A première vue : Tom Bombadil, le mystère de Tolkien

Tom Bombadil est un personnage inoubliable du premier livre du Seigneur des anneaux, La Communauté de l’Anneau.

Attention, il ne s’agit pas d’un personnage ordinaire. Il habite avec sa femme Baie d’or dans une maison situé dans la Vieille forêt. Selon Baie d’Or interrogée par Frodon, Tom « est le Maître du bois, de l’eau et de la colline ». Joyeux compagnon, généreux et sauveteur in extremis de Hobbits aux prises avec les spectres et les arbres devenus méchants, il incarne probablement une divinité archaïque.

 

JRR Tolkien s’est toujours refusé à expliquer le personnage dont on sait seulement qu’il fut inspiré par un pantin articulé que possédait son fils. Aussi, les fans et les chercheurs se perdent en conjecture sur l’identité et la nature de Tom Bombadil.

Interpelant Frodon, il se qualifie d’ « Aîné » (notez la majuscule), il pourrait donc être l’une des premières créatures contemporaines de la création de la Terre du milieu, un Maïar perdu en Endor, voire une incarnation d’Illuvatar… Tout est possible puisque rien n’est sûr si ce n’est ce que Tom dit de lui-même.

« Tom était ici avant la rivière et les arbres ; Tom se souvient de la première goutte de pluie et du premier gland. Il traçait des sentiers avant les Grandes Gens et a vu les Petites Gens arriver. Il était ici avant les Rois, et les tombeaux, et les Esprits des Tertres. Quand les Elfes ont passé dans l’Ouest, Tom était déjà ici, avant que les mers soient fléchies. Il a connu les ténèbres sous les étoiles, alors qu’elles ne contenaient aucune peur – avant que le Seigneur Sombre vienne de l’Extérieur. »

Mais la plus éclatante démonstration de son pouvoir est bien dans son rapport à l’Anneau unique. Un rapport très particulier puisque Tom Bombadil n’est pas soumis à son pouvoir. Il peut le passer à son doigt sans conséquence et il voit toujours Frodon quand ce dernier le porte.

Pour autant, il ne serait pas judicieux de lui confier l’Anneau. Gandalf estime en effet qu’inconscient de la valeur de l’objet et l’enjeu, il le perdrait probablement.

 

 

Avec ses couleurs vives héritées du pantin familial, les représentations abondent dans l’univers graphique du Seigneur des anneaux. Il n’a toutefois pas trouvé sa place dans les films.

 

En effet, ni Peter Jackson ni Ralph Bakshi, le réalisateur du film animé de 1978 n’ont trouvé nécessaire de l’intégrer.

Tous deux ont jugé que Bombadil n’apportait pas grand chose à l’histoire. Et c’est certainement exact d’ailleurs Tolkien lui-même dans une lettre écrivait : « Tom Bombadil n’est pas une personne importante – pour le récit.[…] il représente quelque chose que je ressens comme important, bien que je ne serais à même d’analyser avec précision ce sentiment. Toutefois, je ne l’aurais pas laissé dans l’histoire s’il n’y remplissait pas une fonction.[…] L’histoire s’articule autour d’un bien et du mal, de la beauté contre une laideur sans pitié, de la tyrannie contre la royauté, de la liberté modérée et consentie contre la contrainte sans plus d’objectif que le pouvoir et ainsi de suite ; mais ces deux côtés à un degré ou un autre, conservateur ou destructeur, recherchent une forme de contrôle. Mais si quelqu’un faisait « vœu de pauvreté », renonçait au contrôle, prenait plaisir dans les moindres choses sans se préoccuper de soi, regardant, observant et dans une certaine mesure sachant, alors la question de ce qui est juste ou injuste dans l’exercice du pouvoir lui serait totalement étranger, et les moyens de l’exercice sans valeur. C’est une vision naturelle pacifiste qui vient toujours à l’esprit en temps de guerre. […] Au bout du compte, seule la victoire de l’Ouest permettra à Bombadil de continuer, voire de survivre. Il ne lui resterait rien dans le monde de Sauron ».

Le personnage toujours difficile à cerner (même pour Tolkien lui-même) revêt cependant quelque intérêt pour la narration de l’histoire de la Terre du milieu. C’est pour cela que Jackson réintroduit certaines de ses scènes (la rencontre avec le Vieil homme saule et quelques poèmes) parmi celles de Sylvebarbe dans la version longue du film Les Deux tours. De même, pour compenser l’absence de Tom Bombadil, c’est à Aragorn qu’échoit la responsabilité d’armer les Hobbits avant leur confrontation avec les Nazgûl.

Malgré son absence dans l’œuvre de Peter Jackson (il n’aurait eu sa place que dans La Communauté de l’Anneau), on le retrouve dans divers médias inspirés par ces films. En effet, il est présent dans le jeu de cartes Decipher.

 

Il apparaît aussi dans des jeux vidéo. Notamment en tant qu’invocation dans le deuxième volet du jeu vidéo La Bataille pour la Terre du milieu.

 

 

Blaster
A suivre

1 comment

Je trouve ça dur de dire que Tom Bombadil n’apporte rien à l’histoire (même de la part de Tolkien)…

Pour moi, sa plus grande contribution est de montrer à quel point Frodon n’est pas (et ne sera jamais) un héros comme on en voit dans beaucoup d’aventures. Le gars part pour une quête dans le but de sauver le monde et, alors qu’il n’est même pas encore vraiment sorti de chez lui pour rejoindre le monde, il se repose 5 minutes et il se fait bouffer par un arbre! BAM! Et là, sans Tom, c’est la fin de l’histoire.

Je me rappelle qu’à l’époque où j’avais lu le livre pour la première fois, ça m’avait vraiment marqué, presque choqué. Et d’ailleurs je trouve que cet aspect manque dans les films.

Article très intéressant et très riche en tout cas. Bonne continuation.

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