La chronique consacrée aux personnages secondaires de la pop culture se replonge dans le Seigneur des anneaux avec aujourd’hui d’un elfe bien bad ass.
Un héros elfique à la mission divine
Glorfindel est un Elfe du Seigneur des anneaux. Le personnage apparaît dans le premier volume La Communauté de l’Anneau. Tolkien en a fait un Elfe à part en fusionnant deux personnages. Il s’agit du Glorfindel de l’ancien temps (au premier âge) et de celui du temps du Seigneur des Anneaux (fin du troisième âge).
Cette particularité lui confère des pouvoirs étendus et un statut à part dans la Terre du milieu puisqu’il est supposé avoir été réincarné par les Valars. En effet, comme tous les Elfes décédés, son esprit siégeait dans la halle de Mandos. Notez que la traduction du Silmarillion évoque les « Cavernes de Mandos », nous préférons suivre Laurent Alibert dans le Dictionnaire Tolkien dirigé par Vincent Ferré. C’est donc dans cette sorte de Valhalla que repose l’âme de Glorfindel pendant plusieurs siècles. Après avoir repris forme, il sert, en l’an 1600 du deuxième âge, de messager aux Valars.
Cette mission l’apparente aux Maiar dont les exemples les plus connus sont les Istari (Saroumane, Gandalf, Radagast…), les Balrogs et Sauron. Un autre aspect dans son histoire le rapproche de Gandalf. En effet, il trouve la mort en l’an 510 du premier âge entraîné dans sa chute par le Balrog qu’il vient de terrasser. Cette issue du combat rappelle furieusement la scène de la Moria où Gandalf affronte un autre Balrog. On peut aussi relever que Gandalf lui-même sera réincarné, a priori par Eru lui-même, pour prendre la place de magicien blanc.
Un héros méconnu
Malgré cette gloire, il s’efface dans l’adaptation cinématographique au profit du développement du personnage d’Arwen. Le manque criant d’héroïnes dans les romans (si l’on omet la révélation tardive d’Eowyn) incite Jackson à donner plus de place à la princesse elfe. On remarque qu’il résiste encore à la tentation d’introduire un nouveau personnage. Il faut dire qu’à la différence du Hobbit, le Seigneur des anneaux est déjà bien trop dense et que le réalisateur passe plus de temps à couper qu’à étoffer l’intrigue.
Donc Glorfindel perd au cinéma sa part d’héroïsme puisqu’il ne sauve plus Frodon des griffes des Nazgûl au gué de Bruinen. Pourtant la description que fait Tolkien de son sauvetage montre bien sa puissance. En effet, Frodon le perçoit comme un être de lumière, un être qui ne craint pas les spectres de l’Anneau et qui semble disposer de pouvoirs sur le visible et l’invisible.
Glorfindel joue également un rôle lors du conseil qui crée la communauté de l’Anneau. C’est en effet lui qui dans le roman suggère de donner l’Anneau à Tom Bombadil ou de le jeter dans la mer. Si vous ne connaissez pas Tom Bombadil (autre personnage mis de côté par Peter Jackson), jetez un œil à l’une de nos premières chroniques A première vue.
Il est même envisagé qu’il s’associe à la Communauté, mais ses talents et pouvoirs ne sont pas jugés particulièrement utiles pour s’introduire discrètement au Mordor. Glorfindel est un personnage important de la geste de Tolkien, mais pour son créateur comme pour le réalisateur des films, il ne semble pas avoir mérité de partager la gloire de deux Hobbits.
L’illustration de cet article est tirée de la carte du jeu Fantasy Flight Games et a été réalisée par l’illustratrice française Magali Villeneuve.
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