Calendrier de l’avent #20 : Quand futur rimait avec jazz

 

Comme chaque année, FulguroPop propose du 1er au 24 décembre une série d’articles allant de la vignette nostalgique à l’analyse plus en profondeur. La mouture 2021 sera sous le signe des génériques de séries, qu’elles soient live ou animées.

 

Le générique de la série Cowboy Bebop

Le bebop, c’est un sous-genre du jazz apparu dans les années quarante et incarné par Charlie Parker comme Dizzy Gillespie, mais c’est aussi le nom du vaisseau piloté par Jet et Spike dans Kaubōi Bibappu. Car Cowboy Bebop commence dès son titre, et surtout dès son générique, par proposer une association paradoxale entre un univers d’anticipation et la musique de jazz, qualifiée d’« old style » par son réalisateur Shin’ichirō Watanabe.

Le morceau « Tank! » choisi pour accompagner le générique, qui semble épouser la succession des images jusqu’à la main serrant la poignée d’accélération quand la montée chromatique est finie, a été écrit par Yōko Kanno avant la série et ne devait pas servir d’ouverture. C’est donc le générique qui a été monté pour lui, en s’inscrivant dans une double filiation, à savoir celle des travaux de Saul Bass et celle des pochettes de disque de jazz.

Le morceau lui-même, interprété par The Seatbelts, est assez représentatif du jazz à la japonaise, très rythmique et plutôt syncopé, avec une ligne de basse tout en triolets au début et un changement de métrique vers la fin. Mais sa plus grande particularité est peut-être sa plus grande évidence, puisqu’il s’agit d’un morceau instrumental ou presque, alors que les séries japonaises commençaient rarement sans paroles dans les années quatre-vingt-dix.

Cowboy Bebop cultive tellement son originalité que le « let’s jam » lançant le générique apparaît un peu forcé, d’autant que ce dernier est très écrit, mais ce qui est construit n’est pas nécessairement fabriqué, et la logique de l’association entre anticipation et sessions ou sets est maintenue à travers les titres de chaque épisode. D’ailleurs, le morceau « Tank! » est devenu si indissociable de la série, qu’il sera repris tel quel pour la version live produite par Netflix, dans une forme de fidélité qui hésite entre respect contraint et fan service.

Crédits photogaphiques : Art of the Title LLC., Popsike, Kevin Winter/Getty Images

9 comments

ayorsaint says:

Anime génial, générique génial, musiques géniales. 🤘🤘🤘
Courez vite le voir et laissez de côté ce qu’en a fait Netflix surtout 🤞

Julortk says:

Moi, j’ai bien aimé ce que Netflix en a fait. Autant Deathnote m’a laissé de marbre et Saint Seiya m’a donné envie de détruire ma TV et pour me calmer le rayon TV complet d’un magasin BUT, que là, j’ai bien aimé.

L’adaptation par Netflix a de quoi partager le public, entre fidélité presque excessive et variations peu pertinentes. Mais il semble qu’il faille malheureusement la ranger dans le tiroir anti-originalité du « ni raté ni réussi »…

ayorsaint says:

Tu as trouvé la force de visionner Saint Seiya ?
Ton cosmos doit être particulièrement développé 😉😂

ayorsaint says:

Ni raté ni réussi résume assez bien l’affaire. Selon mes propres ressentis j’aurais encore préféré qu’il n’y ait aucune variation.

Ryuzo says:

Encore une autre série animée au top signée par Hajime Yatate.

ayorsaint says:

N’oublions pas de mentionner Shinichiro Watanabe son génial réalisateur.
Il a aussi accouché de Samourai Champloo dont j’ai fait un papier sur le site et qui égale en qualité Cowboy Bebop. Il se passe dans le Japon des samouraïs sur fond de hip hop. Autant vous dire que j’ai même préféré cette ambiance à celle pourtant géniale de CB.

Autre série qui redonne tout son sens au mot « stylé »… Et pour ceux qui veulent relire l’article d’Ayorsaint à ce sujet, cliquez ici.

ayorsaint says:

Merci pour le lien. Je sais toujours pas faire… honte à moi.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *