Quand au s’attaque à un mythe comme Naruto, écrire une suite peut s’avérer être un exercice pour le moins casse-gueule. On a pu le voir récemment dans un autre numéro de FulgurAnime Débat concernant Dragon Ball Super qui ne coche pas beaucoup de cases sur les critères d’une suite réussie. Alors, qu’en est-il de Boruto ?
Le premier élément de réponse réside en partie dans le titre même de l’œuvre. En effet, le parti pris est clair d’entrée de jeu, on va parler de la relève, c’est elle qui va être au centre de l’intrigue. Exit les ninjas les plus anciens. Arrivé au dixième tome, ni Kakashi ni Tsunade n’ont montré le bout de leur nez, on n’a quasiment même pas fait allusion à eux et Orochimaru a été vaguement mentionné. Quand aux ninjas de la génération Naruto, ils sont devenus les nouveaux Jônin, à savoir les ninjas les plus expérimentés. Mais, on ne les voit que très peu. Seuls Naruto, devenu le septième Hokage et dans une moindre mesure, Sasuke, ont droit à quelques passages de bravoure. En tout cas, dans un premier temps… Cela évite l’écueil de base des suites, à savoir, ne pas s’approprier correctement le caractère d’un personnage emblématique. On ne déçoit personne de ce point de vue là. Mais le risque est grand de ne pas contenter les fans les plus hardcore et il est encore plus grand de proposer des successeurs qui ne seraient pas au niveau.
Alors comment Boruto s’en sort-il à ce niveau là ? Il faut avouer que je suis assez mitigé. Autant, Boruto est assez bien traité, autant, ses deux comparses, Sarada (fille de Sasuke et Sakura) et Mitsuki, sont, pour le moment, complètement transparents ou presque. Pourtant, ce dernier, avec ses origines obscures et liées à Orochimaru, pourrait être le fer de lance d’une intrigue passionnante, mais il n’en est rien, du moins pour l’instant. On se concentre plutôt sur le fils du Hokage du village et il faut avouer qu’on le fait plutôt bien. Il a le problème inverse de Naruto en son temps qui était rejeté de tout le village. Cette fois, tout le monde lui parle, mais trop à son goût, et surtout, beaucoup trop de son illustre paternel. En découle une querelle sous forme de complexe Œdipien exacerbé et de conflits en mode adolescent rebel. C’est plutôt bien traité mais ça lasse vite, surtout pour un lecteur arrivé à la quarantaine et devant soi même subir le même genre de conneries… non je blague. Heureusement, alors qu’on pouvait penser que Mitsuki allait devenir le rival de Boruto, on va casser le schéma de la préquelle et on nous envoie un rival tombé du ciel mais qui tombe à pic. Kawaki, c’est de lui dont il s’agit, va donc permettre tout à la fois de casser les codes et d’en introduire de nouveaux. A savoir un pouvoir obscur et surpuissant qui fait de son possesseur une bombe à retardement. Et puis, un rival au caractère assez inhabituel dans le shonen et aux réactions pour le moins inattendues. Il va aussi être le vecteur qui va introduire la nouvelle organisation criminelle : Kara. Et c’est là que la manga coche d’un coup deux cases essentielles concernant l’histoire : les méchants et le suspense. On se demande qui sont les membres de cette organisation, quelles sont leurs motivations, on sent qu’ils ont des liens avec des personnages déjà connus et que le clan Otsutsuki va enfin être traité comme il se doit. Bref, le suspense et les rebondissements sont au rendez-vous et on aborde la mythologie de l’original en nous donnant de nouveaux éléments sur des aspects restés trop flous auparavant : top ! Et puis, surtout, c’est le moment que choisissent les auteurs pour remettre les anciens sur le devant de la scène. Tout comme Naruto qui avait eu besoin de ses aînés en son temps, en la personne de Tsunade, Jiraya ou Kakashi, pour ne citer qu’eux, Boruto et ses copains ne vont plus vraiment faire le poids. Et donc, ce sont Naruto puis Sasuke qui s’y collent. Le lecteur nostalgique (le vieux con, autrement dit…) s’y retrouve directement. Les deux bougres ont joliment évolué, aussi bien dans leurs techniques ninja que dans leurs caractères. Tout colle à merveille avec ce qui s’est passé des années auparavant. La larme à l’œil n’est pas loin et c’est bien là l’ingrédient magique du Shonen Nekketsu non ? J’en attend encore plus sur ce point mais on est sur la bonne voie, assurément.
Et puis, une des autres forces de Boruto, c’est le dessin de Mikio Ikemoto. Sans atteindre la maestria de Kishimoto, le gars sait ce qu’il fait et les combats ont de la gueule. Le style graphique reprend celui du maître sans être un copier coller et c’est aussi ce qu’il faut faire dans ce genre d’entreprise, me semble-t-il. J’attends avec grande impatience de voir Shikamaru (devenu assistant du Hokage pour l’occasion) en action, ainsi que Rock Lee et bien entendu, le retour de Kakashi sensei. Va pas falloir me décevoir les gars ! Je dis les gars car ils sont trois. Ikemoto au dessin donc, Ukyo Kodachi pour le script et Kishimoto himself pour superviser tout ça. Autant, on essaie maladroitement de nous faire gober que Toriyama est aussi à la baguette pour Dragon Ball Super alors qu’il apparaît impossible que ce soit réellement le cas de façon constante, pour des raisons diverses et évidentes. Autant, là, je suis persuadé que Kishimoto n’est pas loin. Ou alors la doublette qui a pris la suite est sacrément balèze. En tout cas, si on peut lui reprocher d’avoir partiellement bâclé la fin de Naruto, Kishimoto semble avoir fait le taff pour la suite. On en reparlera, je l’espère dans quelques années, mais le manga Boruto semble sur de bons rails, pourvu qu’il arrive à bon port… Quand à l’anime je n’en parle pas, et pour cause, je n’ai pas le temps de m’y mettre, entre Jujutsu Kaisen et Demon Slayer j’ai beaucoup trop de retard déjà ! Sans compter les jeux vidéos… Et puis, comme parfois je travaille un peu aussi. D’ailleurs je vous laisse j’ai du taf…
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