Depuis le 10 Janvier 2020, la seconde saison de Titans est disponible sur Netflix. Les treize épisodes de cette nouvelle fournée (soit deux de plus que la saison 1 – même si ce calcul n’est pas vraiment exact et je rappellerai pourquoi) parviennent-ils à convaincre autant que ceux sortis l’année dernière ? Est-ce que les défauts et les qualités, déjà soulignés dans la Review sans Spoiler de la Saison 1 , se retrouvent ici encore ?
C’est ce que nous allons tenter de voir dans cette review de la seconde saison, qui sera donc en deux parties : une première sans Spoiler, pour que vous puissiez vous faire un avis général sans que des éléments clés ne vous soient révélés, et une seconde où des twists importants pourront être dévoilés afin d’étayer les propos tenus (ne vous inquiétez pas, elle sera parfaitement identifiable !) .
Allons-y pour un premier partage sans spoiler sur cette seconde saison.
D’un point de vue global, nous sommes encore sur une production plutôt bonne. L’ambiance est moins sombre que celle de la première saison. Pour autant, nous ne tombons pas dans le drama façon Arrow-verse. Simplement, le coté « Dark » des onze premiers épisodes était vraiment prononcé – avec du mysticisme, des démons, des sacrifices et ce genre de choses, c’était plutôt justifié. Là, nous avons le droit au cours des treize épisodes à des touches d’humour avec un ennemi plus « conventionnel ».
Donc si par comparaison, nous avons l’impression d’avoir quelque chose de plus « léger », j’ai quand même eu la sensation d’être devant un show qui n’est pas à présenter à n’importe quel public.
Nous retrouvons les acteurs principaux de la première saison, qui campent de nouveaux les personnages importants que l’on a déjà pu voir. Et le nouveau fil rouge se concentre sur les sentiments des personnages, leurs souvenirs, leurs vécus, ce qui permet cette fois d’apprécier un peu mieux le jeu d’acteur et de se rendre compte que le cast est vraiment bien choisi.
Oui, même le cas « Bruce Wayne », incarné par Ian Glen (Jorah « Friendzone » Mormont de Games of Thrones). Comme beaucoup, je pensais au début que ce personnage aurait pu/dû être remplacé par Alfred Pennyworth, le majordome de la famille Wayne. Son rôle auprès de Dick Grayson, mais aussi le physique de l’acteur étaient des éléments qui allaient dans ce sens. Pourtant, au cours de cette seconde saison, on finit par se faire à cette incarnation, et les interventions du personnage deviennent plus celles d’un Batman qu’un Alfred.
La série choisit de raconter une histoire de façon non linéaire, alternant épisodes dans le présent et épisodes flashback. Cela peut frustrer certains spectateurs, qui souhaitent voir l’intrigue principale avancer plutôt que de ressasser des événements passés. Ce sont toutefois ces événements qui parviennent à donner de l’épaisseur aux personnages, qui permettent aux spectateurs de comprendre les motivations de Dick, celles de l’ennemi principal de cette saison, de savoir pourquoi les Titans se sont séparés, etc … Ces informations sont importantes, et il y a eu de nombreuses bonnes idées au cours de cette saison.
Nombreuses, peut-être même qu’il y en a eu trop. Treize épisodes, c’est court, même quand chacun fait une cinquantaine de minutes. Et quand on traite un groupe de personnages, qu’il faut donc diviser le temps pour chaque protagoniste, il devient difficile d’étoffer chaque idée mise en place. Et là, si l’on compte le premier épisode de la saison 2, on se retrouve avec quasiment 5 fils rouges (voire 6, mais on verra cela dans la partie « Spoiler »).
Malheureusement, le fait que cela parte dans tous les sens induit un épisode final qui donne l’impression d’être plutôt expéditif. A croire que DC ne sait pas comment faire une fin de saison acceptable pour cette série.
Puisqu’on en est aux « petits reproches », il faut souligner le coté plutôt raté de Garfield sous sa forme de tigre. L’animation, le rendu du pelage … Cela ne va pas du tout. Je crois que la PS2 pouvait fournir de meilleurs rendus visuels en son temps. Il y a même à certains moments des soucis d’intégration à l’image, qui font que l’échelle entre la taille de l’animal et le décor ne collent pas.
Par chance, il y a de nombreux autres points positifs d’un point de vue technique qui viennent contrebalancer ça. Les pouvoirs de Raven et Starfire sont toujours aussi bien réalisés. Les chorégraphies des combats et notamment une bonne grosse scène de « révélation de capacités » sont encore une fois parfaitement maîtrisées.
Vraiment, s’il n’y avait pas ce tigre un peu foireux et cette fin de saison limite « bâclée », on aurait un tout mieux que « plutôt bien ».
Difficile d’approfondir un peu plus le sujet sans parler des petits secrets de cette saison 2, je vous propose donc de passer maintenant dans la seconde partie de cet avis sur Titans, qui inclura plusieurs SPOILERS ! N’allez pas plus loin si vous souhaitez garder des surprises !
Si vous lisez ces lignes, c’est que découvrir ce qui arrive à nos chers héros ne vous dérange pas.
Donc comme je l’indiquais dans la première partie, cette saison fourmille d’idées intéressantes, ce qui conduit la trame de cette seconde saison à couvrir 5, voire 6 fils rouges différents.
Si vous avez vu la première saison – ce que je conseille – vous savez donc qu’elle devait contenir 12 épisodes et non pas 11. La conclusion de la première saison a été rajoutée au début de la saison 2 (d’où l’équilibre théorique des saisons en terme de nombre d’épisodes, puisque l’on passerait d’un « 11-13 » à un « 12-12 »), ce qui fait que l’on attaque directement avec l’intrigue Trigon, qui se voit bouclée en un épisode.
Normal, d’un coté, car on a eu toute la première saison pour développer le mythe autour de ce démon (et je dois avouer que pour un final de saison 1, l’épisode était plutôt fade. Cela m’aurait clairement gâché l’engouement que j’avais pour la série, je pense). Mais cela fait quand même une intrigue en plus sur cette saison.
A cela viennent s’ajouter le cheminement qui conduira Dick à devenir Nightwing (lui aussi amorcé dans la saison 1), le cas Deathstroke, qui est un ennemi emblématique des Titans, l’introduction de Superboy et le secret de ses origines (déjà dévoilées dans une micro-scène dans la saison 1 aussi), le sort de Jericho et la menace que représente Blackfire.
Pour ce dernier point, étant donné le prologue auquel nous avons droit en fin d’épisode final, nous nous doutons que le personnage aura un rôle important en tant qu’ennemi du groupe, mais sa présence dans cette saison 2 vient prendre du temps à d’autres choses qui auraient pu être mieux abordées – et Kory aurait ainsi pu prendre part à l’action plus souvent.
Que l’on parle de Deathstroke, de Superboy ou de Jericho, nous avons ici trois personnages suffisamment importants pour que les intrigues liées à chacun d’eux remplissent plusieurs épisodes. Malheureusement, nous nous retrouvons à voir chaque problème réglé dans l’épisode final – à quoi s’ajoute la nouvelle identité de Grayson. C’est précisément cela qui donne une impression de « bâclé » avec en plus le sacrifice totalement gratuit de l’un des personnages.
Le personnage en question meurt aussi dans les bande-dessinées en se sacrifiant. Mais il y a quelque chose d’épique, d’héroïque, elle combat quelque chose contre lesquels les autres Titans ne peuvent rien. Là, la menace est ridicule, la façon de l’affronter l’est tout autant, et la disparition du personnage ne laisse qu’une simple question : « Pourquoi avoir fait ça ? »
Concernant Deathstroke, c’est le plus grand ennemi des Titans. Le faire intervenir dans la saison 2 est un choix logique selon moi – surtout face à un groupe pas encore totalement défini. Toutefois, le faire disparaître comme c’est le cas dans le dernier épisode me parait ridicule. La galerie de « vilains » des Titans est riche, mais dans cette saison nous perdons Slade Wilson (et Docteur Light), alors même qu’on ne fait que le découvrir. C’est trop « court » et pas à la hauteur d’un tel méchant.
Pour Superboy, l’épisode 6 de la saison « Conner » est très bien mené et nous offre une des meilleures scènes d’action de cette saison (un peu comme l’était celle de Jason Todd dans la première). Malheureusement, nous découvrons un tout petit peu trop vite qui est le parent humain de ce clone de Superman. Geoff Johns avait fait en sorte que cette part d’ombre du personnage permette d’instaurer un climat de méfiance au sein de l’équipe, qui a souvent été victime de trahison de la part de ses membres. Ce n’est ici qu’une remarque mineure et tout à fait subjective d’un fan absolu du personnage. Superboy est juste super-cool dans cette série – il découvre le monde sans pour autant être trop niais – , et son compagnon à quatre pattes Krypto l’est tout autant.
Jericho est un personnage génial, que j’ai bien plus apprécié dans la série que dans les bande-dessinées. Je ne sais pas comment expliquer, mais le fait qu’il comprenne les agissements de Dick, qu’il ne déborde pas dans ses réactions, qu’il réalise qui est sa vraie famille directement … Cela le rend d’autant plus humain à mes yeux. (Alors que j’ai passé une partie de la saison à le soupçonner, car je me doutais qu’il n’était pas mort, et que je pensais qu’il voulait se venger des Titans en prenant la place de chacun d’eux et en les torturant mentalement dans la Tour alors que ce n’était pas lui. My bad.)
Un autre épisode, « Aqualad », est lui aussi très bien fait, car c’est celui qui fait la véritable liaison entre la saison 1 et la saison 2. Il nous permet de comprendre comment on en arrive là ou l’on en est et vers quoi on se dirige. Il nous présente en plus un personnage pas souvent mis en avant, comparé aux autres Sidekick, celui de Garth. Il fait prendre conscience aux spectateurs que nous sommes devant un univers vraiment large, qui inclut Kryptoniens, Amazones et Atlantes. DC fait enfin le choix de jouer avec sa mythologie, et ça fait plaisir.
D’ailleurs, la série se paie le luxe d’aller piocher des petits clins d’oeil dans d’autres adaptations. Ainsi, nous avons le plaisir de voir Ian Glen (Bruce Wayne) effectuer le fameux Batusi ! Le Batusi est cette danse popularisée par Adam West dans la série Batman des années 60.
Et pour revenir à cette version de Bruce Wayne … Je pense que là où l’on finit par y croire, c’est lorsque Dick l’affronte, et que le Chevalier Noir démontre ses capacités physiques. Pour moi, ça a été le point de départ, le moment où je me suis dit « Okay, il fait bien le job ». Sans ça, possible que je pense encore aujourd’hui qu’ils auraient du le nommer Alfred plutôt que Bruce. Comme quoi, une simple petite scène, un simple petit détail …
Donc voilà, cette saison 2 oscille pour moi entre « l’excellent » et le « moyen ». « L’excellent » étant ces épisodes nerveux, bourrés d’actions, qui en révèlent plus sur les personnages, le « moyen » les moments qui n’apportent pas grand chose (du Karaoké, Blackfire qui n’avait pas besoin d’être introduite dans cette seconde saison déjà suffisamment chargée) ou la fin de saison qui va bien trop vite, le tout soutenu avec effets spéciaux à la qualité fluctuante – pauvre Garfield. Quoi qu’il en soit, j’ai tout de même passé un super moment devant ces treize épisodes que je recommande, surtout si la saison 1 vous a plu. Nous sommes sur les mêmes défauts qui n’ont pas vraiment bougé, mais aussi les mêmes qualités, qui elles, ont été améliorées. Donc profitez-en avant que de nouveaux gros programmes ne fassent leur apparition sur la plateforme.
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