Wingman : hommage à Val Kilmer

« I’m a character actor, but I look like a leading man. »

(Lucasfilm/Daily Mail, Paramount/Matthew Soffe)

Val Kilmer n’a pas eu la même carrière que Richard Chamberlain, décédé trois jours avant, mais peut-être des moments professionnels comparables, car ni l’un ni l’autre n’a pu s’affirmer suffisamment, à travers une performance à Oscar ou une marque incarnée façon « Mission: Impossible ». Richard eut bien Shogun et The thorn birds, Val Top gun et Willow mais c’était les années 1980, et l’on sait comme il est difficile d’en sortir. Sinon, Richard a été deux fois Allan Quatermain, mais c’était pour le producteur cheap Golan-Globus à l’époque de l’indianajonesploitation, et Val a été une fois Batman, mais c’était pour la caméra kitsch de Joel Schumacher après Michael Keaton. Rétrospectivement, ces paliers apparaissent comme des sommets, parce qu’il ne s’agit jamais que de monter ou de descendre à Hollywood, et que le pied de la montagne est peuplé de coqueluches éphémères. Après, le « Robert Redford of the living room » a commis The thorn birds: The missing years, et « psycho Kilmer » s’est déguisé dans The saint avant de se perdre sur Red planet.

(IMP Awards)

Le décès de Val Kilmer renvoie à la fois au « 27 Club » car il interpréta Jim Morrison, et à un club peut-être moins glamour mais plus nombreux, celui des victimes du cancer auquel aura échappé Richard Chamberlain, mais pas David Soul décédé il y a trois mois, dont il était en quelque sorte le jumeau moins doué. Ces décomptes un peu morbides traduisent le prix à payer de l’exposition de sa personne, de la vente d’une partie de soi quand le public distingue avec difficulté l’homme de l’œuvre, parce que tout est fait dans le cinéma populaire pour associer le style et la personnalité. C’est cette logique qui a mené, sous le prétexte de la fidélité, au retour de Val Kilmer dans la suite de Top gun, lui qui ne pouvait plus parler mais dont on a remplacé la voix par celle que pouvait lui donner une Intelligence artificielle. Ce n’était plus un acteur alors, mais un personnage rappelant les mots de Carrie Fisher sur l’obligation qui lui avait été faite de perdre du poids avant de rejouer la princesse Leia, et lui-même devenu artiste, vendait d’ailleurs sur ses rôles des objets dans sa boutique en ligne. Annulée et remplacée elle aussi par un personnage, Fisher revint dans l’Episode IX par le miracle d’un mélange à peine moins alchimique de rushes et de retouches, peu importe ce qu’elle, Kilmer ou Chamberlain valaient ou voulaient vraiment.

Nicolas
Les derniers articles par Nicolas (tout voir)

1 comment

Sith says:

J avais regardé un reportage sur Kilmer ( déjà très diminué 😔) sur sa vie de Peintre, car il n’ était pas seulement acteur. On voyait son fils et sa vie de tous les jours, c’était très touchant.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *