Lorsque vous demandez à quelqu’un né dans les années 80 et qui a grandi dans les années 90 quel est son Disney préféré, la réponse donnée tournera très certainement autour des « grands classiques », comme le Roi Lion, Aladin, la Belle et la Bête. Peut-être que cette personne aura une tendresse particulière pour des films sortis avant sa naissance, comme Rox et Rouky ou Robin des Bois. Et pourtant, si vous glissez un « Et Dingo et Max ? », les chances pour que la réponse soit autre chose que « Mais oui, je l’avais oublié, il est excellent ! Je l’adore ! » sont minimes. A l’occasion du 30ème anniversaire de mon Disney préféré, je vous propose de le (re)découvrir avec moi. Mais no spoil !
« Dingo et Max » ( A Goofy Movie en version originale) est un long-métrage d’animation sorti le 7 avril 1995 aux Etats-Unis. Il faudra attendre l’été 1996 pour avoir la chance de le découvrir dans les salles obscures en France. D’une durée de 1h15 environ, il est sorti en VHS ainsi qu’en DVD en 2000 avant d’être réédité dans la nouvelle collection Buena Vista et porte le numéro 40 de la collection (petit losange jaune). Il est disponible sur la plateforme Disney+. Ce film fait en quelques sortes suite à la série d’animation « La Bande à Dingo », sortie en 1992 et qui raconte les aventures de Dingo, le célèbre personnage Disney que l’on ne présente plus, et son fils Max.
Synopsis du film : C’est la fin de l’année scolaire. Alors que la belle Roxanne (dont il est amoureux) vient d’accepter de l’accompagner à la grande fête pour célébrer la fin des cours durant laquelle le concert de Powerline sera retransmis en direct, Max apprend que son père Dingo a d’autres plans pour eux. Inquiété par un coup de téléphone du proviseur du Lycée qui se veut très alarmant, après que Max a perturbé la cérémonie de fin d’année en improvisant un concert de Powerline devant les élèves, Dingo décide de l’embarquer dans un voyage père-fils à travers le pays, afin de resserrer les liens familiaux.
Lorsque Max doit annoncer à Roxanne qu’il ne pourra donc pas l’accompagner à cause de son père, il s’embourbe dans un mensonge qui devient de plus en plus gros au point qu’il annonce que la raison pour laquelle il ne sera pas présent, c’est parce que Dingo l’emmène voir Powerline à Los Angeles et qu’il participera à la chanson finale.
Débute alors une aventure folle, dans laquelle Dingo fait de son mieux pour se rapprocher d’un ado récalcitrant, alors que Max cherche un moyen de se dépatouiller de le bazar dans lequel il s’est mis.
Je ne développe pas plus. Bien que le film fête ses 30 ans, je ne veux pas gâcher la découverte des personnes qui se laisseraient tenter à la suite de cet article.
Qu’est-ce qui rend ce Disney si particulier, par rapport à ceux sortis à la même époque ? Je pense que sa singularité vient de son sujet très simple, très « terre à terre ». Ici, il n’est pas question de prince maudit. Ici, il n’y a pas d’artefact magique susceptible de changer le destin du héros. Ici, il n’y a pas de sortilège, de méchante reine ou quoi que ce soit du même acabit. Non, rien de tout cela. Si l’on met de coté le fait que l’on parle d’un personnage Disney ultra-populaire, qui évolue dans un monde fictif, qu’avons-nous donc ?
Et bien c’est l’histoire d’un père célibataire, qui voit son fils adolescent grandir. Qui s’inquiète de ce qu’il deviendra et qui souhaite lui offrir les meilleures chances de réussite. Qui veut lui permettre de vivre ce qu’il a lui-même vécu afin de resserrer des liens qui se sont distendus avec le temps. Et on a donc ce fils qui n’est ni pire ni meilleur qu’un autre. Il est simplement passé du petit garçon à l’ado qui commence à s’intéresser aux filles, et qui a un peu honte de son père, qui souhaite avoir un peu d’indépendance et ne plus être vu comme l’enfant qu’il était.
Et je crois que c’est ça qui différencie « Dingo et Max » des autres productions. Car il est facile de s’identifier à Max, quand on est un peu plus jeune. On le comprend. On est peut-être même passé par certaines phases qu’il traverse. Et une fois adulte, une fois parent, et bien c’est Dingo qui nous parle plus. On voit ce qu’il essaie de faire. On le soutient dans cette démarche un peu maladroite mais pourtant extrêmement touchante et bienveillante. S’il essaie de remettre Max sur la bonne voit, il tente aussi par certains aspects de figer le temps. D’empêcher que ces souvenirs qu’il chérit tant ne soient plus que cela : des souvenirs. Et pourtant, il est bien forcé de voir que son enfant grandit et qu’il a de moins en moins de prises sur ce qui peut arriver.
En parlant de figer le temps … « Dingo et Max » est une petite capsule temporelle, une lettre d’amour aux années 90. Dans ce film, on retrouve tellement d’éléments qui ont marqué ces années-là. Il y a par exemple le lecteur-cassette dans la voiture. Le caméscope, là encore à cassettes. Le téléphone filaire. Les manivelles pour fermer les vitres de voiture – même à l’avant. Tous ces petits éléments (et bien d’autres encore) sont des ancrages dans le passé, sans pour autant que ce soit une mauvaise chose. Cela permet juste de ne pas oublier comment c’était il y a quelques années encore.
Donc « Dingo et Max » n’est pas comme les autres Disney de son époque de par le sujet traité. Toutefois, on y retrouve des phases chantées qui permettent de faire avancer le contexte ou que les protagonistes expriment leurs sentiments. Donc oui, ceux qui ne sont pas fans de ces parties musicales vont devoir serrer les dents à quelques reprises. Il serait toutefois dommage de sauter ses parties, car les réalisateurs ont eu la bonne idée de mettre dans ces séquences des gags qui me font rire à chaque fois ! Donc en cela, on retrouve la « magie Disney » – en plus du visuel, des caméos et autres éléments qui permettent à ce film de se démarquer tout en restant dans la tradition.
Et puisque nous abordons la musique, nous devons absolument parler de Powerline ! Il est décrit par Max comme étant « la plus grande Rockstar » de la planète, bien que parfaitement inconnu de Dingo – on voit encore ici le décalage entre les générations. Powerline est donc une star fictive, qui n’apparaît que dans « Dingo et Max ». Il est souvent nommé au cours du film mais ne fait qu’une très brève apparition. Mais quelle apparition ! Les créateurs ont donné naissance à une Star qui possède toutes les qualités que l’on attend d’un Icône de la Pop. Il a une identité visuelle très forte, avec une coupe et un costume dignes d’un super-héros. Ses pas de danse, sa présence sur scène … C’est un mélange entre Prince et Michael Jackson.
Nous n’entendons que deux chansons interprétées par Powerline, Stand Out et Eye to Eye (I2I).
Et ces deux morceaux sont super. C’est entraînant, c’est vivant, c’est joyeux, c’est festif, c’est pop. On pourrait avoir un album entier de chansons de Powerline ! L’interprète est Tevin Campbell, artiste chanteur et compositeur (dont je ne connais pas le travail en dehors de sa performance en tant que Powerline, je l’admets).
Venons-en d’ailleurs au casting français. Nous avons beaucoup de chance en France, car les comédiens qui s’occupent du doublage dans notre pays sont de véritables comédiens professionnels. Et la qualité du doublage sur Dingo et Max est au top.
Dingo est doublé par Gérard Rinaldi. Acteur français connu pour avoir fait partie des Charlots, il est aussi très actif dans le domaine du doublage, où il incarne plusieurs personnages dans les Simpson, par exemple. Pour Disney, il est la voix de Dingo depuis 1990, mais prête aussi sa voix à d’autres personnages, comme Clayton dans Tarzan, ou le chef Louis dans le premier doublage de la Petite Sirène, entre autres. Le comédien nous a quitté en 2012.
Pour Max, c’est Christophe Lemoine qui s’occupe du doublage. Difficile de faire une liste qui rende convenablement hommage au travail de Christophe Lemoine, tant il est prolifique. C’est la voix de Cartman, dans South Park. Celle de Jack Black. Barry Allen dans les nouveaux longs-métrages DC. Sam dans la trilogie Le Seigneur des Anneaux. Je vais m’arrêter là, je pense.
En plus de personnages principaux, on a le fameux Pat Hibulaire, « ami » de Dingo. Le personnage est habituellement un vilain, mais dans celui de « La Bande à Dingo » et « Dingo et Max », c’est juste un personnage un peu bourru, bien que souvent en désaccord avec Dingo. L’acteur qui a principalement prêté sa voix à Pat dès 1990 n’est nul autre que Alain Dorval, l’emblématique voix française de Stallone. Le comédien est décédé en 2024.
La voix du fils de Pat, P.J, est assurée par Alexis Tomassian. Là encore, un comédien au tableau de chasse bien rempli. Zach Braff, c’est lui. Martin Mystère, c’est lui. Fry, dans Futurama, c’est lui aussi. La liste est tellement longue, je vous parle uniquement des rôles qui me parlent et des personnages que j’aime particulièrement.
Tout cela pour dire que la V.F de « Dingo et Max » est composée d’un casting cinq étoiles, qui assure tout au long du film, et qui est assurément pour beaucoup dans le succès de l’œuvre. Bien évidemment, la qualité d’animation est là. Nous sommes sur du très bon Disney.
Ce film fêtait donc début avril les 30 ans de sa sortie américaine. Un documentaire sur la création de cet œuvre est d’ailleurs disponible depuis peu sur Disney+. Ce qui m’a poussé à écrire cet article, c’est de voir combien les gens aimaient et aiment encore « Dingo et Max ». Les témoignages sont nombreux. Les vidéos de fans reproduisant les chorégraphies que l’on peut voir le sont tout autant. Ce n’est pas le plus populaire des Disney. Ce n’est pas celui dont le nom nous vient instinctivement en tête lorsque l’on cherche un gros blockbuster. Je l’ai récemment montré à mes enfants qui ont 14, 12 et 10 ans. Carton total. J’ai volontairement passé sous silence de nombreux éléments du film au sein de cet article. Vraiment, je souhaite conserver pour ceux qui se disent « Rho bah, je ne sais pas quoi regarder ce soir, et comme il dure à peine une heure et quelques, je ne prends pas de gros risques » la surprise dans sa globalité. Il y a tellement d’éléments farfelus, imprévisibles. Chanceux que vous êtes de pouvoir le voir pour la première fois !
Quand je vois l’affection que portent les adultes et aujourd’hui les plus jeunes à ce long-métrage, je me dis : « Peut-être que je n’étais pas le seul à regarder ce film deux fois par jour, tous les jours, au cours de l’été 98 … et régulièrement depuis. »
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