Stranger Things : critique de la première partie de la saison 4

La bande d’ado d’Hawkins revient enfin sur Netflix pour une quatrième saison qui s’annonce décisive. Retour donc en 1986, neuf mois après la saison 3 qui se déroulait principalement au Starcourt Mall.

Après des aventures en dents de scie, on se demandait comment allaient évoluer les cercles concentriques après le départ de Hopper. La série décide de splitter les groupes, une bonne idée qui permet de creuser certaines interactions. On a donc trois sous-groupes : les californiens El, Mike, Will et Jonathan affublés d’Argyle ; ceux restés dans l’Indiana, Dustin, Lucas, Steve, Nancy, Robin et Max ; et les adultes : Hopper, Joyce et Murray.

Elle se permet de luxe de créer de nouvelles factions. Enfin on revisite des idéaux-types déjà au cœur de la saison 1 à la faveur du passage au lycée et du déménagement du pôle Byers/Hopper. Les nouveaux voyous/harceleurs sont assortis de proies nouvelles. Le club de rôlistes est assez cool et permet d’embarquer Erica dans l’aventure. Dans l’Amérique puritaine de l’époque, la mort atroce d’adolescents d’Hawkins conduit vite à suspecter les amateurs de Donjons et Dragons.

Le délire anti-sataniste et la chasse aux sorcières qui s’ensuit forment un ressort narratif bien trouvé et assez naturel. Ancré dans les années 80, le scénario cite même un article de Newsweek de l’époque pour étayer cette psychose. Curieusement, la couverture du magazine n’est pas exactement reproduite. La photo de Marcos, le dictateur philippin qui fait la une a été changée.

Steve Harrington demeure mon chouchou depuis la saison 2. Le duo qu’il forme avec Dustin est absolument parfait. Cela frôle le méta quand les deux personnages évoquent leur association permanente. Malgré plusieurs moments où l’on dodeline de la tête pour moitié du fait de la longueur des épisodes et pour l’autre en réaction à des raccourcis scénaristiques un peu trop osés, j’ai trouvé cette saison relativement équilibrée. Elle possède de véritables moments enchanteurs en revisitant à nouveau certains codes du films de genre dans un univers ’80s toujours plaisant. Mais ce qui me paraît le plus important c’est qu’enfin un semblant d’explication est donné aux portails entre notre réalité et l’Upside Down. Il était temps.

Comme à son habitude, le show compte sur des seconds rôles de premier ordre qui tiennent parfois presque du caméo. Après Matthew Modine, Sean Astin et Paul Reiser, c’est au tour de Robert Englund de rejoindre brièvement la distribution. Compte tenu du sujet, c’est parfaitement dans le ton.

Bien sûr les références à la Pop Culture sont légion. Depuis les citations directes (les programmes TV, la musique, les posters de films) jusqu’aux évocations plus ou moins subtiles (avec la Madonna locale massacrant l’hymne national à l’ouverture du match de basket). J’avoue avoir adoré le nom du club de jeu de rôle du lycée de Hawkins : Hellfire Club. Je vous renvoie à l’article que j’avais écrit à propos de ce club apparu chez Marvel dix ans avant les événements narrés dans la saison 4.

Le retour de Stranger Things a au moins un mérite. En effet, grâce à lui, je me rappelle pourquoi je conserve un abonnement Netflix. Ce n’est pas rien ; ce n’est pas souvent que je peux me faire la remarque. Malgré quelques longueurs toujours nécessaires à l’évolution psychologique des personnages, j’ai pris beaucoup de plaisir à regarder cette première partie de la saison 4 et j’attends avec impatience le 1er juillet pour en voir la conclusion. Notez que seulement deux épisodes seront proposés à cette occasion. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une saison dédoublée.

 

 

3 comments

Autant j’ai suivi la saison 1 de manière agréable, mais les suivantes étaient juste distrayantes. Comme souvent je suis en décalage avec les effets de hype (film, serie…) et cela n’a pas raté une fois de plus.
Ca n’empêche pas que je comprends ce qui plaît et pourquoi.
J’ai bien aimé en tout cas cette s04 qui est sûrement dû au fait que le casting a pris de l’âge, je ne veux pas faire le daron mais comme les anime et jeuxvideo, je suis à saturation des enfants héros, bref.
Plus qu’à attendre juillet malheureusement…

ayorsaint says:

Oula déjà !!!!!
Je me demande comment tu fais pour faire tout ce que tu fais pour le site et regarder toutes ces series et en plus d’en faire les reviews 😳
Bon on en reparle cet été quand j’aurai pu voir ça 😉

ayorsaint says:

Allez ça y est j’ai vu la première partie.
Je suis d’accord avec toi, scinder les groupes était une bonne idée. Cela permet plusieursintrigues entremêlées et aurait dû permettre que la longueur de ces épisodes passe crème. Seulement, pour cela, il aurait fallu que les trois intrigues se valent. Et ce n’est vraiment pas le cas. Si le groupe de l’Indiana se paye la part du lion, les deux autres ne peuvent pas en dire autant. Je trouve même l’intrigue russe totalement navrante je décroche à chaque séquence nous ramenant vers les adultes. Dommage… Steve et son groupe quand à eux pouvaient prétendre à élever la série dans des sphères galactiques si seulement on les voyait plus longtemps. Vecna, les acteurs, le suspense, les références, tout ce qu’on aime dans Stranger Things est là. Mais a disparu des deux autres intrigues. Dommage… Je crois que je suis un peu lassé de voir Eleven dans son centre pour XMen aussi.
Bref , je comprends pas tellement l’énorme hype autour de cette S4… c’est plaisant à regarder mais trop inégal et de là à lui donner le titre de meilleure saison de tous les temps… c’est même pas la meilleure de Stranger Things…
Je changerai peut être d’avis d’ici la fin mais cette première partie est trop inégale pour que les derniers épisodes lui permettent d’atteindre un tel panthéon.

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