Si je devais emmener quelques films avec moi sur une île déserte, Sucker Punch en ferait clairement partie. Les raisons sont innombrables et je vais tenter aujourd’hui d’en expliciter quelques-unes à travers notamment le prisme musical mais pas que. Attendez-vous donc à un numéro un peu spécial de la rubrique FulguroZik. Bonne lecture à tous.
Sucker Punch, l’échec d’un succès
J’ai sciemment choisi de commencer cette production avec un sous-titre incluant un paradoxe. C’est une manière d’initier toute la complexité, la richesse et la subtilité du film de Zack Snyder sorti en 2011, Sucker Punch. Largement boudé lors de sa diffusion dans les salles françaises avec également un accueil international plutôt tiède, le film ne se classe pas spontanément dans les cartons du box office.
Et pourtant, que ce soit sur la forme/esthétique comme sur le fond, je trouve l’œuvre exceptionnelle. Graphiquement d’abord, avec un grain à l’écran assez brut/terne mettant en scène des univers sombres, anxiogènes, insalubres et même morbides. Cette graphie parfois baroque, gothique, très « burtonienne » ou encore « dark déco », apporte énormément au film et entre parfaitement en adéquation avec les thématiques présentes.
Justement, celles-ci sont nombreuses et, sans mentir, un livre entier pourrait être consacré au décryptage de l’œuvre Sucker Punch. Sur le plan culturel, les références sont légion avec notamment le Japon Féodal, la première guerre mondiale, les années 50/60, Kill Bill, Vol au Dessus d’un Nid de Coucou, Blade, Barbarella ou encore le livre de Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice au Pays des Merveilles.
Le cœur du film est exactement là, un parallèle entre mondes oniriques et réalités sordides. L’expression de la fuite du réel se traduit par des excursions psychiques qui sont à décrypter, à traduire comme un dépassement de soi. Là encore les subtilités sont nombreuses et l’héroïne principale du film, Babydoll, incarne la clef, l’ultime achèvement nécessaire à la libération finale.
Parmi les thématiques les plus marquantes, il y a le traitement de la femme dans une société très masculinisée. La corruption et autres associations de malfaiteurs, incluant des politiques, sont illustrées à travers des scènes parfois assez violentes. Le mal prend différentes formes dans les univers que le film dépeint où la technologie se confond avec l’archaïsme, le traditionalisme, donnant ainsi vie à des personnages très originaux.
Je suis assez frustré de ne pas développer tous ces points mais l’heure est à la musique. D’autres occasions me feront revenir plus en détail sur l’œuvre Sucker Punch. Je vous invite à visionner le film si ce n’est déjà fait pour vous faire un avis. Attention, il faut absolument le voir plusieurs fois tant il y a de choses à identifier et interpréter, de notions à dégager.
Bulletproof, la preuve par balle
Une des particularités du film Sucker Punch est d’avoir une bande son au moins aussi originale que l’œuvre elle-même. Plusieurs titres célèbres extraits du monde de la musique ont été remaniés afin de prendre une forme parfois méconnaissable mais néanmoins très intéressante.
Ainsi des morceaux comme Sweet Dreams d’Eurythmics, Where is my Mind ? des Pixies ou encore Tomorrow Never Knows des Beatles constituent de bons exemples. Je vous laisse en lien l’album complet des musiques du film.
Le titre que je souhaite évoquer avec vous aujourd’hui n’apparaît pas au sein de l’œuvre Sucker Punch. J’aurais pu sans difficulté sélectionner un morceau dans l’opus mis en lien précédemment. J’apprécie l’album dans sa globalité. Cependant mon attention a été attirée, il y a quelques années déjà, par un titre plaqué sur des images du film regroupant des scènes d’action. Je trouve le résultat assez remarquable. Ce « fan made » utilise une piste baptisée Bulletproof dont l’identité dubstep ne vous échappera pas.
Je trouve encore une fois redoutable l’association entre les images et le son lorsqu’il y a parfaite harmonie et c’est le cas ici me semble t-il. On est transporté dans différents environnements du film et les sons électro rappellent en filigrane l’association modernité/archaïsme présente dans le film.
Le résultat est très puissant grâce notamment au débit sous-jacent en triples-croches qui apporte une certaine tension. Par ailleurs la voix féminine de l’interprète fait écho aux héroïnes de Sucker Punch. A écouter avec un casque pour apprécier les basses ainsi que les sons synthétiques.
Epilogue
Je trouve regrettable de passer à côté du film Sucker Punch. Ceci dit je respecte les sensibilités de chacun. A titre personnel j’ai pris énormément de plaisir à décrypter les nombreuses thématiques présentes dans le film. J’ai beaucoup de notes que je partagerai peut-être un jour dans le magazine. Il y a des messages très forts dans l’œuvre Sucker Punch qui sont à mettre en perspective avec le développement personnel et la transcendance.
Je vous laisse en lien ci-dessous le montage vidéo avec les images du film associées au titre Bulletproof. J’espère que vous passerez un moment agréable. Je vous donne rendez-vous très bientôt afin de (re)découvrir ensemble d’autres perles musicales. Merci à tous pour vos lectures. Cette production est spécialement dédiée à Johnny L.
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A l’époque de sa sortie les trailers ne me donnaient pas envie mais une fois vu, waaaa quel pied. Un superbe film, pour la peine je vais me le revoir \o/
Je n’ai jamais vu les trailers Furynette. Je vais prendre le temps de les visionner pour me faire un avis.