Choisir un film à regarder en famille peut devenir le parcours du combattant. Le dernier consensus familial est tombé sur Peter et Wendy, la dernière création Disney+, remake du dessin animé Peter Pan. Grosse erreur, le film est extrêmement mauvais, visuellement affreux et mes doigts de pieds sont meilleurs acteurs que Ever Anderson, l’actrice qui incarne Wendy. Quand on sait que ses parents sont Milla Jovovich et Paul W.S. Anderson, tous deux responsables de la saga Resident Evil au cinéma, on comprend mieux le pourquoi.
Et cette vision, aussi affreuse soit elle, m’a donnée envi de vous parler d’un film très particulier dans la filmographie de Steven Spielberg : Hook ou la revanche du capitaine Crochet. Un film sorti en 1991 avec Dustin Hoffman en capitaine Crochet, Julia Roberts en fée clochette et le personnellement regretté Robin Williams en Peter Pan.
Steven Spielberg a apparemment toujours été attiré par le personnage de Peter Pan, à 11 ans il a adapté la pièce pour son école et la mère d’ Eliott racontera une partie de l’histoire dans E.T.
Spielberg commencera à travailler sur le projet dés le début des années 80 avant de laisser tomber et de reprendre la réalisation en 1989. Je passerai sur les problèmes de production du film : temps de tournage interminable, couts pharaoniques pour l’époque et Julia Roberts en mode dépression/Diva.
L’idée de base est de suivre un Peter Pan devenu adulte et ayant complètement oublié le pays imaginaire. Ses enfants enlevés par le capitaine Crochet, Peter doit donc retrouver qui il est pour les sauver.
Pour moi Hook est un tournant dans la carrière du réalisateur. Un film difficile à réaliser pour lui et qui sera le pilier de ce qu’il ne voudra plus subir ensuite.
La première partie du film dans le monde réel est extraordinaire, tout y est dit et le contexte ou les enjeux sont claire. Mais une fois dans le pays imaginaire, le réalisateur se perd complètement, il ne sait pas quoi faire de ses décors ni de ses acteurs. Certaines séquences sont absurdes (le skate board basket), d’autres inutiles et le film avance un petit peu en mode auto pilotage. Les décors font carton pâte, on sent que tout est fait en studio avec de la couleur vive un peu partout pour que ca pête un peu. Robin Williams cabotine pendant tout le film, Julia Roberts est transparente et ne sert à rien. Heureusement Dustin Hoffman fait du bon boulot et campe un excellent capitaine Crochet (prend ca dans ta gueule Jude Law). La fin est elle aussi totalement maitrisée, preuve que le monsieur étais plus à l’aise avec les versions adultes de ces acteurs. De l’aveu de Spielberg , le film ne lui convient pas et il n’en est pas particulièrement fier.
Et pourtant je fais parti de ceux qui aiment profondément ce film. Je ne saurai dire pourquoi mais je trouve que l’ensemble fonctionne très bien. La première partie comme dit plus haut est un exemple de mise en scène. Le bateau pirate est magnifique même s’il ne quitte jamais le port. Jamais le pays imaginaire n’a aussi bien porté son nom. Tout y est incohérent et semble directement sorti de l’esprit d’un enfant. Ce cote un peu fourre tout fonctionne au final et pourtant, objectivement il y a tant de choses qui ne vont pas.
Niveau musique, John Williams signe une partition marquante et certains passages donnent la chaire de poule, notamment celui ou Peter Pan, retrouve son cri. C’est épique et ca fonctionne tellement bien.
Et puis j’aime les a cotés, Phil Collins en flic au début du film, Glenn Close en pirate, Gwyneth Paltrow en jeune Wendy. J’aime le fait que la voix du capitaine Crochet et celle du pilote d’avion soit la même (Richard Darbois pour la VF). J’aime que les enfants de Dustin Hoffman aient un petit rôle. Et vous saviez que Georges Lucas et Carrie Fisher étaient dans le film ? Oui c’est eux dans qui s’envolent sur le pont dans la quatrième image.
Une des scènes finale du film est elle aussi incroyable, la scène du passage de flambeau. Peter Pan doit donner son épée au futur chef parmi les enfants perdus. Seul Spielberg et Williams connaissaient l’enfant qui allait recevoir l’épée. Les réactions sont donc totalement naturelles et cela rend la scène magique. Et c’est ce qui ressort pour moi final, ce film malgré tous ses défauts possède indubitablement quelque chose de magique.
- Calendrier de l’avent 2024 – Jour 4 : Die Hard, un joyeux film de Noël - 4 décembre 2024
- A première vue : Des romans à l’écran, Hobittebourg - 19 novembre 2024
- Batman TAS : présentation rapide de InfraRed Batman - 24 octobre 2024
J’aime beaucoup Hook malgré le côté foutoir comme dit.
Respect au tacle assassin sur Resident Evil gg
Et on est nombreux dans ce cas
Merci pour cette plongée dans le Monde imaginaire. Ce film est sorti l’année précédent l’ouverture d’Eurodisney et dans ma tête j’ai toujours fait le lien entre les deux tant les décors du premier semblent tirés d’un parc. Le film garde un certain charme grâce au duo Williams/Hoffman c’est certain.
J’avais commis un petit article sur les acteurs des films et de la pièce Peter Pan qui devaient jouer plusieurs rôles et sur la dimension symbolique de ce choix de l’auteur. Je ne sais pas si tu l’as vu.
https://www.fulguropop.com/2021/04/13/a-premiere-vue-peter-pan-un-capitaine-nomme-darling/
Oui je l’avais lu et j’ai oublié de le citer dans l’article
Oh pas de souci, je n’y avais fait qu’une allusion rapide 😉
Tant de nostalgie dans ce film.
Je l’adorais quand j’étais petit.
Je suis assez d’accord avec toi sur ton analyse, mais je devrais le revoir pour voir tous les points de détails que tu mentionnes.
Merci pour l’anecdote des figurants sur le pont, je ne savais pas.
Un joyeux bordel comme je les aime
Pas de grands souvenirs de ce film. J’avais surtout aimé le point and click à la monkey island (fini avec la soluce tellement c’était galère).
Honnêtement je ne suis pas sur que sans le côté nostalgique la magie puisse opérér