Après un très beau dossier signé Boba sur l’histoire du film Thor Ragnarok et ses influences depuis le mythe nordique jusqu’au comic book de 2004, je me suis dit qu’il manquait une petite source à toute cette histoire. Oh trois fois rien, une série de comics Marvel écrits par Roy Thomas et en partie illustrés par Big John Buscema. Un truc de vieux que papy Blaster va vous narrer…

La mini-série Ragnarok existe sous la forme d’un Trade Paper Back (TPB) reprenant sept numéros des comics classiques de Thor (#272 à #278).

L’histoire du mythe est largement reprise et adaptée, en gros Loki arrive à provoquer Ragnarok, mais Thor, dont les attributs ont été usurpés par un humain meurt symboliquement et ce qui sauve le royaume d’Asgard de la destruction grâce à l’astuce d’Odin qui a veillé à l’accomplissement partiel de la vision de Volla.

Dans cette version de Ragnarok (évité), on retrouve les éléments du mythe (le châtiment de Loki, le loup, le démon Surtur, le serpent de Midgard…) et surtout certains éléments visuels du film comme le costume d’Hela.

Mais ce n’est pas tout, quelques numéros plus tard, Roy Thomas, passionné par les récits des Edda islandaises se lance dans une nouvelle narration de Ragnarok. Il reprend cette fois-ci l’épopée wagnérienne, la tétralogie composée de L’Or des Nibelung, de Siegfried, de la Valkyrie et du Crépuscule des dieux.

Sous les crayons de John Buscema et Walt Simonson, il livre une série labellisée saga des Éternels (créés par Jack Kirby et qu’il intègre enfin dans l’univers Marvel) dont la chronologie est relativement floue du fait de l’impressionnante densité des informations délivrées.

En effet, la publication de la saga des Éternels en deux volumes reliés (TPB) place en début d’histoire l’Annual Thor #7, dont les événements se déroulent au cours de l’histoire précédente de Ragnarok, précisément dans le #275. Viennent ensuite les comics #283 à 291 (volume 1) et 292 à 301. Quasiment une somme à lire et à digérer, mais le talent de Thomas pour raccrocher ses histoires aux différentes cultures humaines est prodigieux.

Thor confronte Mimir puis l’œil arraché de son père pour découvrir le mystère de sa naissance, la culpabilité sous-jacente d’Odin et les aventures qu’il a été forcé d’oublier ou qu’on lui avait cachées. Parmi celles-ci, notons l’existence d’un premier Ragnarok autour de l’an 1 à partir duquel Odin reconstruit Asgard et sa cour quasiment à l’identique, conservant seul la mémoire des événements passés.

 

L’histoire s’intègre dans le champ plus large du jugement de la Terre par les Célestes, rendant sa lecture peu aisée du fait du télescopage des histoires des Célestes, des Eternels (et des Deviants) et des Jeunes Dieux.