Calendrier de l’avent #2 : Quand futur rimait avec disco

Comme chaque année, FulguroPop propose du 1er au 24 décembre une série d’articles allant de la vignette nostalgique à l’analyse plus en profondeur. La mouture 2021 sera sous le signe des génériques de séries, qu’elles soient live ou animées.

Le premier générique français de la série Capitaine Flam

Le capitaine Flam s’appelle en réalité Kyaputen Fyūchā et plus précisément Captain Future, puisqu’il est d’origine américaine mais a été dessiné au Japon avant d’être traduit en France, ce qui n’explique pas la trahison que le générique de sa série a connue dans les années quatre-vingts. Il faut peut-être s’en prendre à l’air du temps, ou à la logique très française du doublage, quand il paraissait indispensable de parler dans leur langue natale aux enfants, et impensable de sortir un disque en japonais vingt ans avant l’émergence du Cool Japan.

Au contraire, il paraissait tout à fait naturel de ne faire aucun cas de Yūji Ōno et de son générique de début, quitte à en oublier le style disco pour compromettre la moindre cohérence avec la musique d’ambiance, mais aussi de donner une tournure très narrative aux paroles, quitte à se baser sur le visionnage des quatre premiers épisodes seulement. Il y aurait beaucoup à dire sur les rimes faciles par opposition aux rimes riches, sur ce qui explique entre autres que Ken soit à tout jamais dans le Cosmolem, mais on se contentera de souligner que l’œuvre est signée du duo ayant écrit les spectacles de Chantal Goya, laquelle en livrera plus tard une reprise dance pour boucler la boucle.

L’interprète du générique est un certain Richard Simon, choriste de Jean-Jacques Debout avant de devenir tenancier d’un hôtel sur la Côte d’Azur, mais il y eut ensuite plusieurs cover-artists à commencer par Bernard Minet, qui jugea bon de faire revoir et corriger la chose à la rediffusion de la série, histoire de broder un refrain autour de « capitaine Flam, captain Flam. » Pire, le batteur de formation délivra une reprise métal dans les années deux-mille-vingt, mais cette fois du bon générique, histoire de ne pas perdre les fans et leurs économies en route.

Il vaut peut-être mieux se rappeler la genèse des paroles, telle qu’elle a été racontée par Le Figaro à la mort de leur auteur : « Roger Dumas griffonne quelques lignes en un temps record. Le texte est validé et deviendra l’un des hymnes de toute une génération… » Le morceau lui-même, dont la tonalité est sol, commence par un accord de sol majeur pour finir par un accord de sol majeur, mais tout cela veut peut être simplement dire que ce qui n’est pas compliqué n’est pas toujours raté.

Crédits photographiques : Capitaine Flam Le Site, Ty Vinyle Audio et Vidéo HD, Compagnie du Disque

 

Pour se remémorer cette douce époque, nous vous proposons de réécouter le premier générique français :

3 comments

Julortk says:

Je viens de découvrir le générique japonais. Pas mauvais, très marqué année 70, il possède pour moi le même défaut (presque rédhibitoire) que le générique de Goldorak par Noam : c’est trop gnan-gnan.
Mise à part ça et étrangement, j’ai échappé aux reprises de Bernard Minet. J’ai été pris dans la vague dance de la reprise de Chantal Goya, qui me faisait sourire car d’un coup, toutes ses années où on te reprochait de ne pas grandir, d’être has been, d’être ringard, tout ceci devenait le symbole de la branchitude.

Et j’ajouterais qu’apprécier les reprises de Bernard Minet, du moins les toutes dernières, c’est peut-être plus difficile à porter…

Et souvenons-nous aussi du nombre de fois qu’on entendait le générique en regardant 1 épisode! Au début et à la fin, évidemment, mais aussi 2 ou 3 fois dans l’épisode… Parfait pour le rentrer dans la tête de tous les gamins qui ne manqueraient pas de demander le 45 tours à leurs parents!

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