A première vue : Un fauteuil pour deux à New York

 

Dans la filmographie d’Eddie Murphy au cours des années 80, deux comédies sociales signées John Landis se distinguent par leur description de la rencontre entre deux couches de la société qui généralement ne se rencontrent jamais. 

Dans la droite lignée du roman de Mark Twain, Le Prince et le pauvreUn Fauteuil pour deux (Trading Places, 1983) et Un Prince à New York (Coming to America, 1988) affichent pas mal de points communs à grands renforts de quiproquo et satire sociale.

Le talent des acteurs (je reviendrai prochainement sur l’incroyable casting d’Un Prince à New York) est bien entendu essentiel autant que le savoir-faire du réalisateur à qui on doit des monuments de la tradition Saturday Night Live comme American College (National Lampoon’s Animal House, 1978), The Blues Brothers (1980) ou l’excellent Loup-Garou de Londres (An American Werewolf in London, 1981), mais aussi des adaptations osées comme Cluedo (Clue, 1985) ou Oscar (1991) – oui le film avec Louis De Funès – avant de sombrer dans la facilité hollywoodienne avec The Blues Brothers 2000 (1998) ou Le Flic de Beverly Hills III (1994). 

Mais revenons à notre diptyque avec Eddie Murphy. Les deux films de Landis partagent donc des points communs, mais un clin d’œil fait basculer l’ensemble dans une sorte de multivers. En effet, deux acteurs jouent exactement le même rôle dans les deux films.

 

Randolph et Mortimer Duke, ruinés à la fin du film de 1983, font leur retour dans le film de 1988. En cinq ans leur statut social ne s’est pas amélioré, ils ont cependant migré de Philadelphie vers New York. En effet, on y retrouve les deux frères, enfin on pense qu’il s’agit d’eux : vu que les mêmes acteurs jouent des personnages qui portent les mêmes prénoms, clochards sur le point de recevoir un cadeau incroyable qui les remettra à flot.

 

L’inversion des rôles est cocasse. En effet, dans Un Fauteuil pour deux, Murphy joue le rôle d’un clochard Billy Ray Valentine qui précipite la ruine des deux frères alors que dans Un Prince à New York, son personnage est à l’origine de leur bonne fortune.

De là à penser que le Prince Akeem est le sosie de Valentine et que les deux coexistent dans un même univers, il y a un pas que je ne franchirai pas.

Avant de nous quitter, je ne résiste pas à la tentation de vous laisser réfléchir à une autre relation/inspiration assez cool des frères Duke à savoir les fameux deux vieux du Muppet Show, Wandorlf et Statler.

Blaster
A suivre

6 comments

KissFan says:

J’adore le film Un fauteuil pour deux, typiquement le genre de film familial diffusé au moment des fêtes. Je le trouve vraiment drôle, avec un sentiment revanchard final savoureux (il n’y a finalement que la séquence avec le « singe » que je n’apprécie pas dans ce film). Mais je n’ai jamais vu Un Prince à New-York. J’ignorais donc que les frères Duke réapparaissaient dedans. Merci pour l’article Blaster.

Je t’en prie. Je te rejoins sur la séquence du singe (que j’élargirais personnellement à la totalité du passage en train), mais c’est un excellent film.

jp says:

Alors autant je me souviens de Un fauteuil pour deux, autant je ne garde pas de souvenirs d’Un prince à NY, sûrement parce qu’il s’agissait d’une comédie sentimentale, mais le lien fait entre les 2 films méritait d’être remarqué, bravo. Et je n’aurais pas non plus fait un rapprochement avec les « vieux » du Muppet. Tu as l’œil pour certains détails, et c’est encore pire sur SW 🙂

LOL merci JP, je prends ton commentaire comme un compliment. Oui Un Prince à NY est moins réussi à mon sens, mais le films réserve quelques belles surprises sur lesquelles je reviendrai bientôt.

Jp says:

En effet c’était un compliment. Si ce n’était pas assez évident, cela expliquerait-l mes ennuis avec la gente féminine lors de mon adolescence ? Mystère.

jp says:

Et voilà, le correcteur de téléphone, « la gente féminine ».

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