Surenchère et démesure au bord du n’importe quoi complet. Voila ce qui vient à l’esprit juste après la projection de Jurassic World 2, sous-titré « fallen kingdom » (qu’on pourrait traduire par royaume déchu).
Le pitch : Isla Nublar va disparaître. Un volcan s’allume, toutes les créatures vont y passer. Ça tombe bien, c’était un peu la cata sur l’île à la fin du volet précédent… Universal nous fait le coup de l’extinction attendue des dinosaures avec un discours de Ian Malcolm à la clef (Jeff Goldblum).
Coup de bol : un millionnaire copain de feu John Hammond veut faire le truc de l’arche de Noé. Mais évidemment rien ne se passe comme prévu… On s’arrêtera là côté scénar, car en fait, passé ce semblant de nouveauté, tout le film reprend ensuite la trame du vieux Jurassic… Parc II, alias Le Monde Perdu ! Mêmes personnages gentils et méchants, même ficelles et ruses finales, à telle enseigne que ça en devient inquiétant : les scénaristes d’Hollywood parviennent-ils encore à se renouveler ? En 2h10, le réalisateur Juan Antonio Bayona peine à moderniser la franchise même s’il signe un divertissement plaisant.
Car certes le film contient quelques bonnes trouvailles, notamment visuelles : l’exploration d’un château néo victorien gothique par quelques bébêtes donne lieu à des effets de lumière et de mise en scène assez plaisants, servis par la musique dynamique (avec des choeurs !) de Michael Giacchino.
On appréciera, au chapitre des clins d’oeils, une belle allusion à Monstres et Compagnie qui laisserait presque penser que tout le film a été tourné pour cette scène. Une actrice faisant office de réelle dinosaure du cinéma vient apporter une petite touche hitchkockienne à un ensemble parfois bancal et/ou incohérent. On notera enfin un vrai hommage à E.T. (donc à Spielberg) lors d’une courte scène et une scène post-générique qui ne pourra que décevoir un peu le public francophone.
Pour le reste, sachez qu’on voit bien les bestioles, que les acteurs sont tous très bien à l’exception d’un des bad guys, plus ridicule qu’effrayant, et qu’on se prend à rire devant quelques énormités, notamment toutes celles destinées à préparer le prochain volet.
Tous ces dinosaures saturent parfois un peu l’espace. A noter qu’une exposition se tient actuellement à la cité du cinéma à Saint-Denis et prolonge le film. Elle permet de voir les principaux animaux de près. Le prix est un peu élevé pour une petite heure de visite, on regrette de ne voir qu’une fois le T-Rex et le raptor blue « déconcerte ». Mais l’expo permet de revenir avec de belles photos pour illustrer le présent article et offre ax fans une certaine immersion.
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« Surenchère et démesure au bord du n’importe quoi complet » => c’est tout à fait le sentiment que m’a laissé la bande annonce. On sent que la franchise a passé un cap quand Chris Pratt saute au travers des mâchoires d’un dinosaure. Le genre de trucs qu’on n’ose même pas faire dans un film de monstres!
Bigre ! Quand un film se vide de sa substance filmique pour devenir son sujet. Un simple parc ou l’on va voir de belles images et manger du popcorn. Vertigineux.