Rings of Power : Analyse Episode 8 – S01E08 – Alloyed

On retrouve la Terre du milieu en suivant l’exil de l’Etranger. L’impression de solitude du personnage est renforcée par les éléments qui ajoutent à l’adversité soulignée elle par la musique. Croyant suivre Nori, il se retrouve, dans la forêt de Greenwood (futur Mirkwood) face à l’une des trois albinos chelous qui sont à sa recherche. Ces créatures dont on savait qu’elles maîtrisaient la magie sont également polymorphes ou capables de suggérer une apparence différente.

Les trois créatures se rassemblent autour de l’Etranger et s’exprimant en Quenya. L’une d’elles salue Sauron ! Cela a bien entendu toujours été l’une des hypothèses, et cela pourrait presque rassurer par rapport à celle qui fait de l’Etranger Gandalf.

Dans la conversation entre Celebrimbor et Elrond sur les possibilités qui s’offrent à eux avec si peu de mithril, je suis frappé par le partie du dialogue évoquant le soleil. Pour les elfes, le soleil est féminin. Or ici dans la VF Celebrimbor utilise le masculin et dans la VO, il utilise le neutre « it ». Sur ce survient Galadriel. Elle apprend à Elrond qu’Halbrand a été blessé il y a six jours. Ce qui est bien improbable au regard de la distance à parcourir. A titre de comparaison, dans Le Seigneur des anneaux, les Rohirrims mettent 10 jours à rallier Minas Tirith depuis Isengard. Les soins prodigués par les Elfes à Halbrand laissent aux deux héros le temps de discuter. Elrond regrette de n’avoir pas cru Galadriel. Elle de son côté explique les raisons qui l’ont poussée à quitter l’embarcation qui la menait à Valinor.

Je dois avouer que la scène suivante entre Halbrand et Celebrimbor dans l’atelier de ce dernier me fait douter une fois de plus sur l’identité de Sauron. Ce pourrait-il que les albinos se soient plantés ? Halbrand flatte Celebrimbor, pose ses yeux sur les trois pierres précieuses qui seront serties dans les anneaux des elfes : Narya pour la pierre rouge (feu), Nenya pour la pierre blanche (eau) et Vilya pour la bleue (air). Notez que l’anneau Nenya est censé être en mithril, justement. C’est celui qui reviendra à Galadriel. Halbrand suggère de créer un alliage qui ne dilue pas les qualités du mithril, mais au contraire les amplifie. Cerise sur le gâteau, Halbrand appelle sa suggestion, un cadeau, présent (gift). C’est justement le surnom de Sauron chez les elfes, Annatar.

Pharazon projette le tombeau du roi de Numenor mourant et fait venir des sculpteurs. Ëarien, la fille d’Elendil reste seule avec le souverain pour préparer les sculptures.  Tar Palantir la confond avec sa fille et lui livre une prophétie : l’île disparaîtra si elle ne renoue pas avec ses traditions. Il lui donne accès au Palantir, la pierre de vision.

Arrivé en Eregion, Gil-galad consulte Celebrimbor, Galadriel (revenue dans ses bonnes grâces) et Elrond. Le forgeron propose de forger avec le mithril une couronne pour bénéficier des vertus d’une forme circulaire. Le pouvoir qui en résulterait serait confié au Haut-roi des elfes. Ce dernier redoute la concentration d’un tel pouvoir, rabroue Galadriel et informe ses sujets que depuis l’éruption de la montagne du destin la chute des feuilles de l’Arbre s’est emballée. Quand Celebrimbor explique que la solution a été suggérée par Halbrand, Gil-galad tique.J’ai du mal à voir comment ce dialogue se rattache à ce qu’on sait du mithril. Visiblement le roi n’est pas convaincu et ordonne le retour de tout ce petit monde à Lindon. Les mots utilisés par Celebrimbor inquiètent et intriguent Galadriel qui fait le lien avec Halbrand. En effet, Celebrimbor utilise les mêmes mots qu’Adar pour décrire l’objectif de Sauron : « power over flesh ».

Elrond obtient un sursis de la part de Gil-galad et Halbrand se met au travail dans l’atelier de Celebrimbor. Désormais suspicieuse, Galadriel enquête sur la famille royale des Terres du sud. Halbrand passe un nouveau stade dans l’ambiguité et évoque sa propre incrédulité de voir « quelqu’un comme [lui] » au milieu des elfes. La gratitude qu’il exprime pour Galadriel doit avoir un goût amer pour l’héroïne. Halbrand emploie des sous-entendus : il aurait abandonné sans elle, elle a cru en lui… Rappelons-nous que Galadriel croit depuis le début que Sauron a survécu et prépare son retour. C’est sa propre détermination qui aurait hissé Sauron/Halbrand. Il lui dit qu’il ne l’oubliera jamais et qu’il fera en sorte que personne d’autre n’oublie, sous entendu la responsabilité de Galadriel.

Les albinos, qui visiblement ont autant de flair que les sorcières shakespeariennes du pilote de la série Blackadder, éduquent l’Etranger sur la nature qu’elles lui prêtent… On connaît leur identité : l’Ascète, le Nomade et le Résident. Ils évoquent des terres à l’est, Rhun, d’où on peut voir la constellation (le chapeau de l’ermite, tiens, tiens) qui l’obsède depuis son arrivée sur Endor. On se rappelle que des Istari sont allés à l’est au 3ème âge : les magiciens bleus, mais qu’ils ont probablement disparu. Avant donc que le Mordor soit, le retour de Sauron était attendu à l’est. L’Etranger submergé par la nouvelle, ne contrôle pas son pouvoir et l’une des albinos est contrainte de l’endormir et de l’entraver.

Les Harfoots tentent de libérer, mais ils sont trompés par les pouvoirs de polymorphes des créatures. Sadoc est poignardé, mais Nori est sauvée par l’Etranger. La magie dont use la Résidente  pour le maîtriser est proche de celle qu’utilisera Saroumane face à Gandalf dans La Communauté de l’Anneau. Elle décide ensuite de cramer la forêt pour débusquer les Harfoots qui la harcèlent en lui jetant des pierres. Une technique également éprouvée par les Hobbits dans Le Seigneur des anneaux.

Nori tend le bâton magique de la Résidente à l’Etranger et délivre un message positif sur l’identité choisie et la définition par les actes. Saisissant le bâton, l’Etranger éteint les flammes et affrontent les trois créatures qui découvrent, un peu tard, qu’il est un Istar et non pas Sauron. On ne connaît que cinq de ces divinités secondaires : Saroumane, Gandalf, Radagast et les deux magiciens bleus.

Sur la navire qui le ramène à Numenor, Elendil et Miriel comparent leurs pertes : la vision pour l’une, un fils pour l’autre, et réaffirment leur engagement à faire payer le prix cher à leurs ennemis. A leur arrivée, ils découvrent que le vieux roi a décédé.

En Eregion, Celebrimbor peine à créer un alliage compatible avec le mithril. Le pouvoir que Celebrimbor désire enchâsser dans la couronne serait impossible à contenir dans un seul objet aussi Halbrand suggère qu’on crée deux objets, plus petits  et probablement toujours circulaires (des anneaux, par hasard ?). Galadriel le confronte à ses mensonges. Le dernier roi des Terres du sud est mort sans héritier il y a plus de mille ans. Il dit avoir été éveillé depuis la rupture du silence. Il fait allusion au chant des Valars initié par Eru Illuvatar et qui marque la création du monde. Stoppée par Halbrand qu’elle allait poignarder, elle perd conscience et se retrouve (vêtue de blanc, alors qu’elle portait une robe verte) au bord de la rivière où on l’a découverte enfant au début de la série. Elle comprend que Halbrand/Sauron a pénétré son esprit et a pris la forme de son frère disparu, Finrod. Résistant à l’emprise de Sauron, elle est transportée sur le radeau qu’elle a partagé avec Halbrand. La narration de la tentation de Galadriel par le mal est presque christique. La scène rappelle la prophétie qu’elle émet si elle venait à disposer de l’Anneau unique. Réveillée par Elrond, elle est sauvée des eaux du Glanduin et se précipite dans l’atelier. Elle apprend à Elrond et à Celebrimbor qu’Halbrand est parti et qu’il ne faudra plus jamais traiter avec lui. Elle propose de forger les trois anneaux elfiques dont on a parlé plus haut. Galadriel demande que les anneaux ne soient touchés que par des elfes. Cela fait écho à la tradition qui veut qu’ils demeurent non corrompus (et insensible au pouvoir de l’Unique) car Sauron ne les a pas touchés, mais cela pose question au regard de la possession de Narya par Gandalf au troisième âge. Pour forger les trois anneaux, il faut de l’or et de l’argent purs provenant de Valinor. On attend de Galadriel qu’elle sacrifie la dague qu’elle garde en souvenir de son frère disparu.

L’Etranger,qui a fait des progrès considérable dans sa maîtrise de la langue commune, décide de rejoindre Rhûn avec Nori. Les Harfoots eux reprennent la route vers le nord cette fois et sans Sadoc pour les guider.

En Eregion, les anneaux elfiques sont forgés et Elrond découvre le rouleau relatant la généalogie des rois des Terres du sud. Halbrand lui est retourné au Mordor.  Enfin, le poème des anneaux de pouvoir est chanté en guise de générique de cet épisode final de la première saison des Anneaux de pouvoir.

Blaster
A suivre

2 comments

Julortk says:

Moi, j’ai beaucoup apprécié cette série. J’ai juste lu le Seigneur des Anneaux il y a longtemps, vu les films et le Hobbit donc toutes les libertés chronologiques prises, je ne les vois pas. Je pense que j’étais le public idéal, celui qui s’y connaît assez pour percuter aux références appuyées mais pas assez pour être déçu par les libertés d’adaptation.
Et malheureusement pour les puristes, il y a plus de gens comme moi ( et encore, moi j’ai lu le bouquin) que de puristes.

Tu as bien raison. J’imagine que sans être puriste, on peut s’émouvoir de l’annonce de la mort de Celeborn qu’on voit pourtant bien dans les films de Peter Jackson. C’est dommage car visuellement les deux oeuvres sont relatives cohérentes. Va comprendre…

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