Depuis le rachat de Lucasfilm par The Walt Disney Company en octobre 2012, les fans de la franchise Star Wars doutent. Du dénigrement systématique de l’empire Disney aux avis très tranchés sur l’Episode VIII, la stratégie interroge.
La franchise Star Wars sous le feu des critiques
Alors que des rumeurs catastrophistes circulent régulièrement à propos des films Disney en préparation, le résultat est, en général et malgré des divergences sévères selon les fans, loin de l’accident industriel. La faute retombe probablement sur les ajustements parfois violents imposés par le board de Disney via Lucasfilm. Scènes coupées ou tournées à nouveau, réalisateurs ou scénaristes remplacés en cours de projet… Il ne se passe pas une année sans que les journaux n’évoquent les déboires des productions Star Wars sous l’ère Disney.
Sous le règne impitoyable des réseaux sociaux, ces errements ne pardonnent pas. Et le fait qu’en 2016, Bob Iger ait ressenti le besoin de calmer l’enthousiasme des actionnaires pour relativiser le potentiel commercial de Rogue One, n’arrange rien.
De l’exceptionnel au casual : le risque de la banalisation
L’accélération phénoménale des productions audiovisuelles Star Wars est souvent perçue comme responsable de ces loupés et par extension du moindre succès des films au box office. Disney semble ramer pour commenter les chiffres de sorties. La communication de justification sur les résultats de Solo marque une étape importante de ce point de vue. Il faut dire que les chiffres du premier weekend d’exploitation ont déçu : 449 986 entrées en France dans 844 salles (3,4 M€ de recettes) contre 1 306 857 entrées pour Rogue One (910 salles, 9,5 M€ de recettes).
Et la machine risque de s’emballer. En effet, au moment de la sortie de Solo : A Star Wars Story [lire notre critique], The Hollywood Reporter apprenait que James Mangold avait été drafté pour créer un autre spin-off sur Boba Fett. La multiplication des annonces de films et de séries TV donne le tournis. Elle donne surtout l’impression du passage de la franchise à l’échelle industrielle. Si chaque année sort un film, comment maintenir la hype ?
Un rythme à tenir
En effet, le rythme à tenir est intense et du point de vue marketing, on peut craindre l’essoufflement de la franchise Star Wars. Les campagnes publicitaires omniprésentes et récurrentes, les associations de produits parfois anecdotiques peuvent abimer l’image de la marque, la banaliser. La situation n’est pas nouvelle. Déjà, en 1983 le côté très familial et Muppet du Retour du Jedi et surtout en 1999 le blitzkrieg publicitaire accompagnant la sortie de l’Episode I avaient échaudé les fans.
Même pour les produits dérivés, la marque de fabrique de Star Wars depuis 1977, la pente est glissante. On voit comment les fabricants et les distributeurs gèrent difficilement le renouvellement annuel des gammes. Déjà avant, depuis 2012 en fait, l’inquiétude était de mise chez les collectionneurs français et même américains. Les peg warmers saturent des rayons qui n’ont pas le temps de se vider avant la sortie du prochain film.
Franchise Star Wars : expérience ou univers ?
En sortant un film Star Wars par an, Disney prend un risque. Contre toute attente, le danger ne vient pas particulièrement du grand public. En effet, il y a pour l’instant plus à craindre de certains fans. C’est étonnant, mais bien que Lucasfilm réponde à la soif quasi inextinguible des fans hardcore, il s’expose aussi à leurs critiques les plus sévères… En changeant de propriétaire et de modèle économique, Star Wars a aussi changé de philosophie.
Disney fait ainsi entrer la franchise Star Wars dans une nouvelle dimension. Une dimension où la satiété existe. Une dimension où la multiplication des produits (films, séries) relativise le risque de l’échec artistique et peut-être aussi celui de l’échec commercial. A la manière de l’univers cinématique Marvel qui produit deux films par an et peut enchaîner gros cartons et films médiocres [voir notre classement des 18 films du MCU], les fans de Star Wars vont devoir apprendre à vivre avec le banal. A titre personnel, j’y suis habitué. Lecteur assidus des comics et des romans Star Wars depuis presque 25 ans, je vais de bonne surprise en déception, de coup de cœur en coup de gueule… Ainsi chaque mois, de nouvelles histoires replongent les fans dans l’univers Star Wars avec une impression de loterie connue depuis les années 90.
Alors, certes, tous les produits Lucasfilm ne se vaudront certainement pas, mais ce n’est pas comme si les six premiers films étaient tous de la même qualité, si ?
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En lisant ton analyse très pertinente que je rejoins sur beaucoup de points j’ai eu envie d’appuyer sur un en particulier : les réseaux sociaux.
Car oui le plus grand défaut de SW sous Disney est peut être contenu dans ces deux mots.
Je m’explique. Quand le 7 rend hommage au 4 dans toute sa première partie certains ronchonnent. Puis, quand il s’en éloigne dans sa deuxième partie et surtout son dénouement d’autres (ou peut être bien les mêmes qui sait?) ronchonnent aussi. Quand le 8 retourne SW et prend tous les risques d’autres encore (ou toujours les mêmes allez savoir…?) montrent les dents.
Et vous savez quoi : ils ont le droit!!!!!! Et ce qu’ils disent n’a aucune importance!!!!!!!
Le premier problème du coup, ce ne sont pas les réseaux sociaux à proprement parler mais bien Disney qui les écoute trop pour faire plaisir au plus grand nombre possible (on sait tous pourquoi…).
Le deuxième problème c’est qu’à trop se préoccuper de ce qui s’y dit, on finit par écrire un scénario rocambolesque. Car il faut arriver à surprendre le fan tandis que nombre de théories sur ce qui pourrait se passer dans le 8 pullulent déjà sur la toile (dont certaines excellentes que je regrette déjà. ..)
La sortie d’un film par an me paraît moins préjudiciable. Tu fais référence au MCU et au classement que tu avais établi avec lequel j’étais d’accord rappelle toi! Mais si il fallait intercaler les films SW sortis depuis 3 ans et demi dans ce classement où seraient-ils situés hein? Pas bien haut en toute franchise…à part peut être Rogue One (et encore…) Alors oui le MCU a ses daubes du fait de la sortie de deux films par an. Mais il a aussi ses petites pépites et on attend toujours la première du côté de SW.
Pour finir et être plus clair et plus concis peut être : ce qui fait défaut à Diney c’est un fil directeur clair depuis le départ et dont on ne s’écarte pas au gré des réactions de fans. Or, pour le moment sa postlogie part dans tous les sens.
they ruined Han making him a dead beat Dad, stabbed him and fell of a bridge with a dumb look on his face. They utterly ruined Luke, made him suckle milk from a sea walrus and he dies on a rock from a Force Fart. Leai is now more known as Mary Poppins.They are all dead.
Je trouve que ces 2 lignes tirés de l’avis d’un fan sur la nouvelle trilogie parle de lui même.
De toute manière, parier simplement sur le mot « STARWARS » pour vendre n’est pas suffisant et ne l’a jamais été.
Excellente analyse.
En tant que vieux con( ayant eu la chance d’avoir 11 ans en 77) il m’est petit a petit apparu qu »a partir du moment ou ce qui était » LA TRILOGIE » est devenue une franchise il était malheureusement évident que tout ce qui viendrait après ne pourrait que difficilement supporter la comparaison avec l’œuvre matrice.
Déjà je me souviens que les premiers romans et les bd de Dark horse que je lisais assidument me laissait quasi systématiquement un gout d’inachevé après coup. Le « flash » original avait été tellement fort que ce qui a suivi ne pourrait ,malheureusement,jamais être autre chose que de banals produits de substitution.
Tu y vas fort jb mais je respecte ton avis… qui malheureusement fera de toi un éternel insatisfait du coup. C’est triste…
Je reste persuadé que si la qualité est au rendez vous certains « produits » peuvent égaler et même surpasser l’OT malgré la fibre nostalgique.
Puisse Lucasfilm te donner raison.
May the force be with them…