Enfin un nouveau format pour Marvel sur Disney+, un téléfilm adaptant les comics Werewolf by night.

 

Les Marvel Special Presentations sont des one-shots permettant de sortir de l’alternative restrictive entre série et film. En effet, en proposant des moyens-métrages, on donne enfin un cadre à l’expression artistique. On est loin des séries dilatées et des films alternativement dilatés et expédiés auxquels la phase 4 du MCU nous a habitués. Ici, on sent que la production a une âme et ça fait du bien. Les Marvel Studios ont choisi un artiste pour créer ce Special, Michael Giacchino. Ce choix est intéressant car Giacchino est un compositeur de talent, récompensé aux Oscars pour son travail sur Là-Haut. il a asigné la musique de 8 films Pixar dont Ratatouille qui lui a valu aussi un Grammy). C’est surtout l’auteur de la fanfare Marvel utilisée depuis 2016 dans toutes les productions du MCU. On lui doit d’ailleurs la musique deux films Marvel de la Phase 4 (Thor, Spider-Man).

 

Giacchino pour ses premiers pas derrière la caméra dans le MCU frappe fort. Le téléfilm est quasi intégralement en noir et blanc avec un style qui rappelle bien entendu les grands classiques de l’horreur des studios de la Hammer et d’Universal. Les références aux grands moments du cinéma d’horreur sont parfaitement maîtrisées avec une touche de modernité toute aussi maîtrisée. Outre le recours à des effets visuels très peu numériques, on découvre des marqueurs du cinéma d’antan comme les brûlures de cigarette sur les bobines pour indiquer au projectionniste qu’il faut changer la bobine.

L’histoire conte la rencontre comment Jack Russell (le loup-garou) participe à une rencontre entre chasseurs de monstres qui s’affrontent pour gagner la Bloodstone, la pierre de sang jadis détenue par feu Ulysses Bloodstone. La compétition tourne autour de la traque d’un monstre particulier appelé Ted et qui s’avère être l’un des anti-héros Marvel bien connu des comics, Man Thing, alias l’Homme-chose en VF.

Bien entendu on s’amuse de l’introduction d’un personnage iconique comme l’Homme-chose, mais bien d’autres détails méritent qu’on s’y attarde.

Les peintures sur le visage de Jack Russell en hommage à ses ancêtres rappellent celles du personnage que Gael Garcia Bernal double dans Coco.

 

 

La personnalité et l’attitude blasée d’Elsa Bloodstone, incarnée par Laura Donelly, n’est pas non plus sans rappeler une autre héroïne Marvel portée sur petit écran, Jessica Jones.

 

Ulysses Bloodstone s’exprime d’une manière rigolote dans la première partie du téléfilm. Depuis un cercueil, son cadavre (ou un animatronics créé pour l’occasion), remonté à l’aide d’une clé comme un jouet à ressort) donne les règles du jeu et conclue son propos par un jeu de mots qu’on aurait cru sorti des Contes de la crypte.

Autre détail intéressant, l’acteur qui joue Jovan a déjà figuré dans un film du MCU. Il apparaît en effet brièvement dans Spider-Man Homecoming.

 

L’ambiance de huis-clos et la dispersion des armes à disposition font écho au film Cluedo sorti en 1985. Le tout a un côté Les Chasses du comte Zaroff.

Le tuba enflammé qui accompagne l’entrée des chasseurs dans le labyrinthe du jardin du manoir est une géniale trouvaille visuelle et sonore qui donne à cette séquence une intensité incroyable. Le Labyrinthe en lui-même est super réussi et plonge le Special dans un trip minotaure assumé . Certes, le côté mur fissuré à faire sauter avec des explosifs est un peu facile pour sauver Ted, mais ça fonctionne malgré tout.

Les gardes du manoir Bloodstone ressemblent étrangement à la ceux du TVA dans la série Loki. Notez dans cette dernière série ces seconds couteaux sont appelés des chasseurs.

Il y avait longtemps que je n’avais pas éprouvé ce sentiment jubilatoire en regardant une production Marvel. J’espère que les prochains Specials seront de la même eau. Dans l’attente on surveillera Blade et Agatha: Coven of Chaos dont les histoires pourraient bien faire de Werewolf at night plus qu’un simple Halloween Special.