FulgurAnime Mini : Redécouvrez Les Mystérieuses Cités d’Or

Premier dessin animé multi origine (franco japonais luxembourgeois) abordé dans la rubrique qui s’attarde normalement sur l’animation japonaise exclusivement. Pour ma part, j’ai d’ailleurs longtemps pensé que cet anime était exclusivement japonais, il en a la patte et s’en rapproche bien plus que de ce que faisaient les US à cette époque. Voyons pourquoi…

L’ANIME

Premier point qui en fait un alter ego de la pure jap’animation 80’s : il y a une histoire qui s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. L’histoire est bien le point de départ de la production et pas le merchandising de jouets. Et on voit clairement la différence. Les références nombreuses à l’histoire de la découverte de l’Amérique et à sa colonisation par les européens sont légions, Vasco de Gama en tête. Les liens entre les personnages sont très développés et leurs caractères ne le sont pas moins. On y évite le manichéisme outrancier et tout particulièrement, on ne sait jamais vraiment comment situer Mendoza, le personnage le plus étoffé de la production. L’histoire est bien ficelée, on suit le périple des enfants avec beaucoup de tendresse même si on reste finalement dans le récit initiatique de base sans prendre le moindre risque. Les enfants parlons-en. Qui n’a pas eu envie d’appeler son fils Esteban ou Tao dans ma génération ? Tao, dernier représentant du peuple de Mu à la technologie avancée, Esteban fils du Soleil et dont le médaillon interagit avec celui de la douce et belle Zia. La direction artistique fait assez manga avec des personnages aux grands yeux, surtout les enfants. Mais ici, le melting pot avec la BD européenne est visible et ça fait mouche. Aujourd’hui encore, on regarde les épisodes avec plaisir même si le tout a quand même pris un petit coup de vieux mais moins que d’autres. La série était à l’époque à la pointe de ce qui se faisait. Pour rappel, nous étions en septembre 1983 sur Antenne 2 dans l’émission culte Récré A2. Ce qui frappe surtout en le revisionnant, c’est qu’ on se souvient de tellement de choses liées à ce dessin animé. Les médaillons cités plus haut. Le grand Condor, machine volante majestueuse en avance sur son temps. Pedro et Sancho, les deux saltimbanques jamais panne de bêtises. Et bien sûr Pichu, le perroquet vert de Tao tout rondouillard et tellement kawai avant l’heure. Mais ce qui marque surtout, c’est le dépaysement total procuré par la série et la magie qui en émane. A mi-chemin entre le conte, l’aventure, la fiction et le roman historique, la série fait mouche et gagne vite de nombreux fans. Rajoutez à cela le petit bonus à la fin de chaque épisode sous la forme de mini-documentaire historique ou géographique et parfois même scientifique sur la faune ou la flore et vous obtenez l’un des programmes les plus complets de l’époque.

A noter : Un film d’animation est sorti en 2006 mais la direction artistique ne m’a pas du tout convaincu. Peut-être trop attaché aux personnages de mon enfance ?

LE GENERIQUE

« Le XVIème siècle.
Des quatre coins de l’Europe, de gigantesques voiliers partent à la conquête du Nouveau Monde.
À bord de ces navires, des hommes, avides de rêve, d’aventure et d’espace, à la recherche de fortune.
Qui n’a jamais rêvé de ces mondes souterrains, de ces mers lointaines peuplées de légendes, ou d’une richesse soudaine qui se conquerrait au détour d’un chemin de la Cordillère des Andes ?
Qui n’a jamais souhaité voir le Soleil souverain guider ses pas, au cœur du pays Inca, vers la richesse et l’histoire des Mystérieuses Cités d’or ? »

L’accroche est au moins aussi célèbre que le générique lui-même. Jean Chalopin, grand nom du dessin animé en est l’auteur. En VF, c’est mon préféré. La voix du chanteur Jacques Cardona, les sonorités d’Amérique du Sud, les paroles. Tout est au top ! Aujourd’hui encore, chaque fois que je l’écoute c’est chair de poule assurée et buée plein les yeux. Une pure merveille dont chaque image est restée gravée dans nos rétines de gosses.

LE MOT DE LA FIN

Sûrement pas le plus épique, pas non plus celui dont l’histoire est la plus ambitieuse, mais assurément celui dont toutes les générations de l’époque peuvent se souvenir, filles et garçons mélangées. Adapté au plus grand nombre, intelligent et malin, à (re)découvrir avec vos enfants ou pour vous-mêmes sans modération. Et si c’est juste un petit shoot de nostalgie qui vous tente GO regardez le générique en vidéo : frissons garantis !

Comme d’habitude, pour finir, le cadeau figurines avec le grand condor made in metaltech et tiré de la suite de la série sortie en 2012 et que je n’ai pas vue…

Ayorsaint

8 comments

KissFan says:

Ah les œuvres feuilletonesques destinées aux enfants, il y en avait pléthore dans les années 80 (live comme Silas ou Jack Holborn) et animé bien sûr comme Candy, Cobra (avec ses différents arcs), les Chevaliers du Zodiaque … et la peut-être la première d’entre elles à m’avoir personnellement marqué: les Mystérieuses Cités d’Or. Une autre époque, qui semble lointaine … comme celle des contrées visitées par Esteban et ses amis. Merci Ayorsaint pour ce petit focus sur les Mystérieuses Cités d’Or, un animé riche porté par une bande son envoutante.

ayorsaint says:

Tu as raison je n’ai parlé que du générique mais la bande son dans son ensemble est magique.
Merci pour ton commentaire.

jp says:

Complètement d’accord sur la bande son. J’avais trouvé l’album, mais surtout les interprétations d’un musicien des musiques de la série dont je conseillerais celle du “serpent à plumes”.

jp says:

Bravo pour cet épisode Ayorsaint. Pour les suites de l’anim, c’est en CGI ( la 3d sacadée). L’histoire passait encore, mais on n’a plus les mêmes voix que dans l’ancien dessin animée. Le condor rendait pas, de ce que j’ai vu dans des reviews, mais j’ai regretté plusieurs choses.Le prix de vente déjà (120€ mini, sauf au moment des soldes de fin de série sur madin où il était à moitié prix, et j’ai loupé l’occase 🙁 ), mais surtout que le cockpit ne s’ouvrait pas avec des petits persos visibles (échelle trop petite pour cela), et que les pieds ne se rétractaient pas comme dans le DA, il fallait faire comme pour les mains d’une SH, les changés. Je parlerai ici aussi du bateau solaire du peuple de Mu, bateau que j’aurais aimé avoir si il avait existé étant petit. Il était automatisé, disposait d’une voile à vent qui se rangeait et d’une voile solaire, et il pouvait utilisé la puissance du soleil pour brûler d’autres bateaux ennemis. Et les cités piégés me faisaient pensé à Indiana Jones aussi. Une autre époque, comme Ulysse 31, mais qui faisait plus vide (espace oblige) mais avec un patte graphique indéniable, et des engins inoubliables, ou encore Sherlock holmes (sherlock hound , 名探偵ホームズ, Meitantei Hōmuzu).

ayorsaint says:

Merci pour tes éclairages concernant la suite. Et ton apport sur le bateau est le bienvenu aussi. 👍

ortk says:

Ha les Cités d’Or !!! Tout est dit sur le potentiel de cette série dans l’article. Mendoza, quel personnage charismatique, sûrement un de mes préférés. Contrairement à l’auteur, j’ai longtemps cru que cette série était purement française.

Pour compléter, j’avais lu quelque part que les documentaires de fin d’épisodes sont en fait à l’origine de la série. Les documentaires sont purement japonais et la société de production souhaite un programme culturel autour. Manquant de fond, la société française DiC à la recherche d’un nouveau projet après Ulysse 31 entre dans la danse. Outre les fonds nécessaires, elle apporte l’idée de retravailler vers un dessin animé plus ludique et ajoute une touche européenne à l’ensemble.

En tout cas, on tient là un monument des dessins animés de l’époque.

ayorsaint says:

Génial. Merci pour tes précisions sur les documentaires. Je ne connaissais pas ces elements. C’est tellement génial quand vous venez apporter de l’eau au petit moulin de mes articles. 🤟

Je confirme que cette info sur les documentaires est super intéressante, merci Ortk.

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