La suite tant attendue de la bombe larguée par Disney il y a de ça six ans maintenant est en salles depuis le 20 Novembre 2019 ! Et oui, certains le redoutaient, et pourtant l’entreprise qui a pour représentant une petite souris aux grandes oreilles l’a fait : La Reine des Neiges 2 est bel et bien une réalité !
Alors ? Est-ce que comme la plupart des suites Disney, ce nouveau long-métrage méritait simplement une sortie « Direct to DVD » ou bien il fait honneur à son ainé et parvient une nouvelle fois à transporter son public dans un nouveau conte mêlant aventure et messages bienveillants ? C’est ce que nous allons tenter de voir dans cette critique sans Spoiler !
Et pour éviter de dévoiler des éléments clés de l’intrigue, plutôt que de prendre l’histoire linéairement, je vais plutôt parler des gros axes abordés et/ou mis en avant par le film et sa réalisation. Mais quand même, deux petits mots sur l’intrigue globale.
Après un petit flashback se déroulant durant l’enfance d’Anna et Elsa, nous retrouvons donc le royaume d’Arendelle dans le présent, alors que l’été touche à sa fin, dans ce qui semble être une suite directe du premier film. Anna et Kirstoff sont toujours en couple, Elsa règne sur Arendelle et utilise sa magie pour maintenir Olaf en vie et le renne Sven est toujours le meilleur ami de Kristoff.
Bien évidemment, un élément perturbateur va venir chambouler la petite vie tranquille du Royaume et forcer Elsa à se lancer dans une aventure pour sauver les siens et lever le voile sur le mystère des origines de ses pouvoirs.
Je ne vais pas aller plus loin, et nous allons aborder les différents éléments importants du film selon moi – une fois que l’on met l’histoire de coté.
Dans un premier temps, quelque chose qui sautera aux yeux du spectateur – et notamment les adultes : la beauté des images. La prouesse technique déployée pour le rendu de l’eau, des flammes, des décors, de la glace … C’est vraiment bluffant. La fluidité des mouvements, la profondeur des grands espaces, la texture des vêtements, des chevelures. C’est très beau à regarder et il n’y a absolument rien à redire là-dessus.
Ensuite, nous sommes dans un Disney. Mais pas dans n’importe lequel : c’est la suite du film qui nous a offert « Libérée, Délivrée » ! Donc forcément, nous avons le droit à notre lot de chansons. Et malheureusement, comme nous pouvions nous y attendre, aucun titre ne parvient à égaler le précédent tube. Mais même plus globalement, « L’amour est un cadeau » et « Le Renouveau », eux aussi présents dans le premier film, étaient des morceaux plus prenants que ceux proposés dans la suite. Il y a bien « Je te cherche » qui tire son épingle du jeu – et qui accompagne une scène impressionnante visuellement – mais c’est dommage que ce soit la seule chanson qui y parvienne.
Ayant vu le film en VF, je me demande si la faute ne serait pas aux paroles traduites. En effet, nous nous retrouvons à plusieurs reprises avec des couplets sans rimes. Ce n’est qu’un détail, mais j’ai l’impression que cela permet moins d’entrer dans le truc. On a simplement quelqu’un qui énonce des phrases sur une mélodie inconnue. Est-ce que c’est pour coller un peu plus au sens original que du pseudo mot à mot a été fait au détriment des rimes ? Peut-être, je ne sais pas. Mais même pour le titre « Je te cherche » (« Show Yourself » en VO ») on sent qu’un petit truc coince.
MAIS ! Mention spéciale à la chanson de Kristoff ! Je pense que nous avons là un petit message, une dédicace faite aux parents qui accompagnent leurs enfants et qui ont en général connu les années 90 et ses « Love Song » soutenues par des clips vidéos kitsch, limite ringards – même à l’époque ! Les enfants prendront ce passage au premier degré, mais les adultes ? Les nombreux clins d’oeil, les fondus, les plans. C’est un peu comme si les personnes aux manettes du film disaient « A vous, parents qui prenez sur vous pour faire plaisir à votre progéniture et qui acceptez de « subir » ce film, voici trois minutes durant lesquelles vous allez vous détendre et vous marrer un peu. »
Cette petite touche d’autodérision, nous la retrouvons à différents moments du film et cela permet d’avoir un niveau de lecture différent pour le parent pas forcément emballé par l’histoire.
Après le visuel et les musiques, il y a le point le plus « important » : les possibilités qu’offre ce film pour le merchandising ! Elsa porte de nombreuses tenues au cours de ce film, avec de véritables variations de couleurs, allant du bordeaux au blanc en passant par le bleu très clair classique. Même chose pour Anna, qui est elle aussi vêtue de plusieurs robes tout au long de l’histoire. Même Kristoff a le droit à un uniforme spécial à la fin du film. En plus de ces simples changements de style, l’arrivée de nouveaux personnages, comme le Lieutenant Matthias, permettra aux enfants d’enrichir leur univers d’un soldat dévoué au Royaume d’Arendelle.
Mais là où les créateurs ont fait fort, c’est avec l’Esprit de l’Eau et celui du Feu. Le premier est un cheval constitué d’eau qui galope sur et sous l’océan. Le second est une petite salamandre toute mimi. De quoi vendre des accessoires et des peluches en masse !
Les personnages continuent sur ce qu’avait imposé La Reine des Neiges en 2013. Ainsi, Elsa est toujours une jeune femme indépendante et responsable qui veut faire de son mieux pour protéger son royaume et ses proches, tout en cherchant sa véritable place. Anna, de son coté, reste à mi-chemin entre l’intrépide héroïne et la compagne/petite amie un peu « extrême » dans ses délires. Délires dont Kristoff fait les frais tout au long du film, et qui est un peu en retrait par rapport aux autres, ce qui parait presque normal puisque l’aventure se centre véritablement sur Elsa et sa quête personnelle. C’est d’ailleurs pourquoi Olaf est plus mis en avant que Kristoff, étant donné qu’il est étroitement lié aux deux soeurs, mais qu’en plus il est un moyen pour désamorcer un peu les scènes tendues avec son humour décalé.
Cette suite s’adresse à celles et ceux qui ont aimé le premier film. Difficile de changer d’avis sur l’univers et les personnages en regardant simplement « La Reine des Neiges 2 ». Si vous n’avez pas été emballés par le premier, vous ne le serez probablement pas par le second. En effet, il reprend les codes, les clés et les éléments qui ont fait mouche dans le premier opus mais ne parvient pas tout le temps à les égaler. Cela reste néanmoins un bon Disney, qui aura le principal défaut d’être la suite très attendue d’un film qui a peut-être été surcoté lors de sa sortie il y a de ça quasiment six ans. C’est pour cela qu’il y aura probablement une pointe de déception chez certains adultes, mais je peux vous assurer que tout est mis en oeuvre pour que les enfants passent un excellent moment du début à la fin.
Nous avons des scènes d’action spectaculaires, encore plus que dans le premier. Une histoire qui, même si elle peut paraître simple et classique pour un public « âgé », parviendra à captiver les plus jeunes du début à la fin – j’ai fait le test aujourd’hui avec ma fille de quatre ans et elle n’a pas décroché une minute et n’a pas eu peur une seule fois, même si sur ce point, cela dépendra bien évidemment de l’enfant.
Tout cela pour dire que sans révolutionner le genre, La Reine des Neiges 2 fait le job et qu’il y a fort à parier que de nombreux cadeaux estampillés « Frozen II » seront au pied du sapin dans un petit mois.
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Excellente critique et analyse que je partage à 100% !
Ayant vu le film hier avec ma fille (qui a 10 ans de plus que la vôtre et qui y allait à reculons !) on a passé un moment pas si désagréable ma foi si ce n’est les coups de pieds dans nos sièges des plus petits assis derrière…
Niveau chansons je dirais que « dans un autre monde » se détache aussi assez nettement même si on sent qu’elle sera plus difficile à reprendre en chœur dans les cours de récré sans faire tomber tous les faux-plafonds…
Entièrement d’accord avec le « moment Kristoff » : ma fille a très bien ressenti l’autodérision ! Ce mélange de Brian Adams et de Francis Lalanne séduisait les plus petits mais faisait clairement pouffer les plus grands…
Moments gênants : ces nez des héroïnes qui sont vraiment bas et en forme de dés à coudre quand on les voit de profil…
Pas le pire film de l’année donc, pas le meilleur non plus : on attend avec impatience le dernier Disney de l’année pour dresser un palmarès !