Au Comic Con Paris, nous avons retrouvé une vieille connaissance et un nouveau copain pour parler des jouets Star Stars de chez Hasbro.
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Patrick Schneider est Sr Global Brand Manager et Sam Smith, Design Manager, pour les gammes collectionneurs Star Wars de Hasbro.
FulguroPop – Bonjour, l’année dernière, on avait parlé surtout de la façon dont vous choisissez les personnages que vous faites en jouet, mais cette année, vu que Sam est parmi nous, on va s’intéresser à la façon dont vous faites les jouets.
Patrick Schneider – Sans problème.
La technologie Photo Real est fantastique. Elle met vraiment en valeur les headsculpts que vous créez. Pourtant, j’ai l’impression que certains personnages sont plus difficiles que d’autres à réussir. La ressemblance est pas toujours évidente. Par exemple, les figurines récentes de Leia ou de Han Solo sont presque parfaites, mais bizarrement les Luke semblent un peu moins réalistes. Vous savez pourquoi ?
Sam Smith – Il existe plusieurs raisons qui font que les personnages classiques plus difficiles à sculpter. La première, c’est qu’on se base sur une apparence à un moment très particulier de leur vie. Toutes les références photographiques datent de quarante ans alors qu’on évolue dans un environnement numérique. A l’inverse, pour les personnages modernes, on dispose de documents de références idéaux. Le service en charge de la sculpture a relevé le défi avec celles que vous avez mentionnées, les visages de Carrie Fisher et d’Harrison Ford. L’autre défi que pose Photo Real réside dans la technique qui suppose d’utiliser des références et de les recréer sous la forme d’un fichier numérique. Nous utilisons des sources brutes pour ces anciens personnages alors que pour les nouveaux nous avons accès à des scans numériques. Mais Luke est assez spécial. Si vous l’observez image par image, vous remarquez que ses expressions changent énormément. Heureusement, on a désormais des figurines de Luke qui nous satisfont.
Je possède la figurine Skywalker Strikes de Luke et la trouve magnifique [vous pouvez lire la review en cliquant ici].
Sam Smith – C’est un équilibre intéressant à trouver car on peut s’éloigner du visage de Mark Hamill en voulant lui donner une expression héroïque , trop déterminée. En somme, l’enjeu c’est trouver l’équilibre entre ce qui correspond au personnage et ce qui colle avec ce qu’on voir sur l’écran.
A propos des visages, pensez-vous possible d’avoir des têtes alternatives à l’avenir ?
Patrick Schneider – Plusieurs têtes ? On le fait déjà parfois. C’est vrai que pour la gamme basique, on essaie de donner des accessoires que le personnage utilise dans sa scène, mais avec nos exclu de conventions, on a l’opportunité de fournir des têtes en plus et la gamme Hyperreal va nous permettre de donner plusieurs visages.
Sam Smith – On cherche vraiment à le faire plus souvent. On vient juste de sortir le trône de l’Empereur avec plusieurs têtes et le Luke Hyperreal qu’on va proposer inclut différentes têtes du personnage… Non seulement vous aurez des têtes variées, mais en plus vous pourrez faire évoluer le personnage comme dans le film sur Bespin. Quand il rencontre Vader, il transpire, il regarde vers le haut du fait de la différence de taille entre les deux acteurs.
Donc vous avez créés les deux ensemble, Luke et Vader, en pensant à la façon dont ils allaient interagir dans une vitrine ?
Sam Smith : Absolument.
La gamme Hyperreal vient d’être lancée et de mon point de vue de collectionneur, c’est compliqué de sauter le pas du fait de la différence d’échelle. Ces figs mesurent 8″. Cela fait une échelle de plus à collectionner. Et puis, regardez le prix, 100 euros c’est pas donnée.
Patrick Schneider – Hyperreal est une gamme plus réduite. On ne créera jamais autant de personnages que pour Black Series. La différence d’échelle est nécessaire pour accueillir la technologie Hyperreal et son endosquelette. Donc le fans n’auront pas à tout recommencer à une nouvelle échelle, ils pourront en revanche monter en gamme pour ce qu’ils exposent. Pour l’instant, Vader fait la paire avec Luke et on va voir où ça nous mène.
S’il existe un défaut à Photo Real, c’est probablement la brillance de la peau. Un vernis mat est-il envisageable ?
Sam Smith – Le process évolue en permanence. On cherche toujours à améliorer la couleur de la peau et la finition… On ne dispose de Photo Real que depuis deux ans. C’est encore très récent. Je pense que vous remarquerez l’amélioration continue de la gamme… On est vraiment enthousiasmé par ce que nous réserve l’avenir.
Vous disposez d’une gamme Archives qui permet de ressortir des figurines plus anciennes avec un meilleur paintjob. Va-t-telle perdurer au-delà des deux waves actuelles ? Ce serait génial d’en avoir plus ou encore des army builders comme le Scout Trooper ainsi disponible sans sa moto jet.
Patrick Schneider – En effet. On a ainsi des figurines sur carte simple et les fans peuvent l’acheter sans avoir à acheter le speeder bike. Les Archives nous enthousiasment sur plusieurs plans : ressortir des figurines basiques comme des figurines deluxe sans leur accessoire. C’est très polyvalent.
Sam Smith – Black Series ne fait que commencer, on l’a lancée en 2013. Depuis le premier jour, nous travaillons nos sculpts en numérique. Les portraits ont toujours été là, mais on les peignait avec des techniques inchangées depuis 40 ans. Par conséquent, je suis ravi que les Archives nous permettent de rendre justice à des sculpts. Pour Yoda et Anakin, c’est comme si on les redécouvrait sous une nouvelle lumière. Les sculpts sont enfin mis en valeur.
Patrick Schneider – Yoda est un bon exemple. La qualité du sculpt était déjà présente, mais cachée derrière une peinture médiocre.
A propos de ressortie, on dirait que vous avez eu le nez creux en décidant de ressortir Palpatine cet automne.
Patrick Schneider – On n’en avait aucune idée… Peut-être que… Lucasfilm sont des partenaires géniaux, hein ? Alors peut-être qu’ils nous ont suggéré l’idée… Je ne sais pas. On l’a dévoilé à Celebration et quelques heures après, on découvre à la convention la bande-annonce avec le rire de l’Empereur. En tant que fan j’étais là : « c’est génial ! « et puis en tant qu’employé de Hasbro, j’étais là : « c’est génial !
Sam Smith – En fait, la bande-annonce a été diffusée avant notre panel. C’est encore mieux !
Patrick Schneider – Oh tu as raison. Au cours de notre conférence, on pensait « c’était un super produit avant et c’est encore mieux maintenant ! »
Quand avez-vous décidé de sortir la version deluxe de Palpatine ?
Patrick Schneider – C’est partiellement lié aux Archives parce que cette gamme est utilisée pour ressortir des figurines pour lesquelles on ne change presque rien. Si on veut changer quelque chose, on s’adresse à un distributeur… Celui-ci est une exclu Amazon. C’est génial de prendre une figurine ancienne d’un personnage vraiment bon, avec des parties de qualité, d’améliorer les parties qui en ont besoin et d’ajouter un accessoire cool. Ainsi, on obtient une figurine géniale avec un accessoire de diorama.
Sam Smith – Après la sortie de l’original on s’est dit qu’il aurait été bien mieux avec des robes en tissu. Même si on avait ps de trône sur lequel l’asseoir, c’est tellement iconique comme position pour ce personnage. Tout le temps qu’on le voit dans la trilogie originale, il est assis ou presque… On a adoré lui donner des accessoires comme ces mains qui lancent des éclairs et la tête alternative ou encore bien sûr le trône. C’est semblable à ce qu’on a fait pour le Luke Jedi. C’était un candidat pour les Archives, mais on n’allait pas simplement le faire profiter de Photo Real, on a fait bien plus en séparant le crâne des cheveux par exemple.
Patrick Schneider – Quand j’ai suggéré de le ressortir dans Archives, tu m’as dit : « non, on va améliorer la figurine »
Sam Smith – On a décidé de lui donner une nouvelle tenue, une nouvelle main supplémentaire (avec et sans gant) et le blaster du Klatooinian Skiff Guard. On a aussi pu lui donner sa sur-tunique, une cape en tissu (sans manche). On est très content de la mise à jour de cette figurine.
Vous allez probablement pouvoir recycler les mains qui lancent des éclairs de Palpatine, ça marcherait avec Dooku aussi.
Sam Smith – C’est possible, mais quand on les crée, on tient compte du personnage : la taille de ses mains, son vieillissement… Cette capacité à prendre en compte ces détails, c’est à la fois la malédiction et la bénédiction de notre travail numérique. Les mains de Palpatine ont l’air bien plus vieilles que celles qu’on devrait donner à Tyrannus.
Patrick Schneider – Et surtout, on n’a pas encore annoncé de Dooku, on verra si on l’ajoute à la gamme…
Sam Smith – Mais ça pourrait être un accessoire génial pour lui.
Vous avez récemment sorti des figurines de Doctor Aphra et de ses droids. Même la figurine Skywalker Strikes de Luke est issue des comics. Peut-in espérer plus de personnages des comics ?
Sam Smith – S’appuyer sur les sources écrites est relativement nouveau. Je crois que c’est parce qu’on dispose d’un tel patrimoine cinématographique… Mais ces figurines ont été très bien accueillies. De fait, si on s’aperçoit que les fans demandent ces personnages, on le fera avec plaisir.
Patrick Schneider – On adore toujours accompagner la sortie d’un film, mais on aime aussi le côté univers complet de Star Wars donc… On est à fond sur L’Ascension de Skywalker, mais après ça on aura quelques années sans film, ça pourrait nous donner l’occasion d’explorer des niches de l’univers Star Wars.
Sam Smith – Dans une autre interview, Patrick a mentionné Joruus C’Boath.
Le Jedi sombre.
Patrick Schneider – Oui, le Sith de l’Héritier de l’Empire.
Il ne fait pas partie du canon cependant.
Patrick Schneider – Non, il fait partie de l’univers étendu, de Legends.
C’est donc probablement exclu de la part de Disney.
Patrick Schneider – Non, on a déjà fait des persos de Legends pour Black Series : Darth Revan and Jaina Solo.
Oh c’est vrai ! C’était dans le cadre du Fans’ Choice, je crois
Patrick Schneider – C’est bien ça. Mais, dans le canon, les histoires de Legends ne sont-elles pas les mythes qui se racontent dans l’univers ?
Sam Smtih – Nous aimerions approfondir cette catégorie. Je m’intéresse à Jaxxon en fait. Il a fait la couverture d’un nouveau comic book Marvel, il doit donc être canon.
On peut s’attendre aussi à ce que Disney puise dans Legends à l’image de ce qu’ils ont fait avec Thrawn.
Patrick Schneider – On adore ce genre de trucs. Il y en a un autre dans Rebels, je crois.
Ruhk.
Patrick Schneider. C’est ça. On entend parfois des rumeurs, on ne sait rien, mais quand ils décident de le faire, c’est très enthousiasmant.
De quelle figurine récente êtes-vous le plus fier ?
Sam Smith – C’est dur comme question. Il y en a une ou deux, pour des raisons différentes. Je dirais probablement Cara Dun… Et le Mandalorien, même si c’est un peu facile. Si je m’éloignais de l’échelle 6in, je dirais le Vader Hyperreal. Cela a été génial de travailler sur cette figurine tant du point de vue des détails qu’on peut ajouter au costume de manière jusqu’ici inédite. Trouver tous les éléments symétriques et asymétriques… Tout ce qui concerne les variations de peinture, les inscriptions en aurebesh sur le plastron… La nouvelle échelle et la nouvelle technologie nous ont vraiment permis d’explorer ce personnage comme jamais auparavant. C’est probablement mon top-deux. D’un point de vue plus anecdotique, le Boba Fett Kenner qu’on a fait pour San Diego… C’était très amusant.
Patrick Schneider – J’allais aussi répondre le Vader Hyperreal Vader ou le Luke Yavin, mais je choisirais plutôt Padme Amidala. C’est un choix original. On sait les émotions ambivalentes qu’évoquent les Prequels, mais ils font partie du canon. Ils sont le commencement de la saga Skywalker qui touche désormais à sa fin. Padme Amidala est l’héroïne des Prequels. Elle est la mère de Luke et Leia et nous n’avions pas avant cette année de figurine d’elle dans notre gamme 6in…
Et quelle figurine vous a semblé le plus difficile à concevoir ?
Sam Smith – Vous voulez dire en dehors du visage de Luke ? On a un partenariat incroyable avec Lucasfilm, mais parfois la difficulté provient du manque de sources et de références. EN particulier si des éléments changent en post-production.Nous voulons offrir des jouets qui sont les plus proches possibles des films. Mais le plus dur, ça a dû être Cal Kestis du jeu vidéo. On a longtemps tout ignoré de l’acteur qui allait être choisi. Et quand on l’a appris, on était prêts ! On a un super partenariat avec EA et Respawn Entertainment ainsi qu’avec Lucasfilm qui nous permet d’être impliqués le plus tôt possible dans la création de ces personnages.
Il me reste une question relative à l’intention d’Hasbro de se débarrasser des emballages plastiques. Comment cela va-t-il affecter Black Series ?
Patrick Schneider – L’engagement de Hasbro, notre mission c’est de rendre le monde meilleur pour les enfants et leur famille. On le fait à travers les jouets, mais on veut aussi agir via des pratiques d’entreprise responsables. On pense aussi aux consommateurs. Certains adorent le packaging, mais d’autres le jettent directement.
C’est ce que je fais.
Patrick Schneider – Voilà. Bon, l’engagement devait commencer l’an prochain, mais ce sera plutôt en 2022. Alors on a un peu de temps devant nous. On explore déjà plusieurs options. Beaucoup de nos produits sont déjà présentés en boîtes comme les casques à l’échelle 1. Les fans adorent voir un beau rendu photo du produit qu’ils vont acheter, donc ça fonctionne. On s’intéresse aussi à des alternatives aux produits pétroliers…
Vous savez, dans les magasins, on regarde souvent la figurine sous toutes les coutures pour choisir celle qui a le meilleur paintjob. Cela s’annonce impossible avec des boîtes intégrales.
Patrick Schneider – Certes, mais nos fans achètent de plus en plus en ligne. C’est une évolution globale…
Merci Sam et Patrick d’avoir pris le temps de ces échanges.
Patrick Schneider et Sam Smith : Merci
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