Edito Pop Culture : le concept d’influence dans le contemporain

 

Aujourd’hui je souhaiterais aborder un sujet sensible mais très intéressant sur le plan social, celui de l’influence. Avant toute considération, il est important de préciser que les idées et les développements qui vont suivre n’engagent que ma modeste personne. En aucune manière l’intégralité de la rédaction de FulguroPop ne doit y être associée.

Après ce prérequis fondamental à mes yeux, on peut commencer à décortiquer cette fameuse influence qui est devenue le maître-mot d’une novlangue, de comportements, d’une époque même, où la visibilité est désormais une quête sacrée du quotidien.

Le sujet étant très complexe à détailler avec un risque, celui du manque de lisibilité, je vais aborder celui-ci de manière synthétique. L’espace des commentaires pourra être la continuité de cette petite production. Bonne lecture à toutes et tous.

 

 

De la conformité du conformisme

Commençons avec ce qui pourrait être le fondement de l’influence, le conformisme. Voilà un concept dont la définition intègre la notion de groupe. En effet, c’est à partir d’une masse critique d’individus qu’une pression, active comme passive, va s’effectuer sur d’autres individus étrangers au groupe.

Cette première approche, aussi simpliste soit-elle, donne une tendance en invoquant une notion quantitative. Deuxième élément clef, l’acceptation. Si l’individu externe au groupe souhaite intégrer celui-ci, il va devoir en épouser les codes, les idées et les comportements.

Cette forme de pression sociale a été le fruit de plusieurs expériences afin d’identifier comment elle pourrait se mettre en place, par quels stimuli et comment un effet « boule de neige » pourrait en découler. Vous sentez bien où je veux en venir : de la conformité au concept d’influence, il n’y a qu’un pas. Encore faut-il le franchir. Pour cela, plusieurs outils, si j’ose dire, ont fait leurs preuves.

C’est ce que j’appelais précédemment les stimuli. Le stimulus contemporain le plus connu se nomme « publicité ». Si une masse critique significative d’individus souscrivent à un comportement découlant d’une source promotionnelle, on peut commencer à identifier un autre concept, celui de mode, de tendance.

Lorsque la mode/tendance s’installe, c’est que le nombre – et donc le quantitatif – représente une majorité visible. Et c’est là qu’une première nuance est cruciale à établir. Le visible peut être largement inférieur à la moyenne du nombre total d’individus d’un groupe mais c’est parce que cet ensemble est justement visible qu’il représente potentiellement une influence. Je dis potentiellement car l’influence n’est pas garantie pour autant, d’autres éléments étant nécessaires à l’avènement de celle-ci.

La conformité est donc intimement liée au nombre et au visible. Voilà deux premiers axes qui vont dicter des comportements, ostensiblement ou implicitement.

 

 

Du champ lexical au chant des prairies

Faisons un peu de sémantique. En 2022, les mots influences, ou influenceurs, renvoient à une certaine réussite sociale. Mais de quelle réussite parle t-on et quels en sont les enjeux ? S’il existe des influenceurs c’est que par extension il existe des influençables. Pire, les influenceurs auraient un savoir-faire, celui de fabriquer des influencés. On peut parler de processus d’un point de vue mécanique avec là encore des outils/stimuli qui rendront possibles cette influence. Je reviendrai sur cette idée dans quelques lignes.

Aussi loin que je me souvienne, de ma prime enfance à mon adolescence, lorsqu’on disait de quelqu’un qu’il était influençable, c’est qu’il manquait de caractère, d’affirmation, de personnalité. Pour faire simple, on désignait, probablement avec une certaine maladresse, un suiveur.

Il semblerait donc que, selon les temporalités, les concepts évoluent dans leurs définitions. C’est en définitive quelque chose de rationnel puisque les sociétés mutent au fil des décennies avec des codes/comportements sociaux également en mouvement.

Là encore, la nuance est de rigueur. Même si dans mes plus lointains souvenirs un influençable était assimilé à un suiveur manquant d’affirmation, celui-ci pouvait être influencé positivement. Par exemple quelqu’un qui se mettrait au sport de manière raisonnable, et qui transmettrait ce comportement à son voisin, donnerait à ce dernier une opportunité d’être en meilleure santé. C’est un fait, l’influence peut être de nature plurielle, positive comme négative.

Globalement disons cela : s’il existe des bergers c’est parce que les moutons sont là. Mais sans les bergers, les moutons peuvent se perdre. On peut donc considérer qu’il y a une interdépendance, une sorte de contrat social, entre deux catégories, l’une qui dirige/oriente, l’autre qui suit. Reste à déterminer la nature du chemin proposé et surtout où il conduit.

 

 

L’influence moderne où le miroir aux alouettes

L’influence sous son acception moderne, renvoie inéluctablement aux réseaux sociaux. Peu importe leur nature, ils sont tous dotés d’un outil : le compteur. Qu’il capitalise des vues, des abonnés, des likes ou des devises monétaires, celui-ci est un indicateur visible publiquement, j’insiste. Voilà un premier outil qui rejoint des composantes du conformisme, le quantitatif ainsi que le visible.

En effet, la crédibilité d’un influenceur au sens moderne du terme se construit avant tout sur sa notoriété. Plus vous avez d’abonnés, de souscripteurs, plus vous êtes à prendre au sérieux. On parle d’ailleurs dans le jargon contemporain de « gros » youtubeurs ou de « gros » tiktokeurs par exemple. Le ton est clairement donné, plus vous pesez comptablement parlant, plus vous êtes considéré, considérable.

Vient alors se greffer une autre composante du conformisme à travers un stimulus, celui de la publicité. Vous êtes vendeur, bankable, donc vous allez vendre. La notoriété a ceci de redoutable en marketing, elle est un gage informel de qualité. Souvenez-vous du logo « Vu à la TV » sur nos conditionnements de jouets des années 80. On utilisait déjà durant cette temporalité plusieurs concepts qui s’emboitent : la visibilité, la notoriété, l’influence.

Le conformisme est indissociable de l’influence. La visibilité moderne a été possible grâce au développement d’internet et des réseaux sociaux. Sur le plan technique, des outils portatifs connectés comme les tablettes ou les smartphones, permettent d’emporter avec soi, constamment, ces flux d’influence. Sans répit, le consommateur moderne ingurgite de la vidéo, une forme nouvelle de la publicité, et adopte des comportements sociaux tel un papier buvard.

 

 

D’abord voir, après savoir

La course à la visibilité/notoriété étant clairement établie comme un enjeu important pour l’influenceur, se pose naturellement la question de la nature du contenu qui va générer l’intérêt. Le contenu, ce mot magique, abstrait, fourre-tout, n’indique rien de précis si ce n’est une localisation, un capital stocké à un endroit.

Mais le contenu valorisé par la notoriété est-il nécessairement synonyme de qualitatif, de constructif ? Pas toujours. Prenons comme exemple l’enseigne McDonalds. Les restaurants sont nombreux, des clients s’y rendent par milliers chaque jour, pour autant le contenu – en l’occurrence alimentaire – est-il de bonne qualité ? Non.

Par opposition, le petit restaurant gastronomique à l’aura artisanale, à la cuisine familiale, ne sera pas nécessairement aussi visible, aussi fréquenté. Pour autant serait-il par systématisme de mauvaise qualité sur le plan culinaire ? Non.

Il est donc important de savoir après avoir vu. Si on se limite à la notoriété, à la visibilité, sans réellement analyser/appréhender un contenu – c’est-à-dire sans déterminer/identifier ce que l’on nous propose – alors il y a un risque, celui d’être abusé, trompé. Le conformisme est intimement lié au nombre et là encore, l’humain a cette capacité de suivre une masse critique même si celle-ci emprunte un chemin qui finit dans un précipice.

On peut parler de fond et de forme, et il me semble capital de ne pas se limiter à l’emballage, si j’ose dire. C’est crucial dans le sens où la nature de l’influence doit être identifiée, positive comme négative. Mais la question est encore plus complexe car la limite entre le constructif et le destructif est parfois extrêmement fine.

 

 

De l’utile au futile

Une question fondamentale abordée précédemment doit interpeller sur la nature du contenu proposé, lequel génèrera une influence potentiellement positive. Prenons quelques exemples concrets : une chaine YouTube qui propose des tutoriels pour apprendre à réparer soit même des objets du quotidien constitue potentiellement une base de données constructive.

Dans ce cadre, l’influence est de nature à développer une forme d’indépendance, de recyclage, de capacité à apprendre et à développer des compétences utiles. On peut clairement parler d’outil au sens conceptuel du terme. Second exemple, un adolescent qui se filmerait en prenant un bain dans une baignoire remplie de Coca Cola.

Même si le divertissement peut être invoqué, aucune résultante constructive ne peut découler d’un comportement de cette nature. Hormis la prise de conscience qui permettra de ne jamais le reproduire chez soi. Et pourtant, ça a bien été proposé en tant que contenu sur la plateforme YouTube qui est devenue un véritable réseau social.

Alors me direz-vous, détruire des figurines POP à grands coups de taille-haie est tout aussi contreproductif. C’est vrai, mais je répondrai qu’il est bon d’être con de temps en temps. Cela permet, selon Serge Gainsbourg, de décontracter l’intelligence. Tout est une question de fréquence en finalité.

 

 

De l’imposture à la compétence

Se pose rapidement pour les contenus à caractère informatif la question de la fiabilité. Etre influencé positivement est une chose, mais comment déterminer dans certains cas si les données proposées sont justes/recevables. Il est possiblement envisageable que la masse critique se fiera aux compteurs qui capitalisent les vues et les abonnés. S’ils sont nombreux, c’est que c’est du sérieux.

La problématique est évidemment un peu plus complexe que cela. Un seul outil permet d’identifier si le contenu est fiable : la confrontation. Il ne faut pas hésiter à comparer, à chercher des voix dissonantes afin de se forger un avis. La curiosité est donc de rigueur comme l’esprit critique.

Mais il reste très complexe pour un novice dans un domaine de déterminer si l’expert, ou le spécialiste – parfois auto-proclamé – en est véritablement un. Surtout que dans certains cas, sur le plan juridique, rien n’est légiféré de manière détaillée. N’importe qui peut raconter n’importe quoi en flirtant avec le charlatanisme.

C’est encore une fois des comportements sociaux qui ont – en partie – rendu possible l’avènement de ces nouveaux spécialistes. Les diplômes et autres agréments ne sont pas propres à tous les domaines et ils sont mêmes critiquables dans certains cas. Là encore, la confrontation, la curiosité et un regard critique sur les choses peuvent permettre de faire le tri.

Mais parfois le cœur a ses raisons que la raison ignore. Nombreux doivent être les influenceurs qui voulaient bien faire par passion, j’en suis convaincu. La volonté initiale était louable mais les compétences pas toujours présentes. Là encore, il est complexe de distinguer la bonne volonté de la petite entreprise insidieuse destinée à fabriquer une notoriété afin de générer des dividendes.

Je n’ai pas de clef particulière pour répondre à cette problématique. Je dirais de nouveau qu’un regard critique sur le contenu et son auteur me semble nécessaire. Celui qui veut vivre de sa passion doit être identifié vis-à-vis de celui qui souhaite simplement occuper une place, et ce à n’importe quel prix. Comparaison n’est pas nécessairement raison, mais le regard critique et la symétrie me semblent intéressants en termes d’outils.

 

 

Epilogue

Des kilomètres de lignes seraient encore nécessaires afin de développer des idées autour de ce sujet de l’influence. Je dirais à titre personnel – et spécifiquement à notre jeunesse – émancipez-vous, réalisez-vous. Ne suivez que ce qui est suivable mais avant tout, il est primordial de s’auto-déterminer même si cela représente parfois un cheminement très compliqué.

Qui suis-je ? Qu’est-ce qui me plait fondamentalement ? Suis-je en capacité de faire différemment de la masse ? Comment puis-je y parvenir ? Voilà des questions qui soulèvent des raisonnements complexes et même de véritables challenges, surtout lorsqu’on est dans un jeune âge.

J’ai peut-être quelques éléments de réponse. D’abord il me semble absolument capital de cultiver le réel. En effet, les écrans doivent être consommés avec parcimonie là où les activités en extérieur peuvent être pratiquées le plus souvent possible. Rencontrer des gens, se sociabiliser, respirer, sentir, éveiller ses sens, écouter le monde constituent les premiers pas de l’émancipation.

Se cloisonner dans une chambre lorsqu’on est valide et vivre le réel par procuration à travers un écran est contreproductif, précisément si ce comportement est majoritaire dans le quotidien. C’est la dose qui fait le poison, ne l’oublions pas. Enfin il est important d’identifier certains pièges qui tendent à faire tourner à plein régime les compteurs : les titres ou les miniatures racoleuses, la sexualisation passive des contenus, les promesses de gains et autres rétributions ou encore la sacralisation de la violence comme des corps n’apporteront que frustration, perte de temps et dégradation physique comme intellectuelle.

Le système au sens inéluctable du terme n’est pas une fatalité, c’est à nous de lui dire non. Ne voyez aucune leçon de morale dans ces mots conclusifs, chacun fera comme bon lui semble. A titre personnel, je fais de mon mieux au quotidien pour éviter tous les pièges de l’influence et pour partager le plus sainement possible une passion, celle que j’éprouve pour les jouets des années 80. Merci à toutes et tous pour vos lectures.

22 comments

QUOI ? Mais tu veux nous dire qu’il faut… REFLECHIR !!!! LOOOOOOOOOOOL
Plus sérieusement, on a tous été plus ou moins « influencés » par les catalogues de jouets ou la pub TV, maintenant c’est sur les réseaux. Mais c’est fait de moins subtile manière le plus souvent… et surtout pour l’attrait financier qu’ils peuvent en retenir et qui fait passer la « passion » en second plan un peu trop souvent…
Mais comme tu le dis, il faut faire le tri entre médias qui t’apportent quelque chose (intérêts, connaissances, amusement…) et ceux qui te font dire « bordel c’est quoi cette merde »… ah non, ça revient à « réfléchir », ça devient de plus en plus difficile pour certains LOL.

Toypaskitch says:

C’est pas toi qui enchainait les liens Amazon sur tes réseaux sociaux ?
La passion était secondaire à ce moment-là ?

Nicko says:

Ah, un message qui respire la subtilité.

Je ne suis pas l’avocat de Patrick mais je me permets de dire ceci. Patrick évoque deux choses dans son intervention : d’abord il souligne la nécessité de réfléchir. J’imagine qu’il rejoint par là ma considération qui consiste à avoir un regard critique sur les choses, sans les prendre par systématisme argent comptant sur le seul fondement de la notoriété.

Ensuite il désigne un comportement, celui qui consiste à penser les choses selon un logiciel uniquement/majoritairement financier, mercantile. Je connais Patrick depuis la grande époque des forums, nous nous sommes rencontrés en 2008 de mémoire. Dire que Patrick est un passionné constitue un doux euphémisme. Il vit le jouet viscéralement. D’ailleurs votre message qui suinte la négativité suggère une réflexion intéressante (on peut toujours extraire du bon, même dans le pire) : l’argent est une composante de notre société quasi toujours nécessaire à la faisabilité. Patrick a pu faire de la publicité pour Amazon afin de financer ses projets. Les questions de fond sont : En quelle proportion ? Est-ce sa priorité ou bien un outil, un moyen pour partager une passion ? Je crois que les questions « sont vite répondues » 🙂

Quant à votre déformation du nom de sa chaine YouTube, elle pourrait être amusante si on ne percevait pas derrière une volonté foncièrement négative. Ceci dit, cacher votre identité pour dévoiler publiquement votre acidité à travers deux phrases au raisonnement plus que simpliste et caricatural, manque autant de courage que d’intelligence. Excellente journée à vous 🙂

Et ?
Je partage uniquement des bons plans, des prix cool qui permettent à ceux qui me suivent de faire des bonnes affaires. Je gagne effectivement quelques centimes et les gens sont contents. Surtout que je ne me cache pas sur ce point contrairement à d’autres et que le tout est réinvestit dans des jouets (au mieux une figurine tout les 3 ou 4 mois… Houlà ! Comment je touche de la thune, à moi les filles de petite joie et l’herbe qui fait rire !! lol). Et si vous étiez plus au fait, vous sauriez que je ne partage pas que des liens Amazon mais tout ce que je trouve pour payer moins cher notre passion. A part Amazon (qui je le rappelle constitue une marge ridicule, surtout que je passe pas mes journées à faire ça), je ne touche rien si ce n’est des remerciements des acheteurs. Cela s’appelle du partage, je sais que c’est un concept qui peut paraitre abstrait pour certains et c’est bien triste. Allez bonne continuation.

Toypaskitch says:

Merci de confirmer ce que je dis : vous partagez des liens sponsorisés de manière inadéquate et vous recevez des produits en profitant de votre petite popularité.
C’est justement ce qui est dénoncé dans le texte initial de Nicko. Dommage qu’il retourne sa veste quand il s’agit de ses amis.

Nicko says:

Relisez le texte ainsi que mon précédent message qui vous était destiné. Vous allez bien réussir à distinguer toutes les nuances abordées, j’en suis certain 😉 Patrick est effectivement un ami, pour autant nous avons déjà été en désaccord plusieurs fois. Décidément, vous enfoncez toutes les portes ouvertes de la caricature et du convenu. Ceci dit on progresse dans la qualité de l’échange, vous vouvoyez désormais votre interlocuteur et vous développez davantage vos propos. C’est bien, merci. Encore un petit effort pour comprendre ce que j’écris, un peu de bienveillance et on est au top ! 🙂

jp says:

« …le tout est réinvestit dans des jouets (au mieux une figurine tout les 3 ou 4 mois… »

Il paye pour recevoir des produits. Ce n’est pas comme s’il recevait des produits gratuitement, ce n’est pas « Swan et Néo » ici.
Quant à retourner sa veste, je sais qu’il retourne ses slips une fois, et après il recommence (je ne sais plus d’où cela vient cette blague) .
Je me suis pris le chou avec YWL sur une vidéo, son ton était condescendant sur un désaccord qui ne cassait pas trois pattes à un canard. Pour autant, je lui ai souhaité de pouvoir continuer à faire des vidéos mais je me suis désabonné. Cela n’avait pas besoin d’aller plus loin.

« Too many questions », disait le Riddler après avoir trop cherché à manipuler les esprits… Et pourtant, ce remarquable article apporte plusieurs réponses claires, à commencer par ce qui reste sans doute la meilleure de toutes face à l’influence quelle qu’elle soit : l’esprit critique. Et pourtant, la raison ne l’emporte pas toujours, ce qui est d’ailleurs tant mieux. Et pourtant, il faut bien s’aider des autres, et le travail du critique peut apparaître comme un service au spectateur. Mais quand les influenceurs se prétendent « leaders d’opinion », quand les médias sociaux fabriquent leur « spirale du silence », la ligne jaune est franchie. C’est ce franchissement qu’il est difficile d’identifier, et le retour en arrière est peut-être encore plus difficile, comme l’est celui des gens cultivés une fois tombés dans le complotisme…

Nicko says:

Merci infiniment Nicolas pour ton message ainsi que ta lecture 🙂

Je suis très honoré que tu désignes ma modeste production comme « remarquable ». Pourtant elle n’aborde que de manière superficielle un sujet qui demanderait encore du développement. Tu soulignes, à juste titre, l’importance de conserver un esprit critique face à l’influence. Je souscris de manière formelle à cette remarque. Le questionnement, et par extension l’analyse, doivent être des outils du quotidien, surtout dans une époque comme la notre. Et selon les âges, il est plus ou moins complexe de distinguer clairement les pratiques, de ne pas tomber dans certains pièges. C’est pour cela que ma posture d’enseignant me conduit souvent à échanger avec les élèves sur certains sujets de société. Sans leurs donner raison ou tort, je les invite toujours à la réflexion, à confronter des éléments, à remettre en question ce qui apparait comme une évidence tout en évitant bien entendu un écueil : celui d’être systématiquement réfractaire au point d’imaginer l’inimaginable et de fleurter avec le complotisme.

Hachiman says:

Réfléchir c’est commencer à désobéir.

Il faut prendre du recul, de la hauteur, voir les choses sous différents angles et surtout le faire par soi-même sans rien gober tel quel.

S’informer c’est primordial mais il faut multiplier ses sources, et oser remettre en cause le formel et l’affirmatif.

Je n’aime pas ce terme « influenceur ». Je trouve ça sale comme un gros mot dans la bouche d’un enfant. Il faut rester éveillé et conscient, s’éloigner de la lumière de nos écrans et profiter de celle du soleil. On y gagne toujours à prendre l’air.

Merci Nicko, pour ta pensée, tes idées et réflexions sur la situation actuelle des réseaux sociaux. C’est toujours avec intérêt que je suis tes appels du pied pour débattre de tout avec tout le monde.

Tu as plus que défini le cadre, c’est une tribune. Certains y verront une arène pour se confronter, moi j’y vois un appel à l’échange.

La bise.

Nicko says:

Oui mon Rocco, j’aime l’échange et la discussion, si tant est qu’ils soient constructifs et nuancés.

Comme toi j’ai énormément de difficulté avec ce concept « d’influence » très marketé. Et pourtant, il nous accompagne depuis notre enfance dans une temporalité qui comptabilise, qui amasse, qui capitalise. C’est ainsi, le système a ses avantages et ses inconvénients. Encore une fois, c’est à nous de trier et d’éviter certains pièges. Ce n’est pas toujours facile.

Exar says:

Pas mal du tout ce que t’as écrit !

J’ai tjrs trouvé ce terme d’influenceur (la définition moderne) débile car c’est à mon sens très péjoratif dans la façon dont c’est dispatché.

Alors que dans le tas il y a des imposteurs, des gens populaires – qui parfois ne font qu’enfoncer des portes ouvertes – mais aussi des gens talentueux.

Nicko says:

Merci mon Guillaume ! 🙂

Comme tu le soulignes dans la dernière partie de ton message, il y a de tout dans tout. Et c’est important de nuancer. L’analyse et le fait de décortiquer, de produire du raisonnement, doivent conduire à appréhender différents cas de figure. Ma production s’inscrit dans cette démarche, elle est critique, avec du subjectif et de l’objectif, tout en ouvrant les portes au dialogue, à des visions plurielles.

Une chose est certaine – et elle me tient à cœur – c’est à nous les « doyens » d’éduquer notre jeunesse afin que celle-ci s’auto-réalise, qu’elle se construise à travers une connexion au réel. C’est ce que l’on peut appeler l’expérience de terrain. Tout un sujet qui mériterait beaucoup de développement et encore une fois énormément de nuance.

Rider says:

Bah y’a pas de jouets dans les photos ? Moi je viens surtout pour les photos, suis déçu monsieur Slipman… Y’a trop de mots dans tes phrases, du coup j’ai pas tout compris… Je dois acheter quoi cette semaine du coup ?
(Gros Poutoux mon Nicko ! Très bien ton article, on sent que ca te tient à cœur !)

R!

Nicko says:

Ah ah Tibo ! 😀

Achète !!!! lol Plus sérieusement, je t’assure que le sujet de l’influence ne me tient pas particulièrement à cœur. C’est un thème inhérent à la pop culture au sens large du terme comme l’est celui de la collection, des tarifs etc… Chez FulguroPop, nous parlons de tous les sujets qui s’inscrivent dans le thème de la culture populaire, qu’ils soient centraux ou bien périphériques. Et bien entendu nous sommes toujours ouverts à l’échange tant qu’il est constructif et respectueux.

Bise mon Tibo, j’espère te revoir bientôt !

Lanace says:

Comme tu le précises dans l’article, le concept d’influence est inhérent à l’être humain, jusque-là pas de surprise.
Le soucis se pose lorsque l’on manque d’esprit critique, d’analyse, de recul. Si la vieillesse est un naufrage, la jeunesse peut toucher le fond si elle n’a pas les outils.
L’école, le collège, le lycée apprenaient, à tout un chacun, à devenir un être capable d’avoir un esprit critique, de prendre du recul face à une problématique, qu’en est-il aujourd’hui ? Les émissions jeunesses étaient parsemées de séquences culturelles, qu’en est-il aujourd’hui ? Nos parents nous laissaient jouer dehors, nous permettant de connaître l’autre, permettant la sociabilisation, qu’en est-il aujourd’hui ?
J’arrête là mon discours de vieux con mais force est de constater que la société a évolué pour le meilleur comme pour le pire, chacun en jugera selon sa sensibilité et sa capacité d’analyse (sans être influencé).
Félicitations pour le pavé mon Nicko.

Nicko says:

On se rejoint mon Abdel, l’influence c’est vieux comme le monde. Et on pourrait même dire que le mimétisme en est une composante profonde. Mon texte n’était pas à charge, il soulignait la nécessité de se questionner, de conserver un regard critique afin d’évaluer le plus justement possible la nature d’une influence. Encore une fois, on peut au moins distinguer deux formes d’influence : une constructive ainsi qu’une destructive. Et le business qui peut en découler, la prépondérance de sa place ainsi que sa nature, sont des éléments à appréhender également.

Un vrai sujet en somme que j’ai tenté de synthétiser en quelques lignes. Mais le plus important c’est notre jeunesse encore une fois. Sans se sentir garants de quoi que ce soit, les plus âgés doivent – et ont même le devoir – de préserver les plus vulnérables de certaines dérives. Ce n’est que mon sentiment bien entendu. La pédagogie, le rapport au réel, les activités sociales, sont des outils très importants parmi d’autres.

Merci mon Abdel pour ton appréciation favorable ! 🙂

Rider says:

Alors c’est juste que tu aimes écrire et ça se sent !
T’inquiète vieux, on se voit vite pour l’an qué ven !
En attendant on se retrouve où tu sais !
A de suite !
R!/ T.

Nicko says:

Ah ça oui mon Tibo, l’écriture est un véritable moteur et un outil qui me permet d’évoquer ma passion pour les jouets des années 80.

A très vite ! 😉

jp says:

Moi je dis tu ne m’influences pas sur le cassage de POP, mais tu as influencé une partie des auditeurs par rapport à ta coupe et tu m’influences petit à petit chaque année (snif ! vous allez me manquer chers poils qui recouvrent mon crâne).
Je me demande toujours où vous trouvez tout ce temps pour écrire et faire des recherches, en plus de chercher des pépites pour votre collection et de faire des lives (et de la muscu et du sport), reboucher les trous dans le jardin… C’est la force du poulet ?
Sur le contenu de cet article, je dirais comme d’autres l’ont écrit (non ce n’est pas de l’influence, je pense pareil c’est tout 🙂 ) que cet article sur le comportement social était très intéressant et différent de ce qu’il est possible de lire ici. Il existe certaines chaines YouTube qui informent sur les biais cognitifs (ou le fait de jouer sur les sentiments) et comment la publicité mais également la novlangue politique peut être utilisée dans la manipulation des foules.
Je rejoins également ce qui est écrit sur « comment cela est utilisé », de façon positive ou négative, de façon visible voire grossière ou discrète. Je rajouterais que selon la manière dont on tente de nous influencer, cela peut également provoquer un rejet.
En fait si, tu m’as influencé de façon positive, puisque j’ai regardé avec mon fils le film « Predator ». Pour le sport… bonne résolution comme chaque année, et toujours la même excuse.

Nicko says:

Merci mon jp pour ton message qui m’a beaucoup fait rire ! 🙂

Si je t’ai conduit à voir le film Predator avec ton fils, alors je suis un influenceur comblé ! Ah ah !

Ryuzo says:

Tout d’abord bravo pour ton article, j’ai pris du plaisir à le lire.

L’utilisation du mot influenceur à notre époque me déplaît fortement, car elle renvoie une image très négative. Celle de l’asservissement et de la manipulation, de l’appât du gain et du profit, contribué très fortement par des personnes de notoriété publique.

Tu fais bien d’expliquer qu’il y a aussi de l’influence positive, qui peut nous enrichir et de fait nous rendre meilleurs. Je crois qu’il appartient à chacun de décider de quels types d’influences il souhaite.

Et pour conclure je souhaiterais répondre au détracteur de Patrick.
Si la contestation est appréciable, dans la mesure où elle ouvre un débat, son approche l’est moins voire pas du tout.
Ensuite quel mal y-a-t-il à mettre des liens publicitaires ? En quoi est-ce malsain ?
Absolument rien, vu que ses maigres recettes lui permettent de financer ses acquisitions, en proposant à ses abonnés de les avoir au meilleurs prix. Et ce à une période où il est financièrement de plus en plus compliqué d’acheter. Et quand bien même il gagnerait des milliers d’euros, je trouverais ça formidable de pouvoir vivre de sa passion, en tout cas c’est tout le mal que je lui souhaite.

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