Fulguropix : G.I.Joe Wrath of Cobra, une énorme déception

Vous le savez déjà en tant que fidèle lecteur de Fulguropop, l’univers de G.I.Joe est riche en personnages et véhicules en tout genre.

Il a été largement adapté en bandes dessinées de qualités plus ou moins variables, avec toutefois quelques très bonnes pépites (je pense notamment à la série d’origine ou aux comics anglais).

On passe sur la série animée trop enfantine (bien que le long métrage soit super sympa) et les films de qualité très discutables, les jeux vidéo aurait pu être un médium parfaitement adapté pour faire évoluer tout ce beau monde, mais comme vous le verrez dans ce test via la petite rétrospective que je vous ai concocté, elles sont plutôt rares et pas souvent de bonne qualité.

GI Joe, un roster très varié avec des personnages hauts en couleur

G.I.Joe Wrath of Cobra est un jeu vidéo sorti le 26 septembre 2024 sur Steam, puis le 3 décembre sur toutes les autres plateformes du moment.

Réalisé par Maple Powered Games qui n’a pas produit de jeux majeurs jusque-là (à part un Monster Harvest qui ne restera pas dans les mémoires), pour le compte de indie.io, un petit éditeur, le tout sous le label Hasbro Retro Arcade, on est en présence d’un beat’em all en 2 dimensions tout ce qu’il y a de plus classique (oui je sais, on devrait dire « beat’em up », mais je ne m’y ferai jamais).

Après avoir vu les 1ers trailers, j’étais très emballé : réalisation en pixel art style old-school, musiques signées Tee Lopes, jouable à 4 sur un même écran, le tout avec une licence forte en nostalgie. Étant un énorme fan de ce genre de jeu, de la licence GI Joe et de Tee Lopes, je pense alors que tous les astres sont alignés pour produire un hit sympathique, qu’est ce qui pourrait mal se passer ?

Comme nous le verrons en conclusion de ce test, le genre du beat’em all 2D, qui avait quasiment disparu avec l’apparition de la 3D et la désertification des salles d’arcade, est revenu en force ces dernières années avec des énormes titres qui sont devenus instantanément des références. Alors, est-ce qu’on peut placer ce nouveau jeu aux côtés des ténors du genre? La réponse est malheureusement non, définitivement non…

Je l’évoquais lors du Fulgurolive où nous présentions notre bilan de l’année 2024, ce jeu est MA grosse déception de l’année 2024, je vous explique tout ça juste en dessous.

[Test réalisé sur la version Switch, mais les défauts se retrouvent sur toutes les autres versions]

 

RETROSPECTIVE EXPRESS DES JEUX VIDEO GI JOE

 
On commence ce petit test par un tour d’horizon rapide des jeux GI Joe, cette licence a beau être ultra puissante, elle n’a malheureusement pas souvent été bien traitée vidéoludiquement parlant.

[Cliquez sur chaque titre pour avoir un aperçu en vidéo du jeu concerné]

 
On commence en 1983 avec G.I. Joe: Cobra Strike sur Atari 2600 (sorti en Europe sous le nom d’Action Man : Action Forces), une espèce de 1000ème clone de Space Invaders vite oubliable.

Ensuite, on a eu droit en 1986 à G.I. Joe: A Real American Hero sur Apple II et Commodore 64, un titre qui n’est pas resté dans les annales, mais qui a le mérite d’alterner des phases de gameplay où l’on pilote différents véhicules, et des phases à pied où l’on contrôle les héros sans frontières, plutôt rare pour l’époque.

On enchaine avec 2 jeux très sympathiques sur NES US (pas sortis en Europe) : G.I. Joe: A Real American Hero sorti en 1991, et sa suite réalisée par Capcom USA G.I. Joe: The Atlantis Factor en 1992, des jeux d’action très sympas qu’on aurait aimé avoir chez nous à l’époque, pile poil dans les standards de l’époque.

En 1992 sort également une version arcade de G.I. Joe: A Real American Hero, un genre de shoot pédestre à la Space Harrier (avec une animation globalement moins fluide que son ainé) jouable à 4 avec une borne magnifique, il défoule bien (surtout à plusieurs) sans être non plus extraordinaire, à noter qu’il est réalisé par Konami.

Il y aura ensuite un hiatus de 17 ans concernant l’exploitation de cette licence (je mets de côté les jeux pour mobiles), puis on aura en 2009 G.I. Joe: The Rise of Cobra (sur PS2, PS3, X360, DS, PSP, Wii), un jeu d’action relativement quelconque qui adapte le film du même nom.

Et enfin, sort en 2020 G.I. Joe: Operation Blackout (sur PS4, Xbox SerieX, Xbox One, PC et Switch), cette fois on est en présence d’un 3rd person shooter lambda, avec une réalisation très honnête, mais la concurrence étant dure en 2020, là aussi ce titre ne marquera pas l’histoire.

Voilà pour ce tour d’horizon des titres basés sur la licence des héros sans frontières (globalement peu convaincant), passons maintenant à une vue globale de GI Joe Wrath of Cobra.

 

LA COLERE DE COBRA EN RESUME

Après une intro sympathique sans être trop excitante non plus, on arrive sur un écran de sélection de modes de jeux qui semble venir d’une autre époque (en même temps, c’est un peu ce qu’on attend d’un jeu fait « à l’ancienne »).

Du côté des différents modes de jeux, on retrouve le classique Mode Histoire, un Mode Extra avec des variantes additionnels à débloquer (on en reparle plus bas), une boutique avec des trucs à acheter, un tutorial pour apprendre les différents moves, les classiques options, et enfin les crédits. Pas de surprises, c’est du très classique pour un jeu du genre.

Une fois le mode histoire démarré, on a le choix entre 4 personnages : Duke le blondin de service, Snake Eyes le ninja silencieux, Roadblock le bourrin, et Scarlett la touche féminine du casting. Ils ont chacun 3 caractéristiques : force, endurance et vitesse, mais je trouve que les différences ne sont pas trop marquées manette en main.

Après avoir choisi son Joe, la partie démarre pour casser du Cobra à la pelle. Au début, tout va bien, on est content de retrouver tous nos copains, la musique est cool et le jeu semble dynamique, même si on sent tout de même le budget réduit dans la réalisation, mais l’enthousiasme redescend très vite.

Ce qui m’a tout de suite interloqué avec ce Wrath of Cobra, c’est son problème de scrolling.

Je m’explique : d’habitude dans un beat 2d, on éclate les ennemis d’une zone, une flèche apparait ensuite pour nous indiquer d’avancer, et il n’est pas nécessaire de toucher le bord de l’écran pour faire avancer le scrolling (sauf dans certains anciens titres, à cause de contraintes techniques). Ici, on est OBLIGES d’aller jusqu’au bord pour que ça avance, puis seulement les ennemis apparaissent, on perd beaucoup en dynamisme ; la première fois, j’ai même cru à un bug, mais tout le jeu est comme ça.

Ce genre de défaut peut paraitre mineur, mais est très vite énervant, et montre surtout des lacunes dans la connaissance élémentaire du genre, ça commence mal…
La difficulté est bizarrement dosée, avec par exemple des bonus qui redonnent de la vie placés à des moments pas très logiques.

Rapidement, on ressent un feeling très mollasson à cause du gameplay pauvre et du manque de variété des situations, mais au fur et à mesure qu’on avance dans les niveaux, c’est un sentiment global d’ennui profond qui s’installe. Alors oui il y a beaucoup de niveaux, mais ils sont ULTRA répétitifs, la faute notamment à un level design très quelconque, les décors ont beau être variés, il ne s’y passe pas grand chose, à part les vagues d’ennemis qui viennent nous embêter, on aurait apprécié des easter eggs rigolos ou des trucs cachés à trouver.

On trouve notamment un niveau qui se passe en France, avec une mention « Guard Crush Games » (on en reparle plus loin). Mention spéciale à la « ville Cobra » avec des magasins aux noms pittoresques comme « Destro’s Pizza« , « Cobra Comics » ou le « Baroness Barbecue« .

Autre point étrange, il n’y a quasi pas d’éléments de décor à casser, rien que ce point aurait ajouté un petit quelque chose en plus pour booster le rythme. Et j’ajouterais qu’il manque un élément essentiel, on ne retrouve jamais d’effort de mise en scène, que ce soit à l’apparition des boss ou de certains ennemis, ce qui ajoute à la monotonie ambiante…

D’ailleurs, parlons des boss : on peut être heureux d’affronter des ennemis légendaires comme Zartan ou la Baronne, mais là aussi, on déchante vite… Ils sont tous très quelconques, ne se démarquent pas vraiment les uns des autres, mais surtout, leur comportement est robotique. Peu importe ce qu’on fait en face, le boss vie sa vie de son côté et répète les mêmes patterns encore et encore (quand ils ne se retrouvent pas à bugger, on en reparle plus loin). L’IA est aux fraises et nous ramène plus de 30 ans en arrière.

Destro se bat contre le vent, on se demande ce qu’il fait

Mais pour moi, les moments les plus pénibles sont les mid-boss, (toujours les mêmes d’ailleurs, je parle des gros robots qui reviennent avec d’autres couleurs au fur et à mesure du jeu, mais sont strictement identiques hormis les dégâts qu’ils infligent) qui sont extrêmement pénibles à affronter, pas à cause de leur difficulté, mais parce qu’ils n’ont qu’une attaque, qu’il faut reproduire la même séquence de jeu pendant de longues minutes et que la moindre erreur due à la lassitude fait fondre la barre de vie.

Même les explosions des différents robots et véhicules sont affreusement longues et moches, globalement on s’ennuie ferme dans Wrath of Cobra… J’ai dû me forcer pour finir le jeu, le dernier boss est naze, et que dire de la fin complètement nulle, on aurait apprécié avoir au moins une petite cinématique, on a l’impression d’avoir fait tout ça pour rien.

La licence GI Joe sauve un peu le jeu car on est tout de même content de retrouver quelques variantes de soldats Cobra au fur et à mesure de notre progression. Mais là aussi, on aurait aimé en voir plus, notamment pour les véhicules qui sont sous-représentés, il aurait d’ailleurs été judicieux de placer des phases de pilotage des véhicules pour booster un peu le rythme global (mais sans vouloir être mauvais langue, au vu du niveau de réalisation du reste du jeu, ça aurait sans doute été injouable).

Concernant les bonus et contenus annexes, il y a effectivement différents modes de jeux (boss mode, etc) et 2 persos supplémentaires à débloquer (Gung-Ho et Ripcord), mais ils coutent extrêmement cher et nécessitent un grand nombre d’heures de jeux pour choper les disquettes nécessaires (la monnaie du jeu), heures qu’on a pas du tout envie de passer devant ce jeu.

Ho la belle faute!

 

UNE RÉALISATION BANCALE

Vous l’aurez compris, le contenu du jeu ne donne déjà pas très envie, mais du côté de la réalisation globale, c’est pas non plus la panacée.

Les graphismes sont minimalistes au possible avec des décors très fades, ce qui ne poserait pas trop de problème si le reste était réussi… Je pense par exemple aux mythiques jeux indépendants Hot Line Miami qui ont opté pour ce parti pris graphique, mais compensent avec un gameplay parfait, des musiques fabuleuses et une narration complètement folle. Ici, vous l’aurez compris, on en est TRES loin.

Les animations sont particulièrement moisies, avec très peu de frames pour détailler les mouvements, c’est encore plus flagrant sur les ennemis qui sont raides et n’ont souvent aucune animation ou presque.

Des animations rigides et très repetitives

Les musiques sont vraiment sympas avec certains titres qui restent bien dans la tête une fois le jeu éteint (il n’y a heureusement pas que des mauvais points), la chanson de l’intro est mortelle mais malgré tout, on n’est pas dans les meilleures compos de Tee Lopes (qui a œuvré sur les derniers Sonic dont Mania et Frontiers, les soundtracks du DLC de Streets of Rage 4, le récent Metal Slug Tactics et surtout Shredder’s Revenge !). Gageons qu’il a juste été engagé pour son nom afin de superviser l’ensemble, réaliser seulement quelques pistes, le tout avec un budget réduit.

Il est d’ailleurs assez amusant de constater que le musicien n’évoque nulle part sa participation à Wrath of Cobra, que ce soit sur son site ou son Twitter, je ne crois pas que ce soit globalement un bon indicateur.

Le petit dessin animé d’introduction résume bien tout ça : les dessins des différents persos sont affreux et leur animation semble sortie des studios nord-coréens de l’époque, mais la musique qui l’accompagne est super cool.

Une bonne tête de vainqueur

Pour conclure sur la réalisation, il y a une différence entre adopter une esthétique retro pour donner un style singulier avec une vraie direction artistique, et le faire par mimétisme opportuniste car le rétro fait vendre, tout le monde n’a malheureusement pas le talent des développeurs de Shredder’s Revenge….

 

UN GAMEPLAY PAUVRE

Là où les beat’em all récents font souvent le choix d’un gameplay dynamique et varié offrant tout un tas de possibilités en termes d’action et de combos, ici vous vous en doutez, ce n’est pas du tout le cas.

Au niveau des contrôles : on a un bouton pour les coups normaux, un autre pour le saut, un autre pour se protéger, et enfin un bouton pour déclencher les supers attaques. On peut également courir en appuyant 2 fois en avant ou en arrière, avec des attaques qui diffèrent légèrement.

Particularité de ce jeu, on peut appuyer 2 fois sur haut ou bas pour faire des espèces d’esquives latérales, original mais malheureusement pas très utile. Dans les airs, la plupart des persos ont une espèce de dive kick plongeant, à noter qu’on a la possibilité de se rétablir en l’air après avoir été frappé, ce qui est un bon point.

Le jeu semble au départ très dynamique avec des ennemis qui volent dans tous les sens quand on les frappe, rebondissent contre les murs et qu’on peut « juggle » à gogo dans les airs. Mais il y a très peu de mouvements possibles, et les 4 personnages n’y changent pas grand chose, les combats sont donc extrêmement monotones.

La cerise sur le gâteau étant qu’il n’est pas possible de choper les adversaires au corps à corps, aucune projection n’est faisable, on peut juste ramasser les mecs au sol pour les balancer sur les autres ennemis. Là aussi, ça démontre une méconnaissance profonde du genre car c’est la base du beat’em all! Choper son adversaire et l’envoyer valdinguer de plusieurs façons possibles est la norme depuis Double Dragon et consorts, et reste très jouissif.

Autre choix étrange, avoir choisi de mettre une garde sur un bouton plutôt que de faire une esquive avec cette même touche, ce n’est pas du tout dynamique et plus vraiment dans l’air du temps ; là aussi, ça participe à la sensation d’ennui mortel qu’on vit manette en main. En appuyant sur le bouton de garde pile au moment où l’adversaire frappe, on réalise une « perfect guard », mais ça ne donne pas un gros avantage, là aussi une bonne idée de départ qui est au final mal utilisée.

Pas grand chose de plus à dire sur ce point, on est aux antipodes d’un gameplay intéressant et dynamique, pourtant indispensable afin de passer un bon moment sur un beat’em all.

 

DES BUGS OMNIPRESENTS

Pour vous donner une idée du degré de finition de Wrath of The Cobra, l’un des points les plus marquants quand on y joue, c’est l’infinité de bugs à laquelle nous sommes confrontés.

Même si on ne peut pas parler de bug à proprement parler, ça commence avec les traductions car oui, le jeu peut être intégralement en français, pour le meilleur et pour le pire. On a l’impression que la trad a été confiée à une IA malade.

Les versions françaises des noms des persos, par exemple, ne sont même pas celles de l’époque (Duke devient Duc, Snake Eyes se transforme en Yeux De Serpent, mention spéciale à Roadblock qui est affublé du doux sobriquet de… Barrage Routier (oui oui), la seule épargnée est Scarlett qui garde son nom original), et ce n’est que le début.

Je passe sur les fautes et les tournures de phrase étranges, le pire étant les textes qui dépassent de certains cadres, comme s’ils n’avaient rien relu avant de sortir le jeu, du jamais vu!

Parlons maintenant des collisions. Elles sont particulièrement mal gérées, on tape souvent dans le vide sans comprendre pourquoi, ce qui donne vite envie de se taper la tête contre les murs. Là aussi, on ne peut vraiment dire que c’est un bug à proprement parler, mais plutôt un gros manque de finition. Idem pour les placements dans l’espace, parfois on se fait toucher par des éléments du premier plan alors qu’on pense être planqué tranquillement à l’arrière par le décor, c’est incompréhensible.

Une situation cauchemardesque

J’évoquais plus haut les ennemis qui volaient dans tous les sens et rebondissaient contre les murs, cela donne lieu à des situations extrêmement étranges dès lors qu’on harcèle les ennemis dans le coin, où ils se retrouvent parfois coincés en se prenant de gros dégâts, et c’est encore plus vrai quand on joue à plusieurs.

Les combats de boss sont inintéressants au possible, en plus de répéter inlassablement les mêmes schémas sans qu’ils se soucient de ce qu’on peut faire en face, il arrive parfois qu’eux aussi restent coincés ou fassent n’importe quoi, c’est très pénible et ça en rajoute quant à leur inutilité.

Mais qu’est ce qu’il fait?

Il m’est déjà arrivé plusieurs fois de démarrer une partie, puis de ne pas pouvoir bouger ; dans ce cas la seule solution est de quitter, puis de redémarrer le jeu.

Plus grave, je me suis déjà retrouvé coincé dans un élément de décor sans pouvoir rien faire, on est alors obligé de quitter puis de redémarrer le niveau. Ce genre de situation est déjà suffisamment irritante quand on joue seul, mais quand elle survient alors qu’on est avec 3 potes, jamais on ne relance une partie…

Exemple de situation où on est obligé de reset la partie

Les bugs sont donc légion et c’est une honte en 2025 d’avoir une section de ce test qui y soit entièrement consacrée, alors qu’il suffirait de quelques patchs pour gommer les plus gênants.

 

CONCLUSION

Comme vous pouvez le constater, le jeu comporte de TRES nombreux défauts. Autant on peut prendre du plaisir sur des jeux moyens qui concernent une licence qu’on apprécie (je pense aux jeux récents Hokuto No Ken par exemple), autant là, c’est vraiment trop naze. Le fait de proposer un mode 4 joueurs aurait pu sauver G.I.Joe Wrath of Cobra, mais le manque de profondeur du jeu et ses bugs pénibles réussissent à rendre les parties en multijoueurs indigestes.

J’ajouterais que le prix est beaucoup trop élevé pour un jeu de ce calibre, 25€ pour un titre qui semble réalisé par des élèves de CM2, c’est du grand n’importe quoi. Développeur indépendant ne doit pas rimer non plus avec amateurisme, bien au contraire, il existe une infinité de contre-exemples. J’étais d’autant plus étonné de voir au générique que les développeurs talentueux de Guard Crush Games (les français derrière Streets of Rage 4) ont collaborés sur ce titre, qu’est ce qu’ils ont été faire dans cette galère? Mais là aussi, impossible de savoir dans quelle mesure ils y ont participé.

Mais qu’est ce qu’ils sont venus faire dans cet enfer?

Surtout que le jeu bénéficie quand même du soutien d’Hasbro, qu’il est le premier titre labellisé Hasbro Retro Arcade et qu’on est quand même en présence d’une licence qui aurait pu faire vendre. On aurait apprécié qu’ils mettent un peu d’argent dedans, là on est sur du bricolage à budget ultra réduit et ça se sent à tous les niveaux…

Les développeurs ont annoncé qu’ils ajouteront du contenu supplémentaire au fur et à mesure, mais ce n’est pas ça qui changera fondamentalement le jeu, il faudrait presque tout refaire en l’état.

Pour résumer, la nostalgie ça ne fait pas tout, j’ajouterais même que ce jeu m’énerve par sa démarche. Déjà, vouloir faire du fric en jouant avec nos souvenirs à travers un produit médiocre montre un manque de respect vis-à-vis de nous et de la licence GI Joe. Ensuite, faire le choix de réaliser un beat’em all 2d alors qu’on ne comprend rien à ce genre de jeu, tout ça pour « faire rétro », c’est nul et ça montre un cynisme global opportuniste extrêmement douteux.

J’imagine que le budget et les délais étaient ultra serrés, c’est la seule raison possible pour que des professionnels aient sorti un produit aussi naze.

Un beau combo trad moisie+textes débordants pour l’ami Storm Shadow

 

UNE ALTERNATIVE SOLIDE

Si vous avez déjà poncé dans tous les sens les masterpiece Double Dragon Gaiden, Streets Of Rage 4 et autres Shredder’s Revenge (DLC compris), et que vous êtes vraiment en manque d’action qui se base sur une licence connue, n’achetez pas GI Joe Wrath of Cobra, et allez voir plutôt du côté de Mighty Morphin‘ Power Rangers : Rita’s Rewind (ouf !), le 2ème jeu de la collection Hasbro Retro Arcade.

Rita’s Rewind (c’est quand même nettement plus court) est sorti le 10 décembre sur toutes les plateformes, il n’est pas exempt de défauts mais on y passe de très bons moments. Le jeu est très dynamique, avec des phases d’action variées en plus des séquences de beat classique (qui elles, proposent des chopes et une esquive), le tout avec une réalisation pas extraordinaire, mais suffisamment correcte pour qu’on s’y amuse à plusieurs.

Réalisé par Digital Eclipse, un studio connu notamment pour son Tetris Forever et de multiples compilations de jeux rétro (The Cowabunga Collection, Megaman Legacy Collection, Street Fighter 30th Anniversary Collection etc etc…), ils connaissent les jeux rétro et savent de quoi ils parlent, et même si Rita’s Rewind n’est pas parfait, on est très loin de Wrath of Cobra.

Pour finir sur le genre des beat’em all, ils connaissent un second souffle depuis l’arrivée des jeux indés et de l’offre dématérialisée, plutôt amusant car ce genre était considéré comme enterré à la fin des années 90.

L’offre est gargantuesque, tous les jeux ne se valent pas, mais outre les immanquables cités plus haut, on peut citer Double Dragon Neon, Karaté Kid Street Rumble, River City Girls 1 & 2, River City Saga 3 Kingdom Next, Fight N’Rage, SD Shin Kamen Rider Rumble

Sans oublier les différents compilations Tortues Ninja, Double Dragon/Kunio, Capcom Beat’em Up Bundle etc… On peut même évoquer rapidement les 2 épisodes de Bud Spencer & Terence Hill – Slaps and Beans, 2 jeux mineurs mais qui permettent de rejouer les grosses séquences de baston rigolol qu’on trouve dans leurs films.

A noter que l’on est toujours sans nouvelle du beat’em all basé sur la série Toxic Crusaders sensé sortir en 2024, celui prévu sur la licence The Phantom doit quant à lui débarquer en février 2025.

Enfin, j’attends énormément du futur Ninja Gaiden Ragebound, qui devrait poindre le bout de son nez dans le courant de l’été 2025 et qui s’annonce fantastique.

L’offre est tellement dense que le genre mériterait un bon gros dossier pour parler de tout ça sérieusement, on en reparlera sans doute plus tard sur Fulguropop. En attendant, n’achetez surtout pas ce jeu!

Un dernier boss ennuyeux au possible

[Je m’excuse pour la qualité douteuse des photos qui accompagnent ce test, mais je n’avais pas d’autres possibilités que de prendre directement des photos de ma TV]

Larvozor

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