A première vue : quand Robin des bois recyclait l’animation Disney

Ah les classiques Disney !

Biberonné aux films du grand Walt à une époque où on ne les voyait presque qu’au cinéma, la magie Disney a toujours un effet incroyable sur mon petit cerveau. Je me rappelle l’excitation devant l’émission SVP Disney qui permettait de voir de courts extraits de ces longs métrages. Dans ce contexte des années 80, un film sort du lot. Je me rappelle en effet avoir eu un enregistrement VHS de Robin des bois relativement tôt. Bien avant que les VHS pré-enregistrées ne soient financièrement abordables. Pour ceux qui n’ont pas connu cette époque, aux débuts de la vidéo à domicile (quand trois formats de cassette s’affrontaient) le prix d’achat d’une K7 pré-enregistrée était incroyablement élevé : entre 600 et 1 000 francs. C’est d’ailleurs la principale raison de l’essor des vidéo-clubs. Il aura fallu attendre 1987 pour que les prix s’effondrent (dans les 100 francs en moyenne en 1990) et que le marché passe du principe de location à celui de vente. Ceux que le sujet intéresse pourront consulter cet article de 1991 sur l’évolution du marché de la vidéo. Enfin bref, je ne sais comment cette VHS est arrivée chez moi, mais elle m’a permis de confirmer mon goût pour le ponçage de support vidéo.

C’est donc avec une certaine ferveur que j’ai regardé et re-regardé (et quelques fois encore) ce film, m’enthousiasmant pour les pitreries de Triste Sire et du Prince Jean, envouté par la voix de  Philippe Dumat (Peter Ustinov en VO). Car déjà à l’époque je dois avouer que les personnages principaux me laissaient de marbre. La fable aux animaux anthropomorphes me parlait certainement, mais le manque de caractère des héros était rédhibitoire de mon point de vue.

Si je mettais de côté Robin, le renard qui peine à être jubilatoire (ils sont bêtes ces lapereaux, tout de même), je pourrais bien retenir le brave Petit Jean dont l’étrange familiarité m’est apparue assez tôt. En effet, Fort de son expérience ursine, Disney a décidé de recycler intégralement le personnage de Baloo pour en faire le compagnon de Robin des Bois.

 

Le procédé n’est pas choquant en soi, mais le fait de conserver la voix originale de Baloo (l’incroyable Phil Harris en VO) prive ce Petit Jean d’une personnalité propre.

 

D’autres personnages sont concernés bien sûr dans le film, les scènes de danse sont particulièrement sujettes à ce phénomène. L’équipe de Robin des Bois emprunte à tout va : Blanche-Neige, les Aristochats, Le Livre de la jungle

 

 

Bien sûr la pratique est ancienne et l’immense richesse artistique des studios Disney leur confère une quantité incroyable de designs quasi parfaits à réutiliser. On retrouve d’ailleurs des éléments empruntés à d’autres dessins-animés y compris dans certains films sources de Robin des Bois. Le tout crée une sorte d’intertextualité assez intéressante sur laquelle je reviendrai un jour.

 

Blaster
A suivre

5 comments

Ryuzo says:

C’est un procédé qui, s’il permet l’économie de temps et d’argent, restreint l’aspect créatif et l’originalité de l’œuvre.

Mais qu’importe tant il m’en faut peu pour être heureux.

Julortk says:

J’adore Robin des Bois. Je ne saurais dire pourquoi car je trouve aussi que ce n’est pas un chef d’œuvre ultime mais j’adore Robin des Bois. A tel point que j’adore grâce à lui le personnage de Robin des Bois, et donc Errol Flynn et Kevin Costner, la version longue de celui de Russel Crowe. Mon Lego préféré à très longtemps été la gamme des Forestmen, reprenant tous les codes de ces aventures.
J’attends d’ailleurs avec une certaine impatience la figurine Super7 de Robin.

ayorsaint says:

En periode de COVID ça peut se comprendre… faut sortir le film à temps 🤣

jp says:

Bravo. Très instructif. Alors si j’avais remarqué les similitudes pour Balou (.loo) et Petit Jean. Je suis resté estomaqué par le procédé pour autant de scène. Copycomic interne à Disney ?

Fansolo says:

Incroyable cet article merci Blaster ! Quelle mise en abîme ce film Robin Hood du coup : voler (des croquis) aux riches (dessins animés passés) pour donner à ce plus pauvre long métrage (qui reste une pépite).

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