Willow (Disney+) : récapitulatif des deux premiers épisodes

La série Willow commence cette semaine avec deux épisodes disponibles ce jour. J’entreprends donc un travail classique d’analyse rapide en n’oubliant pas de vous avertir qu’il s’y glissera probablement quelques spoilers.

Le premier épisode intitulé, Les Gales, est introduit par un récap des événements du film narré par Sorsha, la fille de l’ancienne reine Bavmorda. Il se poursuit sur une évocation de ce qu’il s’est passé immédiatement après la libération de Tir-Asleen. Willow eut donc une vision qui lui fit craindre un nouvel âge sombre.

Il fut par conséquent décidé de protéger Enora en cachant son identité.

La série commence véritablement sur un combat d’entraînement entre deux escrimeuses masquées. Il s’agit de la princesse Kit (qui rappelle le surnom donné par Madmartigan à Enora quand elle était bébé, Sticks) de Tir Asleen et de a bonne amie rousse, Jade Claymore.  On découvre ainsi la famille royale de Tir Asleen. Son frère jumeau, Airk (oui comme le pote de Madmartigan dans le film), beau parleur et séducteur, et elle sont convoqués par leur mère, Sorsha, à l’approche d’une délégation de roi Hastur (pas ouf, le nom, là) de Galladoorm, un royaume déjà évoqué dans le film. En effet son armée fut défaite par les force de Nockmaar conduites par le général Kael (incarné par Pat Roach). Autour du château, s’étend un village dans le plus pur style médiévaliste américain.

 

On croirait un paysage d’Age of Empires II: The Age of Kings. Les CGI ne sont extrêmement impressionnants pour le coup.

Les costumes comme les décors sont empreints de cette représentation fantaisiste du moyen-âge. Les teintes et les motifs des tissus semblent sortis d’une production Disney et tranchent pas mal avec l’esthétique du film de Ron Howard. Cela peut s’expliquer par le temps passé depuis la chute de Bavmorda, mais j’aurais aimé un aspect plus en phase avec l’idée que je me faisais de l’univers de Willow.

Les deux héroïnes ont chacune leurs problèmes qu’elles oublient au cours de leurs séances de duel à l’épée. Kit est promise au prince Graydon Hastur (Tony Revolori, Flash Thompson dans les films Spider-Man) qui avec une pilosité faciale empruntée aux films de mousquetaires ressemble malheureusement à l’une des jeunes recrues du clan des semi-croustillants dans le premier film Kaamelott) et Jade cache à son amie qu’un destin militaire l’attend et l’éloignera de la cour.

Les royaumes de Tir Asleen et de Galladoorn sont protégés par une sorte de barrière magique qui rappelle visuellement une sorte d’aurore boréale. Des confins, les souverains reçoivent des nouvelles alarmantes qu’Hastur balaie d’un revers de la main puisque rien ne peut traverser la barrière. On retrouve ici une variation du mur de glace dans Game of Thrones, avec l’illusion de sécurité qu’il procure face à un mal inconnu. Le banquet permet de comprendre que Madmartigan est mort et qu’il est bien le père de Kit et d’Airk, ce qui explique le choix du prénom du prince. Le discours que prononce Sorsha éclaire aussi la chronologie : 200 lunes. Là on commence à s’interroger si l’on convertit ce chiffre via le nombre de jours par cycle lunaire (28) en années de notre calendrier (avec en moyenne 30 jours par mois). On tombe en effet sur 15 ans et demi. Je pensais plutôt 18 ans. Notez que si l’on compte ces 200 lunes comme des équivalents exacts de nos mois (12 par an), on arrive à 16 ans et demi. C’est probablement l’intention des auteurs. De plus rien ne dit que les aventures de Willow se déroulent sur Terre. En effet, en 2006, le site officiel Starwars.com avait évoqué la possibilité qu’elles se situent dans l’univers Star Wars, mais c’était a priori dans le cadre d’un poisson d’avril. Le discours de Sorsha éclaire également un aspect géopolitique assez proche de Game of Thrones où plusieurs couronnes (kindgoms) forment un seul royaume (realm). Le mariage de Graydon et de Kit unira le royaume sous la direction de ce jeune couple en attendant le retour de l’impératrice cachée, Elora Danan. Je me permets de relever que ce concept peut-être emprunté à la tradition du chiisme duodécimain. Sorsha est habitée par la voix de Willow qui chuchote à propos d’événements terible sà venir du fait des Gales. Elle quitte la fête pour discuter avec un prisonnier, Thraxus Boorman, un ancien compagnon d’aventures de Madmartigan. Elle regrette l’époux qu’elle a choisi pour sa fille. Je trouve qu’il incarne particulièrement bien le médiévalisme que Disney nous sert depuis 1938. Les obligations qui incombent à un chef d’Etat perturbent la mère en elle. Le parallèle qu’on peut tirer avec Mon Mothma dans la série Andor est assez surprenant. Je ne pensais pas que ce sujet semblait d’une actualité brûlante aux. Etats-Unis.

Jade informe Kit de son départ le lendemain pour devenir chevalier de Galladoorn. Une faveur exceptionnelle pour une jeune femme exceptionnelle qui brise le coeur de la princesse déjà bien peu motivée par la noce à venir. Elle part un peu en vrille au milieu de la fête. Elle évoque la légende d’une princesse de l’ancien royaume de Cashmere que rien ne semble rattacher à la province indienne à part la phonétique. Mais le choix du nom par les scénaristes est intéressant car il rappelle une technique utilisée par Robert E. Howard dans l’écriture de Conan le Barbare (j’y reviendrai un jour).

Alors que Sorsha se réveille la nuit suivante sur les conseils qu’elle a reçu en rêve de Willow. Un groupe de quatre créatures inquiétantes (les Gales ?) se rassemble sur une colline du sommet de laquelle ils observent Tir Asleen et l’enveloppe par magie dans une brume qui dissimule leurs mouvement aux sentinelles. Kit et Jade découvrent une sentinelle assassinée et les hurlements des Death Dogs (identiques à ceux que Bavmorda avait lâché sur les traces d’Enora) alerte Sorsha. La voilà qui ressort ses armes dont sa fameuse épée et libère Boorman pour affronter la menace. Les créatures ont des formes différentes les unes de autres, métamorphe homme/oiseau de proie, cavalier sans visage, monstruosité au style de gladiateur et sorcier vaporeux au visage difforme. Elles prennent clairement le dessus sur les héros et la garnison du château, mais semblent rappelées par une voie féminine qui s’exprime dans une langue inconnue, emportant avec eux Airk vers l’ouest (une destination mystérieuse dans bien des oeuvres de la Fantasy).

Une expédition est mise sur pied pour sauver le prince : Kit, Jade, Boorman, Graydon. Sorsha leur demande de s’adjoindre les services d’un sorcier, Willow Ufgood. Sur la route vers le village des Nelwyns, ils découvrent accepent Dove, une domestique amoureuse d’Airk, parmi leur groupe. Lors d’une halte de la troupe, on en apprend plus sur la fameuse barrière (que seul Boorman a parmi eux dépassé). Il s’agit d’un champ de force créé par Raziel et Cherlindrea (deux sorcières du film original) pour protéger le royaume.

Kit pense que son père les a abandonnés pour mettre à l’abri Elora Danan. Refusant d’abandonner l’expédition, Dove, part seule pendant la nuit mais se retrouve face au ravin qui longe la barrière et qu’elle franchit via un pont de fortune constitué par un arbre déraciné. Le groupe de héros arrive à la Porte des mères où ils découvrent que la garnison a disparu.

 

Graydon lit à voix haute un message inquiétant évoquant une puissance assoupie et le messager du Wyrm. Le tremblement de terre qui s’en suit précipite la traversée du ravin et de la barrière par Dove. De l’autre côté la brume domine, mais elle est récupérée par le groupe juste au moment où des Bone Reavers les attaque et les poursuivent jusqu’à une falaise dont s’élancent les héros. Le paysage de l’autre côté de la barrière est étonnamment hospitalier et tranquille. Je m’attendais à autre chose, mais leurs pas les guide jusqu’à Willow. Willow explique qu’Airk est prisonnier de la Sorcière ancestrale (Withered Crone) qui règne sur la Cité immémoriale par-delà l’Océan dévasté. On retrouve ici l’enjeu d’un voyage au-delà du monde connu. Un classique des récits d’aventures qui n’enthousiasme pas Boorman.

Et soudain, bim ! Révélation ! Le personnage lambda au possible de la petite domestique amoureuse du beau prince se révèle être la mystérieuses Elora Danan. Sa marque de naissance réapparaît sur son bras par la magie de Willow.

L’épisode suivant, Le Grand Adlwin, commence par un flashback sur l’arrivée de Willow à Tir Asleen. Il informe Sorsha de son intention de former Elora pour affronter le mal qui rôde encore.Sorsha aurait envoyé Madmartigan et un écuyer à la recherche de la Cuirasse Kymerienne il y a neuf lunes. Sorsha craint que depuis la disparition de Raziel et de Cherlindrea personne ne puisse protéger le royaume. Willow revendique alors le titre de Grand Aldwin, je croyais que c’était le nom propre du sorcier Nelwyn dans le film. Je ne suis pas sûr que ce titre rassure son amie vu que le précédent Grand Aldwin n’était en aucun cas au niveau de Bavmorda ou de Raziel. Elle lui dit d’ailleurs sans ménagement.

Retour au temps présent. Les Nelwyns ont abandonné leur village et leurs champs pour une vie troglodyte qui les rapproche des nains de Tolkien et de la mythologie germano-nordique classique. On apprend/comprend que les Nelwyns ont trouvé sous terre face à la menace de la Sorcière. La séquence et la vénération dont fait l’objet Elora trouble Kit autant que le téléspectateur qui se demande si nos héros ont bien le temps de tout ça. Il annonce à l’assemblée impatiente que la formation d’Elora va permettre de lancer la grande guerre contre l’ennemi commun. Les Nelwyns ne sont pas impressionnés et voudraient voir Elora déjà démontrer des capacités magiques. Les marqueurs du film y passent : les ossements, le test du doigt… Elle échoue comme Willow en son temps à cette épreuve et ce en dépit de la triche évidente du Grand Aldwin en sa faveur.

Les Gales disposent d’un informateur à Tir Asleen depuis que Ballantine a été touché par le bâton incandescent lors de l’affrontement qui eut lieu la nuit de l’enlèvement d’Airk. Pas de bol, Sorsha l’envoie sur la trace de Dove/Elora.

Chez les Nelwyn l’expédition pour sauver ce dernier est planifiée et la géographie de ce monde exposée. On sait que Galladoorn est au sud de Tir Asleen et qu’à l’ouest se trouvent les Collines gnostiques, Nockmaar et l’océan dévasté. Au sud-ouest de Nockmaar, seraient Camryn et Manheim, deux sites dont les noms traduisent l’ancrage européen du monde créé par les auteurs par leurs origines respectivement gaélique et germanique. Dans cette direction se trouve la forêt sauvage, les Alkalynes et la Crête du dragon avant d’atteindre la côte.

Pressée de se remettre en route, Elora est rabrouée par Willow qui lui explique qu’elle restera parmi les Nelwyns pour sa formation. On retrouve ici un dilemme de l’apprenti qui veut aller trop vite et qui préfère le gain de court terme que pourrait représenter le sauvetage d’un ami/amant. J’ai l’impression qu’ils ont essayé de rejouer la scène de Luke et Yoda sur Tatooine. A la différence près que Willow est sur le point de partir avec la troupe réunit pour retrouver Airk. Mais la mission a du plomb dans l’aile, Elora a disparu et tout le monde part à sa recherche. Kit se montre incrédule face à la destinée d’Elora et avance l’idée que Jade pourrait être l’élue vu que la marque sur le bras de Dove n’est apparue que par l’intervention de Willow. La battue conduit Willow dans les ruines de sa maison. La bande son nous l’indique en passant en voix off des extraits des dialogues du film. Elora est retournée à la rivière où elle fut trouvée bébé par Mims.

Tout ce petit monde se met en route ce qui donne à Boorman l’occasion de raconter à Kit qu’il était l’écuyer de son père quand il est parti chercher la fameuse Cuirasse. Il l’aurait même trouvée. On voit poindre ici un début de quête secondaire pour Kit. La seule chose qu’on apprend d’Elora, c’est qu’elle est malade en carriole (comme Gauvain dans Kaamelott) ce qui permet de rejouer le coup du vomi sur l’épaule de Willow, mais en moins cute qu’il y a 34 ans. La magie décrite par Willow ressemble vachement à la Force si ce n’est que les mouvements des mains ne servent à rien. ^^
En même temps, Elora galère un max avec les incantations. Pendant son sommeil, Willow se remémore son départ de Tir Asleen et la façon dont lui et Sorsha se sont éloignés.

Face aux Daïkinis corrompus par les Gales et conduits par Ballantine, Mims tente de les mettre sur une fausse piste, mais les traqueurs découvrent le pot-aux-roses. L’ambiance est tendue, Ballantine balance du « peck »à la fille de Willow qui accepte l’affront sans broncher.

Elora/Dove en est encore à bosser sur les incantations et dévoile que son prénom est Brünhilde. La réaction de ses compagnons amuse le téléspectateur, mais les auteurs n’ont pas seulement voulu faire sourire en choisissant ce prénom germanique pas super sexy. Ils ont chercher encore une fois à rattacher leur oeuvre aux racines anciennes de la fantasy dans le mythe  de Siegfried et des Valkyries. Hors jeu de la course au mariage princier, Graydon est le seul à s’intéresser à la personne de Brünhilde. Il lui donne les clés de lecture d’un groupe qu’elle ne comprend pas bien et ainsi lui redonner confiance. De son côté Willow doute des capacités de son élève faute d’avoir été initiée à temps. On retrouve là encore une part de Yoda craignant que Luke soit trop vieux pour commencer sa formation. Il explique à Silas sa vision prémonitoire d’un champ de bataille où tombera Elora Danan.

Au petit matin, alors que son sortilège est sur le point de porter ses fruits, Elora est enlevée par Ballantine.

 

 

Blaster
A suivre

2 comments

J’ai lu un peu en travers mais pas trop… J’hésite à regarder ça… Est-ce que ce serait pas plus malin de regarder le film?…
Petite question sur l’article, tu y parles de Kit et Enora. Sur la fin, tu utilises Elora donc je me dis que ça doit être une coquille et que même en VO elle s’appelle Elora. Mais Kit? C’est son surnom en VO? En VF, Mad Martigan l’appelle Stick si je ne m’abuse

Benji says:

Franchement ce n’est vraiment pas terrible. Cela prend la direction d’une série pour ado à la mode netflix.

Le wokisme est encore passé dans la tête des scénaristes, pourquoi des héroïnes seraient elles LGBT+#%€ ?

Les mecs sont forcément des crétins, etc..

Le vieux combattant fidèle se prend une flèche et meurt au milieu de nul part en ne laissant aucune place à une pointe de tristesse ni d ailleurs aucun mot, pire les « heros » passés la scène de fuite se font des blagues entre eux et rigolent. Ils ont deja oublié le vieux en train de se faire bouffer par les vautours.

Pitoyable.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *