J’ai le plaisir d’inaugurer cette nouvelle rubrique avec ma série de cœur. J’en remercie la rédaction et plus particulièrement Olivier qui est à l’origine de cette idée originale.
Nous sommes en 1988, plus précisément le 6 avril, lorsque Les Chevaliers du Zodiaque font leur apparition dans le Club Dorothée. Je me souviens encore de cet après midi pluvieux et du visionnage de cet épisode qui faisait suite à un rendez-vous chez le dentiste (Grrrrr…) Mes yeux d’enfant s’en souviennent comme d’une révolution. Je n’utilisais pas de tels termes à l’époque bien entendu, mais le chara design était splendide et l’animation un cran au dessus de ce qui se faisait alors.
Ce premier épisode, comme tout bon premier épisode, a le mérite évident de poser les bases essentielles de ce que sera l’anime dans son ensemble. Le combat contre Cassios nous met tout de suite dans l’ambiance du dépassement de soi et de ce que peut engendrer une bonne maîtrise de son cosmos face à la force brute. Il pose aussi les bases d’un anime qui se voudra résolument gore par moments. Le passage de l’oreille coupée est culte. Il disparaîtra des versions françaises par la suite, comme de nombreux autres, pour cause de censure. On découvre également le principe de l’adversaire unique à vaincre dans un lieu très précis que ce soit une arène close ou un espace restreint afin d’atteindre un objectif. Principe qui deviendra récurrent tout au long de l’œuvre.
La seconde partie de l’épisode, quand à elle, va nous permettre de découvrir la première des nombreuses armures qui nous régaleront les mirettes. La façon dont Seiya la revêt est elle aussi devenue culte. Combien sommes-nous à avoir imité les gestes de la chorégraphie et surtout les bruits lorsque les pièces se collent au corps du chevalier ? Aujourd’hui je me dis parfois que j’aurais aimé être un spectateur japonais découvrant ce nouveau design d’armure si différent de celui du manga. Quel choc cela a dû être pour beaucoup… Pour nous français il faudra attendre des années pour connaître les méandres de cette histoire.
L’épisode se poursuit avec le combat face à Shaina et les premières attaques teintées de magie et de constellations zodiacales en mettent plein les yeux. Il y a des couleurs de partout et des effets de lumière qui paraissent somptueux pour l’enfant que je suis. Il me semble, aujourd’hui encore, que cet épisode a fort bien vieilli. Ou alors c’est le nostalgique que je suis qui est trop indulgent… Le tout se termine avec la terrible révélation sur le destin des femmes chevaliers dont un homme a pu voir le visage.
Ce n’est que la première pierre posée sur cet édifice de dramaturgie que Kurumada a mis en place. Cette dramaturgie prendra une dimension supplémentaire dans l’anime grâce au génie des concepteurs. Shingo Araki a su sublimer le travail de Kurumada à un point qu’on n’a possiblement plus rencontré depuis, ou rarement. La différence entre le support papier et TV est abyssale. Les épisodes qu’il a lui-même produits sont des merveilles et ce premier épisode fait partie de la liste. Imaginez un peu que tous les épisodes aient eu ce niveau de qualité… On se prendrait presque à rêver d’un remake façon anime saisonnier, comme on peut l’avoir de nos jours, avec Araki aux manettes.
Enfin, comment aborder Saint Seiya sans parler également des figurines, surtout sur FulguroPop. Ces jouets de haute qualité, vendus en parallèle de la diffusion de l’anime, font partie intégrante du phénomène Chevaliers du Zodiaque dans notre pays. Les fameuses boîtes jaunes à rabat étaient devenues de véritables Graal que chaque enfant voulait posséder. Avoir le chevalier d’Or de son signe du zodiaque à son anni était un rêve. En ce qui me concerne, je me rappelle avoir longtemps convoité Shiryu du Dragon et le chevalier d’or de la Balance.
Lorsque j’ai enfin vu le premier en rayon je me souviens encore de ma réaction et de mon émerveillement à monter l’armure une fois arrivé à la maison. Aujourd’hui encore, quand je le vois sur l’étagère, j’ai un peu de ce sentiment qui me revient. Quand au second, je n’ai pu réaliser le rêve qu’une fois arrivé à l’âge adulte et croyez-moi j’étais presque autant excité qu’à dix ans ! Je possède aujourd’hui tout ce qui est sorti en France et même certaines exclues japonaises de l’époque en réédition de piètre qualité. Je ne résiste pas au plaisir de vous renvoyer aux liens pour ma collection entièrement restaurée et customisée ici, là et encore là.
Il ma faut terminer en évoquant les gammes Myth Cloth et Myth Cloth EX. Elles ont fait chavirer le cœur les jeunes enfants d’autrefois devenus adultes aujourd’hui à chacune de leurs sorties chez Tamashii.
Mon animé de coeur tout simplement. J’aime toujours autant cette série, clairement un des piliers de la définition du shonen.
Moi aussi c’est mon animé d’enfance clairement. Entre l’animé qui était au dessus du lot et les jouets splendides et révolutionnaires, ça a marqué les esprits.
Par contre, en termes de bases du shonen nekketsu, je suis pas certain que Saint Seiya soit le modèle absolu. Peu après lui ont repris ces idées d’armures ou d’attaques « magiques ». Les combats y sont peu chorégraphiés aussi. J’ai toujours trouvé que la force de cet animé comparé à tous les autres, c’est que chaque perso du groupe des cinq a un charisme important là où dans les suivants, le héros a toujours été largement au dessus des autres.
Les deux seuls qui me viennent à l’esprit dans ce style sont Les samouraïs de l’éternel (chers à notre ami Ryuzo ;)) et Shurato.
Dans les deux cas, et malgré une certaine affection pour ces animés, on est loin de la qualité de Saint Seiya.
Mon anime de cœur également.
A l’époque, je rate le générique et je tombe directement sur le combat contre Cassios. Ça me plaît beaucoup. Mais ce n’est rien avec ce qui arrive.
Le choc, c’est la suite, l’ouverture de cette boîte de Pandore, cette armure qui apparaît et vient se plaquer contre Seyar. Je tombe raide dingue de cette série pour la vie.
Je dis bien pour la vie alors qu’aujourd’hui, je vois les innombrables défauts de cette série, j’en suis toujours fan. L’anime possède quand même de très nombreux épisodes aux dessins horribles. Et le scénario, n’en parlons pas. C’est une catastrophe d’une incohérence impressionnante. Dès qu’on s’éloigne un peu de la trame directe, de l’action en cours, il n’y a plus rien qui colle. Elle avance à marche forcée sans se soucier de savoir si ça colle avec ce qu’il s’est déjà passé.
C’est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui. Dans Next Dimension, la série explose les canons qu’elle a mis en place sans aucun état d’âme, détruisant quelque part le côté exceptionnel de ce qu’on accomplit les héros jusque-là.
C’est certain qu’on tient probablement là le manga/animé avec le plus d’incohérences. Sans parler du « c’est le Chevalier d’or le plus puissant » à chaque maison 😂
Le fait qu’on le lui pardonne prouve quand même qu’il a d’autres qualités rarement vues ailleurs aussi. Le design général et en particulier celui des armures vient en premier à l’esprit je pense.
Et les jouets, c’est ma plus grosse madeleine de Proust. De la découverte dans les catalogues de La Redoute où les 3 Suisses à la vision en vrai dans le rayon de Noel à Continent, je tombe là aussi raide dingue de ces figurines. Je n’en aurais qu’une dans mon enfance : Aioros du Sagittaire. J’en aurais d’autres entre les mains, celles des copains ou voisins.
Je perdais les pièces au fur et à mesure, et l’usure de la figurine, manipulée à l’extrême achèvera sa mise en retraite. Outre les classiques pièces qui ne tiennent plus compensées avec scotch, papier ou carton, il perdra un bras et un pied.
J’ai toujours les restes en ma possession.
Un bien joli témoignage Julortk merci 🙏
AAAh que de souvenirs, le dieu scotch à la rescousse des chevaliers.
Oui !!!! Depuis on a appris à le remplacer par la glue bien travaillée ou la patafix pour les pièces heureusement 😉
Merci pour ce témoignage. Dans ce premier épisode (ainsi que dans le suivant), j’ai davantage été marqué par la joute entre le chevalier de la Licorne et celui du petit Lion. Elle est comparable à celle de Seiya contre Cassios, au sens où il y a une différence de gabarit entre les adversaires. Mais à ce moment-là, dans ce ring balisé par des chaînes de métal, on ressent toute la maîtrise de leurs armures que possèdent les deux chevaliers de bronze (Seiya au moment de revêtir la sienne doit encore apprendre à s’en faire un atout et non un handicap à cause du poids), et surtout ce combat porte déjà en lui un leitmotiv des chevaliers de Zodiaque : le côté « je perds au début pour mieux me relever et remporter la victoire ». Et puis les totems de la licorne et du lion qui s’animent dans le deuxième épisode, c’est infiniment classe 🤩 A ce moment-là précis, on imagine une toute autre envergure pour Jabu que celle qui sera la sienne après le tournant des 6ème et 7ème épisodes … 😪
C’est vrai qu’on a tous pensé que Jabu serait le grand rival de Seiya destiné à de grandes choses… 😂
Mais il y a eu tellement de personnages charismatiques dans cet animé qu’on n’a pas à se plaindre.
Ah ! Les Chevaliers du Zodiaque….. Moi j étais déjà ado en 88 mais j’ai quand même acheté à l’époque sans état d’âme mal placé, tellement les figouzes étaient originales, belles, en métal ! Et avec des mains articulées…. la classe ! Je n’ai pas « vraiment » joué avec, ce qui fait que j’avais une bonne longueur d’avance quand la collectionnite m’a repris ! De 88 à 90 j’ai eu 3 bronzes V1, et 2 en V2, 6 chevaliers d’or et 2 Asgard. C’est l’une de mes collections complètes que j’ai vendue deux fois…. et rachetée intégralement en boîte 2 fois il y a 20 ans ! Aujourd’hui, ma préférence va aux boîtes Jap (pour la continuité), j’ai aussi quelques rares custom zéro de toute beauté et bien sûr…. les myth. Je comprends vos madeleines de Proust, car même si je n’étais plus enfant, le DA et les figurines de Bandai m’avaient scotché net à l’époque !
Merci pour ce témoignage Sith.
Ça me rappelle que sur la fin du DA j’étais rentré au collège et que c’était un peu la honte de dire qu’on avait des jouets. Mais moi je les achetais quand même sans rien en dire aux autres.
Notre côté « amateur de jouets » difficile à assumer. Comme beaucoup, je suis entré en clandestinité pour assouvir ma passion de façon discrète une fois ado. Surtout que vers 12-13 ans, les gens ne veulent plus t’offrir des « jouets » alors tu te débrouilles en brocante, récupération chez des copains ou des cousins. Puis un jour, on appelle ça une collection et ce terme te fait revenir dans la lumière.
Ça me rappelle le nombre de fois où j’ai entendu « tu veux pas autre chose que tes Chevaliers du Zodiaque » au moment de Noël et anniversaires 😔
Hé ben pour ce Noël vous savez quoi ? Je vais m’offrir des jouets à moi-même. Car le bonheur passe avant tout par soi-même paraît-il…
Que c’est bien dit Ayorsaint ! Et tellement vrai…
Il paraît… Alors on va faire comme ça…
Le 1er épisode de cette série était nettement plus intense que le 1er de Dragon Ball. A part Saint Seiya et Cobra (pour moi pour ce que j’arrive à me souvenir), je serais intéressé de savoir quel 1er épisode de quelles autres séries a marqué les enfants que nous étions.
Ca tombe bien JP c’est un peu le but de cette rubrique.
Justement j’ai en prévision Dragon Ball (et je rejoins ton avis tu verras mon analyse…) et Dragon Ball Z qui lui était très intense aussi pour le coup.
Tu m’as donné l’idée de faire celui de Cobra qui est un gros kiff je t’en remercie. Il aura même inspiré le film Total Recall possiblement…
Je me suis toujours demandé si ce n’était pas le contraire et que cela s’inspirait de la nouvelle « souvenirs à vendre » dont est inspiré Total Recall.
Recherche faite, tu as sans doute raison.
J’ai une relation paradoxale avec saint seiya, j’adore les armures, les designs, la musique, les jouets et de l’autre je trouve que scénaristiquement c’est complètement aux fraises et le dessin de kurumada est sans commentaire.
Ca doit être pour cette raison que j’ai encore jamais réuni les or en vintage ou en myth cloth et que dès que je m’en suis approché j’ai revendu.
Un grand paradoxe cette licence !