Spider-Man sur PS4, une petite pépite à mettre sous le sapin

Au mois de septembre dernier, quelques semaines avant la saison des blockbusters, Spider-Man a subrepticement pris le monde vidéoludique dans sa toile. Développé exclusivement pour la PS4 par le studio Insomniac Games, à qui on doit également Spyro The Drago et Ratchet and Clank, ce jeu est une énième apparition du héros co-créé par Steve Ditko et Stan Lee. Prenant la relève après les moins glorieux The Amazing Spider-Man 1 et 2, c’est un vrai petit bijou à côté duquel vous auriez bien tort de passer.

Avant d’aller plus loin, sachez que vous vous exposerez à quelques spoilers !

Contrairement à ses prédécesseurs les plus récents, Spider-Man ne calque pas l’histoire des films Marvel actuels mais narre, à sa manière, la genèse de l’antagonisme entre Spidey et Dr. Octopus. L’histoire n’apportera pas de réelle surprise aux fans du héros et autres aficionados du comics, si ce n’est quelques clins d’oeil très sympas. En revanche, c’est dans la qualité de l’écriture – aussi bien pour le scénario que pour les dialogues – et dans la cohérence du monde que l’histoire prend toute sa saveur.

Le pitch : Peter Parker n’est plus un adolescent et a déjà vécu un certain nombre d’affrontements avec les super-vilains du jeu. Il travaille comme assistant de recherche dans le lab du Dr. Octavius, qui est son mentor. Peter Parker endosse évidemment toujours le costume du super-héros et a des alliés précieux dans son combat : son ex-petite amie Mary Jane Watson, reporter au Daily Bugle, et Yuri Watanabe, capitaine au NYPD, qui vont toutes deux le rencarder à de nombreuses reprises sur des événements suspects. Parker va être confronté à l’arrivée en ville d’un nouveau gang, les Démons, placé sous le leadership de Mister Negative. Ce gang cherche à s’approprier par tous les moyens une arme biologique appelée le Souffle du Diable. S’ensuit une escalade de violence contraignant le maire, Norman Osborn, à déclarer la loi martiale et à placer la ville sous le contrôle d’une milice privée, provoquant donc l’apparition d’une nouvelle faction opposée à Spider-Man. L’histoire ne s’arrête pas là puisque Spidey sera également opposé à certains membres du Sinister Six… On ne vous en dit pas plus.

Les dialogues entre les protagonistes arrivent à transmettre beaucoup d’émotions et sont d’une crédibilité rare. Ils nous permettent de saisir, par exemple, les motivations expliquant la mue de Otto Octavius en Dr. Octopus. Bien que tout annonce, dès le début du jeu, cette transformation du scientifique en super-vilain, c’est une métamorphose qui est très graduelle et qui se déroule progressivement, sous nos yeux témoins des multiples déconvenues subies par Otto – quitte à ressentir de la sympathie pour le personnage. De la même manière, les échanges de Peter avec Mary Jane exposent toutes les complexités et ambiguïtés d’une relation sentimentale loin d’être terminée, et contribuent à humaniser des personnages parfois trop stéréotypés dans les autres jeux.

Crédit : Insomniac Games

Outre l’histoire principale qui oppose le héros aux membres du Sinister Six ainsi qu’à d’autres ennemis iconiques de Spidey, les missions secondaires sont ultra cohérentes et ont toute leur place dans l’univers du jeu. Entre les courses de drônes, les missions d’infiltration, les camps de prisonniers à libérer, les pigeons infectés à attraper au vol, et les sacs à dos contenant les affaires de Peter Parker disséminés un peu partout sur les toits de la ville, c’est tout un tas de références et de clins d’oeil à l’univers de Spidey que le jeu vous proposera. Un effort certain a été apporté afin de justifier chacune de ces tâches (la map du jeu en est constellée !) et éviter qu’elles ne tombent comme un cheveu sur la soupe.

Le gameplay est tout bonnement délicieux. Les animations de Spidey ont été peaufinées et ses déplacements sont ultra fluides. Maîtriser les contrôles demandera un poil d’entraînement au début mais très rapidement on arrive à dompter les lois de la gravité pour tirer parti des forces d’inertie. A ce stade, traverser toute la map en se balançant entre les gratte-ciels procure une sensation de liberté et de souplesse infinies. Bien qu’une option de fast travel soit proposée à partir d’un certain chapitre, les déplacements sont tellement agréables qu’on est vite tenté de laisser cette option de côté pour déambuler dans la ville. Il faut dire que le monde est très bien rendu : on se croirait réellement à Manhattan. Les quartiers et immeubles emblématiques de la ville sont présents, la foule sur les trottoirs, les taxis jaunes s’engouffrant dans le dédale matriciel des avenues et les rues, etc. Et c’est beau. Très beau, même. On prend plaisir à grimper au sommet de l’Empire State Building pour admirer le coucher de soleil sur Lower Manhattan, ou à se balancer du côté de Times Square illuminant la nuit. Les éclairages sont magnifiques et valorisent la ville.

Crédit : Insomniac Games

 

Crédit : Insomniac Games

Les combats sont très rythmés mais très intuitifs eux aussi. Outre ses poings, Spidey a un certain nombre de gadgets à sa disposition qui l’aideront à faire la différence lors des affrontements contre des ennemis de plus en plus armés. C’est alors tout un système de combos qui vous permettra d’orchestrer de véritables chorégraphies pour anéantir les gangs ennemis. Le système de combat, ainsi que tout le système d’infiltration pour prendre les ennemis par surprise, est d’ailleurs directement pompé des jeux Batman (Arkham Asylum, Arkham City, Arkham Knight, etc.), une recette qui a largement fait ses preuves. Une grosse réserve à ce propos en ce qui concerne le gameplay : on regrette largement les missions d’infiltration de Mary-Jane (et d’un autre protagoniste dont je ne citerai pas le nom), extrêmement pénibles à jouer et qui, par leur linéarité et leur rigidité, cassent complètement le rythme de l’histoire principale. Un autre petit bémol : quelques séquences QTE qui peuvent casser le rythme et porter préjudice aux moments les plus dramatiques…

Crédit : Insomniac Games

Comme tout jeu qui se respecte, le crafting est évidemment à l’honneur dans Spider-Man. Selon les items que vous récolterez, vous pourrez débloquer de nouveaux gadgets mais aussi de nouveaux costumes pour Spidey. Les costumes ne sont pas seulement esthétiques puisqu’ils confèrent à Spidey une nouvelle compétence unique impactant le gameplay : blindage renforcé, explosion de toile, pulsion électromagnétique qui étourdit les ennemis, etc. A vous de choisir. Là où les développeurs d’Insomniac ont été malins : une fois un costume débloqué, vous pouvez activer sa compétence unique tout en équipant n’importe quel autre costume possédé… Aucune contrainte d’utiliser un costume spécifique pour bénéficier de sa compétence.

Crédit : Insomniac Games

La durée de vie du jeu nous semble bien dosée et rythmée : comptez une bonne douzaine d’heures pour faire l’histoire principale d’une seule traite. Les séquences s’enchaînent de façon quasi cinématique à tel point que le jeu aurait sa place dans l’écosystème du Marvel Cinematic Universe. Et pour peu que vous vous laissiez distraire et absorber par les activités de l’open-world, c’est une bonne trentaine d’heures que le jeu vous proposera – sans compter les DLC qui sont maintenant disponibles.

Peu de jeux open-world nous auront autant marqué que Spider-Man. Sans doute parce que peu de monde l’attendait vraiment, au vu des réalisations précédentes assez médiocres ; mais surtout parce que le jeu a des qualités intrinsèques rares et ultra équilibrées. En ces périodes de fêtes de fin d’année, le jeu bénéficiant de promotions, il serait dommage de ne pas se laisser prendre dans la toile…

 

1 comment

Le jeu qui m’a redonné envie d’utiliser ma PS4.
Entre le mode histoire plutôt bien fichu et les balades dans NYC, c’est le pied.

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