L’état de conservation dans la collection de jouets vintage

 

Aujourd’hui je vous propose d’associer la collection de jouets vintage à quelques réflexions, notamment en évoquant de nouveau les modalités possibles de cette pratique. J’attache beaucoup d’importance au fond, que ce soit lorsque j’aborde un jouet ancien et/ou son packaging, ou bien de manière plus globale en pensant la collection au sens large du terme, en identifiant des comportements et des cheminements pluriels.

La réflexion est cruciale car elle permet parfois d’apporter du discernement tout en posant des mots sur des agissements. Selon cette volonté de compréhension, je souhaiterais aborder la problématique suivante : quelle est la place de l’état de conservation dans la collection de jouets vintage ?

Tout un programme qui suscitera je l’espère des échanges passionnants. Avant toute considération, il me semble capital de rappeler quelques prérequis essentiels. Le contenu de cette production ne constituera en rien une règle, une sorte d’orthopraxie – comme j’aime dire – qui serait la bonne voie à suivre. Non, je voudrais livrer une vision, une approche strictement personnelle en apportant une ou plusieurs réponses à l’interrogation précédemment posée.

Aussi il faudra appréhender les idées ainsi que les réflexions qui vont suivre comme quelque chose de personnel, comme une sensibilité qui fait appel au subjectif. Bonne lecture à tous.

 

 

Lorsque j’ai commencé à acquérir des jouets vintage en tant qu’adulte, c’est à dire à la toute fin des années 90, j’ai immédiatement et même inconsciemment opté pour un comportement, celui de dénicher des déclinaisons plastique comme des conditionnements dans le meilleur état possible. Il semblerait que cette marotte, si j’ose dire, fait littéralement partie intégrante de ma sensibilité, à l’image d’un logiciel inné à propos duquel aucune remise en question n’est nécessaire puisqu’il est strictement naturel, organique.

Pourtant il est intéressant de décortiquer celui-ci afin d’en extraire des idées, lesquelles éclaireront certainement ce logiciel immanquablement destiné à dénicher du parfait état. Prenons un premier exemple concret. Lorsque je trouve à la vente deux boites/blisters ou jouets vintage en loose identiques, je vais naturellement tendre à sélectionner celui/celle qui se trouve dans le meilleur état.

Ici se présente en filigrane la notion du beau, avec sa part de subjectivité comme d’universalité. Selon une définition Kantienne, le beau serait ce qui séduit de manière intrinsèquement universelle sans conceptualisation. C’est à dire que l’on pourrait s’accorder à penser qu’une majorité significative appréciera spontanément quelque chose comme beau, en l’occurrence un jouet/conditionnement vintage, là où une minorité le rejettera.

Pourtant il est capital de penser également le singulier dans le beau. Il y a effectivement un subtil mélange entre l’imaginaire et je dirais l’entendement. Selon l’auteur/philosophe David Hume, le beau n’existe pas en tant que tel, c’est une fabrication de l’esprit. La subjectivité est donc inévitablement une composante du beau, au même titre que l’universalité.

 

 

Si j’en reviens plus concrètement à ma thématique de la collection de jouets vintage, un bel objet est par essence séduisant selon une perception à la fois commune et personnelle. À titre personnel, je vis la beauté d’un jouet vintage et/ou de son conditionnement comme un des outils qui permet de retrouver plus intensément le passé.

Ici nous sortons du cadre de l’esthétique pour rejoindre celui de la temporalité. Pour autant j’établis clairement un lien entre les deux. De manière plus pragmatique, lorsque j’acquiers un jouet vintage et/ou son conditionnement dans un état irréprochable, j’ai le sentiment d’être projeté durant les années de vie commerciale de l’objet. C’est littéralement un bain de jouvence nostalgique qui produit très certainement de la dopamine, un neurotransmetteur qui agît sur la zone de plaisir du cerveau.

D’ailleurs je me souviens parfaitement avoir utilisé il y a peu cette formulation après avoir récupéré un blister MINT Visionaries près de mon quartier natal : “Quand même, en 2019, je me balade avec un Cindarr entre les mains dans un état de conservation tel que j’ai l’impression de l’avoir acheté il y a une heure dans l’ancienne boutique de jouets qui juxtaposait le domicile familial”.

 

 

La notion de plaisir intimement liée aux qualités de conservation est, selon une sensibilité personnelle, un vecteur temporel qui rappelle à quel point la collection de jouets vintage est indissociable de l’enfance.

Ce concept de retour vers le passé est également magnifié par l’accumulation ou la configuration de l’exposition. En effet, lorsque j’observe mes vitrines, les différentes boites et blisters agencés côte à côte – lesquels sont accompagnés par des exemplaires d’action figures MINT en loose – me renvoient fatalement aux vitrines des petits magasins de jouets d’antan.

Dans ce cas précis, la conjugaison de la quantité des objets, de la pluralité des gammes ainsi que de l’état de conservation optimal créée un véritable environnement qui a marqué mon enfance. Et la condition slipfresh (cf. casefresh) de la plupart des jouets/conditionnements vintage est un élément clef puisqu’il contribue de manière prépondérante à retrouver une atmosphère visuelle et parfois olfactive. Oui, certaines odeurs de “neuf” sont encore palpables au bout de plusieurs années d’existence selon des conditions de stockage/conservation bien précises.

 

 

De manière plus pointilleuse, et toujours selon un prisme personnel, je relie spontanément l’état de conservation d’un jouet vintage en loose au fait qu’il soit complet. C’est une approche largement critiquable, j’entends bien, mais mon logiciel est paramétré de la sorte.

Aussi, parallèlement à une condition MINT ou C10, il faut nécessairement que mes action figures ou véhicules exposés sans conditionnements possèdent l’intégralité de leurs accessoires, lesquels seront en parfait état. L’idée de privilégier une esthétique apparait de nouveau mais c’est également, sur le plan technique, un moyen d’appréhender à la fois confortablement et précisément un jouet en l’occurrence vintage.

Voilà un autre concept que l’on peut associer à l’état de conservation, celui de la complétude. Une configuration cruciale si on envisage une démarche de compréhension fondée sur l’analyse. En effet, il faudra par exemple qu’une action figure soit complète et inaltérée afin de pouvoir identifier tous les éléments susceptibles de générer la comparaison ou tout simplement l’intéressement approfondi.

 

 

Et il en va de même pour un conditionnement qui présenterait des parties altérées, c’est-à-dire partiellement déchirées, tâchées ou même manquantes. Certaines informations deviendraient alors inaccessibles ce qui serait clairement préjudiciable pour une démarche analytique (par ailleurs, je suis également un adepte des boites vintage scellées par des scotchs originaux lorsque celles-ci en possèdent originellement).

J’ai bien conscience que cette approche technique et radicale sous certains aspects peut paraître excessive mais comme je l’ai spécifié dans mon préambule, le fond et l’état de conservation sont capitaux à mes yeux lorsque j’évoque les jouets vintage. Par ailleurs, et toujours selon une sensibilité subjective, mon travail au sein des différents supports dans lesquels j’ai eu la chance d’écrire m’a conduit à systématiquement proposer au lectorat des clichés de jouets/conditionnements vintage dans le meilleur état possible.

D’abord par respect, car je considère que lorsqu’on interagit avec du public, il est très important de proposer du qualitatif, que ce soit sur le fond comme sur la forme. Ensuite, toujours selon un grille de lecture technique et personnelle, ma manière de penser le jouet vintage est indissociable de l’informatif comme de l’analytique. Ainsi l’écrit va de paire avec l’illustratif selon les idées précédemment explicitées.

 

 

Pour autant, proposer une voie possible dans la collection de jouets ne fait pas de celle-ci le seul et unique chemin à emprunter. J’ai coutume de dire que les choses doivent se compléter et ne surtout pas s’opposer, sans quoi certaines démarches seraient tout simplement contreproductives.

Aussi apprécier des jouets/conditionnements vintage dans un état de conservation discutable, avec du “vécu”, constitue également un moyen de voyager dans le temps ou bien de susciter l’engouement, l’intéressement. Je pense spontanément à la rubrique Les Jouets du mercredi dans leur jus brillamment imaginée par notre Ayorsaint national.

Les modalités d’appréciation du jouet vintage sont, dans ce cas de figure précis, tout simplement différentes et font appel à d’autres sensibilités. Sont-elles pour autant insensées ou inappropriées ? Je ne le pense pas.

 

 

Le plus important – à mes yeux encore une fois – est d’être en accord avec soi-même, avec une philosophie de la collection de jouets vintage qui nous corresponde. Ceci dit, il est tout de même important d’établir un cahier des charges afin que l’expérience soit la plus qualitative possible, notamment en termes de cohérence et d’organisation.

J’avais en partie abordé cet aspect dans ma production évoquant la place de la case acrylique de protection dans la collection de jouets au sens large du terme. D’ailleurs, selon une certaine logique, l’utilisation de l’écrin de protection va très souvent de paire avec une volonté de préserver un exemplaire de jouet/conditionnement vintage dans un état possiblement remarquable.

En dernière instance, et toujours selon une sensibilité subjective, trouver des jouets/conditionnements vintage dans une condition irréprochable relève clairement du challenge, précisément de nos jours. Je dirais que ce n’est pas plus mal dans le sens où les découvertes arrivent parfois au compte-gouttes et que par essence je les apprécie davantage. C’est une expérience qui s’inscrit dans un temps long avec une perspective pleine de surprises.

Indépendamment de ce qui se produit ou pas, le plus excitant, c’est finalement l’attente. À ceci il faut ajouter la contrainte de la budgétisation avec des tarifs parfois élevés. Un autre obstacle qui ajoute du challenge tout en nourrissant la patience.

 

 

Epilogue

Voilà ce que je peux dire globalement concernant cette problématique qui aborde l’état de conservation dans la collection de jouets vintage, précisément selon une sensibilité personnelle. J’insiste réellement concernant cette dimension subjective qui ne referme aucune porte derrière elle, bien au contraire.

De nouveau, la complémentarité est une richesse là où l’exclusivité apparait parfois comme une restriction, un rétrécissement de la vision. À titre personnel, j’apprécie examiner et manipuler des jouets/conditionnements vintage altérés car il y a toujours une émotion, une information ou une discussion à saisir au vol.

Et puis parfois, seuls des exemplaires endommagés existent. Certains jouets/conditionnements vintage sont si complexes à dénicher qu’il faut savoir transiger avec des règles d’appréciation esthétique préalablement établies. Chose que j’ai énormément de mal à faire, au point de ne pas avoir franchi le pas de l’achat même pour de véritables raretés tant leur état de conservation était catastrophique.

Cela fait une nouvelle fois appel à un ressenti strictement personnel dont je ne fais certainement pas loi et qui est largement discutable. J’espère que ces quelques pérégrinations tantôt philosophico-nostalgiques, tantôt davantage pragmatiques, auront été agréables à lire.

Selon les sensibilités personnelles évoquées précédemment, j’ai choisi d’illustrer cette production avec des clichés de jouets/conditionnements vintage slipfresh à la manière de medleys. J’ai voulu, en toute humilité, capter l’esprit des anciens petits magasins de jouets locaux et des fêtes de fin d’année qui approchent. Merci à tous pour vos lectures.

23 comments

J’avoue trouver magnifique des vintage encore en boîtes mais je suis partisan pour que les jouets et figurines vivent. C’est ainsi que faire sauter des scellés ne me pose pas de problème (j’aime manipuler même si le but final est l’exposition).
Après si j’ai le choix à l’acquisition, je préfèrerais prendre une figurine/set en loose (bon état mais pas parfait) plutôt qu’en boîte. Déjà par le fait du prix et comme il se destine à être manipulé, je préfère laisser celui/celle en boîte à ceux que ça intéresse et ainsi ne pas cannibaliser le stock/choix disponible.
Tant qu’à faire je choisirais le meilleur rapport qualité/prix entre l’état et la somme demandée.
Seul point où je reste totalement hermétique même si je comprends l’approche est la cotation (style AFA et autres). Pour moi ce n’est que de l’aléatoire par des personnes se disant experts et obligeant à payer pour leurs services douteux de mon point de vue.
Envoi d’une boîte scellée mais quid de l’intérieur lors du retour ? est-ce toujours dedans et le même ? Il y a tellement de possibilités d’escroquerie. Le conditionnement et la présentation du loose mis en vrac dans ce sarcophage acrylique dont les accessoires sont vulgairement scotchés à l’intérieur (quid de l’effet de la colle sur le long terme sur la peinture et matière, car si le but est de garder intact alors ce morceau de scotch est une aberration allant à l’opposé de cette réflexion).
De plus, cela ne fait que renforcer la spéculation et la montée des prix.
Pendant des années j’ai exposé à l’air libre sur des étagères mais le milieu où je vis est catastrophique en termes de poussière (graviers argileux à l’extérieur et donc un nuage de poussière blanche permanente, passoire d’isolation qui font que l’air extérieur s’infiltre en créant des courants d’air permanents…) m’a obligé à remettre en boîte la moitié de mes collections et ne laisser que les moins fragiles exposés. A cela ce rajoute la moquette, tout ce qu’il faut pour avoir le plus mauvais milieu qui soit xD.
J’ai même du choisir l’option de film tombant devant les bibliothèques (nappe transparente achetée au mètre), choix non esthétique mais efficace pour limiter ce problème.
Par contre chose que j’ai fais dès le début, c’est une pièce quasi sans lumière ou avec un rideau (de jour comme de nuit) ou éclairage artificielle, bref je n’allume que quand j’ai besoin et limite le temps.
Au final chacun sa vision tout en faisant avec ses possibilités et limitations.

Nicko says:

Merci Furynette pour ton intervention 🙂

Je connais depuis toujours ta sensibilité envers le loose, l’ouverture des boites/blisters et la manipulation des jouets. C’est d’ailleurs l’essence même de ta chaine You Tube spécialisée dans les Transformers qui est, pour rappel, pionnière dans ce domaine aux côtés d’Anthony alias Vampyr. Et je comprends parfaitement cette orientation puisqu’au fond j’ai possiblement la même à un degrés différent. Durant mon parcours de collectionneur de jouets vintage, j’ai toujours essayé d’obtenir pour certains toys la version boite/blister scellés ainsi que le loose correspondant. C’est une configuration parfois complexe à réaliser, que ce soit en termes de disponibilité ou de tarif.

Pour autant, certains conditionnements MISB/MOSC vintage sont devenus de véritables pièces d’archive. C’est-à-dire qu’en l’état, ils tendent doucement mais sûrement à disparaitre au point qu’il faille “sauver” quelques exemplaires. Alors se pose la question de la conservation au sens de maintenir en existence une configuration originale, propre à la temporalité commerciale initiale. Cela me semble tout de même intéressant de penser la boite ou le blister vintage dans une condition neuve/scellée à l’image d’un témoin du passé, d’un morceau d’histoire. C’est une approche dont l’esprit est très “museum” et je dirais une nouvelle fois qu’elle est pleinement complémentaire avec le fait de déballer et de manipuler.

Je pense également qu’il serait préjudiciable si l’une de ces deux écoles disparaissait, notamment pour l’Histoire du jouet. Concernant la gradation AFA, tu sais ce que j’en pense puisque j’avais très sommairement abordé le sujet dans les commentaires du papier évoquant la case acrylique de protection dans la collection de jouets. Au-delà de possibles malhonnêtetés, c’est surtout la fiabilité du système que je remets en question, précisément lorsqu’elle s’inscrit dans un temps médian/long. L’état d’un objet n’est pas nécessairement quelque chose de figé et une notation pourrait devenir inappropriée au fil des années.

Enfin Furynette j’ai exactement la même problématique que toi concernant l’omniprésence d’une poussière blanche. L’environnement dans lequel je me trouve est assez minéral et effectivement je dois très souvent passer des coups de chiffon dans mon domicile. Bon, pour me donner de l’entrain, j’accompagne mes moments de ménage par de la musique 🙂

Ouais t’es un dingue quoi ! :p
Hehehe je plaisante, excellent article. Je comprends tout a fait ton point de vue et effectivement on a tous une vision de la conservation/exposition différente. J’avoue être assez partagé entre avoir un toy en blister neuf et un en loose complet que je vais pouvoir manipuler. Du coup je prends un peu des deux ^^

Nicko says:

Merci ma Patounette pour ta présence 🙂

Blague à part, je pense que tu as partiellement raison. Je crois qu’il y a quelque chose qui relève de la folie pour s’infliger un cahier des charges aussi drastique lol Mais que veux tu, mon logiciel profond est ainsi fait et il oriente pleinement ma manière de penser la collection de jouets vintage. Par ailleurs, j’en profite mon Pat pour te préciser que tous mes jouets, dont ceux qui n’apparaissent pas sur les clichés, sont à ta disposition pour éventuellement alimenter ta chaine You Tube. Tout comme mes concept arts et autres documents promotionnels. Cela te coutera quand même un slip estampillé Toykitch ! 🙂

Quel plaisir pour les yeux et quelle belle réflexion, ton article est résolument admirable, Nicko. Je suis plutôt du côté de Fury dans le débat loose/MISB, mais je dois avouer que tes merveilles me laissent sans voix.

Je comprends également complètement ton tropisme de collectionneur. C’est grâce aussi à des passionnés comme toi que des chefs-d’œuvre de la culture populaire (souvent synonymes de jetables) sont conservés.

Nicko says:

Merci Ju, tu vas me faire rougir 🙂

Je connais également ta sensibilité pour le loose, notamment en termes d’action figures. Et c’est très bien ainsi car tu as un véritable savoir-faire concernant la photo ainsi que la mise en scène de tes déclinaisons plastique. Ta remarque concernant la notion de conservation rejoint parfaitement mon propos adressé à Fury. Il y a véritablement une idée de sauvegarde, de préservation, dans cette volonté d’obtenir des conditionnements vintage scellés et immaculés. Pourtant la nuance est là encore possible. Il est pleinement envisageable de conserver une boite en parfait état tout en l’ayant ouverte afin de profiter du contenu. C’est un entre-deux je dirais qui présente des avantages et une pratique que j’ai eu durant un temps mais que j’ai choisi de ne pas appliquer dans certains cas, notamment pour des conditionnements très complexes à dénicher dans un état irréprochable.

Je ne sais pas si les jouets qui ont illustré ma production sont des merveilles mais ce qui va suivre dans les prochaines semaines/mois relève clairement du miracle. Jamais je n’aurais pensé mettre la main en 2021 sur de telles boites et blisters vintage, précisément dans un état si exceptionnel. J’espère que leur présentation au sein du magazine apportera beaucoup de plaisir à nos amis lecteurs.

ayorsaint says:

Tu nous mets l’eau à la bouche 🤤

Nicko says:

La formule “l’eau à la bouche” m’évoquera toujours Serge Gainsbourg ainsi que le film pour lequel la chanson a été composée !

Ryuzo says:

“Merci Ju, tu vas me faire rougir”.

Euh les gars, il y a des hôtels pour ça 🤣😂🙏.

Pour rougir, z’êtes prudes dans le Sud. LOL

Nicko says:

Lol

Ayorsaint says:

Héhé j’ai adoré quand tu as parlé de la dimension olfactive. Moi-même, quand j’ouvre une boîte de jouet neuf (hé oui moi je les ouvre ;), la première chose que je fais c’est de renifler l’intérieur, le blister et la figurine. Un vrai chien de chasse !!!
Pour le reste, je ne collectionne pas comme toi mais tant mieux, comme ceci nous nous complétons et j’ai pu prendre le relai de tes jouets du mercredi sans rien inventer du tout, juste en rajoutant “dans leur jus” et en apportant ma touche perso.
D’ici peu je vais pouvoir explorer une autre façon d’exposer, à savoir mes figurines sur dioramas d’un côté et les boîtes de l’autre, ce que je n’avais pas pu faire jusqu’alors… Et crois moi, je languis vraiment de mettre toutes mes boîtes en valeur également même si je les ouvre.
Merci pour cet article.
PS : 7 jouets en commun avec toi sur la collection exposée 😉

Nicko says:

Merci mon Aurel pour ton témoignage 🙂

Nous avons bien des choses en commun toi et moi. Ce reflexe de “respirer” l’intérieur d’un conditionnement de jouet, qu’il soit vintage ou moderne, je l’ai eu également. Dans mon cas, je retrouvais parfois des odeurs que j’avais connu durant mon enfance puisque durant mon parcours de collectionneur, je n’ai eu quasiment que des boites/blisters vintage. De ce fait, il existe une véritable mémoire olfactive, comme auditive d’ailleurs. Un rien est parfois suffisant pour que des souvenirs remontent soudainement à la surface.

Ne minimise pas ta participation à la rubrique Les Jouets du mercredi mon Aurel. Il n’était pas si aisé de la renouveler et d’y apporter une touche qui souligne davantage la temporalité de l’enfance. Il faut le dire clairement, tu as su le faire bien mieux que moi et cette vision des jouets que tu as proposé rejoint parfaitement l’idée de complémentarité.

D’autre part j’attends avec impatience des visuels de tes dioramas et mises en scène. J’apprécie particulièrement la configuration d’exposition qui inclut un décor. C’est très modestement ce que j’essaye de faire lorsque je présente un jouet dans le magazine, en plaçant derrière celui-ci un panel de boites et blisters vintage. Cela créé une atmosphère assez immersive qui rappelle une nouvelle fois les vitrines des petits magasins de jouets locaux.

Julortk says:

J’aime bien ce genre d’échange. Pour ma part, je suis plus dans l’esprit de Fury, un jouet doit vivre son destin de jouet, le cœur de tout ça reste le jouet.
Mais à côté, un blister, une boîte, une odeur, un son (si si, le son d’une boîte de Lego, d’un polystyrène qu’on sort d’une boîte…), ce sont autant de vecteurs à souvenir d’une époque, d’une ambiance.

Pour moi, l’idéal, c’est d’avoir une boîte ou un blister comme neuf ainsi qu’un loose en état correct et complet à côté.

J’ai un peu de mal avec les boîtes scellées. Les boites M.A.S.K. par exemple. C’est génial mais pour le coup, je trouve que c’est posséder pour posséder. Le jouet à l’intérieur, c’est un peu le chat de Schrödinger, il peut être dans n’importe quel état. Et surtout, on ne profite jamais réellement du jouet. Bref, je suis incapable de conserver une boîte scellée.

Nicko says:

Merci Julien pour ton intervention 🙂

Ta remarque concernant la dimension auditive lors de la manipulation d’un packaging/jouet est très pertinente. Ce fut même un concept pleinement exploité par les fabricants de toys durant les années 80 avec notamment le fameux “son et lumière” (je pense spontanément aux Sonic Flashers de chez Majorette). Mais de manière détournée, il y a effectivement des résonnances auditives inoubliables, précisément comme tu l’évoques dans ton exemple du polystyrène. À titre personnel, je garde en tête le craquement des bulles en plastique lorsque j’ouvrais des blisters durant mon enfance. La compression du plastique semi-rigide, nourrie par l’empressement et l’excitation, générait un son bien particulier.

Autre remarque intéressante, la configuration de la boite qui peut être en effet de nature fenêtre/vitrine tout comme occultante. Selon le cas, il sera plus aisé psychologiquement de laisser le conditionnement scellé. Le seul point où je te rejoins probablement moins Julien, c’est lorsque tu écris qu’un “jouet doit vivre son destin de jouet“, comme si cela relevait d’une fatalité inexorable.

C’est une réflexion qui me semble pleinement recevable durant la temporalité d’existence originale du jouet à caractère vintage, j’insiste. Hors, dans un contexte contemporain adulte, axé sur la collection/conservation/exposition, on peut considérer que la fonction initiale du jouet vintage est notablement détournée. C’est-à-dire qu’il devient davantage, mais pas que, un élément ornemental, décoratif et possiblement à tendance statique. Je dis sciemment “à tendance” car rien n’empêche effectivement de manipuler régulièrement un exemplaire loose. Pour autant, ce ne sera pas une pratique propre à tous les collectionneurs car elle engendrerait dans certains cas des détériorations.

Aussi cette idée de fonction éternelle du jouet vintage est à nuancer me semble t-il car selon les temporalités et les contextes, celle-ci n’aura pas le même aspect.

KissFan says:

Un article qui souligne l’ipséité d’un collectionneur et qui ne trouvera pas forcément un écho approbateur auprès des lecteurs, pas plus qu’il ne suscitera de vocations ou de remises en question de la collection. J’apprécie Nicko que tu soulignes la complémentarité dans les façons de collectionner pour éviter que l’approche ultra qualitative des objets concernés ne soit perçue comme une doxa. La réalité, c’est peut-être l’inverse, celle d’une position moins mainstream, voire à contre-courant. L’article est néanmoins parfaitement motivé et entre davantage en résonance avec la collection de jouets vintage telle qu’on l’observe dans des pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, les Etats-Unis… Et, personnellement, je reconnais que je m’y retrouve vraiment beaucoup.
Néanmoins, je lisais il y a peu les échanges sur un groupe FB autour des jouets vintage, le sentiment qui surnage, c’est celui du bonheur lié à la “trouvaille” (comprendre = inattendu + petit prix) davantage que l’acquisition d’un “bel” objet comme tu l’entends et qui implique souvent de mettre le prix. Alors, même si l’état n’est pas exceptionnel, l’objet reste un morceau d’histoire et renvoie à la rubrique “Les jouets du mercredi dans leur jus”.
Après, pour des approches analytiques, il faudrait davantage de Nicko. Mais, on en possède déjà un. Il est plus rare et précieux que nombre de jouets vintage. J’espère que le staff de FulguroPop en prendra bien soin pour qu’il continue d’apporter du rêve en pérennisant la mémoire de nos jouets d’antan.

Nicko says:

Merci Pascal pour ta lecture et ton message 🙂

La vision complémentaire est effectivement cruciale et je dirais qu’elle fait partie intégrante de mon logiciel profond de collectionneur de jouets vintage depuis toujours. Ma crainte la plus fondamentale est d’être assimilé comme élitiste ou prétentieux, ce qui m’est malheureusement déjà arrivé. C’est toujours extrêmement attristant et surtout ça illustre à quel point une pratique en termes de collection, précisément à travers l’image qu’elle renvoie, peut affecter un jugement selon des idées préconçues ou bien une grille de lecture inappropriée.

L’argent est parfois au centre de ce jugement partial et j’aborde très brièvement cette thématique Pascal car tu as évoqué la tarification dans ton intervention. Je n’apprécie pas tellement parler valeurs/cotations même si c’est une réalité avec laquelle il faut composer. D’abord parce que je n’ai aucune légitimité ou vocation qui soient particulières, ensuite parce que la tarification d’un jouet vintage dépend certes d’un marché mais reste tout de même assez subjective et intimement liée à de nombreux variables. Enfin, le bonheur que me procure l’obtention d’un jouet vintage ne se mesure pas en monnaie mais réellement en unité de plaisir, en potentialité de découverte ainsi qu’en possibilité d’écriture.

Selon une vision personnelle, j’ai toujours pensé les choses ainsi : le prix d’un jouet vintage de collection est celui que l’on s’accorde à payer. C’est très critiquable comme approche, probablement simpliste, mais cela rappelle aussi à quel point l’affect compte. Ceci n’exclut pas la budgétisation et une démarche de recherche afin de trouver des jouets vintage à des tarifs qui soient davantage accessibles selon nos possibilités financières.

La patience est souvent de rigueur, ce qui me convient parfaitement ainsi. Je dirais également qu’il en faut pour toutes les bourses et qu’il est bien légitime ou en tout cas compréhensible que certains se réjouissent d’avoir trouvé un jouet vintage cher à leur cœur pour une somme raisonnable. C’est toujours appréciable et cela m’est arrivé plusieurs fois dans mon parcours. De nouveau, les configurations sont plurielles et chaque pratique/voie à toute raison d’exister, toujours en tenant compte de cette complémentarité ainsi que du plaisir qui peut en découler.

Je te remercie infiniment Pascal pour tes mots conclusifs, lesquels m’ont beaucoup touché. J’ai abordé plusieurs fois la notion de plaisir dans ma réponse, c’est clairement mon moteur au sein du magazine. Et j’ai énormément de chance car la bienveillance que j’y rencontre à mon égard est exceptionnelle. Aussi j’en profite pour remercier chaleureusement l’intégralité de mes acolytes rédacteurs ainsi que les lecteurs/intervenants.

Ryuzo says:

Pour ma part j’en prends soins avec du bœuf au caramel, yakitoris et autres 😂🤣. Et il n’a pas l’air de s’en plaindre le divin chauve 🙏🙏🙏.

Nicko says:

Tu es un véritable cordon-bleu mon Géronimo ! Et je ne te remercierai jamais assez pour ta bienveillance ainsi que ta gentillesse. La divinité des chauves restera pour l’éternité notre Greg national de ToyzMag.

Ryuzo says:

Très bel article, merci Nicko 🙏.

Je me suis toujours insurgé du temps où j’évoluais dans des groupes Facebookiens, contre des remarques de type “t’es pas un vrai collectionneur si”.

Pour moi la seule bonne et véritable manière de collectionner des jouets, c’est d’aborder la pratique à partir d’un cahier des charges que chacun aura défini selon ses propres critères. Temps, budget, thème, version, scellé en boîte ou alors opération à blister ouvert.

Et dieu sait que j’ai toujours aimé la variété, alors logiquement je prends autant de plaisir à voir une collection de vintage scellés que des jouets hors contenant.

Nicko says:

Je t’en prie mon Géronimo, merci à toi pour ton intervention et ta lecture 🙂

J’ai voulu découvrir le support Facebook il y a un peu plus de deux ans en y participant. L’expérience aura duré trois semaines à la louche. J’ai finalement observé un environnement assez impersonnel et assujetti à une forme de voyeurisme/exhibitionnisme. De plus, lorsque j’interagis avec un interlocuteur, que ce soit à l’écrit ou bien oralement, j’ai un besoin vital de développer mes propos. Par nuance, engouement et parfois complexité – car un pouce, un cœur ou deux lignes ne représentent finalement qu’une idée très sommaire de ce que l’on peut ressentir/penser – mais également vis-à-vis d’un rapport au temps qui m’est cher.

Le tourbillon des réseaux sociaux et de certains nouveaux supports emporte tout sur son passage. Etablir un contact possiblement durable, développer une ou plusieurs idées nuancées et prendre le temps de considérer son interlocuteur relève à la fois du respect, de la bienveillance mais également d’un aspect qualitatif inhérent aux dits échanges. En finalité et globalement, je perçois tous ces réseaux sociaux modernes comme une machinerie industrielle servant à marteler inexorablement une promotion ou bien comme des cirques romains où les frustrations et vindictes populaires se déversent en s’opposant parfois de manière aussi violente que crétine. Les fameux “drama” nourrissent des existences bien creuses.

Ceci dit, je dois probablement devenir un vieux con et je suis certain que le support Facebook est formidable par bien des aspects. Pour autant, je n’y ai pas trouvé une nécessité absolue au point de conserver cette “application” comme nous disons aujourd’hui. Et bien entendu, je souscris formellement à ta définition/vision de la collection de jouets au sens large du terme mon Géronimo 🙂

Voilà une démarche très intéressante, et je parle autant du collectionneur que de l’auteur ! Cela soulève un certain nombre de questions, et confirme peut-être que collectionner participe d’une éducation. Il s’agit sans doute d’atteindre un idéal, mais cet idéal ne peut être fixe comme le beau kantien, et relève en partie d’une expérience personnelle, qui se réincarne dans l’organisation d’une vitrine à la façon de celle d’un magasin. En tout cas, merci pour avoir partagé cet avis qui est peut-être plus orthodoxe que mainstream, pour reprendre le mot de Pascal !

Nicko says:

Merci infiniment Nicolas pour ta lecture et tes mots !

Ta remarque qui évoque l’éducation est fondamentale, et j’aurais dû l’aborder dans mon papier, car je pense qu’il est possible d’appréhender une manière de collectionner à travers un déterminisme. A titre personnel, lorsque je calque ma pratique de la collection de jouets vintage sur mon parcours de vie, il est évident que plusieurs éléments ont façonné ce comportement. Des éléments éducatifs familiaux, scolaires ainsi que certains intimement liés à d’autres passions comme l’entomologie ou l’identification des fossiles et minéraux.

Il en ressort un logiciel très certainement déterminé par ces “séquences d’existence”, lesquelles ont orienté cette vision de la collection de jouets vintage. C’est finalement un autre sujet dans le sujet qui aurait mérité quelques lignes. Merci Nicolas pour ta vivacité d’esprit ainsi que ta pertinence qui me laisseront toujours admiratif.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *