Canal + diffuse en ce moment la quatrième saison de l’une de ses séries originales les plus abouties : Le Bureau des légendes.
Créée par Eric Rochant, qui depuis quatre saisons joue le rôle de ce que les anglophones appellent showrunner, la série relate les aventures d’un service de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les services de renseignement extérieur français.
Eric Rochant a l’habitude de ce sujet. Il a signé en 1994 Les Patriotes, un film magistral dans lequel Yvan Attal campe un officier du Mossad. Relativement apprécié du milieu du renseignement, Rochant a donc profité de ses entrées pour livrer une série qu’il a voulu réaliste. Bon, ce n’est pas un documentaire, non plus… Et heureusement, sinon on s’ennuierait énormément.
Si vous n’avez pas suivi les saisons précédentes, vous risquez d’être un peu perdus, mais le replay de Canal devrait vous permettre de vous remettre à jour. Grosso modo, on retrouve nos espions préférés toujours empêtrés dans leurs aventures entre la zone syro-irakienne et la Russie. Entre la vie du bureau à Paris et les agents sur le terrain, les allers-retours spatiaux et temporels sont légion dans cette saison.
Assez étonnamment, ce ne sont plus les péripéties de Malotru ou de Phénomène (ah oui, les agents clandestins de la DGSE reçoivent dans cette série des noms de code tirés du langage fleuri du Capitaine Haddock, un héros… belge !) qui passionnent dans cette quatrième saison. L’humoriste Artus dans son rôle d’analyste au bureau Syrie, introduit lors de la saison précédente, devient presque le vrai héros de cette saison. Malin et empathique, son personnage se révèle essentiel dans une série où le double-jeu fatigant de Malotru (Mathieu Kassovitz) et le jeu (tout court) irritant de Phénomène (Sarah Giraudeau) lassent parfois le spectateur. Le sujet sur lequel travaille cet homme ordinaire est peut-être aussi plus parlant : empêcher un attentat en France représente un enjeu légèrement différent de celui de la domination mondiale en matière d’intelligence artificielle. Enfin bref, le téléspectateur s’identifie plus facilement à ce personnage pataud et plein d’astuce qui gamberge rapidement face aux énigmes orientales, interroge efficacement les djihadistes et court difficilement sous les balles accompagné par une nounou du Service action.
Saluons également l’autre vraie bonne idée de la saison : l’introduction d’un élément perturbateur essentiel. Le chef de la sécurité interne de la DGSE campé par un Mathieu Amalric parfait dans son rôle de paranoïaque dévoué à la France et dont on se demande pourquoi il n’avait pas été introduit à partir de la saison 2.
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