FulgurAnime Mini : Demon Slayer / Kimestsu no Yaiba

J’aurais aimé que ce ne soit pas un FulgurAnime Mini mais bien un FulgurAnime tout court. Seulement, l’anime n’a qu’une saison et je n’ai pas lu le manga. D’ailleurs, à l’heure où j’écris ces lignes, mes mains tremblent, car une date pour la saison 2 a été annoncée pour le 5 décembre au Japon.

Si je suis fébrile, c’est que cet anime est une grande réussite, vous l’aurez compris. Je ne sais pas si le raz de marée sur le film est mérité, car quand même, ça reste un shonen et que ça a devancé Chihiro et Your Name qui sont des chefs d’œuvre du cinéma nippon. Mais ça pose là cette série qui met des claques à chaque épisode en termes de qualité technique. Je ne crois pas avoir jamais vu un anime aussi excellent en termes de mélange de 2D et de CGI. Et c’est un grand allergique à la CGI qui vous dit ça. Il faut vraiment voir les protagonistes se balader dans des environnements bluffants de réalisme pour mesurer à quel point cette série réalise des prouesses. En particuliers lorsque les persos évoluent dans ou sur l’eau…

Bien entendu, une prouesse technique, si hallucinante soit-elle, ne peut générer à elle seule un tel succès. Avant tout, il faut une histoire. Il faut bien cinq ou six épisodes pour que celle-ci se pose vraiment là. C’est un peu long d’ailleurs, je vous avoue que j’ai failli craquer. Au début, on a droit à quelque chose de très convenu, tellement convenu que je me suis même demander pourquoi une telle hype autour de ce truc… Puis, petit à petit, patiemment, les pions se mettent en place, de nouveaux protagonistes font leur apparition et ce sont eux qui font la différence. Que ce soit les alliés ou les antagonistes, c’est un grand feu d’artifice. A tel point que Tanjiro, le héros, finit presque par devenir un peu fade. Mais il relève la tête dans les derniers épisodes et on finit par s’attacher à lui pour de bon. Les autres sont vraiment hauts en couleur et l’auteur a vraiment de bonnes idées de design qui renouvellent complètement les stéréotypes habituels. Pas forcément de background très poussé pour l’instant mais des caractères très originaux… Mention spéciale à Inosuke, avec son masque de sanglier. Mon perso préféré, autant en termes de design, que de caractère. Un type à part qui n’a pas fini de nous surprendre je pense, tellement à fleur de peau, capable des plus grandes colères comme des plus grands élans du cœur. Son côté sauvage est admirablement exploité et il est très souvent vraiment touchant. J’ai un peu plus de mal avec Zenitsu qui est quand même sacrément agaçant à pleurnicher tout le temps, même si, il faut le reconnaître, il apporte une certaine dose d’humour qui peut plaire à certains. Par contre, quand il passe en mode serious business, il fout des frissons partout. Le type le plus intéressant, qui devrait faire décoller l’histoire dans les hautes sphères mais encore sous exploité à mon sens, c’est le grand bad boy, Muzan Kibutsuji. Une aura de mystère l’entoure, il semble capable de tout et même ses sbires le craignent. A chacune de ses apparitions, on est happé par sa personnalité et son style.  Il n’est ni plus ni moins que celui qui a crée tous les démons que l’on rencontre au fil de l’aventure et semble invincible, même pour les dix piliers, les pourfendeurs de démons top niveau.

Vous l’avez compris, la mythologie de la série, elle, ne propose rien de bien nouveau, à savoir des démons vampirisés et des types chargés de les exterminer organisés en armée avec différents grades. On a vu plus original, mais on s’en fout, l’essentiel est ailleurs. Et puis, ça contribue à l’ambiance oppressante du programme. On se croirait revenus au bon vieux temps de l’arc Ant Chimera de Hunter X Hunter. Un shonen un peu plus sombre, ça fait du bien de temps en temps. Après, il ne faudrait pas que ça devienne une nouvelle norme car Jujutsu Kaisen joue sur le même registre, donc on pourrait finir par se lasser si un troisième larron du même genre venait à faire son apparition. Vous êtes prévenus, âmes sensibles s’abstenir, il y a des hectolitres d’hémoglobine et une bonne dose de personnages qui foutent mal à l’aise. De mon côté, je salue cette prise de risque et remercie la censure de rester bien sagement là où elle est, c’est à dire au fond du placard. Surtout qu’on ne nous sert pas du gore pour du gore mais que ces débordements servent toujours admirablement le propos et le portent aux nues dans certains épisodes.

 

Le film : Le train de l’infini

Voilà, il faut que j’en place une sur le film qui a battu tous les records et tant fait parler de lui. Franchement, soit j’étais fatigué ce soir là, soit je n’ai pas tout bien suivi, mais je ne comprends pas cet engouement. Il s’agit tout bonnement d’un long épisode de deux heures. Il contient d’ailleurs pas mal de longueurs, surtout dans le deuxième tiers qui aurait pu se résumer en dix minutes. Heureusement, le film est sauvé par sa fin dantesque qui fout les poils. Mais là aussi, il aurait fallu qu’on aie mieux connu le légendaire pilier du feu dans la saison 1 ou qu’il soit plus développé dans ce film pour en profiter pleinement, à mon sens.

Reste que si vous voulez voir la saison 2 en comprenant les tenants et les aboutissants, vous ne pouvez vous passer de visionner ce film (technique de marketing admirable s’il en est) même si son scénario tient sur un gros confetti. Sinon vous ne connaîtrez pas les deux premières lunes, ni pourquoi Tanjiro va aller là où son destin le mène. A l’inverse, si vous n’avez pas vue la saison 1, passez votre chemin, vous ne rentrerez pas dedans. Il restera juste la prouesse visuelle. Dans tous les cas, ne vous attendez pas à prendre une claque comme avec un des grands chefs d’œuvre de Miyazaki, du studio Ghibli ou autres, on reste dans du shonen de base, avec une réalisation de très haute volée, point barre.

Ayorsaint

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