« Tout est pareil, rien n’est mieux,
Un âne vaut un grand professeur. »
Enrique Santos Discépolo, « Cambalache »,
cité par Pierre Vidal-Naquet dans Les assassins de la mémoire
Les Américains aiment tellement les Schtroumpfs qu’ils en ont fait deux films criards, mais cela ne veut pas dire qu’ils aiment les Schtroumpfs noirs
(crédit photographique : Depuis/Peyo/ActuaBD)
Alors donc, il faut censurer Tintin au Congo, rayer le titre des Dix petits nègres, ne plus regarder les premiers James Bond et se méfier des prochains si possible ! On dit d’une hydre qu’elle a plusieurs têtes et qu’elles repoussent dédoublées une fois coupées, mais on ne dit rien de celle qui s’en fait pousser toujours plus sans cela, dont le nom est pourtant connu de l’historien et de tous les défenseurs de la mémoire. Parce que les Africains ont été caricaturés par Hergé, parce qu’il valait mieux parler d’Indiens ou parce que le moins secret des agents secrets a été machiste, il faut faire ce que George Lucas s’était autorisé à faire pour des raisons plus financières ? Cela aussi porte un nom, mais cette censure qui n’a pas de caractère officiel a la forme dangereuse des condamnations à l’oubli, et procède de cette bien-pensance qui n’est qu’une facilité à la mode. Or les juges de la mémoire culturelle ne raisonnent pas, et comme pour les négationnistes, il faut refuser de parler avec eux mais il faut parler sur eux.
Les milléniaux qui ont des yeux neufs et leurs « amis » ont aussi des opinions neuves sur James Bond, renvoyant les fans les plus interventionnistes à leur bienveillante exigence
(crédit photographique : Associated Newspapers Ltd.)
Non, Jean-Baptiste Colbert n’était pas raciste car la notion même de racisme forgée au XIXème siècle était étrangère à son système de pensée, et son Code noir qui était aussi celui de son fils avait moins pour but de légaliser l’esclavage que de l’encadrer, ce qui ne doit pas pour autant mener à justifier une pratique objectivement injustifiable. Oui, le Bond des débuts utilisait les femmes comme il utilise Miss Taro dans Dr. No pour atteindre son ennemi, mais il est en retour utilisé par elles dès From Russia with love et menacé par une autre dans Thunderball, alors même qu’il s’associe à l’héroïne et qu’il se mariera par amour dans On Her Majesty’s secret service. Faut-il vandaliser les statues des Commandeurs de l’histoire, faut-il couvrir les seins culturels qu’on ne saurait voir, et oublier Palmyre ou Djenné par-dessus le marché ? La vraie question est mal posée quoi qu’il en soit, par ceux qui font du politiquement correct un procédé rétroactif en ignorant le contexte ou en le remplaçant par un autre, voire en minorant ce reste qui est parfois le tout ou du moins l’essentiel. Car pour l’histoire comme pour la culture populaire, la réponse est à peu près la même, et réside dans l’idée qu’il s’agit d’un patrimoine vivant mais en péril, d’un prolongement de notre être qui vit et qui peut être amputé pour continuer à vivre, mais en restant dès lors handicapé. Car il s’agit de se demander s’il faut le transmettre ou plutôt le réviser, pour le réviser peut-être encore ensuite dans un cercle devenu sans fin, et se faire une clientèle des gens touchés par ce qui ne les atteignait pas jusque-là, ou les atteint un peu trop.
En quatre-vingts ans de 1940 à 2020, ils sont restés dix mais pas mieux
(crédits photographiques : viaLibri Ltd./Melinda Carr/Editions Le Masque)
La grivoiserie douteuse qui explique jusqu’au nom de Pussy Galore, que 007 fait de surcroît revenir dans ce qui est présenté comme le droit chemin au temps de Goldfinger, est aussi datée que déplorable, mais elle est d’abord datée et donc pas plus déplorable que les publicités d’époque, où la femme au foyer a tout briqué en préparant le dîner pour le retour du mari. Le machisme bondien n’est qu’un trait parmi d’autres, qui participe d’une sorte de cohérence mise à mal sous le règne de Roger Moore, plus visible et pourtant moins fort que celui d’un OSS 117, qui séduit à l’époque de Sean Connery toutes les femmes sur son chemin sans faire toujours avancer le récit. Et puis, les défauts de détail ne gâchent pas le tout, sauf en vertu d’une conception classique de la beauté qui n’a pas cours dans la culture populaire, où pourrait davantage s’appliquer le concept japonais du « wabi-sabi », qui va jusqu’à valoriser les imperfections avec le « kintsugi ». Il y a bien des jonctions culturelles qui se forment à certains moments entre certaines œuvres et certaines sociétés, lorsque les premières sont produites avec messages et sous-textes, ou quand les secondes les relisent après avoir changé de lunettes. Mais ce n’est pas à coups de burins qu’on efface les noms des mémoires, comme l’enseigne entre autres l’histoire romaine, et ce n’est pas en méconnaissant le passé qu’on se garantit de ne pas le reproduire. Et ce n’est pas non plus en titrant Ils étaient dix qu’on maintiendra le lien entre l’œuvre et la comptine dont elle est inspirée, dans une logique qui va jusqu’à remplacer le mot « nègre » par le mot « soldat » à la moindre occurrence y compris le lieu de l’action, pour plaire à un mouvement légitime mais surtout ne pas déplaire et vendre encore.
Tintin en passe de devenir persona non grata dans la culture populaire, ou du moins dans l’histoire posthume qui s’est déroulée au tribunal
(crédit photographique : Le Soir/Courrier international)
Non, il n’y a pas de complotisme à l’œuvre chez les docteurs ès conscience et culture, comme il n’y en a nulle part sinon dans les têtes vides de ceux qui préfèrent les explications simples à la complexité de la réalité, et placent leur petite personne au centre de toutes les attentions. Oui, il y a des objectifs et des rhétoriques, mais cela forme un schéma plus qu’un modèle, avec l’égalitarisme ou le légalisme qui se confondent en ligne de basse, et les médias ou les réseaux qui se relaient en caisse de résonance. On porte plainte contre Tintin au Congo, on s’étonne que la bédé soit réservée aux adultes ailleurs c’est-à-dire chez les Américains, et on laisse les argumentations se réduire à la dichotomie racisme-naïveté… Sans doute l’égocentrisme changé en empathie, ou la candeur en clairvoyance comme le plomb en or, n’y sont pas étrangers chez ceux qui veulent faire parler d’eux, quand il ne s’agit pas de minorités utilisant la liberté d’expression à leur seul avantage. Mais la stratégie est éprouvée, qui consiste à attaquer ce qu’on partage par de petits détails au nom de grandes idées, et à faire vaciller l’opinion majoritaire en pariant sur une éthique de la consommation, ou sur l’anticipation du renversement par les vendeurs de supports culturels pour qu’ils le provoquent. Or le but n’est pas tant de défendre des cultures que d’en imposer une, une sorte de culture moralement convenable pour gens moyennement cultivés, une culture populaire qui ne fait pas de mal en fin de compte, mais qui tend tout de même à créer un honnête homme nouveau.
L’erreur fatale de Jean-Paul Belmondo pour les thuriféraires d’Une chambre en ville, dont le réalisateur lui-même s’est excusé pour ce qu’il n’avait pourtant pas voulu
(crédit photographique : Renaud Soyer)
Il ne faut pas reprocher à une œuvre de divertissement, encore moins pour la seule raison qu’elle plaît beaucoup, de ne pas avoir vocation à changer les mœurs ! Cela reviendrait à dire, comme l’on fait les professionnels de la critique à l’époque de L’as des as, que le film à texte doit son échec au film grand public qui est sorti au même moment… Mais le révisionnisme bien intentionné des gens qui confondent tout par manque de culture n’aboutit qu’à manquer encore plus de culture, donc au négationnisme culturel, et même à cette forme d’autocensure artistique qui appauvrit l’acte créatif en imposant un standard unique, tandis que les financiers restent libres de décider des exceptions. On va vouloir corriger la ligne claire d’Hergé, mais on va laisser la Chine réduire la taille de l’acteur afro-américain sur l’affiche de l’Episode VII, et la compagnie Disney faire du « racebending » pour faire plaisir à Whitney Houston, quand l’hésitation des intéressés ne s’inscrit pas entre « white-washing » et « white-bashing ». Il s’agit maintenant de savoir s’il faut approuver ce communautarisme culturel y compris par l’inaction, s’il faut préserver ce qui contribue à cimenter le grand nombre ou revenir à l’idée du « beaucoup de bruit pour rien », et s’il ne faut pas d’abord rappeler, à l’heure où la culture a rejoint la catégorie des biens non essentiels par le fait du politique, que la culture populaire est encore moins protégée.
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Tout est dit, il ne faut pas taper ou en vouloir aux copains qui rapportent de l’argent (pays, dirigeants …).
Comme souvent (tout le temps ?) c’est toujours les extrêmes. Entre les biens pensants qui sabrent tout sous couvert de bonnes intentions (racisme, sexualité, religion …) et laisser totalement libre en se cachant derrière « la liberté d’expression » (la démesure des années 80 par ex), il faut savoir prendre du recul et faire des concessions. Malheureusement nous sommes dans un monde manichéen, pas de nuances, pas de compréhension ou de vouloir se mettre à la place de l’autre.
Bref c’était pas mieux avant, c’était différent, un contexte autre d’une période donnée et pour « juger » (et encore faut-il poser la question est-ce vraiment utile et voulons nous vraiment le faire ?), il faut tout prendre en compte et non rester avec des œillères, bien pas bien.
Le must reste à mon point vue les personnes se revendiquant d’un groupe (sexualité, religion …) qui se targuent et affichent haut et fort leurs appartenances pour ainsi être reconnues par ces pères (ou ces mères sinon on va me traiter de tout les noms, j’oublie aussi d’écrire en inclusif pour ne pas choquer et rendre la lecture des phrases totalement imbittable …). Seulement, lorsqu’une personne extérieure (pour bonne ou mauvaise raison) leur rétorque d’être de tel groupe/appartenance alors c’est du racisme ou une catégorisation mal venue.
Hypocrite.
Sujet pas évident, je voudrais pas le traiter en philo. Concernant l’humour, la BD et les traits exagérés qui peuvent être utilisés afin de cerner des personnages comme cela se ferait dans un film ou un roman dans le but que le spectateur/lecteur identifie les traits de chacun, je comprends que certaines personnes puissent être choquées comme je le serais si quand j’arrivais dans un autre pays on me catégorisait d’office concernant ma nationalité en faisant abstraction de ce que je peux être en plus. Ici comme ailleurs, cela peut s’expliquer, par l’histoire, par les médias en place, par la politique menée ici ou là, par des événements entrainant des victimes, par des délocalisations en mettant la faute sur autrui alors qu’il s’agit principalement d’une histoire d’argent. Je pense à certains humoristes où j’ai beaucoup rit à certains de leur sketchs, certains me font encore rire, pour d’autres je me dis que si j’étais visé par les propos j’en serais blessé, mais que c’est surtout la récurrence de cette blague qui me blesserait. Concernant les statues, peut-être que le fait d’apporter plus de lumière sur les personnes qu’elles symbolisent sans oblitérer une partie de leur passé serait mieux plutôt que de les faire disparaître. Concernant les œuvres littéraires, je ne vois pas l’intérêt de les censurer, car elles reflètent une ambiance et une époque en lien avec les livres. Je m’éparpille tellement sur le thème abordé.
En revenant sur la pop culture et la dichotomie, c’est dans la nuance du bien/mal que je trouve que certains perso de BD s’en sortent le mieux, la personnalité de Batman est plus épaisse que celle de Superman par exemple, et je pourrais même accorder du crédit à la théorie de Thanos du MCU pour sauver l’univers qui devient surpeuplé.
Je valide le choix de Thanos xD
Je savais pas pour les schtroumpfs noirs… mon album préféré quand j’étais petit. Ils me faisaient grave flipper. Et sûrement pas à cause de leur couleur mais bien plutôt à cause du thème abordé et de leur côté sans conscience. Je vais le dire avec beaucoup moins de classe que l’auteur de l’article que je félicite au passage : putain ça commence à faire chier tout ce bazar.
Je me rappelle fort bien avoir passé une assez mauvaise soirée chez des amis qui avaient commencé à parlé de « Tintin le raciste » et je me sentais bien seul je peux vous le dire. Toute cette bien-pensance me les brise sévère. Je voudrais bien que le gars né dans les années 70 80 et qui n’a jamais imité le « parlé » africain me jette la première pierre. Je prends pas beaucoup de risque… Est ce que ça faisait de nous des racistes ? Sûrement pas. Le sommes nous devenus pour autant ? Certains peut-être mais est-ce vraiment à cause de Hergé ou de Peyo ? Sûrement pas. Par contre j’en connais un peu qui ont sombré dans cette forme de pensée justement en partie à cause de toute cette bien-pensance. Ou alors ils se justifient ainsi, c’est possible.
En tout cas jamais je ne lirai les schtroumpfs violets vous pouvez me croire… vive les schtroumpfs noirs.
En tant que franco américain, j aime la France pour ses débats tout en nuance. Je vous remercie pour cet article franchement bien pensé. On ne peut pas en dire autant des US, et là je tape sur toutes les sensibilités souvent bien trop manichéennes à mon goût ! j ai 2 exemples pré covid à vous raconter : un voisin de ma famille est un prof d Histoire dans un lycée de Benicia CA et j ai adoré ce qu il pensait des incultes qui cassaient des statues de héros confédérés. il a dit : ces statues n appartiennent ni aux groupuscules blancs suprématistes ni aux groupuscules de défenses des intérêts des noirs. Elles appartiennent à l Histoire. Effacer le passé, le gommer de force, c’est braquer les uns sur leurs idées et ne rend pas les autres meilleurs ou plus juste. le 2ème exemple est une interview tv qui en dit long sur les motivations de l Homme : un homme noir qui a réussi dans la vie, multi millionnaire, qui, à la question suivante : que pensez vous du destin tragique et peu enviable des noirs aux US ? Réponds : je suis riche, je fréquente l élite de mon pays, j ai une belle vie, le sort des gens de couleur ne m intéresse plus. Comme on dit en France : chacun voit midi à sa porte ! c est pour cela qu il faut prendre beaucoup de recul quand on analyse les motivations des être humains….
Merci pour ces commentaires qui sont autant de prolongements à l’article, et qui viennent l’enrichir d’expériences personnelles ou de remarques complémentaires ! Il est vrai que la fierté dont parle FurySanctuary, comme elle a été redéfinie par quelques communautés jusque-là discriminées ou peu visibles, tend parfois à imposer ce contre quoi elle était née. Mais comme le remarque jp, certaines manières de présenter les choses dans une oeuvre sont susceptibles de choquer, ce qui peut d’ailleurs être utile, et doit quoi qu’il en soit être ramené à un tout. Le racisme inversé, et les procédés rhétoriques qui reviennent à un transfert préventif, interdisent le dialogue ou le compliquent, à tel point que parler d’un Tintin raciste, comme ayorsaint l’a vécu, revient à jouer les Homer s’adressant aux titres des films comme s’ils étaient des interlocuteurs. Nous pouvons du moins en parler, et je rejoins cette fois Chris, car cette liberté précieuse est aussi le germe de l’espoir, celui que l’échange puisse déciller les yeux des directeurs de conscience qui croient trop bien voir pour ne pas tenir compte du regard des autres.
Pour ma part je pratique l’ouverture d’esprit avec une bonne hache, et le tour est joué.
C’est un très bel article 👌☝️.
Merci Nicolas pour ce nouveau papier superbement écrit et intelligemment déroulé. De manière globale et à titre personnel, certains outils intellectuels me semblent nécessaires, voire indispensables, si on veut penser juste. Je dis bien penser juste, un véritable travail intellectuel que je différencie parfaitement du bien-pensé qui, trop souvent, est indissociable d’une idéologie moralisatrice. Pire, s’il y a des bien-pensants, c’est qu’il existe des mal-pensants alors automatiquement désignés par le désaccord.
Mais alors comment comment évier l’écueil de la bien-pensance en se dirigeant vers une pensée juste ? La contextualisation est un élément qui me semble crucial dans la manière d’appréhender un sujet. L’environnement, la culture, la temporalité, des codes et des mœurs spécifiques sont à prendre en compte pour alimenter une réflexion qui soit recevable, qui soit intègre.
Ensuite la cohérence au sens le plus cartésien du terme me semble essentielle. Un raisonnement est recevable lorsqu’il est constitué de notions, de concepts qui soient clairement et justement définis. Présenté tel quel cela semble facile mais la complexité reste de rigueur.
Enfin, de manière moins globale, je suis très inquiété par certains phénomènes actuels qui tendent, sous couvert de bonne vertu, à vouloir rétablir une forme d’équilibre ethnique ou bien à réécrire une partie de l’histoire au sens large du terme. Je pense que ces entreprises n’apporteront que des clivages, ne feront naître que du communautarisme au détriment de l’unité, du rassemblement. La boite de Pandore est désormais ouverte et chacun voudra sa représentation, la reconnaissance de ses souffrances ou encore désigner ses oppresseurs.
Je souhaiterais conclure en disant que j’appartiens à un peuple qui a été génocidé. Sans oublier, sans renier l’histoire et surtout sans chercher des substituts de responsables qui soient contemporains, je regarde devant en laissant le passé comme les morts en paix. Il me semble clairement impossible de construire un avenir apaisé sur des braises constamment ravivées.
Merci pour les compliments, qui me rassurent sur la façon dont j’ai traité le sujet ! Et je rejoins Nicko, quand il parle d’outils nécessaires au « bien penser » par opposition à la bien-pensance. L’instrumentalisation du passé est contraire à la contextualisation, qu’on appelle parfois conceptualisation dans l’enseignement, peut-être pour mieux faire sentir le passage de l’opinion à l’idée. Et s’il peut être louable de vouloir défendre une communauté, surtout si elle a été jusque-là négligée, il ne l’est pas de le faire au prix de l’objectivité.
Effectivement, il est stupide de vouloir juger/rejuger un fait appartenant à l’histoire sans penser à la période, aux mœurs et au contexte de ce moment. Ca s’appelle réécrire l’histoire (même si cela est la manière de procéder depuis toujours mais plus pour une raison d’embellir et/ou mettre en avant le gagnant).
Bref, avec tout ça on ne pourra pas retrouver des sketchs comme ceux des Nuls, Inconnus ou imitations de Leeb (même si pour ce dernier je trouvais que ça allait trop loin) sans que cela soit mal perçu, alors que c’était pour dénoncer.
Tout ce que l’on peut dire ou écrire est forcement analysé pour être décortiqué, extraire et extrapoler pour retourner contre soi. Même s’il n’y a aucune mauvaise pensée derrière et que cela a été dit sans réfléchir, c’est forcément mal perçu. Ce sont aussi souvent ces mêmes qui se cachent derrière l’humour pour excuser leur propos (en sachant parfaitement que eux sont vraiment rabaissants ou racistes).
En effet, l’humour inversé est assez courant lui aussi, limitant ce qu’il prétend précisément illustrer. Je ne sais s’il faut parler d’arsenal rhétorique, car ce serait donner beaucoup d’importance à ceux qui le pratiquent. Mais cet humour bien intentionné, qui devrait presque porter un autre nom, n’en ressemble pas moins aux méthodes utilisées pour revoir ce qui n’a pas à l’être.