Suite de l’article sur la librairie Bulle ! avec cette fois une interview de son Propriétaire : Samuel Chauveau.
Il s’agit d’une transcription assez directe de l’interview orale faite avec lui afin de ne pas dénaturer ses propos. Ainsi vous trouverez quelques répétitions mais elles sont d’origine et j’apprécie trop le personnage pour adapter ses dires dans un format plus lisible. Ces propos ont étés recueillis le Jeudi 4 Mai 2023.
Olivier : C’est quoi l’idée que tu avais toi, quand tu as voulu mettre en place la librairie il y a 40 ans? Qu’est ce qui t’a motivé et qu’est ce que tu as fait?
Samuel: L’idée elle est un peu basique. C’est surtout d’abord parce que j’ai toujours été complètement passionné.
C’était devenu un peu presque l’ADN déjà tout petit en grandissant. Et puis dès que j’avais un peu de budget, c’était d’acheter, d’acheter, d’acheter déjà ce côté un peu boulimique d’acquérir. Et il est évident que la création, la production n’était pas la même. Donc c’était assez à la fois assez simple et difficile. Simple parce que la production n’étant pas très importante, on pouvait acquérir très rapidement ou très facilement une grande partie des albums qui sortaient. Mais compliqué parce qu’au moins on ne trouvait pas forcément non plus tout ce qui sortait en France.
Il n’y avait pas 20 librairies spécialisées en France, donc la création, on allait trouver des fois dans les maisons de presse, des fois donc dans des grandes surfaces, mais on trouvait pas tout, même si il y avait 100 albums qui sortaient par an. C’était un peu plus compliqué. Quelques mois après mon bac et des années de fac qui n’étaient pas géniales, il a fallu quand même que je que je réfléchisse à quelle serait mon avenir professionnel.
Et c’est presque, je vais dire, quelqu’un d’une grosse librairie mancelle chez qui j’achetais énormément, qui un jour m’a mis dans la tête peut être la première petite graine en me disant mais c’est fou, avec ce que ce que vous achetez chez nous, vous n’avez jamais pensé à ouvrir une librairie? C’est une employée d’une grosse librairie mancelle. Je te parle de cela il y a plus de 45 ans qui peut être a mis cette petite graine. Et puis par la suite à la fac, c’était quand même pas bien génial et j’avais ce poste de pion, j’ai dépensé tout ce que je gagnais. Et c’est là où vraiment je me suis dit je ne peux pas continuer à faire une première année de fac ou une deuxième année de fac. Je ne passais jamais le stade de la première année, je ne foutait rien, donc en fait, ça pouvait durer encore deux ou trois ans comme ça, mais ça a débouché sur rien. Donc c’est là où je me suis dit mais quel va être mon avenir. Et en fait, j’ai repris cette idée de cette libraire et je me suis dit autant tenter l’aventure, essayer. Et c’est comme ça que démarre un petit peu le début du récit on va dire.
Olivier : Comment se porte le marché du livre et plus particulièrement celui de la bande dessinée ?
Samuel : Là, tu sais, en fait, c’est presque une histoire de 40 ans, mais c’est aussi presque un combat de 40 ans. Parce qu’encore une fois, entre 83, janvier 83 et aujourd’hui, c’est un monde de différence. Mais on partait tellement de bas. D’abord parce que la bédé n’avait n’avait rien de très intellectuellement valorisant. C’était vraiment le médium des gamins. Le
medium de, je ne vais pas dire des ados ou des gens attardés non plus, mais en tout cas, beaucoup d’adultes d’ailleurs se cachaient pour lire de la bande dessinée en grandissant, il faut le dire.
Il faut dire aussi qu’on se rendait pas compte que tout ce qui forme la BD classique, tout ce qui est du domaine on va dire du patrimoine, les Tintin, les Astérix, toutes les grandes collections déjà de l’époque, c’était quand même des grands monsieur qui étaient des grands dessinateurs. Aujourd’hui, on les considère presque comme des monstres. À l’époque pas du tout, hein. Encore une fois, c’est pas bien valorisé la bande dessinée. Et puis en plus, la création n’est pas très importante.
Moi j’ouvre en 83, il n’y a pas 250 nouveautés par an. C’est beaucoup encore la presse qui est reine car il y a bon nombre de revues, des hebdomadaires, de mensuel dans laquelle on pré publie des histoires. C’est à dire que par exemple, tu pouvais avoir dans la revue « à suivre » dirigée par Casterman qui a débarqué sur le marché. Eh bien, un auteur comme Tardi faisait quelques planches tous les mois, mais l’album ne sortait pas de suite.
En fait, toutes les revues, il y avait énormément de revues, de bandes dessinées, mais derrière, ça ne voulait pas dire que les les récits qui étaient pré publiés dans ces revues sortaient en album, donc dans le Journal de Spirou, Le Journal de Tintin par exemple. Il y avait beaucoup de prépublication, mais les albums ne sortaient pas forcément toujours, ou pas forcément tout de suite. Donc on était vraiment à un moment où la presse et reine, peu d’albums et tout ça va éclater complètement.
La presse va de plus en plus se casser la gueule et le secteur album va grandir et se développer. Donc 82 83, 250 albums pour aller à des pics de pas loin de 6000 volumes il y a quelques années pour être à peu près stabilisé aujourd’hui entre 4500 et 5000 volumes par an, c’est à dire qu’on passe de 250 exemplaires, 250 nouveautés, tu vois, à plus de 5000. Voici déjà en 40 ans un petit peu l’évolution. Et puis la librairie spécialisée d’une vingtaine de librairies, peut être dans les années 80 à aujourd’hui, on peut dire qu’on est à peu près entre 250 et 300 librairies spécialisées bandes dessinées en France.
Olivier : Je me souviens, dans la vieille librairie, au début ou je suis venu, c’est à dire il y à un peu plus 20 ans, il y avait un tout petit rayon manga et maintenant tu as un étage qui est quand même dédié à ça.
Samuel : Je pense que c’est aussi une autre spécificité de la librairie. Ça semble évident de dire ça aujourd’hui. Je peux te dire, et tu le sais bien, et encore, j’en avais peut être un petit peu avant même que tu ne débarque pour la première fois à la librairie. J’ai commencé à avoir quelques titres, quelques mangas en langue japonaise.
On sentait que c’était en train de de démarrer, que des importateurs faisaient venir des titres en japonais et les revendait déjà à quelques libraires. On comprenait pas pourquoi ça marchait si bien parce que ce n’était pas traduit. Qu’est ce qui pouvait intéresser des gamins ou des ados d’acheter des albums qui n’étaient pas traduits? C’est le début de la magie. Il y avait quelque chose, voilà. Et puis des éditeurs ont commencé à acheter les droits pour traduire, notamment un des premiers Tonkam. Et puis après Glénat a sorti sorti son fameux Akira.
Akira c’est violent et c’est beau avec une pub incroyable qui avait été faite sur tout le territoire français. C’est de là que ça démarre un petit peu, et bien aussi l’explosion du manga, mais ça explose sur des années. Il valait mieux ne pas louper le train. Nous, on a été là dès le début et on a fait. On a évolué aussi en fonction de toute cette création. Et puis ces achats de droit et tout ce qui se passait en France pour que la France devienne le deuxième pays à vendre le plus de manga derrière le Japon. Donc oui, c’est le début. Il y a plus de 20 ans, on démarre avec un petit rayon et ça devient pratiquement la moitié de la librairie avant de s’en aller.
Olivier : Par contre j’ai l’impression que Comics c’est un peu plus compliqué.
Samuel : Alors le comics lui fais souvent un petit peu le yoyo. Autant il peut monter puis redescendre. Et puis il est souvent sujet au parallèle des films, c’est à dire du cinéma, des blockbusters sur les super héros qui peuvent sortir et qui mettent une caisse de résonance sur les comics. Donc en fait, tout ça effectivement, est toujours un peu en dents de scie.
Quand j’ai démarré il y a eu le début, par exemple avec les Watchmen, avec les Gardiens ou V Pour Vendetta. Ca été aussi des trucs qui ont marqué un petit peu ces périodes. Il a déjà des super héros, mais encore une fois, il y avait des grands moments, des grandes années, ça a rechuté et ça continue un peu comme ça. Aujourd’hui, le comics ne se porte pas le mieux du monde. Mais il est là. C’est aussi l’une des plus grandes écoles mondiales de bande dessinée. L’école des comics, l’École anglo saxonne. Eh bien, elle est toujours présente mais certainement moins riche que le manga, c’est évident.
Olivier : Ca fait 40 ans quand même que tu fais ça. Tu as organisé un paquet d’événements, rencontre un paquet d’auteurs, lu un nombre d’albums, je n’ose même pas en parler. Qu’est ce qui te motive toujours du coup?
Samuel : C’est l’évolution. C’est à dire que quand moi je débute en 83 et aujourd’hui, ça n’a rien à voir. Moi j’ouvre comme un simple gamin ado qui connaît rien, même au commerce, connaît rien à la compta, qui connaît rien au management. Il n’y avait pas besoin de management. J’étais seul au début. Puis ma mère est arrivée un petit peu comme première salariée à tiers temps, mis temps puis trois quart de temp. Puis après Franck, Coralie et puis un peu Philippe, mais ça c’est sur plus de 20 ans.
C’est à dire que pendant très longtemps, j’ai été seul et un peu avec ma mère. Donc en fait là il a fallu apprendre. Le métier n’était pas aussi structuré que maintenant et je recevais pas autant d’auteurs. Même si tout de suite, j’ai su que pour me faire connaître, surtout dans le vieux Mans où la librairie a ouvert, ce qui n’était pas du tout dans le centre ville, avec cette rue qui casse l’hypercentre de la montée vers le vers l’hôtel de ville, et bien fallait faire venir les gens et ça n’était pas évident.
Donc faire venir des auteurs a contribué aussi peut être à nous faire connaître un peu. Et c’est là où j’ai eu cette idée de toujours essayer de faire venir, même si c’était plus compliqué puisque je n’avais pas de lieu dédié à cela. Dès qu’il faisait beau, c’était la rue Saint-Honoré où les auteurs était dehors. C’était chouette, mais dès qu’il pleuvait, c’était d’avoir la boite en face puisque la patronne de la boîte boite de nuit me laissait les clefs et on pouvait dédicacer en journée lorsqu’il ne faisait pas beau, lorsque c’était plutôt l’hiver ou au café d’à côté.
Et puis quand j’ai démarré, il y avait que la petite librairie. Après on a eu une autre vitrine à côté pour présenter les objets, puis en face une autre vitrine avec une petite réserve, puis les sept, huit dernières années, un appartement de plus de 80 mètres carrés qui était plus grand que la librairie, que l’espace commerciale de la librairie, pour tout ce qui était de la logistique, recevoir les cartons puisque la production et la création ne cessait d’augmenter.
Donc il fallait bien réceptionner les colis, sinon on faisait tout ça dans la rue, on ouvrait les cartons dans la rue, mais bien là, ça permettait d’avoir un lieu pour passer les cartons, ouvrir les cartons, emmener les nouveautés dans la librairie, etc. Mais c’était devenu un peu, un peu une usine, une usine à gaz, quatre lieux dans la rue Saint-Honoré. C’était un peu usant quand même. Donc après, ça évolue tellement que tu finis par ne plus faire le métier. Le même métier, ça change, ça évolue, tu fais de plus en plus d’évènements. La création, elle explose.
Donc en fait, tu commences à connaître un petit peu aussi et à faire des partenariats avec les collectivités publiques, avec plein de partenaires. Donc en fait, tu ne restes plus simplement dans ta librairie, tu sors aussi, tu essaies bien de sortir de tes murs pour te faire connaître, pour faire connaître aussi de plus en plus ton médium, pour montrer qu’aussi la BD est en train d’exploser avec des créateurs qui ont des choses à dire et plus simplement que pour eux, le monde des gamins ou des ados.
Mais voilà, c’est toute cette explosion, l’arrivée des blogs de femmes de plus en plus, et puis la maturité, puis ce projet, 30 ans plus tard, c’est à dire il y a dix ans maintenant, pour me dire voilà, je pense que là je vais finir par crever dans le vieux Mans si je ne je n’évolue pas et peut être de me dire qu’il est temps maintenant de venir enfin plus proche de l’hypercentre pour aussi montrer que ce média mérite un écrin, mérite autre chose que là où j’ai vécu 30 ans.
Ça a été une vraie volonté de ma part de se dire on va frapper, on va essayer de frapper fort pour montrer aussi aux gens, mais aussi aux auteurs, qu’on pouvait dépenser beaucoup d’argent pour avoir une librairie qui soit un peu différente de la librairie spécialisée BD en France, où la plupart des libraires comme moi ont démarré avec peu de moyens et ne cessaient d’enfiler, Parce que la création évolue, des étagères sur des étagères pour toujours en empiler un peu plus, pour accumuler et montrer qu’on avait un peu de stock. Mais pas d’idées, pas de volonté. Peut être aussi esthétique, pour essayer de faire un lieu qui ait un peu de gueule. Ça a été vraiment cette volonté quand j’ai eu ce projet de déménagement pour arriver rue de la Barrillerie de faire quelque chose qui soit quand même un peu inspirant.
Olivier : D’ailleurs, on voit bien que ça marche puisque tu fais partie de la tournée Française de Sean Murphy.
Samuel : On n’envoi pas non plus des auteurs uniquement dans les grosses librairies qui marchent. Nous, on a peut être la chance d’être devenu une grosse librairie, mais c’est parce qu’on ne s’arrête jamais. Je crois que la renommée de la librairie si renommée il y a, c’est parce qu’ils savent qu’on continue d’aller de l’avant, on continue d’avoir des projets. On ne fait pas simplement venir uniquement des auteurs pour faire que de la dédicace. On se fait des animations, on fait des rencontres, on fait plein de choses à côté qui fassent qu’on est connus au Mans pour dire, Ah voilà, S’il y a un auteur à emmener pour le début de sa tournée, c’est peut être aux Mans parce que là ils vont faire des choses, ça va faire du bien à l’auteur, il va se sentir plutôt bien, bien accueilli, plein de choses pour le début de la tournée, pour après avoir travaillé un an, un an et demi chez lui tout seul, il faut le mettre en confiance. C’est peut être au Mans que il se passera des choses aussi. Donc, en fait. Oui, ça contribue un petit peu, mais c’est parce qu’on se bouge aussi, c’est on nous amène rien comme ça sur un plateau, hein. Et c’est ça, il ne faut jamais de toute manière se mettre en tête qu’on a réussi, que ça y est, tout nous est dû. C’est peut être pour ca aussi que moi je continue à avoir cette envie et qu’on continue à nous faire confiance aussi. Parce qu’on n’a jamais dit c’est nous les meilleurs. On n’a jamais dit c’est ici que les auteurs doivent venir, mais par contre on fait tout pour qu’ils viennent ici. Sean Murphy ça fait quatre ans qu’on avait déposé un dossier pour qu’il vienne avant la pandémie. Donc même des auteurs américains, même des auteurs japonais. Tu verras à la rentrée qui nous allons recevoir. Mais c’est tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Il faut y aller.
Olivier : Comment tu le définis l’espace bis?
Samuel : Donc comment définirons nous l’espace bis? Et bien c’est d’abord un lieu qui nous permet de recevoir tout les auteurs. Enfin, il faut savoir que la librairie a une programmation pratiquement hebdomadaire, que lorsque nous avons déménagé du vieux Mans pour la rue de la Barrillerie, on avait prévu beaucoup de choses, excepté un lieu dédié pour la réception des auteurs. Et là, coup de théâtre ou allons nous mettre un petit peu? Et bien ces auteurs. Première dédicace d’un auteur important, l’un des premiers samedis de l’ouverture de la nouvelle librairie. Et bien, beaucoup de difficultés puisque les gens qui venaient pour l’auteur stagnaient devant les tables de vente et nous ont empêché de faire une journée correcte. Donc très vite il a fallu réagir et à ce moment là, nous avons trouvé à deux pas de la librairie un petit endroit où la personne qui était là nous a laissé le rez de chaussée et nous l’avons transformé en un petit lieu de dédicace. Mais ce bail était un peu bancal. Donc très vite, il a fallu réfléchir à un autre lieu qui soit autonome et qui puisse continuer a être libre pour ne pas devoir courir après un lieu pour recevoir le réseau de nos auteurs. Donc on a retravaillé sur ce qui va devenir l’espace bis abandonné depuis 25 ans par la mairie. Et là, bien ce sera pratiquement deux ans de travaux. Et ce lieu donc, qui tous les vendredis et samedis, reçoit des auteurs, on s’est dit ce serait idiot qu’ils ne vivent pas le reste de la semaine. Donc en fait, nous avons embauché une personne spécifique pour diriger cette galerie et nous y avons aussi ajouté des objets, des affiches, des images, des sérigraphies. De quoi effectivement un petit peu avoir une passerelle un peu plus large dans le domaine de l’image, et pas uniquement peut être que de la bande dessinée, mais ouvert sur un petit peu plus les arts graphiques, mais enfin en rapport de près ou de loin, avec un peu la bande dessinée malgré tout, illustrateur, voilà, ça a été l’idée.
Olivier : Et une dernière question du coup, dans les albums qui sont sortis récemment ou dans un truc qui va sortir prochainement. Est ce que tu aurais un album à conseiller ?
Samuel : Non, non, là j’ai du mal à répondre à ça parce que on a des coups de cœur régulièrement. C’est difficile de ressortir un album de toute cette production tellement il y a tellement de choses.
Quel est le dernier coup de cœur? Le dissident Club qui vient de sortir chez Glénat et qui parle de ce journaliste qui a eu le prix Albert Londres et qui est d’origine pakistanaise. Ça montre aussi la richesse de la bande dessinée qui montre un petit peu que la BD elle s’intéresse aussi à la politique, à la géopolitique, à la religion. Et cet album, il est très représentatif un petit peu aussi de tout ce qui s’est passé dans le monde de la BD depuis depuis des années.
Olivier : Merci Samuel pour le temps consacré à cette interview.
Samuel : Merci à toi aussi.
Je vous rappelle que vous trouverez la librairie au 13 rue de la Barillerie 72000 Le Mans
Pour toutes les autres infos, allez sur leur site : https://www.librairie-bulle.fr/
Pour finir une choses importante, les livres en France sont à prix unique, privilégiez donc vos librairies, déplacez vous, faites les vivre.
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Encore une fois merci Olivier pour cette rencontre super intéressante tant du point de vue de la valorisation du commerce de proximité que de celui de l’évocation du marché de la BD. Bravo pour cette super initiative. Et longue vie aux librairies.