Documents d’archives : Skeleton Warriors (Playmates Toys 1994)

 

Nouvelle production évoquant la licence Skeleton Warriors à travers la thématique du document d’archive. Aujourd’hui je souhaiterais présenter une série de celluloïds accompagnés de leurs backgrounds. Ces fonds peints à la main subliment littéralement les feuillets transparents qu’ils accueillent.

De manière générale, il n’est pas toujours aisé d’obtenir un celluloïd avec son background. C’est d’autant plus vrai concernant l’œuvre Skeleton Warriors. Alors je ne manque pas une occasion d’acquérir un celluloïd ainsi que son background associé, précisément pour la licence des guerriers squelettiques.

Ceci dit, il existe des alternatives de remplacement avec des backgrounds qui peuvent être soit des copies, soit des fabrications contemporaines adaptables de manière générique. A titre personnel, je ne souscris à aucune de ces deux propositions. Je préfère conserver mes celluloïds sans backgrounds tels quels.

Je souhaiterais également profiter de cette production afin de partager avec vous une petite évolution dans ma manière de stocker les celluloïds. Bonne lecture à toutes et tous.

 

 

Comme je l’exprimais déjà dans une précédente production estampillée Skeleton Warriors – laquelle engageait également la thématique du document d’archive – les celluloïds constituent de véritables fragments d’histoire, précisément dans le registre de l’animation.

Mais bien plus que des témoins d’un passé malheureusement révolu, les celluloïds – selon une vision moderne – peuvent aussi être perçus comme de véritables œuvres d’art. En effet, la mise sous cadre et l’exposition de ces feuillets transparents mettent littéralement en valeur une ou plusieurs illustrations « handmade » réalisées avec de la peinture.

Les celluloïds qui vont suivre – ainsi que leurs backgrounds – proviennent des archives de Landmark Entertainment Group. Pour être tout à fait exact, c’est un collectionneur américain qui les avait acquis auprès de la société de production de Gary Goddard et Tony Christopher avant de les céder à une boutique spécialisée, laquelle a accepté de me les vendre.

Et ce n’était pas gagné d’avance car un acheminement en France est couteux et il occasionne des frais douaniers quasi systématiques. Pour autant, j’ai pu obtenir un tarif défiant toute concurrence sans que je ne demande quoi que ce soit. De plus, le revendeur professionnel a – de son propre chef – déclaré une valeur totale à hauteur de 30 dollars pour le contenu, au cas où des frais douaniers eurent été appliqués, ce qui par chance n’a pas été le cas.

Trêve de considérations commerciales sans grand intérêt. Je vous propose donc de découvrir une série de sept celluloïds Skeleton Warriors ainsi que leurs backgrounds dédiés, le tout sous le signe du non-squelettique.

 

 

Le Skycycle s’inscrit dans la liste des jouets Skeleton Warriors qui n’ont jamais été produits à grande échelle ni commercialisés, au même titre que Talyn, Claw ou le Bone Dragon. On a pu notamment découvrir un superbe sample du Skycycle – très détaillé – dans le catalogue professionnel Playmates Toys de 1995.

La déclinaison plastique du Skycycle – baptisée « Moto Royale » pour le marché français – devait être dotée d’un missile éjectable ainsi que de roues pivotables afin de reproduire la fonction volante de l’engin visible dans le support animé.

J’apprécie particulièrement ce premier celluloïd qui illustre Ursak aux commandes d’un Skycycle. Le véhicule et le personnage apparaissent peu détaillés mais leurs chromatiques conjuguées aux teintes du décor offrent un joli panel très coloré.

D’autre part, la feuille du background affiche une longue encoche sur sa partie supérieure. Cette configuration doit répondre à une contrainte technique bien précise que je n’ai pas encore identifiée.

 

 

Au sein de l’œuvre Skeleton Warriors, le Prince Lightstar incarne une vision du héros au croisement de la technologie et d’un certain traditionalisme selon la thématique de l’heroic fantasy. Cette remarque s’applique bien évidemment d’une manière globale à la licence des guerriers squelettiques.

Le nouveau celluloïd ci-dessus illustre le Prince Lightstar en télécommunication. Le dispositif auriculaire/temporal qu’il utilise s’inscrit dans la dimension technologique évoquée précédemment. D’un point de vue culturel, le design du Prince Lightstar me renvoie inéluctablement à He-Man selon son portage New Adventures, c’est-à-dire une vision modernisée du héros d’Eternia.

D’ailleurs le design définitif du Prince Lightstar, lequel est majoritairement le fait de Neal Adams et Greg Pro, est plutôt éloigné des croquis conceptuels réalisés notamment en 1993 par l’artiste Howard Chang. En effet, la dimension futuriste/moderne du personnage semblait davantage distillée, hormis en ce qui concerne l’armement.

Sur le plan esthétique, la large superficie de l’illustration du Prince Lightstar sur le celluloïd – additionnée à la nuance apportée par le background – contribue à me faire apprécier l’ensemble.

 

 

Le Prince Lightstar – au sein du support animé Skeleton Warriors – arbore une identité civile qui fait écho à un prénom, Justin. Voilà un dénominatif dont les origines latines renvoient étymologiquement à la justice, au droit, et de manière plus globale à ce qui est équilibré.

Selon le principe de la symétrie, je souhaiterais établir une correspondance avec l’identité nominative civile de He-Man : Adam. Ce prénom porte une référence théologique marquée avec des significations plurielles en fonction des civilisations. En ce sens, et précisément chez les Babyloniens, Adam peut être traduit par le terme « humanité ».

Voilà deux prénoms héroïques selon le prisme de l’animation, Justin et Adam, qui font appel à des notions fortes comme la justice et l’humanité. Mais c’est sans compter un autre génome commun, précisément théologique, puisque le dénominatif civil du Prince Lightstar peut évoquer Justin de Naplouse, un apologète chrétien.

 

 

Ursak le Gardien (Ursak : The Guardian en VO) incarne dans le DA Skeleton Warriors la figure martiale selon les prismes de la maturité et du familial. En effet, Ursak est l’oncle de Justin, Jennifer et Joshua Steele, un triptyque nominatif sous le signe de la lettre « J », laquelle m’évoque le joule, une unité de mesure énergétique, ou encore la jeunesse. Deux composantes attribuables à la fratrie des Steele.

Selon une filiation évidente avec la licence des Maîtres de l’Univers, Ursak renvoie spontanément au Maître d’Armes (Man-At-Arms en VO). En termes de pilosité faciale tout d’abord, la moustache et la barbe étant des éléments qui suggèrent possiblement la virilité, la maturité ou encore la sagesse.

Le statut de combattant expérimenté est un point à mettre également en lumière, tout comme une filiation familiale avec d’autres protagonistes de la même œuvre. En ce sens, Duncan, le Maître d’Armes, est le père adoptif de Tila (Teela en VO).

 

 

Les considérations précédentes rassemblent plusieurs éléments intéressants à corréler avec le celluloïd ci-dessus. En effet, Ursak arbore son casque de combat, ovoïde, à mettre en correspondance avec celui du Maître d’Armes. Sa nièce, Jennifer « Talyn » Steele, incarne une courageuse guerrière, au même titre que Tila, la capitaine de la garde royale d’Eternia.

Ursak – selon la filecard U.S. du blister Playmates Toys dédié – a entrainé personnellement sa nièce au combat à travers une posture de mentor martial que le Maître d’Armes occupe également vis-à-vis de sa fille adoptive Tila. Parallèlement, sur le celluloïd de droite, la représentation d’Ursak – lequel tient dans ses mains une arme futuriste à l’aura sophistiquée – fait écho à cette spécialisation guerrière.

Je précise sciemment « le celluloïd de droite » car la scène compte originellement – et au-delà du background – pas moins de deux feuillets transparents superposés, soit un pour chaque personnage. Ceci rappelle la volonté d’optimisation propre au domaine de l’animation impliquant des celluloïds.

En effet, la mobilité des décors et des feuillets transparents – de manière indépendante – garantie plusieurs combinaisons possibles, lesquelles évitent de devoir reproduire certains éléments déjà existants.

 

 

Comme indiqué en introduction, la thématique de cette série de celluloïds s’inscrit dans le non-squelettique. Ainsi j’apprécie particulièrement l’illustration ci-dessus qui met en scène Baddog – le molosse attitré du Baron Dark – sous sa forme de chair et de sang. En résonnance à ma production évoquant les cartes Fleer Ultra Skeleton Warriors, je souhaiterais mettre en lumière deux sources.

D’abord la carte numéro 21 dont le verso porte le prélèvement suivant : « What a pleasure it was to find that evil not only existed in man, but in the beasts as well. Baddog was my first « pet » to serve me as a Skeleton Warriors ». Le Baron Dark exprime une entière satisfaction, celle d’avoir identifier le mal dans – je cite – une bête. De plus, le leader de la Légion Skeleton insiste sur la domination qu’il exerce vis-à-vis de Baddog, lequel est littéralement asservi.

La seconde source que je voudrais évoquer est la carte numéro 76. Au dos de celle-ci, on peut lire le texte suivant qui retranscrit les paroles de Grimskull : « When it comes to canine companions, my wolf Stalker has it all over Baron Dark‘s slavering mutt, Baddog ».

Ici on relève une opposition fondamentale dans la manière de considérer un animal vis-à-vis du leader de la Légion Skeleton. En effet, Grimskull désigne Stalker avec les termes « compagnon » ou encore « mon loup ».

Au-delà de ces remarques, j’attire votre attention concernant la désignation dépréciative « mutt » qui pourrait être traduite en « cabot ».  Celle-ci me renvoie immanquablement à la licence Cosmocats, précisément selon Mumm-Ra et son molosse présent dans la seconde saison du DA, Ma-Mutt.

 

 

Avant de conclure cette petite production, je souhaiterais aborder à nouveau le thème de la conservation des celluloïds. Je précise « à nouveau » puisque j’avais déjà évoqué ce sujet au sein d’un précédent dossier. Dans celui-ci, je présentais un portfolio Itoya au format A3 qui convenait parfaitement au stockage de mes celluloïds Skeleton Warriors.

Pour autant, j’ai décidé de remplacer ce porte-documents par un press book commercialisé sous la marque Monali. Le revêtement en textile à fermeture éclair – ultra qualitatif – est équivalent à celui des classeurs Vault X. Mais c’est sans compter une configuration intérieure qui s’apparente à celle d’un classeur traditionnel.

Ainsi il est possible de déplacer individuellement chaque pochette, lesquelles peuvent accueillir un celluloïd recto/verso tout en étant neutres en acidité. Il est également possible d’acheter des « recharges » de ces feuillets, toujours sous la marque Monali.

Comptez environ 14 euros pour un paquet de dix pochettes et 30 euros pour le press book au format A3, lequel est doté de deux compartiments additionnels à fermeture éclair, d’une poignée ainsi que d’une sangle de transport amovible.

 

 

Epilogue

Ce fut un plaisir de partager dans FulguroPop ces nouveaux celluloïds Skeleton Warriors. Le sentiment est toujours un peu particulier lorsqu’on manipule ce genre de documents puisque l’on tient finalement entre les mains des fragments du passé.

Et c’est d’autant plus singulier concernant la licence des guerriers squelettiques car – je le rappelle – nous n’avons pas connu le support animé dédié en France. Ces celluloïds sont donc – d’une certaine manière – une forme d’importation du DA Skeleton Warriors sur le sol Hexagonal.

D’autre part, je souhaiterais à nouveau souligner toute l’affection que je porte aux illustrations « handmade » visibles sur les celluloïds et leurs backgrounds. Cet aspect artistique au sens le plus noble et le plus artisanal du terme constitue un véritable trésor culturel.

Une troisième production sera rédigée d’ici quelque temps dans l’optique de présenter une autre série de celluloïds Skeleton Warriors. Vous découvrirez au sein de cette nouvelle sélection quelques jolies perles.

J’espère que cette petite bulle vintage fut agréable à parcourir. Rendez-vous d’ici peu afin de (re)découvrir ensemble la licence Skeleton Warriors. Merci à toutes et tous pour vos lectures. Cette production est dédiée à Jean-Yves alias Larvozor.

8 comments

Lanace says:

Les celluloïds représentent un aspect particulier dans la collection, celui de posséder une partie de l’œuvre originale.
Objets de collection mais également fragments historiques conférant à ces productions une aura particulière, celle de véritables trésors de guerre. Ils permettent d’en apprécier la beauté d’un point de vue esthétique mais aussi de ressentir le travail effectué par de véritables passionnés.
Merci pour la découverte.

Nicko says:

Je te rejoins complètement la jugulaire. Lorsque l’on tient des celluloïds entre les mains, on se rend compte de la somme du travail titanesque que la production d’un dessin animé occasionnait. Mouvement par mouvement, expression par expression, chaque interaction nécessitait de nombreux feuillets transparents. Cet aspect fait main, minutieux, détaillé, est finalement représentatif d’une époque « sans numérique » où le rapport au temps était bien différent.

Lemaire Franck says:

Super article mon Nicko.
Je cherche à me trouver un portfolio dans le même style pour mes cellulos. Je veux bien les liens qui vont bien.

Nicko says:

Merci mon Francky Vincent <3

Je t'ai laissé les liens sur le Discord du site comme tu me l'as demandé. Je t'invite tout de même à te rendre dans un Cultura - si tu en as la possibilité - afin de pouvoir manipuler le produit.

Larvozor says:

Merci mon bon Nicko pour la dédicace !

J’adore cette gamme dont – tout en sachant qu’elle existait – je suis passé à côté à l’époque pour cause de gaming intense (tout comme Aliens, Batman Animated…), heureusement que les fulguropotes sont là pour remettre les choses en place 😉

Comme dit au dessus, il y a un côté patrimonial dans les cellulos qui sont de véritables morceaux d’histoire qu’il faut préserver précautionneusement, je n’en possède pas encore mais sans doute qu’un jour ou l’autre ça arrivera 👍

Tes articles sur skeleton Warriors sont toujours particulièrement savoureux ❤️ « tu nous régales » comme vous dîtes dans le sud 😎

Nicko says:

Avec plaisir mon Jean-Yves <3

Je sais que les Skeleton Warriors font partie des gammes auxquelles tu t'intéresses en tant que collectionneur de jouets. Ton intervention étaye ma thématique qui impliquait le vidéoludique comme potentiel "biais de détournement'' concernant l'intérêt que les enfants des années 90 auraient pu avoir pour les guerriers squelettiques. C'est un aspect à ne pas négliger qui explique - partiellement - l'affaiblissement du marché de l'action figure que l'on a pu constater notablement à la fin de la décennie 90. D'ailleurs cette période sera le point de départ du jouet à destination d'adultes en tant que "proder de collection''.

ExarKun02 says:

Et bah la vache, ils sont en super état.
Une vraie page d’histoire du dessin animé avant le tout numérique !

Nicko says:

Merci à nouveau pour ton message 🙂

Oui, dans l’ensemble, ces celluloïds Skeleton Warriors sont dans un état de conservation très honorable. Par opposition à mes jouets et conditionnements vintage, cela ne me dérange pas que mes celluloïds soient dans « leur jus ». Ce sont des documents qui ont été utilisés de manière professionnelle et je trouve que les aspérités – toutes proportions gardées – apportent une patine, un certain charme même. Ces éventuelles dégradations – encore une fois de manière mesurée – rappellent à quel point les celluloïds appartiennent à un autre temps.

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