A première vue : Star Wars, pourquoi la planète Ferrix semble si réelle ?

Aujourd’hui je souhaiterais revenir sur un aspect très spécifique de la série Andor qui fait qu’elle se détache des autres productions audiovisuelles Star Wars. Je ne reviendrai pas sur la qualité du scénario et l’art consommé de la narration de Tony Gilroy. On en a parlé en long en large et en travers sur le site et au cours du live dédié sur notre chaîne Youtube. C’est donc l’aspect visuel de cette production dont il sera question ici.

D’une manière générale, Andor se distingue par le recours à des décors physiques avec un minimum d’effets visuels. Les différents niveaux de Coruscant sont minéraux.

Les niveaux supérieurs eux mêmes sont plus faits de béton que de verre (transparacier).

Certains ont des allures de Star Tours.

 

Et dans les bas-fonds aux allures de Blade Runner, on trouve aussi cette empreinte minérale.

On est loin des néons criards d’AOTC.

L’ambiance colle parfaitement au propos de la série.

Mais de mon point de vue, c’est Ferrix, la planète initialement sous contrôle corporatiste qui illustre le mieux le soin apporté aux décors dans la série.

L’intégralité des scènes s’y déroulant n’a pas été filmé en plateau, mais en backlot. Cette expression américaine décrit les décors extérieurs créés à côté des studios de cinéma. Je reviendrai prochainement sur le concept, mais tenons-nous en aujourd’hui à ceux de Ferrix. Les extérieurs ont donc été reconstitués de façon à permettre l’évolution des acteurs dans une vraie ville.

Le fait d’avoir choisi une architecture à 100% faite en brique détonne dans l’univers Star Wars où se matériau est très peu présent. Le coup de génie a bien sûr été d’ajouter une valeur funéraire à ces constructions, mais d’un point de vue visuel, on sait déjà que Ferrix n’est ni Tatooine ni Jakku. Malgré son aspect dévasté et quasi-désertique, on sort des représentations traditionnelles de la franchise. Les briques (et leur valeur symbolique) vont de pair avec une communauté très soudée, à mille lieues des environnements hostiles, quasiment hobbesiens, des planètes désertiques dans Star Wars.

 

L’architecture dans la série semble aussi durablement inspirée par le courant rétro-futuriste qui a façonné une ville comme Noisy-le-Grand. Comment ne pas penser aux « camemberts » (les arènes de Picasso) de Manuel Nunez-Yanowsky quand on voit l’hôtel transformé en QG impérial ?

 

On retrouve cette même impression derrière certaines vues de Coruscant qui empruntent certainement leur esthétique aux espaces Abraxas de Ricardo Bofill. Autant d’hypothèses qui promettent des lectures intéressantes quand sortira le livre Art of Andor.

 

Blaster
A suivre

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