Un an ! Plus d’un an ! Il m’a fallu plus d’un an pour pondre un papier sur un film Ghibli. A la fois, c’est une honte pour moi, à la fois ça montre tout le respect que j’ai pour ce studio. Je ne savais jamais par quel bout m’y prendre. J’ai d’abord voulu faire un article somme qui parlait globalement du Studio et de ses productions. Pas moyen… Puis, j’ai voulu parler de Miyazaki plus particulièrement : échec aussi. Alors je me suis dit que j’allais aborder un film en particuliers, quitte à faire plusieurs articles finalement. Mais par lequel commencer ? Calvaire, prise de tête. Et puis, finalement, la lumière, l’évidence. Mais bien sûr, Totoro ! Non pas parce que c’est mon préféré (encore que… mais non) mais parce que c’est le symbole absolu. Déjà, parce que son protagoniste est devenu la mascotte du studio. C’est un peu le Mickey de Ghibli, Totoro. Et j’arrête là la comparaison avec Disney car, bien entendu, Ghibli et Disney, sans être contradictoire, ça n’a rien à voir. Et puis, Totoro ça reprend absolument tous les éléments d’un film de Miyazaki. Une héroïne, le rapport à la nature, un personnage qui vole d’une façon ou d’une autre, pas de méchant, un univers imaginaire, une thématique sous-jacente plus sombre. Enfin, Totoro, c’est le Miyazaki le plus « feelgood » et du coup je me sens plus à l’aise en en parlant je crois, j’ai moins peur d’écorner le Mythe.
Alors, Totoro, pour ceux et celles qui ne l’ont pas vu (si, si, ça peut exister), ça parle de quoi ? C’est l’histoire d’une petite fille et de sa petite sœur qui emménagent à la campagne avec leur papa, dans une bâtisse inhabitée depuis pas mal de temps. La maman n’est pas là et, dans un premier temps, on ne sait pas pourquoi. L’ambiance bucolique et l’émerveillement mêlés aux découvertes perpétuelles des deux chipies nous met à l’aise directement. Et puis l’ambiance est délicieusement japonaise. Puis, le merveilleux prend sa place au travers de l’apparition de petites bestioles en tout genre, chères à Miyazaki, jusqu’à ce que Totoro et ses deux acolytes entrent en scène. A partir de ce moment là, il existe plusieurs niveaux de lecture du film. En fonction de son âge, comme souvent, mais aussi de son vécu ou de sa sensibilité. L’absence de cette maman hospitalisée et de ce papa qui doit aller travailler va déboucher sur l’apparition d’un personnage devenu mythe aujourd’hui, Totoro et ses deux petits compagnons. D’où vient-il ? Quand et comment apparaît-il ? Quel est son lien à la nature ? Existe-t-il vraiment ? Rien n’est clairement expliqué et tout réside dans le non-dit et l’interprétation, ce qui sera souvent le cas avec Miyazaki. Ma vision, c’est que ce gros bonhomme peluche est là pour se substituer aux parents, rassurer les petites filles et leur venir en aide.
Le plus incroyable dans ce film, c’est sa capacité à nous faire sentir bien tandis que le sujet de fond est assez dur finalement. La première fois que je l’ai vu, d’ailleurs, j’avais toujours dans un coin de ma tête le probable décès de la maman, mais malgré tout je me sentais bien. Un tour de force, assurément. Lors de tous les autres visionnages, je me laisse juste bercer par son ambiance singulière, comme un bienfaiteur voyage au pays du soleil levant, au travers d’un des films les plus japonisant de la franchise.
Je vous quitte avec le sacro saint cadeau figurines. A plus les japofans !
Ce que j’aime dans ces films, c’est qu’on est en dehors des schémas habituels. On ne sait jamais où le film va nous amener.
Totoro puisque c’est le sujet, pourrait tourner en drame ou en horreur ou en comédie que ça resterait cohérent.
Par ailleurs, je conseille vivement de lire ma BD préférée d’entre toutes, le manga Nausicaa de la vallée du vent. C’est un chef d’œuvre. Le film ne reprend que le tout début.
J’ai été bluffé par ce film quand je l’ai découvert avec mon fils (ma femme voulait qu’on diversifie alors que j’étais très Disney) et on s’est lancé dans Ghibli avec gourmandise et quelques appréhensions au regard du fond assez sombre de certains sujets, mais c’est vraiment top.
Merci Ayorsaint pour m’avoir fait repenser à ce film magnifique.
J’ai attendu pratiquement 2021 pour découvrir une partie de l’œuvre de Miyazaki, et la disponibilité de nombreux films du studio Ghibli sur Neflix (j’ai quand même bien sûr visionné la version canine de Sherlock Holmes dans Récré A2) … Alors autant je suis resté assez hermétique au Voyage de Chihiro, autant j’ai adoré Kiki la petite sorcière et Mon voisin Totoro. C’est un cinéma rempli de générosité qui donne du baume au cœur! Et l’article ci-dessus le souligne très bien 🙂