelle McCarthy a également produit des croquis. Le département Hot Wheels de Mattel comptait d’ailleurs deux artistes de génie, Robert Rosas et Larry Wood, qui ont notamment officié sur les gammes Wheeled Warriors (1985 datation U.S) et Attack Pack (1992 datation U.S).
Sans entrer dans une étude de style approfondie, lorsqu’on examine des concept arts d’Errol McCarthy réalisés pour la licence Hot Wheels, on relève plus ou moins ostensiblement des éléments en lien avec la première mouture de véhicules Tortues Ninja (1988 datation U.S).
Les plus observateurs d’entre vous identifieront ci-dessous différents détails graphiques/stylistiques à mettre essentiellement en perspective avec le Party Wagon, le Blimp et le Cheapskate. Roues, ailerons, cabine, calandre, configuration dragster, les références sont nombreuses.
Puisque j’évoque de nouveau Errol McCarthy, je me permets une petite digression intimement liée avec les artistes qui ont œuvré pour la licence Tortues Ninja. En ce sens, je souhaiterais citer David Arshawsky, talentueux sculpteur et créateur de jouets dont le travail fut notable pour la firme Playmates Toys.
Ainsi l’action figure de Bebop, que nous avons eu le plaisir de découvrir en 1990 dans nos magasins Hexagonaux, a été initialement façonnée par David Arshawsky. Le phacochère mutant reste ma déclinaison de plastique favorite dans la première mouture de jouets Tortues Ninja (1988 datation U.S).
Selon une sensibilité personnelle, lorsque j’évoque la firme Playmates Toys, je pense spontanément aux Tortues Ninja mais également à la gamme des Skeleton Warriors. Les êtres aux ossements apparents me fascinent depuis mon adolescence, période à laquelle j’ai acquis le Dr. Cyborn, précisément en 1995.
J’ai toujours considéré ce personnage cybernétique, au croisement du passé et du futur, comme une sublime réalisation. A tel point que je lui avais consacré un Instant Vintage dans ToyzMag il y a quelques années.
On doit le modelage plastique du Dr. Cyborn à David Arshawsky. L’artiste a travaillé sur la première série de jouets Skeleton Warriors mais également sur la seconde qui n’a jamais été commercialisée.
Aussi, je souhaite partager avec vous un visuel conceptuel assez peu connu et illustrant Claw, le chasseur de primes de la Légion Skeleton appartenant à la deuxième mouture des guerriers squelettiques.
On est très éloigné de la version aux couleurs vives prévue pour la commercialisation. C’est d’ailleurs Playmates Toys qui a souhaité apporter cette dimension très colorée à la seconde mouture des jouets Skeleton Warriors afin d’estomper le caractère morbide des personnages. Et pour cause, le style macabre des jouets de la série 1 a généré de nombreuses polémiques/critiques aux Etats-Unis.
Ci-dessous à gauche un sample de Claw tel que David Arshawsky l’avait sculpté, peint et imaginé. À droite, aux côtés des autres personnages Skeleton Warriors de la série 2, la version flashy prévue pour la commercialisation.
Je souhaiterais mettre en évidence l’aspect vouté de Claw qui m’évoque à travers cette posture les déclinaisons plastique du Soldat Foot, de Bebop et de Shredder (1988 datation U.S).
L’artiste Scott Hensey, qui a travaillé sur ces 3 personnages, les avait imaginé plus grands que les autres action figures de la série 1 durant la période conceptuelle. Playmates Toys, qui souhaitait une taille homogène pour ses premiers protagonistes de plastique, s’opposa à cette idée.
D’où la position recroquevillée du Soldat Foot, de Shredder et de Bebop afin de respecter la contrainte du format tout en suggérant une certaine hétérogénéité des gabarits. Seul Rocksteady apparaîtra nettement plus vertical puisque la version finale provient d’un autre artiste, Roger Boggs.
Cet aparté squelettique, notamment à travers ses considérations chromatiques, est un moyen d’évoquer la seconde version du Cheapskate commercialisée dès 1991 (datation U.S). En résonnance à mon préambule, certaines révisions cosmétiques des jouets apparaissent clairement comme outrancières à travers des résultats plus que discutables. Le relooking du Cheapskate II, avec son design folklorique et ses couleurs pastel, résonne en moi comme une hérésie.
Ce n’est qu’un point de vue et je comprends que certains puissent apprécier l’aspect déluré. Pour autant, je ne peux que déplorer cette couleur rose qui dénature totalement le bouclier en plaque d’égout. La tête de Michelangelo à la façon d’un bélier me fait penser à une mise en scène digne d’un cirque. Enfin le saï en guise de poignée de commande dépasse allègrement toutes les limites de la mécanique.
Sans compter les pales à l’arrière moulées dans un plastique orange des plus criard. Enfin les accessoires amovibles fournis avec le Cheapskate II, au-delà du bouclier, sont assez surprenants. Il s’agit littéralement de deux rouleaux de papier toilette. Cette idée, finalement la plus intéressante/amusante, m’évoque immédiatement le Croc ‘n’ Roll (1988 datation Fr/Nl) de la licence S.O.S Fantômes. Par ailleurs l’action feature du coup de pied a été conservée.
Seule l’association entre le Cheapskate II et Michelangelo me semble pertinente, notamment en raison du profil déluré relatif au personnage. Steve Barron avait parfaitement mis en scène cet aspect fun de la Tortue au bandeau orange dans le film de 1990.
De manière parallèle et selon cette thématique d’excès possibles sur le plan du design, je souhaiterais évoquer le reboot rock ‘n roll de Mondo Gecko (1992 datation U.S) dont le skateboard original aura fusionné avec une guitare. Le résultat, tout de même atypique et amusant, rejoint cette idée de dénaturation, pour le meilleur comme pour le pire.
Si vous souhaitiez acquérir un Turbo Skate dans les magasins de jouets Hexagonaux lors de sa commercialisation, il fallait débourser la coquette somme de 83 francs. Un prix qui me semble relativement élevé pour un jouet de cette dimension. À comparer avec d’autres références tarifaires possibles. Ceci dit en termes de coût, les véhicules Tortues Ninja n’étaient pas nécessairement les moins onéreux lors de leur mise en rayon.
Environ 200 francs étaient nécessaires pour obtenir un Ballon Dirigeable ou un Tortuecoptère. Le Quartier Général, aussi appelé Repaire des Tortues, coûtait en moyenne 430 francs. Cela me semble assez coûteux comparativement à d’autres playsets. Par exemple le Château Maléfique de la gamme Maîtres de l’Univers avoisinait ”seulement” 280 francs en 1985 alors qu’il était doté d’un microphone fonctionnel.
Ci-dessous je vous joins deux extraits promotionnels Hexagonaux illustrant le Turbo Skate. On relèvera sur le document de droite l’approximation nominative Hyper Skate, le mot tortue sans majuscule ainsi que l’absence du s à roulette. D’autre part, le mot figurine désigne une déclinaison, de plastique ou de métal, moulée en un seul bloc et sans articulations par opposition à une figurine d’action. Décidément, le domaine promotionnel du jouet des années 80, spécifiquement en France, a subi plus d’un écueil orthographique.
Toujours sur la coupure de droite, on soulignera que le Turbo Skate illustré est un sample. C’est exactement le même visuel que celui présent sur le conditionnement Playmates Toys/Bandai. En revanche l’exemplaire de gauche est bien le modèle qui a été commercialisé malgré la maladroite absence de stickers sur les pots d’échappement latéraux.
La structure même du déroulement linéaire est très appréciable car elle rend pleinement possible des périphéries. Et j’apprécie particulièrement les excursions inhérentes à ce format rédactionnel même si je l’utilise peu pour des raisons essentiellement ergonomiques. Ecrire dans un webzine/magazine, c’est aussi savoir calibrer la densité d’une production.
Le contenu du dossier BraveStarr rédigé il y a quelques mois, et qui évoquait Fulminor, avait également bénéficié d’un déroulement linéaire. Au même titre qu’aujourd’hui, j’ai eu la sensation de parler jouets avec des proches en échangeant des analyses, des considérations ainsi que des ressentis.
L’idée de naviguer autour d’un sujet central avec des informations complémentaires me séduit. Aussi je ne désespère pas partager avec vous d’autres travaux de la même nature que ceux évoquant Fulminor et le Turbo Skate, notamment pour les licences S.O.S Fantômes, Captain Power et les soldats du futur, Power Lords, Maîtres de l’Univers, Gobots et SilverHawks.
Tout un programme que j’ambitionne possible malgré mes disponibilités réduites. En espérant que ce moment vintage fut agréable, je vous donne rendez-vous très prochainement afin de (re)découvrir ensemble d’autres jouets de la décennie 80 et 90. Merci à tous pour vos lectures.
Cette production est tout particulièrement dédiée à mon “little brother” Geoffrey alias Jouck en souvenir de nos collaborations et de son implication inégalée concernant les jouets vintage Tortues Ninja.
- Calendrier de l’avent – Jour 15 : Palais du Pouvoir (Mattel 1986) - 15 December 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 December 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 December 2023
Énorme article, j’ai rarement vu aussi complet sur un produit. Bravo.
J’adorais aussi les Tortues Ninja mais je n’en ai jamais possédé. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Peut-être que les prix étaient en effet un peu plus élevés par rapport aux produits proposés. Si on compile à ça l’existence des autres gammes fantastiques des années 80, ben, ça passait avant les TMNT (Chevaliers du Zodiaque, Transformers, Real Ghostbusters, M.A.S.K, MOTU, Visionaries, SilverHawks, G.I.Joe etc…).
Car pour un M.A.S.K. Condor, un Optimus Prime ou une Ecto 2, je renonçais plus facilement à du TMNT.
Bref, j’en ai jamais eu et mes amis proches non plus. Je crois que je n’en ai même jamais eu en main alors que j’adorais ça. Je me suis rattrapé plus tard avec les NECA ou quelques Bandai.
Je te remercie beaucoup Julien pour ton appréciation enthousiasmante concernant ce dossier vintage 🙂
Pour tout te dire, cette production devait être initialement beaucoup plus longue. Notamment en ce qui concerne les documents conceptuels et l’évocation de la licence Skeleton Warriors. Le déroulement linéaire qui permet des excursions et autres périphéries intéressantes ne doit pas pour autant conduire au hors sujet. Et je sais que lorsque j’utilise cette structure rédactionnelle, je me laisse vite emporter. Aussi, pour à la fois éviter de trop m’excentrer du thème principal tout en conservant une certaine lisibilité, j’ai choisi d’amputer certaines digressions.
Ce n’est que partie remise car si le temps me le permet, je compte bien aborder de manière encore plus chirurgicale les idées que j’ai eu pour ce dossier Tortues Ninja et qui n’ont pas figuré dedans.
Ce que j’apprécie dans les messages que tu m’adresses Julien, c’est que tu fais très souvent référence à ton enfance, à travers notamment des souvenirs toujours très bien conservés. C’est agréable à lire, d’autant que nous appartenons à une même génération, d’où le fait que ton témoignage fasse écho à ma jeunesse également. A titre personnel, j’ai eu quelques jouets Tortues Ninja durant mon enfance. Mes plus beaux souvenirs concernent essentiellement Bebop, Rocksteady, ainsi que le Quartier Général, Krang et Baxter Stockman. J’ai obtenu les 4 Tortues également tout comme Splinter et le Général Traag. Pas de Shredder en revanche, son portage de plastique m’a toujours rebuté, durant mon enfance comme de nos jours.
En résonance à ton message, je pense que les premières action figures Tortues Ninja ont un A.D.N très nineties. Les proportions, le style et l’esprit, à l’instar des couleurs, me renvoient plus spontanément à des gammes comme Bucky O’Hare, Street Sharks ou Extrêmes Dinosaures qu’aux références des années 80 que tu cites. De ce fait, je considère qu’il y avait quelque chose d’avant-gardiste dans ces action figures Tortues Ninja, bien qu’elles aient commencé à être commercialisées au crépuscule de la décennie 80, si on se place du point de vue du marché américain, et même si le thème/concept de l’anthropomorphisme avait été usé jusqu’à la corde durant les eighties.
Aussi, les premières déclinaisons de plastique Tortues Ninja entrent fatalement en conflit sur le plan de l’esthétique et même de l’esprit, avec des gammes comme SilverHawks, Visionaries, Les Chevaliers du Zodiaque ou encore G.I.Joe. L’aspect déluré de la licence S.O.S Fantômes constitue cependant un chromosome que l’on retrouve chez les Tortues mais dans ce cas précis, le design et le traitement stylistique (incluant le format, les codes-couleur et les action features) créeront la scission.
De ce fait, je comprends tout à fait que tu sois resté proche de certaines références durant ton enfance, références qui correspondent davantage à la culture toys qui a imprégné tes jeunes années comme les miennes. Même si, je le précise d’un point de vue technique, certaines gammes que tu cites n’étaient plus commercialisées au moment où les Tortues Ninja arrivaient dans les rayonnages français, à l’exception bien entendu des solderies qui proposaient régulièrement des références antérieures. Par ailleurs, d’un point de vue tarifaire, les premières action figures Tortues Ninja vendues en France dès 1990 coûtaient, de mémoire, autour de 49 francs. Un prix dans la moyenne de ce qui se pratiquait pour des personnages de ce format, et qui n’a possiblement pas eu d’impact concernant tes choix.
A ceci, il faut peut-être ajouter l’esprit du dessin animé Tortues Ninja de 1987 qui ne correspond pas nécessairement à celui affilié aux licences des années 80 que tu cites, notamment SilverHawks, Les Chevaliers du Zodiaque ou encore G.I.Joe. Un sujet que je maîtrise très mal mais qui pourrait apporter des éléments de réponse, surtout quand on sait l’impact que les D.A. ont eu sur notre manière de consommer. Sans compter que nous grandissions aussi et qu’en 1990, notre perception des jouets n’était pas celle que nous avions en 1985 ou même en 1987.
Une ultime remarque Julien, à caractère sémantique. Je ne pense pas avoir parlé d’un produit dans le dossier. Ce terme met davantage en avant une approche commerciale très marketée qui s’est éteinte à travers la dimension vintage du jouet et de son conditionnement. On passe du produit, si on parle dans la temporalité d’existence, à savoir 1990, à un véritable patrimoine dans notre contexte contemporain. Mais la désignation la plus importante reste à mes yeux le mot jouet et sa résonnance à l’enfance. Le terme produit me paraît tellement désincarné lorsqu’on le met en correspondance. Ne te formalise surtout pas, je sais que nous nous retrouvons pleinement dans l’esprit vintage des années 80 😉
Au même titre, je te rejoins concernant les Tortues Ninja de NECA, spécifiquement au format 1/4. Elles trônent dans ma maison et encore une fois, si le temps me le permet, j’en parlerais dans le magazine.
Je te remercie de nouveau Julien pour ton intervention à la fois inspirante et motivante 🙂
Un vrai plaisir à lire, cet article aux ramifications nombreuses ! Et cette traduction canadienne, quel potentiel nanard ! Mais je suis peut-être obsédé par le sujet en ce moment… Je gagnerais plutôt à relever qu’un billet, publié sur Needless Essential Online à propos des plaques d’égout sous licence TMNT, relevait que celles des Cheapskates étaient particulières. Si mes souvenirs sont bons, ce sont les premières à porter des lignes au-dessus et au-dessous de l’expression “city sewer”, mais surtout les seules à être plates.
Merci beaucoup Nicolas 🙂
Notre plaisir commun envers les ramifications de mon modeste papier me ravit. De nouveau, j’apprécie vraiment sillonner les parallèles qu’un thème principal peut suggérer. C’est tellement intéressant et enrichissant avec cependant un risque majeur, celui du hors-sujet. C’est pour cela que j’essaye, je dis bien j’essaye, de maintenir des checkpoints qui garantissent un fil conducteur.
C’est amusant Nicolas que tu évoques les boucliers en plaques d’égout Tortues Ninja car j’ai ôté un paragraphe dans mon dossier qui justement traitait ce sujet. Plusieurs remarques. D’abord, il faut rappeler que Rocksteady et le Cheapskate appartiennent à la série 1 des jouets Tortues Ninja commercialisés en 1988 aux Etats-Unis. De ce fait, il aurait été logique sur le plan économique que le bouclier en plaque d’égout appartenant au mutant rhinocéros et celui fourni avec le Cheapskate soient identiques. Hors ce n’est pas le cas comme je l’ai souligné sommairement dans le dossier. Pourtant le recast d’éléments communs dans les gammes de jouets des années 80 et 90 était une technique notablement pratiquée. Les Maîtres de l’Univers vintage ont été possiblement précurseurs dans ce domaine ou tout du moins de très bons ambassadeurs.
La version du bouclier en plaque d’égout qui se trouve avec le Cheapskate est en fait la plus épaisse, notamment au niveau de la partie centrale. Comme tu le soulignes très justement Nicolas, deux traits habillent la mention city sewer. Par opposition, le moulage du bouclier en plaque d’égout commercialisé avec l’action figure de Rocksteady est davantage plat, sans la gravure des traits, mais il présente quant à lui des marques sur le pourtour de sa circonférence, imitant des chocs reçus hypothétiquement par des armes blanches.
Ces remarques me renvoient immanquablement à la sensation que j’ai lorsque j’examine dans mes mains un jouet Tortues Ninja des années 88 ou 89 (datations U.S). Ils sont clairement qualitatifs, détaillés, hétérogènes et les spécificités de chaque bouclier en plaque d’égout rejoignent clairement cette dimension soignée.
Comme je l’ai déjà dit, les traductions canadiennes, spécifiquement pour les gammes de jouets des années 80, comportent quelques perles. Je ne désespère pas travailler avec notre rédacteur en chef sur ce thème concernant la licence G.I.Joe.
Merci de nouveau Nicolas pour ta lecture et ton intervention très appréciée 🙂
Non mais quel article, mon Nicko !
C’est bluffant, ça fourmille dans tous les sens de Hot Wheels à MOTU en passant par les Ghostbusters. J’adore !
Merci pour ton enthousiasme Ju ! 🙂
Et il y a même des Skeleton Warriors, c’est dire si ça part dans toutes les directions, même les plus obscures ! lol
Un petit message pour dire merci.
Merci pour cet article plus que complet, des connaissances qui mériteraient un livre.
Merci pour le temps passé à rédiger tout ça.
Merci pour ce partage d’articles de plus en plus nombreux à venir étoffer nos connaissances sur notre passion.
J’ai hâte de pouvoir lire d’autres productions !
Je suis particulièrement heureux de te lire Tyler 🙂
D’abord je te remercie pour ta lecture et ton message bienveillant. Crois-moi bien, mes connaissances sont largement perfectibles et je dois encore beaucoup travailler, il existe tellement de thèmes et d’approches possibles concernant les jouets des années 80. Aussi je m’emploie méthodiquement et régulièrement à prendre des notes comme à rassembler des documents de natures diverses. Voilà maintenant plus de 20 ans que les jouets vintage m’obsèdent et que mon besoin de compréhension reste insatiable. Je voudrais citer une phrase d’un maître de la batterie que j’ai eu la chance de côtoyer, André Ceccarelli : “Plus j’apprends de choses, plus je me rends compte que je ne sais rien”.
Voilà ma philosophie profonde et l’explication concernant le fait que je suis dans une volonté permanente de travail. Tu évoques l’idée d’un livre Tyler, j’ai voulu pendant un temps me pencher sur la création d’un ouvrage. J’ai approché des éditeurs potentiels et à chaque fois j’ai eu la même remarque concernant la maquette que j’avais fourni : ”Monsieur, faîtes traduire votre travail en anglais et proposez-le aux Etats-Unis. C’est trop élaboré pour une cible grand public en France”. Deux sentiments m’envahissent lorsque j’évoque ces échanges. D’abord la joie d’imaginer que j’ai possiblement, je dis bien possiblement, une vision assez aiguisée des jouets vintage pour prétendre à une publication aux U.S. Mais également la déception de savoir que mes travaux ne seront jamais rendus accessibles à un nombre plus important de lecteurs potentiels, notamment en France.
La vie est ainsi faite et je ne me vois pas produire quelque chose qui entrerait aux forceps dans une sorte de moule commercial imposé – au risque de trahir une vision – afin de justifier une édition. Non, je préfère continuer à petite échelle et être en adéquation avec ma manière d’appréhender le jouet des années 80.
Je t’invite personnellement Tyler, si tu en as le temps bien sûr, à lire le dossier vintage qui sera publié ce samedi après-midi. Il abordera la période conceptuelle de la licence Captain Power et les soldats du futur à travers différents documents et analyses. N’hésite pas à me transmettre un avis si le cœur t’en dit.
Merci encore pour ta présence que j’apprécie infiniment 🙂
C’est toujours un plaisir de te lire !
Je comprends ta passion et pour rejoindre ta phrase, voici une citation de Socrate (que je n’ai pas eu la chance de côtoyer) : “Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien”. La citation complète dans un désir d’exactitude ajoute : “tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas.” C’est absolument génial si tu continues à avoir cette envie d’en apprendre plus, même après 20 ans, pour toi mais aussi pour nous.
Pour le livre, je comprends, en France c’est compliqué. Si l’envie te reprend un jour, je pense que tu pourrais soit te rapprocher de “petite” maison d’édition indépendante, je pense par exemple à Kurokawa qui a développé une branche “pop culture”. Ou dans un second temps, plus contraignant mais ô combien plus libre, te rapprocher d’un financement participatif (ulule, kickstarter, etc), ce qui permettrait de ne pas perdre d’argent (à défaut de temps) si le projet ne récolte pas la somme fournie, et d’avoir cette joie d’être soutenu par une communauté si le projet aboutit. Je me ferai un plaisir d’en discuter avec toi si un jour l’idée te plaît.
Quand à Captain Power, je peux te dire que j’ai pris le temps, mais je t’en parle sur l’autre article 🙂
Merci beaucoup Tyler pour ce message de nouveau encourageant ! 🙂
Je prends note de toutes tes remarques et pourquoi pas en discuter ensemble. Je suis toujours ouvert aux idées et aux suggestions ainsi qu’au plaisir de la discussion. Une chose est certaine, faire un livre n’est pas une fin en soi pour moi et je prends beaucoup de plaisir à intervenir dans FulguroPop. Le magazine mérite d’être alimenté avec vitalité. Si un ouvrage venait à voir le jour, ce serait pour partager une passion, une vision, tout en accordant beaucoup d’importance à la forme. Des contraintes majeures devront être gérées afin de produire quelque chose qui soit à la hauteur des lecteurs potentiels. Tout un programme pour valoriser une forme au service d’un fond le plus travaillé possible.
Je pense que tu peux avoir mon mail via le site ou alors Blaster l’a peut-être encore sur sa boîte mail, donc si tu en as envies, n’hésites pas.
Et je te rejoins il faut faire vivre FulguroPop et c’est tout à ton honneur de te donner pour des articles de cette qualité.
Yes, Nicko tu peux récupérer le mail de Tyler via l’interface de commentaires sur le site.
C’est fait, merci beaucoup !
Dès lors que les licences évoquées sont populaires, je ne vois pas pourquoi un livre sur la fresque créative des « jouets de plastique » ne rencontrerait pas le succès. Le livre généraliste Made in toys avec une iconographie perfectible et plusieurs coquilles a rencontré un certain succès. Pour un ouvrage chiadé, le succès irait de même. Je le pense. Là encore, tant que les licences abordées ne sont pas trop obscures. Encore que …
Je peux comprendre le côté frileux des maisons d’édition, mais la production littéraire autour de la pop culture a explosé ces dernières années. Des auteurs ont émergé dans notre génération. Je pense qu’un livre autour des axes qui te tiennent à cœur Nicko rencontrerait son public. Du moins en termes de ventes. Acquérir un livre, c’est d’abord consommer. Et le grand public est plus prompt à la consommation qu’à débattre longuement sur le net autour de facettes plus analytiques de leur passion. Ce n’est pas un reproche. Sur le net, le fer de lance ne change pas. Dans la communauté des collectionneurs, l’émulation est à son comble autour de la « trouvaille », particulièrement lorsqu’elle se révèle une « madeleine » qui additionne petit prix et relative rareté, et autour des annonces de nouveauté si les produits répondent à la fibre du collectionneur moderne (un rappel des jouets d’enfance ou un gage d’effet maximum lors de mises en scène).
Personnellement, sur Eternia Antique, j’apprécie d’analyser des personnages ou des influences. J’ai même fait une comparaison récemment autour de Dagger de la licence Skeleton Warriors et Cliff Dagger, son homonyme de la licence M.A.S.K. Chaque personnage de l’animé SilverHawks ayant eu sa figurine dans la gamme Kenner a eu droit à son portrait détaillé. J’ai fait également un petit check autour des influences cinématographiques des années 80 que l’on retrouve dans l’animé des Tortues Ninja … Comme ça, pour le plaisir du partage, quand j’ai visionné les premières saisons. Alors même si la dynamique du forum est en berne et que je me retrouve à soliloquer, ça ne m’empêche pas de recommencer le jour où j’en éprouve l’envie.
Et lorsque j’ai donné quelques observations sur ton article consacré au Turbo Skate, je l’ai fait sur le forum Eternia Antique, pas sur FulguroPop, c’est cela aussi le partage.
Merci Pascal pour ton retour pertinent 🙂
Je pense qu’à travers la formule ”Acquérir un livre, c’est d’abord consommer”, tu as peut-être résumé, avec justesse, toute la problématique profonde et moderne dans une démarche d’édition. Je pense que la démocratisation de l’ouvrage dit ”spécialisé”, et je mets de très gros guillemets, s’est développée parallèlement à la construction de notoriétés vis-à-vis de supports en vogue. On assure désormais les ventes à travers un nom visible et une approche qui balaye le spectre d’acheteurs potentiels le plus large.
Ainsi, comme j’ai pu le constater dans ma FNAC, même si j’achète mes ouvrages uniquement chez mon libraire, un rayon avait une spécialisation YouTube, avec directement le logo du support médiatique en tête de rayonnage. J’ai été interpellé par cette configuration promotionnelle spécifique. Aussi, les questions fondamentales me semblent être : publie t-on parce que l’auteur est compétent ou bien parce qu’il est vendeur ? Vise t-on réellement à sacraliser le fond ? La machinerie commerciale a t-elle pris le pas au point de possiblement sacrifier sciemment le qualitatif ?
Si j’en reviens à ma microscopique personne, je ne suis rien. Je n’ai ni notoriété, ni abonnés, je n’ai pas de tee-shirts ou de mugs avec mon nom inscrit dessus 🙂 Ma seule compétence est ma force de travail et une approche que j’espère assez travaillée pour fournir une vision stimulante des jouets vintage. Mais je pense que même aux Etats-Unis, ce courant de ”banquable”, parfois au détriment du fond – et même de la forme – s’est démocratisé. Moi qui aime particulièrement traiter le jouet vintage à travers les périodes conceptuelles, toujours selon un prisme analytique, j’ai pu constater que l’excellent livre Toys That Time Forgot a nécessité un investissement de nature collective pour exister.
A titre personnel, je n’ai finalement rien à vendre et je ne cours après aucune notoriété. Quant à fabriquer une dynamique de visibilité en collectant des abonnés et en cultivant une omniprésence, non merci. Je respecte trop les lecteurs et les jouets pour entrer dans ce genre de mascarade commerciale. Je porte au cœur une vision des jouets, en aucun cas un schéma ou un plan à la notoriété préfabriquée.
Le forum Eternia Antique est bien chanceux de t’avoir comme membre, sois en certain. Et je suis toujours attristé de savoir qu’un support de cette nature est en berne. J’espère sincèrement que vous parviendrez à retrouver une dynamique productive. Comme je le répète incessamment, tout reste à faire concernant le jouet des années 80 et 90. Voilà une note positive qui laisse de la perspective à ceux qui choisiront de produire, de faire 🙂
Je te remercie Pascal pour ton intervention intéressante et pour porter de l’intérêt à mon modeste travail.
Si je ne me trompe pas Antoine Bardet fait partie de l’équipe FulguroPop. Il est l’auteur du livre La saga Star Wars vu de France. Peut-être avez-vous déjà échangé ensemble sur la question d’un livre consacré aux jouets des années 80 & 90 ? Son expérience peut être source de motivation. Bien sûr, le thème Star Wars est infiniment plus vendeur que les Power Lords, mais tu as traité aussi de licences plus populaires comme les Tortues Ninja ou G.I. Joe. D’autant Nicko, que même si tu ne fais pas partie des « youtubeurs à succès », FulguroPop a expérimenté ce format, certes il s’agissait essentiellement de podcast, mais quand même. Le nom « FulguroPop » peut être un tremplin pour la publication d’un livre.
Je pense que FulguroPop est parfaitement installé dans le paysage médiatique des fans de pop-culture. Ce qui me fait dire ça, c’est la diversité du contenu du webzine et ses années d’existence.
Egalement sa visibilité en cas de recherche Google. Je prends un exemple qui nous rapproche : la licence SilverHawks. Tu fais une recherche en saisissant ce terme dans google et en cochant le filtre « Recherche des pages en français », on n’arrive pas sur Eternia Antique où le topic dédié est certainement le plus gros consacré à cette licence parmi les forums existants. Par contre, dès la première page, les sujets dédiés sur FulguroPop, eux, sont bien proposés. Ce qui est un gage de visibilité, de notoriété pour FulguroPop.
Je prends note de toutes tes remarques Pascal, et je t’en remercie. Je n’ai pas eu l’occasion de parler avec Antoine du domaine de l’édition mais comme tu le soulignes très justement, Star Wars est un thème extrêmement fédérateur, sans compter les immenses compétences d’Antoine dans ce domaine ainsi que la configuration de coécriture. C’était d’ailleurs mon postulat de départ, rassembler un collectif de quelques acharnés et produire un travail de fond, j’insiste, à caractère collégial. Il est très complexe de coordonner plusieurs plumes, chacun ayant ses contraintes familiales, professionnelles et autres. Aussi j’ai abandonné cette idée difficile à mettre en œuvre. Ceci n’exclut pas pour autant une ou plusieurs collaborations futures mais comme je te l’ai déjà précisé, je ne suis personne. Je ne suis pas vendeur, je n’ai pas de contrepartie à offrir et mon nom ne peut être associé à une quelconque notoriété. Rien en somme qui corresponde aux mécaniques des modes actuelles.
J’entends tes remarques concernant la visibilité via FulguroPop et le référencement Google. Je t’avoue Pascal en toute honnêteté que si j’écris dans le magazine, c’est parce que l’équipe rédactionnelle compte plusieurs personnes chères à mon cœur. C’est une aventure qui consiste à passer de bons moments entre copains et je ne l’appréhende que de cette manière. Je n’ai jamais pris en compte une quelconque évaluation en termes de réputation.
Par ailleurs, continuer à écrire selon une petite échelle de visibilité ne me pose absolument aucun problème car je ne trahis ni le lectorat, ni mon approche des jouets vintage. Peut-être, je dis bien peut-être, que je propose finalement un rendez-vous avec les jouets vintage à l’image d’un petit restaurant selon une adresse confidentielle. Une poignée d’initiés savent qu’on y mange très bien comparativement aux grandes enseignes industrielles 🙂
Si tel était le cas, alors je serais comblé au plus haut point. Aucun bout de gloriole, pour reprendre la formule de Nicolas Fleurier, ne remplacera la sincérité absolue d’une appréciation positive et aiguisée comme je peux en lire dans les commentaires du magazine.