Le dossier vintage d’aujourd’hui sera un peu particulier vis-à-vis de ceux que j’ai déjà réalisé pour FulguroPop. La temporalité du jouet évoqué sera bien celle des années 80, avec un exemplaire illustré toujours en parfait état mais la forme, et plus particulièrement la structure de la production, sera différente.
J’ai choisi un déroulement linéaire du contenu, sans vraiment séquencer celui-ci en parties et sous-parties. Des thèmes seront bien évidemment identifiés et centralisés selon les paragraphes afin de conserver une certaine logique organisationnelle.
L’idée est d’avoir plusieurs sujets en un, comme si nous discutions « jouets » ensemble. En espérant que vous passerez un agréable moment. Bonne lecture à tous.
Si vous envisagez de traverser le Nouveau Texas, prenez soin de ne pas croiser en chemin Tex Hex et ses hors-la-loi. Certains de ses sbires, dont Fulminor, n’hésiterons pas à vous malmener. Oui, vous l’aurez compris, j’ai choisi d’aborder aujourd’hui la licence BraveStarr.
La gamme de jouets développée par Mattel m’a toujours intéressé, pour des raisons plurielles d’ailleurs. Non pas que je sois un afficionados de la thématique du Far-West, loin de là, mais quand celle-ci est revisitée avec un certain panache, une certaine modernité, les traditionnels cowboys et autres indiens prennent une toute autre dimension.
Et ce sera le cas avec la licence BraveStarr. Filmation, dont le savoir-faire est devenu légendaire, va produire un background original. La désormais désuète ruée vers l’or sera remplacée par la quête du Kérium, un minerai très convoité dans le Nouveau Texas.
Les westerns « spaghettis » à la Sergio Leone ont véritablement laissé un héritage. Selon cette filiation, le Far-West futuriste de Filmation mettra en scène un bon, une brute et un truand à travers le Marshal BraveStarr, Thirty/Thirty et Tex Hex.
Tom Tataranowicz, auteur officialisé de l’univers BraveStarr, et son équipe, seront chaperonnés de près par Lou Scheimer concernant la réalisation et les scénarii de chaque épisode. Plusieurs poncifs que nous connaissons bien ferons des hors-la-loi de vils et disgracieux individus, souvent maladroits et incompétents. Le Marshal BraveStarr et ses compagnons brilleront par leur bienveillance et leur bravoure. La matrice Filmation des Maîtres de l’Univers a frappé de son empreinte fondatrice l’œuvre BraveStarr.
A ce propos, un épisode pilote promotionnel de BraveStarr incluant Musclor et hypothétiquement Skeletor était prévu. Le concept du spin-off avait même été avancé. Aucunes de ces idées ne fût retenues. L’œuvre BraveStarr était assez dense pour exister en tant que telle, sans aucuns liens préétablis.
Je n’ai pas pour volonté d’évoquer le dessin animé en détail dans cette production. J’en serais incapable mais je garde cependant quelques bons souvenirs du D.A et plus particulièrement du film d’animation, BraveStarr : The Legend, de 1988. La réalisation est véritablement remarquable, on frôle le chef-d’œuvre.
Les différents protagonistes du Nouveau Texas ne manquent pas de relief. Les travaux de Tom Tataranowicz ainsi que du chara-designer Daryl Givens sont à souligner. Comme nous le savons tous, Tex Hex était originellement prévu pour la série animée Filmation’s Ghostbusters (1986). Le design du personnage, créé en 1984, avait interpellé Lou Scheimer avant son introduction officielle dans l’univers des chasseurs de fantômes. Les traits de Tex Hex, qui évoquait un mineur du Far-West, ont directement inspiré le concept du western futuriste. L’œuvre BraveStarr a définitivement été construite à partir de Tex Hex.
Pour être un peu plus précis concernant cette petite genèse historique, il faut citer deux noms que l’on oubli très souvent : d’abord Arthur Nadel, le co-président du département créatif de Filmation. Lou Scheimer lui a soumis l’idée d’un space western en premier. Le directeur artistique John Grusd, qui travaillait parallèlement sur la série animée Filmation’s Ghostbusters a ensuite été sollicité afin de définir un peu plus les contours du projet.
Tom Tataranowicz et son équipe vont, à partir des éléments fournis par Scheimer, Nadel et Grusd, créér dans le détail ce que sera l’œuvre BraveStarr et ce dès 1985. Voilà pourquoi j’ai utilisé la formule « auteur officialisé » en préambule de ce paragraphe pour définir Tom Tataranowicz. Le travail a été collectif avec cependant une direction artistique d’avant-garde.
Oui mais voilà, malgré des qualités indéniables, le dessin animé BraveStarr n’a pas connu un succès fulgurant en France, tout comme la gamme de jouets d’ailleurs. Plusieurs facteurs concomitants expliquent ces échecs. D’abord la diffusion du dessin animé s’est faite sur Canal + durant le dernier quadrimestre de l’année 1987. La chaîne, avec son système d’abonnement et ses zones en clair, était encore marginale. On était bien loin de la popularité que pouvait avoir TF1, Antenne 2 ou encore FR3.
Ensuite la case de programmation concernant la série animée BraveStarr, entre 12h et 13h le samedi, n’était pas des plus propices. Le D.A. était également diffusé le mercredi matin, toujours sur Canal +. Il faut ajouter à ce problème de visibilité l’arrivée d’une jeune concurrente sur TF1 en septembre 1987, une certaine Dorothée et son club.
Et puis on a tendance à les oublier, mais les fameux Galaxy Rangers étaient également présents dès septembre 1987 sur Antenne 2. Même s’ils ont contribué à populariser le thème du western spatial, ces autres cowboys de l’espace n’en restaient pas moins des homologues concurrentiels. La seconde chaine offrait très certainement plus de visibilité que Canal +, et ce même si l’émission Récré A2 entamait sa dernière saison à la rentrée 1987.
Le coup de grâce revient à Seiya et ses compagnons en armures dont l’animé sera diffusé en France dès le mois d’avril 1988. Une page se tourne de manière irrévocable et une nouvelle ère commence.
Parlons jouets. La licence BraveStarr a été déposée officiellement en 1986. J’avais émis l’hypothèse, il y a plusieurs années, que la gamme de jouets aurait pu être mal coordonnée lors de sa mise en rayons avec la diffusion du dessin animé en France. Ce ne fut pas le cas. J’ai eu accès a plusieurs documents depuis, dont un calendrier professionnel de campagne publicitaire Mattel France datant de 1987. Les relations presses et les animations en points de vente ont bien commencé dès juin 1987, soit deux mois avant la diffusion de la série animée.
Le catalogue Mattel de la Toy Fair 1987 illustre parfaitement la gamme BraveStarr. On sait que dans ce salon saisonnier aux Etats-Unis les jouets sont présentés durant le premier trimestre de l’année en cours, en général autour de février. Ensuite les périodes printanières et estivales correspondent à la partie promotionnelle que j’évoquais dans le paragraphe précédent. La gamme BraveStarr sera bien présente dans les rayonnages U.S. et hexagonaux en septembre 1987.
Il faut dire que si on fait un peu de généalogie, Mattel compte au moins deux exemples dans son histoire concernant une désynchronisation significative entre la vente de jouets et le support animé dédié, pour des raisons diverses d’ailleurs : les Maîtres de l’Univers bien sûr mais aussi les Wheeled Warriors avec l’introduction bien trop tardive de Jayce et son background. L’expérience et ses leçons.
Toujours sur le plan promotionnel, Mattel avait organisé en septembre 1987 un showroom privé pour ses plus importants clients. Le décor taille réelle campait un bar enfumé, à la façon des saloons, avec du personnel spécialement costumé en cowboys pour l’occasion. Ces derniers servaient des boissons aux invités V.I.P. Sur le comptoir du bar étaient disposés les jouets de la gamme BraveStarr, dont les fameux Neutra-Laser. Des démonstrateurs en expliquaient les fonctionnalités à travers de petites mises en scène. Toute la démesure et le savoir-faire à l’américaine.
J’évoquais la concurrence télévisuelle et la notion de visibilité pour expliquer l’ostracisation de l’œuvre animée BraveStarr en France. Concernant les jouets, il y a une pluralité de facteurs qui expliquent aussi ce succès plus que mitigé. D’abord les tarifs.
Produire un Marshal BraveStarr, un Fulminor ou un Tex Hex était assez onéreux. Ce sont les moules qui coûtent chers dans la fabrication d’un jouet et la gamme BraveStarr en nécessitait beaucoup. Les articulations, autour de la dizaine pour un personnage classique du Nouveau Texas, engendraient également des frais sans compter la taille importante concernant la plupart des action figures (environ 21cm).
Il fallait débourser pour un personnage standard BraveStarr la somme moyenne de 75 Francs. C’était relativement élevé quand on sait qu’à cette période un Maitre de l’Univers coûtait environ 50 Francs, un Rock Lord régular 39 Francs, un Visionaries 49 Francs et un G.I.Joe 35 Francs.
Et là se présente un second obstacle. A partir de 1987, la déferlante G.I.Joe sera massive en France avec un accueil pour le moins enthousiasmé. Les action figures des héros sans frontières seront petites et facilement transportables, détaillées et particulièrement jouables, accessibles en termes de tarifs.
Il faut également contextualiser le format concernant la plupart des action figures BraveStarr déclinées en jouets. Aussi qualitatifs soit-ils, et je reviendrai sur ce point précis dans quelques lignes, la majorité des personnages du Nouveau Texas étaient surtout encombrants aux yeux de la ménagère et en moyenne deux fois plus chers que la plupart des jouets commercialisés à cette époque.
La problématique de la tarification élevée était d’ailleurs identique concernant les Galaxy Rangers (75 Francs l’unité pour un personnage standard). Je garde par ailleurs en mémoire les stocks importants de jouets BraveStarr invendus, notamment en Belgique. Les solderies françaises n’étaient pas en reste.
Evoquons brièvement l’outre-Atlantique. Il ne faut pas négliger un autre point, toujours défavorable à l’implantation de la licence BraveStarr, et ce précisément aux Etats-Unis. Septembre 1987 sera aussi l’arrivée de l’œuvre Captain Power and the Soldiers of the Future sur les écrans américains. Il faut souligner l’aspect novateur de cette série live pour l’époque, notamment à travers l’incursion d’images de synthèse ainsi qu’un système d’interactivité avec les jouets. Ceux-ci seront commercialisés dès septembre 1987 aux U.S, pas avant 1988 en France.
Gary Goddard n’a pas lésiné sur les moyens en créant un univers aux accents de Terminator. Et là encore, les action figures Captain Power, également développées par Mattel, étaient bien moins onéreuses et encombrantes pour nos homologues américains que les déclinaisons plastique BraveStarr. Pour rappel, deux action figures BraveStarr, le Marshal et Tex Hex, ont été transposées en version « Laser-Fire » et commercialisées avec un dispositif à infrarouges, à l’instar des pistolets king size Neutra-Laser.
En ce sens, les designers et représentants de Mattel avaient été immédiatement séduits par le background de BraveStarr lorsque celui-ci leur avait été soumis. Au point d’y associer spontanément leur système à infrarouges toujours en cours de développement à ce moment-là.
De manière plus légère, on peut penser qu’en 1987 la thématique des indiens et des cowboys, aussi modernisée fut-elle, apparaissait datée. Surtout quand on sait que très peu de temps après, en 1988, un concept pour le moins rafraîchissant sera décliné en jouets aux Etats-Unis : quatre tortues, adeptes d’arts martiaux et mangeuses de pizzas.
A ce propos, Lou Scheimer insistait particulièrement sur la modernité de l’œuvre BraveStarr qui était, selon lui, en adéquation avec la jeunesse des années 80. Il avait d’ailleurs utilisé une formule très avant-gardiste afin d’illustrer cette corrélation : « Les enfants ne jouent plus aux cowboys et aux indiens, ils jouent aux cowboys et aux aliens ». Une évocation prémonitoire du film Cowboys & Aliens (2011).
Suivant l’idée de cycle suggérée précédemment, avec ses modes, ses fins et ses recommencements, la série animée BraveStarr sera la dernière produite par Filmation avant que la société ne ferme ses portes en 1989. L’univers du Nouveau Texas marquera malgré lui la fin d’une époque.
Quelques mots très succincts concernant la gamme BraveStarr. C’est très simple, rien n’est à jeter. Les jouets sont imposants, articulés et jouables, dotés d’action features amusantes. Le plastique est de très bonne facture dans l’ensemble avec des textures volontairement hétérogènes, allant du lisse au rugueux. Les blocs de Kérium fournis avec les jouets sont pour la plupart moulés dans un superbe plastique translucide pailleté.
Les packagings argentés sont aussi magnifiques avec leurs logos BraveStarr dorés. Mattel a d’ailleurs opté pour des boites et non pas des blisters concernant les action figures BraveStarr. Ce choix n’est pas anodin dans le sens où il est en lien direct avec la taille importante des personnages principaux de la gamme. C’est une volonté clairement ergonomique. Seul le Marshal BraveStarr promotionnel et sa cassette audio ont été commercialisés en blister afin que celle-ci soit parfaitement visible. Ce format « grande carte » souligne aussi l’aspect publicitaire spécifique.
Citons également les journaux du Nouveau Texas et leur quadriptyque de posters qui constituent une forme augmentée et pertinente des mini comics. Non, je n’ai pas vraiment de remarques défavorables à faire. Ou peut-être si. Je regrette que la seconde mouture de jouets BraveStarr soit restée à l’état de samples.
Je dis bien samples et pas prototypes. Il reste peut-être une chance d’en voir un jour. A ce propos, j’ai à disposition un cliché pris par un particulier lors de la Toy Fair de 1988. Sur un grand présentoir estampillé SilverHawks se trouve en blisters le Copper Kidd Laser Disc, le Mon*Star Laser Lance ainsi que le Copper Racer en boite.
C’est assez incroyable de voir ces deux cartes bleues et leurs artworks, tout comme les action figures que l’on distingue péniblement dans chaque bulle. La boite du Copper Racer est également superbe. Il ne reste plus qu’à souhaiter que ces samples BraveStarr ou même SilverHawks, s’ils existent encore, soient un jour mis à l’honneur par le ou les propriétaires afin de les découvrir en détail.
Fulminor, ou Thunder Stick en V.O, est une action figure que j’apprécie particulièrement. Elle est, à côté d’Intimidor (Sand Storm en V.O.), ma favorite dans la gamme BraveStarr. Pour des raisons diverses d’ailleurs. La thématique robotique me séduit, notamment à travers les parties chromées qui suggèrent le métal. Fulminor dans sa déclinaison de plastique est d’ailleurs très humanisé sur le plan morphologique, notamment à travers les zones de cerveau sculptées sur sa tête.
Les articulations assurent une jouabilité suffisante, la cape et le chapeau sont amovibles. D’ailleurs j’aurais aimé que ce dernier comporte de manière significative les détails électroniques visibles dans l’animé. Des contraintes budgétaires expliquent certainement la maigre sculpture sur le chapeau de ce qui semble être des antennes. C’est dommage, sachant qu’une fois n’est pas coutume, BraveStarr est une œuvre animée avant d’être une gamme de jouets. La tendance était plutôt à l’inverse au cœur des années 80.
En ce sens, Lou Scheimer s’était opposé plusieurs fois aux équipes conceptuelles de Mattel quand à la fidélité des jouets BraveStarr vis-à-vis de l’œuvre animée. Des compromis ont été nécessaires. D’abord concernant la queue-de-cheval du Marshal qui n’a pas été reproduite sur sa déclinaison plastique. Pour deux raisons d’ailleurs. La présence de celle-ci posait problème à Mattel en rendant le moule de la tête plus complexe. Ensuite la firme considérait qu’une queue-de-cheval pour un personnage masculin était défavorable sur le plan marketing, la cible étant de jeunes garçons.
A ce propos, la tenue du Marshal BraveStarr initialement conceptualisée par Filmation était dorée. Là encore, Mattel s’était opposé à cette chromatique qui, selon le département conceptuel, était inappropriée pour un homme. Pourtant l’idée de Lou Scheimer était d’associer le Marshal à la luminosité ainsi qu’au rayonnement du soleil tout en soulignant par la même occasion la dimension futuriste de l’œuvre.
Mattel proposa une tenue bleue, selon encore une fois la cible commerciale visée. Après plusieurs discutions et propositions, Lou Scheimer et Mattel trouvèrent un issue satisfaisante pour les deux parties : la chemise du Marshal BraveStarr était devenue jaune moutarde et son pantalon marron clair. Le gilet de protection, le holster à la cuisse droite et une partie des bottes seront bleus.
Les deux éléments que je trouve particulièrement remarquables dans la déclinaison plastique de Fulminor sont le head sculpt et l’action feature du bras qui renferme le canon laser.
La tête de Fulminor est, sous son chapeau, assez détaillée. Il est dommage que le chrome de la partie faciale n’est pas parcouru l’intégralité du crâne. De petites économies. Les détails foisonnent et notre Trap Jaw du Far-West arbore de superbes yeux rouges qui contrastent parfaitement avec le reste du visage. Mention spéciale pour la mâchoire, très esthétique, que l’on aurait souhaité fonctionnelle.
La partie qui m’intéresse le plus est ce fameux canon rétractable qui se déploie grâce au bouton-poussoir situé dans le dos de Fulminor. Le design est différent de celui visible dans l’animé, plus approchant d’une arme à feu de type fusil. L’excroissance qui évoque maladroitement une gâchette lorsque le canon est déployé suggère un crochet lorsque celui-ci est refermé.
Plusieurs remarques : d’abord un des arguments commerciaux concernant la plupart des action figures BraveStarr résidait dans le fait qu’elles puissent dégainer une arme. C’est pertinent et représentatif du thème des cowboys.
Faisons un peu d’histoire. En 1985, une gamme de jouets commercialisée aux Etats-Unis va comporter un système breveté, le Battle-Matic Action. Il s’agit bien entendu des félins de l’espace, les ThunderCats en V.O. Fulminor est doté d’un dispositif similaire, tout comme Tex Hex et le Marshal BraveStarr d’ailleurs. La différence, aussi mineure soit-elle, réside dans le fait qu’ils puissent « dégainer » leurs armes respectives, évitant ainsi la forme juridique du plagiat.
Galoob, avec ses Galaxy Rangers de 1987, a également misé sur une variante du système Battle-Matic Action : il fallait réarmer manuellement le mécanisme à chaque utilisation avec un système de « lock ». Là encore, le fonctionnement se différencie de celui des action figures BraveStarr et Cosmocats. Pour rappel, c’est Idéal qui a distribué les Galaxy Rangers en France. Dans l’hexagone, durant le dernier quadrimestre de 1987, on trouvait côte à côte les cowboys de l’espace made in Mattel et ceux estampillés Idéal.
Certaines action features ont réellement marqué l’histoire du jouet. Kenner avait fait mettre au point, pour sa licence SilverHawks (dépôt en 1986), la fonctionnalité du switch qui permettait de passer d’une tête à l’autre en pressant sur les jambes de Mon*Star.
Ce principe fut modifié et réutilisé par LJN sur une partie des action figures TigerSharks (1987). Il fallait tourner le bras du personnage concerné pour déclencher le switch. Les Cosmocats, les SilverHawks et les TigerSharks sont des licences « sœurs » sur le plan de l’animation, dont le rassemblement avait été prévu dans une œuvre commune, le projet ThunderForce III.
Plus tardivement, en 1994, le système du switch a été utilisé pour les Power Rangers Auto Morphin de Bandai. Le déclenchement sera encore différent de celui relatif à Mon*Star ou aux TigerSharks. Pour rappel, la firme Kenner a été rachetée en 1987 par la société Tonka, laquelle sera absorbée en 1991 par Hasbro.
Toutes ces petites nuances d’ordre mécanique dans l’histoire du jouet sont aussi le fait de toys designers qui intervenaient parfois de manière freelance sur plusieurs gammes. En ce sens, il faut citer la sculptrice Mary Butcher qui a conceptualisé une partie des action figures Cosmocats.
Pour revenir à Fulminor, tout me séduit dans sa déclinaison plastique. Le code couleurs y est pour beaucoup, tout comme le design asymétrique qui m’est cher. J’apprécie la forme rétractée de son bras droit, qui me renvoie de nouveau à Trap Jaw/Iron Jaw. Alors on aurait préféré un mold spécifique moins massif, plus frêle, plus fidèle à l’image de la version animée. Mais des contraintes techniques et surtout budgétaires ont dû inéluctablement se poser.
Qu’importe les griefs, Fulminor est original, atypique, haut en couleur. Il stimule l’imaginaire et s’inscrit parfaitement dans la thématique du space western. Je souhaiterais, avant de conclure, suggérer quelques ponts culturels concernant Fulminor.
Je pense spontanément à la pochette du single Stranger in a Strange Land (1986) par Iron Maiden. Derek Riggs campe un Eddie très « space cowboy » pour illustrer ce titre dont la temporalité correspond au dépôt de la licence BraveStarr. Même si la robotique disparait en laissant place à la biomécanique, les porosités sont amusantes. Pour l’anecdote, Derek Riggs se serait inspiré de Clint Eastwood dans Le Bon, la Brute et le Truand pour réaliser la tenue d’Eddie.
Ensuite j’aimerais évoquer un personnage présent dans La Ville de la Miséricorde (2012), un épisode de la seconde série du Docteur Who. Il s’agit de Kahler-Tek, un cyborg dont le design rappelle de manière assez significative celui de Fulminor.
Je souhaiterais également faire référence aux Maîtres de l’Univers à travers Rio Blast/Rafalor. Sa commercialisation en 1986 est symétrique à l’officialisation de la licence BraveStarr. Au-delà de la thématique évidente du Far-West, il est intéressant de voir comment les Four Horsemen ont réinterprété le personnage pour sa déclinaison en staction Neca (2006). Cette version revisitée de Rio Blast est à mettre en perspective avec Fulminor. A titre comparatif, je vous joins ci-dessous à gauche le visuel du licensing kit original réalisé par Errol McCarthy.
Enfin de manière très anecdotique, mais j’avais envie d’évoquer l’œuvre, je voudrais citer le personnage Jet Black issu de l’animé Cowboy Bebop (1998). Ce chasseur de primes reconverti a perdu son bras gauche lorsqu’il travaillait dans la police. Celui-ci a été remplacé par une prothèse cybernétique.
Dans l’œuvre Cowboy Bebop, je vous recommande absolument l’épisode Pierrot le Fou si vous ne l’avez jamais vu. Une véritable merveille sur le plan de la réalisation.
On peut réellement parler de genèse concernant la naissance de l’œuvre BraveStarr. Cette référence, à prendre sous son acception biblique, souligne toute la richesse de la période conceptuelle. Le Nouveau Texas est un univers original qui se suffit à lui-même et il est impossible de le réduire à un énième support promotionnel télévisuel.
Ce dossier vintage était un petit peu plus long qu’à l’accoutumé. Le déroulement linéaire est une possibilité rédactionnelle que j’utilise rarement car elle suggère une densification du contenu, et je me laisse vite emporter. La lisibilité est une contrainte du quotidien lorsqu’on écrit pour un site. Ceci étant dit, la pluralité des approches est aussi capitale afin que chacun puisse trouver un intérêt dans la manière dont les thèmes sont abordés.
Il reste encore beaucoup de choses à dire concernant l’œuvre BraveStarr et plus particulièrement ses jouets. Ce sera peut-être l’occasion de rédiger une suite. Je vous joins en dernière instance le lien d’un morceau électro que j’apprécie beaucoup : Space Cowboy, Pt.1 par Turbo Knight.
J’espère que ce moment de lecture vous aura été agréable. Je vous donne rendez-vous très bientôt afin de découvrir ensemble un nouveau jouet vintage. Merci à tous pour vos lectures. Cette production est dédiée à tous les amoureux de la licence BraveStarr.
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- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 décembre 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 décembre 2023
Cette licence a une saveur toute particulière pour moi. En effet, à cette époque, mon oncle et ma tante vivaient au Canada. Chaque fois qu’ils revenaient ils avaient dans leur valise une figurine pour moi. C’est comme ça que j’ai connu BraveStarr un peu avant tout le monde en France… car forcément quand j’ai eu les jouets le dessin animé ne passait pas encore dans Récré A2.
Il me semble Aurélien que le dessin animé BraveStarr n’a pas été diffusé dans Récré A2 (contrairement aux Galaxy Rangers), ou alors tardivement, probablement courant 1988. Je laisse le soin aux spécialistes des dessins animés d’apporter des précisions. Merci en tout cas pour ton témoignage 😀
Ah merci Nicko de permettre au site G.I.Pop d’accorder une parenthèse à une aussi belle gamme que BraveStarr (bon, à l’exception du colonel Borobot qui personnellement me dérange de la même façon que d’autres ont pu être dérangés par les marionnettes de Téléchat). Je relisais il y a peu quelques pages du livre Nos jouets 70-80 (12 ans qu’il est sorti … déjà !), et à la page consacrée aux jouets BraveStarr et Galaxy Rangers, il est écrit « Place au Stetson poussiéreux, etc …. » Difficile d’imaginer pourtant que Fulminor puisse traduire cette image poussiéreuse avec ses chromes aussi rutilants ! Mais j’adore ce jouet ! Tu le compares à Dentos, la comparaison se prolonge jusque dans l’animé puisque l’épisode des Maîtres de l’Univers Double Edged Sword est en partie repris dans l’épisode An Older Hand de BraveStarr, avec Fulminor à la place de Dentos.
Merci d’avoir remis en contexte les raisons de l’échec de la gamme BraveStarr. Tu m’as aussi appris des choses avec ce calendrier professionnel retrouvé et ce showroom organisé en 1987 ! Je me permets de partager ton article dans le forum Eternia Antique 🙂
G.I.Pop lol
Et bien de rien Pascal, c’est avec plaisir que je varie les thèmes abordés dans FulguroPop selon les envies mais aussi les évènements spéciaux. Encore une fois impossible de ne pas évoquer la découverte du stock de jouets G.I.Joe FR dans le magazine. C’était quelque chose quand même.
Le livre de Sébastien est exceptionnel, je pèse mes mots. Il a su capter l’esprit des anciens catalogues de jouets. La mise en page, le code couleurs, la présence de packagings FR sont autant de choix à la fois pertinents et esthétiques. C’est réellement un catalogue avec une volonté illustrative malgré quelques informations distillées au fil des pages. La contrainte éditoriale et la place ont du certainement restreindre la quantité des textes. A titre personnel et 12 ans après, je considère Nos Jouets 70-80 comme le meilleur livre jamais publié en France concernant les jouets des années 80 (au sens généraliste, sans spécialisation dans une gamme précise). Encore une fois Sébastien a su attraper au vol l’esprit vintage des seventies/eighties avec pertinence et bon goût.
Le passage évoquant les Galaxy Rangers et BraveStarr n’est pas mon favoris. Je trouve justement que l’approche et le vocabulaire ne traduisent pas forcement l’esprit de la gamme BraveStarr. Sans compter l’erreur concernant la distribution des jouets Galaxy Rangers. Ils ont bien été commercialisés aux U.S. Ceci dit, ce sont des critiques mineures car, encore une fois, ce livre est une perle. J’ai d’ailleurs prévu de le chroniquer dans FulguroPop. L’espace, possiblement intitulé FulguroBook (Julien en décidera), traitera de la littérature, des comics, des B.D. et autres supports papier.
Merci Pascal pour tes précisions sur le plan des dessins animés. Un domaine que tu sembles vraiment maîtriser et qui m’est parfois étranger je dois dire. La partie introductive de ma modeste production était une mise en situation. J’ai surtout pris plaisir à évoquer les jouets, au sens large du terme. Certaines informations, comme le veto de Mattel concernant la déclinaison plastique du Marshal, sont assez obscures. La partie promotionnelle me semble aussi intéressante. Mais il reste encore beaucoup de choses à écrire. Si le temps me le permet, je rédigerais une suite avec d’autres informations.
Tu peux partager le contenu du site où tu le souhaites Pascal. L’idée est de faire vivre les gammes que l’on aime. En ce sens, la diffusion est importante. Merci pour ton intérêt encore une fois.
Oui, sur Eternia Antique, il y a un sujet dédié BraveStarr … et pour la connaissance de l’animé, je n’ai aucun mérite. J’ai réalisé un résumé détaillé de chaque épisode. J’en ai conservé plusieurs en mémoire mais pas tous non plus, loin de là car contrairement aux Maîtres de l’Univers, je n’ai pas vu et revu la série. BraveStarr Filmation est une œuvre que je n’ai découverte que tardivement car je ne l’avais pas vu dans les années 80 sur Canal+. A cette époque, j’ignorais même qu’un animé existait, je ne connaissais que les jouets dans les magasins avec leurs illustrations presque… vivantes. BraveStarr n’a pas été diffusé dans Récré A2, j’en suis certain. Mais la deuxième chaîne mettait bien à l’honneur le Space Western avec Galaxy Rangers… Une gamme de quelques jouets existe là aussi, mais comme les Cosmocats, je n’ai pas souvenir d’en avoir vu en magasin. Bizarre. Les figurines Galaxy Rangers, comme celles de BraveStarr, possèdent beaucoup d’attraits … mais elles sont aussi restreintes en termes de références comme de quantités produites, sûrement bien moindres que la gamme du Nouveau Texas pour qu’une erreur d’appréciation concernant la distribution sur le sol américain ait pu perdurer si longtemps.
Je pense Pascal que tu as beaucoup de mérite au contraire. Le travail minutieux qui consiste à reporter sur un site des épisodes, de manière intéressante, avec des symétries, demande une application extrême. Je sais aussi que tu es un excellent rédacteur et que tu as une belle culture « toys ». Il faut me pardonner, mais je n’ai pas eu le temps de lire ton sujet Skeleton Warriors, je suis débordé avec la reprise arrivant, la gestion du magazine, la préparation de la rentrée etc… Mais je ne manquerai pas de lire tes travaux, notamment sur BraveStarr.
Merci pour tes précisions concernant la diffusion du D.A. Là encore je n’ai que peu de compétences. Concernant la distribution des jouets, j’ai peut-être un peu plus d’appréciation. La gamme Cosmocats a été distribuée dans l’urgence sur notre territoire. Plusieurs éléments me le laissent penser : d’abord la présence de cartes U.S. sur certains catalogues français de jouets. On y trouvera même des cartes et boites « conceptuelles » avec des montages sur une bases de conditionnements U.S. Ensuite les cartes Cosmocats AL-ES ont été imprimées en Italie puis gérées à Marseille, dans l’usine Orli Jouet. Je suis certain que la distribution française a souffert, en partie, de cette gestion particulière.
La gamme Galaxy Rangers a effectivement été peu produite dans son ensemble, ça c’est une certitude. J’avais déjà évoqué le sujet dans un message il me semble, mais au tout début des années 2000, certains sites nostalgiques évoquaient le fait que les jouets n’avaient pas été distribués en France. Je me souviens parfaitement l’avoir lu. Puis ce fut le tour des U.S. Je t’avoue Pascal en toute sincérité que je n’ai jamais pensé ça concernant les U.S. Les Etats-Unis étant le pays d’origine de la gamme, il me semblait vraiment curieux qu’ils n’aient pas eu les jouets. En revanche il y a une nuance à faire. Effectivement les jouets Galaxy Rangers n’ont pas été commercialisés dans tous les états. Très peu de départements en ont eu au final comparativement à d’autres gammes. J’avais d’ailleurs contacté le site Planète Jeunesse pour que les auteurs puissent mettre à jour leur fiche qui mentionnait également l’absence de jouets aux U.S.
Tous ces sujets sont passionnants et demandent le soutien de documentations. C’est à partir des calendriers promotionnels, catalogues pro, case ratio, bordereaux de commandes, catalogues publics, photos et témoignages de particuliers, que l’ont peut affiner les appréciations.
Je viens de lire l’article en entier et j’ai particulièrement apprécié la référence à Cowboy Bebop : un pur chef d’oeuvre d’animation japonaise avec une B.O. jazzy à tomber par terre. Je recommande aussi Samouraï Champloo dans le même style mais au pays des samouraïs avec B.O. hip hop.
Désolé pour la bourde Récré A2… j’ai dû confondre. Et puis je suis plus tout jeune, la mémoire flanche.
Merci Aurélien pour la référence Samouraï Champloo, j’irai consulter ça. Tu n’as pas à être désolé vraiment. Tout le monde peut se tromper ou garder des souvenirs embrumés. Moi le premier d’ailleurs. Pour ne jamais se tromper, il faudrait ne rien faire ou ne rien dire, et ce serait bien triste.
Un article-dossier avec une contextualisation précise et plusieurs parallèles inédits ! Faudrait-il d’ailleurs voir dans le Kerium une annonce du Coaxium de la licence Star Wars, dont les premiers volets présentent par bien des aspects la forme d’un western spatial ?
Merci Nicolas pour ta lecture et ton questionnement particulièrement pertinent !
Etant un hérétique de première catégorie concernant la licence Star Wars, je pense que Julien sera plus à même de suivre ta piste. En tout cas c’est très intéressant. Le parallèle carburant/minerai/space western est à creuser.
Merci pour ton intervention 😀
Bonjour,
Je continue ma découverte d’articles passionnants sur le site (J’ai un peu de temps en ce moment !) et bien tardivement, j’ajoute mon sentiment sur cette gamme géniale quoique éphémère voire anecdotique dans l’Histoire du jouet.
J’ai toujours aimé la gamme de jouets « BraveStarr », sans doute plus que le dessin animé lui-même car bizarrement, je n’ai jamais été fan des productions Lou Scheimer, notamment la série des Maîtres de l’Univers, préférant largement les univers présents dans les mini-comics produits par Mattel.
Enfant, je n’ai eu que le Marshall BraveStarr. Adepte des dernières gammes Big Jim, je n’ai pas été insensible au lancement promotionnel du cowboy de l’espace, notamment les petits livrets promotionnels offerts en boutique de jouets, quand j’en ai eu l’occasion, je m’en suis donc fait offrir un. Tu as complètement raison Nicko sur l’incidence du prix pour un enfant. Acquérir un BraveStarr, c’était davantage pour moi recevoir un cadeau (une boîte) que se faire un petit plaisir inopiné (le blister).
J’ai d’excellents souvenirs du jouet en lui-même : une belle finition, des accessoires de qualité, une super jouabilité (meilleure que Musclor selon moi) et le souci du détail. On peut ainsi évoquer le simili-journal et l’étoile de Sheriff grandeur nature qui utilisait la même technologie que les boucliers « Secret Wars » (deux images en une)… Même les petits bouts de Kérium, c’était une idée de génie : Un peu comme la moitié d’épée de Musclor, ça donnait un but à accomplir, et ça incitait à l’achat… de la banque !
Concernant les véhicules et décors, je te rejoins Nicko, tout cela était très volumineux et coûteux… peut-être aurait-il mieux valu pour Mattel investir dans quelques persos de plus pour enrichir la gamme au début, avis perso.
Mon expérience « BraveStarr » s’arrêta là, trop happé par les G.I.Joe à l’époque pour pouvoir disperser mes crédits.
Bien plus tard, j’ai re-jeté mon dévolu sur ces figurines, notamment un nouveau BraveStarr en boîte. J’ai redécouvert une sculpture très mature pour l’époque et un packaging vraiment léché : J’ai un faible en particulier pour les illustrations de « languette» : un portrait crayonné et trois illustrations séquentielles qui miment l’action du personnage. L’autre élément qui m’a marqué est la présence d’un blister sur carte à l’intérieur de la boîte fenêtre. Pour le collectionneur, c’est le grand luxe !
Pour en revenir à Fulminor que je n’ai eu que plus tardivement encore, il est source pour moi de deux interrogations :
La première, et tu parlais de symétries fréquentes Nicko dans les productions Mattel, c’est le fait que Fulminor n’a pas eu de contrepartie chez les représentants de l’ordre pour moi : Je vois dans cette gamme trois profils de figurines, le standard (BraveStarr/Tex Hex), le «big guy» (Handle Bar/Sand Storm) et le « nimbus » (Fuzz/Scuzz). Fulminor utilise le même moule que les principaux protagonistes mais je suis étonné qu’un autre « good guy » n’ait pas été commercialisé en opposition : Peut-être Nicko, trouveras-tu une explication dans tes archives…
L’autre, c’est la relative rareté de ce modèle aujourd’hui ainsi que celle de Thirty/Thirty : Je connais la logique des « case ratio » mais pourquoi ces deux personnages qui semblent pourtant importants dans la série ( surtout le compagnon de BraveStarr) sont-ils si difficiles à trouver aujourd’hui, même en loose ? Je serais étonné d’apprendre que ces deux modèles ont eu un succès énorme à l’époque, et cela d’autant plus que les jouets les plus gros et les plus coûteux, au hasard les décors et véhicules secondaires, difficilement stockables pour les petits magasins sont encore très accessibles de nos jours…
Une réponse très longue, mais qui vaut bien l’investissement que tu portes à tes écrits. Encore merci, Nicko.
Merci beaucoup Dido pour ce message une nouvelle fois très stimulant ! 🙂
Tu as produit deux remarques que je souhaite absolument relever et auxquelles je souscris de manière formelle. D’abord l’aura que pouvait avoir une boite vis-à-vis d’un blister. En te lisant, j’ai retrouvé une sensation d’enfance où effectivement le blister apparaissait possiblement comme l’achat impromptu durant par exemple les courses alimentaires. Alors que la boite constituait réellement le cadeau davantage pensé en amont et à l’aura parfois luxueuse. Ces remarques peuvent sembler convenues mais lorsqu’on les contextualise dans la décennie 80, elles en disent beaucoup sur ce qu’était notre manière de consommer et de penser le jouet.
Ensuite tu as mis le doigt sur quelque chose de très intéressant concernant les packagings BraveStarr, précisément à propos des boites fenêtre qui contenaient les action figures. Cette configuration du blister dans la boite a vraiment une connotation luxueuse et elle m’évoque assez spontanément la gamme originelle Transformers avec un système de conditionnement identique pour certains modèles. Là encore, et selon précisément cette configuration d’emballage, les robots transformables de chez Hasbro avaient une dimension très qualitative et parfois onéreuse.
Concernant ton travail de symétrie entre le Marshal BraveStarr et ses alliés ainsi que les Hors-la-loi, je dirais que le pendant opposé de Fulminor pourrait être le colonel Borobot. On retrouve un A.D.N mécanique commun. Ceci dit il faudrait un expert en D.A (Pascal si tu me lis) qui pourrait apporter une analogie animée pertinente.
Je te rejoins peut-être moins Dido concernant la rareté que tu évoques vis-à-vis de Fulminor et Thirty/Thirty. Je pense qu’il faut parfois distinguer onéreux de rare. Je prends toujours comme exemple le Sky-Runner de la gamme SilverHawks. C’est un véhicule certes nettement moins courant que les oiseaux king size mais il circule régulièrement. Il faut être à l’affut tout en acceptant le fait que le tarif puisse être élevé.
C’est un peu le même cas pour Fulminor et Thirty/Thirty à mon sens. Ces deux modèles sont moins disponibles sur le marché du jouet de collection tout en restant trouvables à condition d’y mettre le prix. Je qualifierais plutôt de rare un jouet comme Slimestone dans la gamme Rock Lords par exemple, précisément sous sa déclinaison en boite fenêtre européenne, ou encore Nuggit dans la même édition. Les éléments prépondérants en termes de tarif/rareté seront dans n’importe quel cas l’état et l’édition, que ce soit pour un loose comme pour une version boite/blister. Est-ce que le conditionnement est scellé ? Le loose est-il complet ? Est-ce une variante ? etc…
Ces remarques n’appartiennent qu’à moi et je n’en fait surtout pas règle. Mais je pense qu’il est important de bien différencier la disponibilité du tarif. Même si les deux sont bien entendu intimement liés dans certains cas, ce qui est cher n’est pas nécessairement rare. Et inversement, si je prends par exemple les blisters Anim’oeuf FR/ES, ils sont rarissimes et pourtant les tarifs ne sont pas explosifs, en tous cas de ce que j’ai pu constater ces dernières années.
Un sujet plus complexe qu’il n’y paraît, incluant aussi la notoriété d’une œuvre/licence et qui demande de la nuance tout en acceptant le fait que les choses peuvent rapidement évoluer. Aussi il ne faut pas oublier qu’un examen tarif/disponibilité reste éphémère.
Merci de nouveau Dido, c’est un véritable plaisir d’échanger avec toi 🙂
Je n’ai visionné qu’une seule fois l’intégralité de la série animée BraveStarr, et en version originale ! Ma maîtrise de l’œuvre est donc inférieure à celle des Maîtres de l’Univers toujours du studio Filmation… Alors à la question, peut-on considérer que Fulminor possède un pendant « positif » dans la gamme de jouet ou dans l’animé, je répondrai… Pas vraiment. Niveau gabarit, Intimidor et Moustachu se valent mais l’un appartient à l’espèce des Sand Walrusses native du Nouveau Texas, l’autre à l’espèce Rigellian qui est originaire d’une autre planète. Il n’y a véritablement que Scuzz et Fuzz qui appartiennent tous deux au Peuple de la Prairie. J’ai apprécié dans ce dessin-animé l’idée de soulever des questions graves comme la consommation de drogues et le port des armes à feu. Elles sont bien traitées. Je me rappelle avoir établi un résumé détaillé (façon « prises de notes », je n’avais pas fait une relecture assidue pour corriger les fautes de frappes) sur le forum Eternia Antique, mais ce topic n’a pas dégagé beaucoup de participation. La gamme de jouets n’étant pas hautement plébiscitée à l’époque, c’est toujours un peu le cas par les collectionneurs de notre génération, en ce sens, je ne suis pas surpris. Pourtant, au détour de quelques épisodes, de vraies passerelles existent avec les Maîtres de l’Univers, certains scenarii se retrouvant réadaptés. https://princeadam.1fr1.net/t2947-bravestarr-la-gamme-de-jouets-la-serie-animee-la-legende Ce dessin-animé comporte d’autant plus l’un des meilleurs personnages féminins du studio Filmation avec le juge J.B. McBride … attendu dans la gamme de jouets, mais jamais produit.
Quant à la question de se voir offrir un jouet Bravestarr en dehors d’une occasion spécifique comme un anniversaire ou Noël, dans ma jeunesse, je ne pense pas que la situation aurait été plausible. En dehors de grandes occasions, le jouet le plus « luxueux » que j’ai pu avoir était le … Maître d’Armes de la gamme Maîtres de l’Univers, sinon ce sont de petites boîtes de Lego (références 6804, 6806, 6822, 6608, …) ou de Playmobil (références 3317, 3348, …): jouets offerts à l’occasion d’une simple virée en magasins de centre-ville ou d’hypermarché, ou encore à l’occasion d’un bon bulletin de notes, voire peut-être dans ma petite enfance, à l’occasion de la chute de dents de lait, LOL!
Merci Pascal pour ces précisions aiguisées !
Je crois que l’on peut dire que la Juge J.B a bien été produite mais en restant uniquement à l’état de sample. Tu connais comme moi le visuel promotionnel. J’en profite pour apporter une précision que j’ai oublié de mentionner dans ma réponse à Dido. La plupart des packagings BraveStarr ont été illustrés par William George, d’où l’aspect qualitatif.
Par ailleurs Pascal, j’ai remis la main pas plus tard que ce matin sur un concept art SilverHawks avec des notes que j’avais prises le concernant. Il est juste fabuleux. Dès que je le peux, je rédige un papier dédié qui sera concis mais néanmoins intéressant je pense.
Superbe article. Et le parallèle Fulminor / Iron Maiden m’a toujours frappé. Mais on doit vite tourner sur les mêmes designs partant de westerns futuristes et donc d’une simple coïncidence.
Je conseille la série de jeux IOS/Androïd Space Marshals où l’on retrouve tout un univers space western (à se demander si les créateurs n’étaient pas fan de BraveStarr eux aussi étant plus jeunes !)
En tous cas, merci pour ces articles riches en informations.
Merci beaucoup Hannibal Smith pour ta lecture ! 🙂
Et surtout pardonne-moi concernant ma réponse extrêmement tardive, je n’avais pas vu ton message. Je mets un point d’honneur à répondre personnellement à chaque intervention sur mes travaux.
J’utilise beaucoup l’approche symétrique dans mes productions afin de nourrir la partie culturelle, et ce depuis ma participation à ToyzMag (2013). Je trouve que c’est un moyen d’établir des parallèles à la fois informatifs et divertissants. Pour autant, une symétrie ne veut pas dire qu’une filiation créative existerait de manière systématique. Parfois c’est le cas bien entendu, mais j’aime aussi me laisser aller à imaginer des liens invérifiables. En ce sens je rejoins ta remarque, une mode/tendance dans une temporalité précise va générer des thèmes connexes dans des œuvres différentes sans pour autant qu’il y ait un quelconque lien créatif.
C’est moi qui te remercie de nouveau Hannibal Smith pour ton appréciation favorable. Ton pseudonyme me renvoie immanquablement au personnage de Barracuda campé par l’inoubliable Mr T. Un de mes héros d’enfance pour lequel j’ai encore aujourd’hui une véritable admiration 🙂