Le 9ème art se porte bien, merci. Selon l’institut GfK, pas moins de 43 millions de bandes dessinées ont été vendues en France en 2017 – son plus haut niveau depuis 10 ans – pour un chiffre d’affaire de 500 millions d’euros. Ce marché est même plus dynamique que le marché du livre dans son ensemble : 9% de croissance en volume vs. 5%. C’est une croissance tirée par la nouveauté : plus de 5 000 nouveaux titres ou rééditions publiées en 2017 !
Il y en a pour tous les goûts… de quoi s’y perdre même. C’est l’occasion de faire un petit tour d’horizon des différents styles de bande dessinée, liste non exhaustive et non exclusive, certains styles pouvant combiner avec d’autres.
A chacun sa BD…
La BD pour enfants
En privilégiant l’humour ou l’aventure, sur un ton très léger et tout en couleurs, ces histoires permettent aux enfants d’entrer dans le monde de la bande dessinée en douceur et avec beaucoup d’innocence. Il y a parfois plusieurs niveaux de lecture permettant aux enfants de se replonger à loisir dans les mêmes histoires au fur et à mesure qu’ils grandissent.
La BD pour ados
A un âge où les préoccupations changent, les lectures changent également. Ces bandes dessinées-là s’attachent à répondre aux questions de l’adolescence avec toujours plus de décalage, d’humour subversif, de transgression – ou simplement avec honnêteté.
La BD classique (ou BD “de 7 à 77 ans”)
Cette catégorie, héritière des premières histoires en images, est destinée à un large public qui transcende les âges. C’est cette catégorie qui a donné ses lettres de noblesse à la bande dessinée franco-belge illustrant, dans un style souvent semi-réaliste, des histoires à base d’humour et/ou d’aventures.
Des bulles de toutes les tailles, et des histoires qui en font voir de toutes les couleurs
Le roman graphique
Selon certains spécialistes, l’expression “roman graphique” serait apparue aux Etats-Unis dans les années 1960 et aurait été popularisée à la fin des années 1970 afin de légitimer la bande dessinée, jusque-là perçue comme un divertissement enfantin. Ce léger snobisme aurait permis d’installer les bandes dessinées dans les rayons des librairies généralistes qui leur étaient jusque alors inaccessibles, pour les vendre à un public plus large.
Au même moment, et en France notamment, les auteurs utilisaient cette même expression pour désigner une catégorie de bande dessinées destinées à un public adulte.
Selon d’autres critiques, le roman graphique comme genre en soi (et non comme appellation politiquement correcte de la bande dessinée) tire ses origines de l’Argentine, dans les années 1950, avec la publication du premier roman graphique : L’Eternaute, par Hector Germán Oesterheld.
Quoi qu’il en soit, le roman graphique en tant que genre désigne aujourd’hui une histoire relativement longue et réflexive, s’adressant donc à un public adulte. Il adopte un graphisme expressif privilégiant le noir et blanc, certains auteurs pouvant utiliser des tons de couleur unis pour véhiculer une émotion particulière.
La BD expressionniste
Les auteurs de ce genre prennent plaisir à caricaturer la réalité et les expressions de leurs personnages afin de conférer plus de force et d’impact à leurs histoires. Ce style convient à merveille aux contrastes du noir et blanc.
La BD didactique
Longtemps dénigrée, perçue comme limitée et trop légère, à des années lumière d’être reconnue comme un moyen de communication légitime, la bande dessinée a fini par faire ses preuves en tant qu’outil pédagogique. Les éditeurs et publicateurs de contenu ont en effet fini par réaliser la force de l’image dans la transmission d’un savoir. A tel point qu’aujourd’hui on la retrouve non seulement chez les libraires mais également dans les salles de classe, ou comme supports éducatifs ou publicitaires pour certaines filières professionnelles.
La BD humoristique
L’humour y est à l’honneur, et s’y déploie sous la forme de l’autodérision, de la parodie, de l’humour noir, du comique de situation, etc.
Plusieurs formats peuvent être déclinés : le strip, apparu dans les journaux américains au XIXème siècle, est une bande dessinée de quelques cases, en général horizontale.
Le gag, en général un peu plus long que le strip, peut se décliner sur une planche entière et permet un développement plus long de l’histoire, jusqu’à la chute.
Certains gags se déclinent sur plusieurs pages, au-delà de la saynète, pour se transformer en véritables histoires. On peut penser par exemple aux histoires de Gotlib : Rubrique-à-Brac, Rhââ Lovely, etc.
La BD réaliste
L’honneur y est au détail. Peu importe que le scénario soit vraisemblable ou fantastique, à partir du moment où les traits sont réalistes. Ce style nécessite en général un énorme travail de documentation et s’apparente énormément au cinéma dans son approche et son choix des angles, des volumes, des éclairages, etc.
La BD de science-fiction
L’imagination, sur la base d’une certaine rationalité scientifique, et par une bonne dose d’uchronie, de ce à quoi pourrait ressembler notre futur, ou même notre passé.
Tout, ou presque, y est envisageable : voyages interstellaires, civilisations extra-terrestres, androïdes et post-humains, voyages dans le temps, super-héros, zombies, etc. Les exemples foisonnent donc dans ce genre extrêmement divers qui se réinvente constamment.
La BD de heroic-fantasy
A l’origine, l’heroic-fantasy se greffe sur le monde médiéval. Il pourrait donc s’agir d’une uchronie, mais à la différence de la science-fiction, le genre heroic-fantasy n’est pas ancré dans une vraisemblance scientifique. Il s’agit donc bien d’un genre en soi, qui fait la part belle à la magie et aux créatures fantastiques : trolls, gobelins, génies, dragons, et autres chimères. De manière quasi systématique, l’heroic-fantasy narre une aventure héroïque dans un monde merveilleux.
La BD historique
Elle se base sur des faits historiques réels, voire un événement majeur, et peut les narrer de manière plus ou moins romancée. Cela couvre aussi bien la biographie, en se concentrant sur la vie d’un personnage réel ; le roman historique, en mêlant personnages fictifs dans un contexte avéré ; et le récit minutieux et précis d’un événement majeur.
Toutes les périodes ont été couvertes, avec une prédilection pour l’Antiquité.
La BD animalière
Les héros y sont des animaux anthropomorphes. Véritables fables, moyens détournés de présenter – voire de critiquer, condamner ou porter en dérision – la condition humaine, ces histoires sont de plus en plus présentes dans l’univers de la bande dessinée.
Le Family-Strip
Le Family-Strip est un dérivé du comic strip. Ces séries, apparues dans les années 1910, se focalisaient sur la narration de l’American Way of Life naissant. Elles s’intéresseront par la suite au quotidien du noyau familial et aux interactions des individus qui le composent.
Le manga
Peut-on parler de véritable genre ? Le manga est aussi bien un format. Désignant à l’origine une bande dessinée japonaise, le terme s’applique aujourd’hui à toute bande dessinée respectant les codes des productions japonaises : sens de lecture de droite à gauche, adoption du noir et blanc (avec, parfois, une première page en couleur), un nombre de pages plus élevé (plus d’une centaine) que dans le format franco-belge classique (une quarantaine), de nombreux codes graphiques pour véhiculer les émotions des personnages (souvent par l’expression des yeux), et l’usage assez intense des onomatopées.
La BD érotique
Ce genre de BD audacieux, d’abord interdit, puis censuré avant d’être contrôlé, reflète l’évolution des moeurs de la société et son émancipation par rapport à un sujet autrefois tabou. Milo Manara en est l’un des maîtres.
Le dessin de presse
Et pour finir, le dessin de presse. Véritable chronique de l’actualité, le dessinateur de presse est avant tout un journaliste qui commente, souvent avec humour et dérision, les événements et anecdotes de ce monde.
Sources : Wikipédia ; le Centre Belge de la Bande Dessinée
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